Récit de la course : 100 km de Steenwerck 2005, par Olivier TL59
Le récit
Voilà plusieurs semaines que je cours après ces 100 kms de Steenwerck, et aujourd’hui c’est chose faite. Me voila donc centbornard mais avec un sentiment mitigé.
Quelques jours avant la course et au vu de mon résultat aux 6 heures de La Gorgue , je suis extrémement confiant pour ces 100 bornes. Le Trail de la vallée de chevreuse n ‘a pas voulu entrer dans ma préparation et pour une fois j’ai préféré être raisonnable en assurant d’arriver le plus frais possible pour mon 100 bornes. J’arrive donc confiant et relativement reposé pour aborder ce que j’apelle mon enfer de cette année…Je me refuse d’avoir un objectif chronométré et je m’entends encore sur la ligne de départ dire à d’autre concurrent : « Moi je viens juste pour finir même en 14 ou 16 heures, je veux juste finir ».
J’avoue maintenant que la course est passée que quelques jours avant le départ j’avais une humeur de merde tellement j’avais hâte d’y être. Les nuits, je rêve Steenwerck, la journée je parle Steenwerck et en fait je saoul tous le monde, d’ailleurs Ludi n’a pas trop supporté !!!.
Jour J, comme le départ est à 19 heures , je me suis pris une journée de repos et je la passe à faire la marmotte. Je me lève vers les 11heures du matin et l’après midi une petite sieste de prés de 3 heures ne se fait pas prier. Ensuite le rituel commence, je prépare mes affaires, comme le temps sera à la pluie , je prévoie plusieurs changes, histoire d’être au sec, je prépare mes boissons (ADEP et 640) et mon ravitos (auquel je n’ai pas du tout touché tellement il y avait ce qu’il faut sur les différents ravitaillement.).Mon compagnon de route qui doit me suivre à vélo me fait une grosse frailleur en arrivant avec 30 minutes de retard, j’ai bien cru qu’il ne viendrait plus . Bref, nous arrivons à Steenwerck, retrait du dossard, quelques parole à droite et à gauche, je pose bien en évidence les demandes d’abonnement UFO, je me change et direction la ligne de départ. On nous annonce que nous sommes plus de 1000 participants pour cette 30 éme édition… un p’tit mots pour nous annoncé qu’une partie du circuit est changée pour cause d’inondation mais qu’il n’y aura pas plus de 100 kms et… c’est enfin le départ, la libération …Sans coup de feu… le pétard déconné et le coup est partis 1 km plus loin …
Enfin je cours mon premier 100 bornes .Ouuuaaaaa j’suis super bien !!! j’ai un moral d’enfer et les jambes aussi ….et là je fais très très vite ma premiére grosse erreur qui sera fatale pour moi, je me mets à viser un temps. Je me dis que les 12 heures seraient parfaitement réalisables.
Premier tour, le semi en 2heures.
Deuxiéme tour je cours seul, j’ai déjà perdu mon accompagnateur, il fait nuit je n’ai pas de lumiére , la pluie, le vent, je n’ai pas de quoi me changer et je commence à avoir froid. Ne pas se disperser , je pense juste à courir toujours sur le même rythme , 10 km/h .
4h20 au marathon et je retrouve mon accompagnateur au troisiéme tour. Enfin je peux me changer et me mettre au sec.Un collant , mon Gore tex gants et bonnet, le frontale et je repars. J’ai le sentiment que la selection se fait au vu des conditions météorologiques et quelques instants je me dis : « Bin moi je repars malgrés le déluge » .
Troisiéme tour je suis seul avec Mike (mon accompagnateur) et je lui avoue mon objectif secret de temps. Lui me dit que je dois rester raisonnable et mieux vaut assurer le final sans parler de temps, pour mon premier 100 bornes… j’aurai dû écouter.
