Récit de la course : 100 km du Ponthieu-Marquenterre 2005, par HervéB

L'auteur : HervéB

La course : 100 km du Ponthieu-Marquenterre

Date : 5/6/2005

Lieu : Nouvion (Somme)

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Distance : 100km

Objectif : Pas d'objectif

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Le Nouvion du Shadock

Il n’y a pas longtemps que j’ai réussi à décider Bibi à venir à Ponthieu, du même coup Roland mon fiston, 13ans décide de devenir mon accompagnateur, ce sera donc son premier 100 kmsSamedi sur place le vent est déchaîné, heureusement il y en aura moins le dimanche (pourtant ça soufflait). Heureusement l’A J Auxerre marque le second but salvateur, ce qui évite les prolongation, car à 3h10 quand la montre sonne nous n’avons pas beaucoup dormi.

6 heure, coup de pistolet, tout le monde se fait surprendre et j’essaye de me hisser tranquillement vers les têtes connues histoire de tailler le bout de gras.
Je traîne un pb à la cheville gauche, mais je sais que d’ici 10 bornes je ne sentirai plus rien. Je resterais dans un groupe composé de Chantal Haton, Hervé Gomes, Micro un moment etc…Je traînerais une envie d’uriner jusqu'à la sortie du « chemin » car je n’avais pas envie de perdre mon groupe. Je repars dans la roue de Jacques Gamay, nous discutons, on ne se doute pas un seul instant qu’on va passer toute la course ensemble.
L’allure est régulière 12km/h , on découvre le paysage vallonné, mais a part la méchante bosse ça ressemble à Chavagnes, par contre nous avons le vent en plus dans certains passages mais la température est idéale.Pendant ce premier tour de 25 kms je bois lors du passage à tous les ravitos mais dans le panier de mon accompagnateur, ce sera soit St-Yorre/ Caloreen dosé à 40g/l soit coca, et je prends un gel , crème de marron, ou lait concentré sucré une fois sur deux, des le second tour ce sera systématique à tous les ravitaillements.
La route est agréable mais lorsque ma cheville ne se fait plus sentir nous passons sur le chemin où poussent des pierres au milieu du sable et là c’est au deux chevilles qu’il faut faire attention. La côte la plus raide vient par la suite, puis c’est la partie forêt où nous sommes à l’abri du vent. Deux kilomètres avant la ligne de chronométrage nous retrouvons le vent après une bonne descente, puis au début du dernier kilomètre un court faux plat que j’apprécie modérément.
Premier tour de 25 kms en 2h04, c’est plutôt vite, le tour suivant nous feront à peine plus après avoir cueilli la quatrième féminine au passage qui nous attendait pour se protéger du vent derrière nous. Nous continuons dans la bonne humeur, c’est fou le nombre de bêtises qu’on peut sortir au kilomètre.
Nous repassons la ligne en 4h10, la vitesse à un peu faibli, là dans la première partie du circuit que je n’aime pas trop, je me cache de temps en temps derrière mes compagnons de route pour me défatiguer, mais comme dit Jacques « il faut tenir à 10 de moyenne pour la suite pour rentrer sous 9h00 », à ce moment là je m’en sens la force, je ne vois pas comment je pourrais m’écrouler, il faut dire que je m’alimente toujours un max et je n’ai pas de problèmes intestinaux, donc ça roule.
Je tire une bourre à la vue du panneau indiquant le 70ième kilo histoire d’y passer juste à 6h00 de course, nous franchissons une nouvelle fois la ligne en 6h27 sans nous être fait doubler par les premiers, ça nous laisse 2h33 pour réussir mon challenge, je dois dire qu’a ce moment nous sommes confiant.
Tous les 5 kilomètres je calcule dans ma tête (et je ne dois pas être le seul) à quelle vitesse il faut tomber pour rater la marche, mais Jacques commence à parler de son record sur la distance « 8h53 à battre, on en est pas loin ». Là j’avoue que ça nous a une nouvelle fois motivés . Nous avions un rythme prudent à tel point peut-être que Marriannick nous lâche pour partir en solo alors qu’il doit rester 20 kms, je préfère jouer la prudence d’autant que c’est dans la partie qui me convient le moins, Jacques ne suis pas non plus (heureusement pour moi), accompagnés un moment par un troisième homme ayant fait 50 kilomètres avec la tête des femmes (qui ont une demi-heure d’avance sur nous) nous nous retrouvons rapidement à deux plus Roland qui assure comme un chef sa fonction de ravitailleur, Jacques devant sur certaines portions, moi sur d’autres et souvent côte à côte. Ca blague beaucoup moins, mais ça cause toujours, ça calcule aussi, 7h25 au 85ième, 7h54 au 90ième, 8h24 au 95ième la vitesse n’est pas transcendante pas elle est suffisante. Jacques me prévient qu’il ne s’arrête pas au dernier poste de ravitaillement « ça ne sert à rien », moi je prends mon lait concentré, du coca et deux pastilles de sel à la volée grâce à Roland que je libère ensuite pour qu’il file vers la voiture puis l’arrivée un fois le vélo déchargé.
Nous faisons le 97ième kilo en 4’34 à la faveur d’une descente, 5’58 face au vent dans la portion très découverte, 5’25 toujours dans le vent avec un « abri » latéral, un senior nous à rejoint pour l’ultime kilomètre je dis à Jacques de filer à cause du faux plat débutant le 99ième pour qu’il assure sa meilleure perf. Je suis à proximité, encouragements de toutes les personnes spectateurs et coureurs dont Bibi arrivée depuis 38 minutes, ça y est j’ai les yeux embués, ça va le faire 8h51’26, un chrono inespéré au vu de ma forme supposée, avec toujours mes kilos en trop et mon entraînement laissé en friche depuis un mois.

Jacques est là depuis 32 secondes, accolade, il est aussi fou que moi.
Ca continuera même de blaguer aux douches où nous retrouvons Jean-Michel le compagnons de Marriannick que nous avons failli rejoindre sur la fin terminant en un peu plus de 8h49.
C'était la fête ce Dimanche !

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