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C’est la première fois que j’y participe, et mon partenaire sera Olivier (pour ceux qui y étaient, c’est le copain qui était venu avec moi à la saintélyon et qui était à Embrun), un triathlète et coureur de Nantes que j’ai initié récemment à la CO et qui semble y avoir pris gout. Bien sur, on fait le parcours long. Au programme : 40 km avec un parcours à tracer sur carte IGN et 2 spéciales CO sur carte IOF (1 de jour, 1 de nuit) pour corser le programme. Le poinçonnage doit se faire dans l’ordre indiqué et se fait avec le système sportident. Chaque balise IGN non pointée impute une pénalité de 30’ et 15’ pour les balises de spéciales CO

Il fait un temps splendide et « d’hivernale », la course n’aura que le nom, car c’est sous un beau soleil de printemps que nous arrivons à Landivisiau.

A 14h, 1 des 2 coéquipiers doit traverser un champ pour aller chercher le road book et le ramener sur la zone de départ. C’est Olivier, beaucoup plus jeune et surtout plus rapide qui est chargé de la mission. Il nous faut maintenant tracer 29 balises en azimut distance, donnés à partir du même point. D’après moi, c’est la meilleure façon pour tracer des balises. Inconvénient, la distance est de plus en plus importante et la moindre petite erreur du rapporteur peut créer des imprécisions dans le report (mésaventure que nous allons connaitre sur 1 balise !). L’organisation fournit même des grands calendriers cartonnés pour faciliter le traçage, le top de l’organisation !

En moins de 15’, tout est reporté et nous partons dans les premières équipes !

Les trois premières balises servent juste à sortir de la ville, mais elles me permettent de constater que je ne suis pas dans un grand jour physiquement. Je suis fatigué par une prépa triathlon assez corsée, avec un lumbago pendant 48h dans la semaine, et beaucoup de sommeil en retard ! Je démarre donc tout doucement, en pensant que comme souvent, une fois que mon gros diesel sera chaud, ça devrait rouler.

Quand je regarde rapidement cette carte de CO, je vois tout de suite qu’elle va être hyper technique, avec beaucoup d’orientation à faire en fonction de la végétation et des courbes de niveau car il y a peu de chemin et les balises y sont placées à distance.

Je suis plus à l’aise sur ce terrain accidenté et boisé qu’Olivier qui n’a pas encore le pied très habitué au tout terrain. Il est beaucoup plus rapide que moi à la course, mais là, c’est moi qui doit souvent l’attendre. Les balises sont difficiles et obligent à des azimuts précis, mais de jour, je ne m’en sort plutôt bien. On va juste galérer au moins 20’ sur une balise (la 52), où nous passerons 3 fois à moins de 5m, mais la balise est placée dans un trou au milieu des bruyères et à moins de passer juste au dessus, on ne la voit pas ! Je peste un peu car je croyais qu’une balise devait être visible, or là, on a vraiment le sentiment qu’elle était cachée volontairement. En plus la 51 qui n’était pas sur notre carte et qui était juste à côté était accrochée à un arbre et était bien visible !

Au bout de 2 petites heures, on vient à bout des 17 balises de la CO, sans en louper une seule.

Commence alors pour moi, une longue lutte contre la fatigue. En effet, pendant la CO, j’étais très concentré sur ma carte, donc je ne sentais pas la fatigue et la difficulté du terrain faisait que je ne retardais pas Olivier, mais maintenant que nous nous retrouvons sur les chemins roulants de la carte IGN, ma lenteur va être évidente. Je n’arrive pas à lever les pieds et je sens bien que je me traine et j’ai mal un peu partout (aux genoux surtout !).

A noter que même si ce sont des balises sur carte IGN, je les trouve assez intéressantes. D’abord, il n’y a pas de trop long poste à poste (1km en moyenne) et il faut pas mal s’orienter à la boussole car il y a de nombreux chemins qui ne figurent pas sur la carte ou alors certains chemins y figurent mais ne correspondent pas sur le terrain. Certes, il y a quelques balises très faciles, mais c’est loin d’être uniquement que de la lecture de carte.

Lorsque je vois l’heure tourner et ma lenteur de course, je me rends compte que l’on va être un peu juste pour tout faire. Je prends 1 gel et je vais avoir un regain de forme pendant quelques km et comme les balises s’enchainent bien, nous nous reprenons à espérer.

Hélas à la balise 18, une erreur de report va nous faire perdre environ 30’. J’ai dévié légèrement le rapporteur et sur une distance de 6km d’azimut environ, j’ai reporté la balise sur le mauvais chemin. Nous nous recalons, poinçonnons la balise et « fonçons » vers Guimiliau. La nuit est tombée et les balises de la carte IGN s’enchainent sans problème mais toujours à mon petit rythme.

20h45, nous attaquons la CO de nuit dans le joli bois de Coat-Meur, alors que le road book recommande de ne pas la commencer après 20h30. La encore, à la lecture de la carte au 1/10000, je vois tout de suite que c’est hyper technique, avec beaucoup de balises à l’azimut et cette fois même pas les courbes de niveau pour s’aider car le terrain est beaucoup plus plat que dans le premier bois. Nous allons essayer de prendre un max de balises quand même et de se garder une marge de sécurité suffisante car je suis incapable d’assurer un finish au sprint pour rentrer dans les délais.

Je ne fais pas d’erreur d’orientation, et nous faisons les balises 1/2/3/4, zappons volontairement 5/6/7/8 qui nous auraient rallongées puis enchainons 9/10/13/14. Au total, nous ramassons 8 des 15 balises possibles sur cette deuxième CO, pour ressortir à temps pour pointer les 2 dernières balises et rallier l’arrivée avec 5’ de marge sur le dead line. Dommage que je n’ai pas eu de meilleures jambes et que l’on ait perdu du temps sur 2 balises dans l’après-midi car j’étais super bien sur cette deuxième CO et avec 45’ de plus, je pense que je pouvais me faire toutes les balises.

On termine 29è sur 42, dans une épreuve au niveau très relevé si j’en juge par la position de certaines équipes que je connais bien qui sont très fortes et qui terminent à peine dans la première moitié ! C’est qu’ils courent vite et qu’ils orientent bien ces bretons !

Pour conclure, je dirais que pour une première, cette course était REMARQUABLEMENT organisée avec des CO hyper techniques sur des cartes très bien faites et des balises parfaitement placées, et un cheminement sur carte IGN assez intéressant aussi. Et l’idée de mettre des parcours différents est excellente car cela évite l’effet troupeau que l’on rencontre sur certain raid hivernaux... Bref, c’est vraiment une course que je recommande et en plus sous le soleil, la Bretagne est vraiment magnifique. Un seul petit regret : je n’ai pas vu de Korrigans espiègles avec qui j’aurais pu faire quelques blagues à mon coéquipier que je remercie de m’avoir supporté.

Kenavo les poteaux !