Quatriéme tour, je suis sur les bases de 12-13 heures et j’y crois dur comme fer, je me dis même que c’est quasi gagné !!! Au départ de ce tour , je suis même ravi de voir l’intérrogation dans les yeux de certain collégue quand il me demande si je repars. Il est vrai que les « bases vies » sont bien agréables. La nuit alors qu’il pleut et avec le froid, le fait d’avoir un petit coin chaud avec une chaise et un bon chocolat chaud, c’est dur de repartir et mieux vaut ne pas trainer. Ce sera ma seconde erreur lors de mon dernier tour. Au début de ce quatriéme tour ma moyenne baisse , mais je m’y attendais. J’ai l’impression qu’il n’y a plus grand monde en route, les routes sont bien désertes la nuit. Seul au loin les phares des bases vies me donne des points de repére. Les kilométres continuent à défiler certes moins vite mais quand même. Et enfin… ça y est mon gros coup de fatique arrive. Je ne sais plus comment je m’apelle, Plus de son plus d’image, j’ai froid, je tremble , j’ai plus de jambe. Je carbure au dextrose et au ravitaillement je fais une bonne pause , histoire de me refaire une santé. Environ 20 minutes plus tard et juste avant de m’endormir sur cette satanée chaise , je me reprends et décide de repartir avant que le sommeil ne me ratrappe. Je finis enfin mon quatriéme tours et mes espoirs de chrono sont restée sur cette chaise… Je m’éffondre mentallement . Mike est là et me remut quelque peu.
Nous décidons de répartir pour ce cinquéme et dernier tour pour boucler coûte que coûte ces 100 bornes.Le petit matin pointe le bout de son nez , j’entends chanter les coqs dans la campagne (ça y est , j’suis comme Jeanne d’arc sauf que moi c’est des coqs que j’entends…) Ces 20 derniers kilométres seront un véritable enfer. J’ai l’impression que le mental n’y etant plus toutes les douleurs ressortent. Mes orteils, ma plante des pieds, les chevilles et genoux … J’essaie de courir et le compteur du vélo indique … 4.5 kms !!! Putain je cours pourtant… même les marcheurs me doublent. 13h, 14h, 15h… les 100 kms sont passés et m’en reste encore 3 . Au final je finis ces 100kms(102.47 exactement) en 15h17. Les « vrais » 100kms ont été passés en 14h40.Le final a été horrible et le coût de fil de ludi à 5 bornes de l’arrivée pour m’engueuler au lieu de m’encourager a éte le petit plus pour être vraiment calmé.
Voilà plus d’une semaine et je ne sais toujours pas quoi penser de ces 100 bornes. Une petite douleur persiste sous le genoux sinon je vais assez bien physiquement. Lorsque je me suis mis à la course à pied et aux trails j’avais un passé de Triathléte avec un point faible en course à pied et à vouloir m’améliorer , j’ai mis de côté la natation et un peu mon vélo. J’aime vraiment l’effort en solo, j’aime la longue distance mais je me pose vraiment la question si je suis fait pour la course à pied. Lorsque j’étais Triathléte , je pouvais courir trois triathlons B sur un même mois un C ou un Ironman ne me faisait pas peur et aujourd’hui passé 10heures d’effort je n’encaisse plus grand chose.
Quand je lis vos performances sur le forum, quand je vous vois faire Steenwerck et enchainer un 6 heures 3 jours plus tard, quand vos CR relatent vos exploits de plusieurs jours ou vos incroyables UTMB et marathons des sables,vos raids initiatiques au sahara ou vous cartonnez, vos 200 kms en 24 heures etc… je suis plus qu’admiratif mais aussi quelque peu « dégouté » d’être à des années lumiéres de vos performances. C’est sûr le seul point commun entre vous et moi c’est la passion mais malgrés tout j’ai un drôle de sentiment.
Mon premier 100 kms a un gout amère de frustration chronométrique.Au plus profond de moi je me sens capable d’accrocher les 13 heures, mais ce sera encore bien loin de vos performances. Bien sûr certain essai de finir un 100 kms depuis plusieurs année et moi ma premiére tentative fut la bonne mais au plus je regarde le chrono au plus je suis vraiment… vraiment déçu.
Je pense me refaire une santé avec quelques triathlons et peut-être la foulée verte en Belgique en attendant le grand rassemblement Fin Aout.
Olivier
1 commentaire
Commentaire de davidspe posté le 22-12-2005 à 13:21:00
Trés bien ce CR
Bravo à toi pour ton parcours.
Je l'ai fait également et c'est vrai que c'est dur dur.
Mais j'espére le refaire cette année en améliorant mon temps.
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