Récit de la course : Trail de Pécharmant 2009, par Stéphane974

L'auteur : Stéphane974

La course : Trail de Pécharmant

Date : 18/1/2009

Lieu : Creysse (Dordogne)

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Distance : 22.4km

Objectif : Pas d'objectif

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Trail de Pécharmant: une première enrichissante

J'avais placé la barre un peu haut pour une reprise : après 7 mois de quasi-inactivité (quelques footings, quelques sorties VTT, mais rien de très physique), après avoir repris au moins cinq kilos depuis mai 2008 (les dernières bonnes bouffes de la Réunion et les premières de Dordogne étant passées par là), j'avais donc décidé de débuter mon année 2009 par le Trail de Pécharmant, un trail de 22,4 km/1367+. J'étais étonné de pouvoir avoir une telle dénivelée dans le coin, mais après tout, sur 22 km, tout est possible avec des petites grimpettes répétées.

Depuis plusieurs jours, je regardais la météo, qui annonçait une probabilité de pluie de 80 à 100 % pour ce dimanche 18 janvier. On devait avoir 5 °C au départ, avec un peu de vent. J'allai jusqu'à Mérignac (magasin Traid, vendeur sympa et compétent) pour acheter le matos nécessaire : un vêtement près du corps Akammak chaud et respirant dont j'avais entendu parler sur un forum de trail; un coupe-vent déferlant Lafuma avec manches amovibles et poches (pour mettre les gels, mon vêtement imperméable Raidlight n'ayant pas de poche) ; un bonnet Raidlight léger et couvrant bien (et assez discrètement) les oreilles.

Normalement, on ne doit jamais tester un équipement le jour d'une course, mais là je n'avais pas vraiment le choix.

Avec Lina, nous arrivâmes à 9 h 30 au château du Roc à Creysse (moins d'1/2 heure de la maison) afin de retirer mon dossard. Il faisait gris, mais il ne pleuvait pas encore. Quelques échauffements plus tard, nous étions déjà à 4 min du départ et la pluie fit son apparition. Tout le monde se réfugia sous le porche du château en attendant le coup de sifflet.

À 10 h, j'entamai ma première course en métropole !

Comme je craignais d'être obligé de courir vraiment pendant 22,4 km, je décidai de partir lentement, me disant que si j'avais la forme, je pourrais toujours rattraper quelques coureurs fatigués sur la fin de course. Beaucoup de monde me passa devant et je me retrouvai assez vite en queue de peloton.

Quelques minutes plus tard, une autre vague de coureurs arriva à toute vitesse : les coureurs du 10 km, lâchés 5min après nous. Je ne trouvai pas cette situation très confortable : non seulement je ne savais pas si tous ceux qui me dépassaient étaient des coureurs du 10 km (et j'avais donc peur d'être aussi en train de de me faire doubler par les derniers du 22,4 km), mais en plus comme ils allaient beaucoup plus vite et que le sentier à cet endroit étaient étroit, ils faisaient pression pour passer, ce qui en fit râler quelques-uns. Si je refais cette course, je suggérerai aux organisateurs de faire partir le 10 km 15min après le 22,4 km.

J'avançais tranquillement, pataugeant régulièrement dans la boue (visiblement, il avait plu la veille et la pluie du jour n'arrangeait rien). Comme je le pensais, il n'y avait que de petites côtes répétées, et le parcours, très roulant, n'était pas fait pour moi (et vice versa). En effet, je ne suis pas un coureur, mais plutôt un grimpeur : il me faut de grosses côtes, que je peux gravir en marchant vite, et de fortes descentes où je peux m'amuser. Les courses de la Réunion étaient souvent sur ce modèle de grosse côte bien raide, et ça me convenait. Mais en Dordogne, c'est impossible !

Mon équipement était adapté : même si j'eus un peu chaud après le départ à cause du premier effort, et même si j'eus un peu froid pendant quelques minutes quand il y avait de la pluie et du vent, globalement j'étais à l'aise.

Les ravitaillements étaient plutôt légers. À noter : l'eau était glacée, donc pas facile de boire vite plusieurs gobelets. Pour cette première course, j'avais décidé (à raison) de ne pas prendre de poche à eau, du coup j'ai perdu un peu de temps à boire... Mais bon, comme je ne jouais pas le podium, pas de souci !

Je commençais à faiblir vers le 14e kilomètre. Je me disais que si moi je faiblissais, il devait bien y en avoir d'autres, et je n'allais pas tarder à voir des coureurs marcher, ce qui allait me permettre d'être sûr de ne pas finir dernier. Pas de chance : non seulement je ne vis qu'un coureur marcher (vers le 20e kilomètre), mais en plus ceux qui étaient encore derrière moi revenaient les uns après les autres, aucun ne voulant être gentil avec moi. J'étais donc obligé de continuer de courir, même quand à partir du 19e kilomètre je commençai à avoir les jambes très lourdes. De temps en temps, je jetais un coup d'oeil sur mes poursuivants, qui se rapprochaient dangereusement.

Juste avant de reprendre le marcheur au 20ekm, j'avais l'impression d'être l'antépénultième, et je pensais déjà utiliser ce joli mot comme titre pour ce récit. Dans le dernier kilomètre, je me fis reprendre par un des trois hommes à ma poursuite : ça y était, je tenais mon titre !

Vers le 22ekm, un autre gars profita de ma faible allure pour me passer, le lâche! Même si « pénultième » me plaisait aussi, je me disais que je ne devais pas craquer, parce que « dernier », ça sonnait évidemment moins bien. Alors que j'étais vraiment fatigué, avec des jambes de plus en plus raides, je franchis enfin la ligne d'arrivée en 2 h 26' 26 '' (premier arrivé en 1 h 29' 47 '', voir le classement).

Finalement, je suis 153e sur 167, j'avais donc encore de la marge ;-) sauf si l'on considère que je suis le dernier sénior :-((

Comme j'avais dit à Lina que je ferais la course en 3 h 15, j'eus du temps pour aller chercher mon cadeau d'arrivée (un bonnet qui peut s'ouvrir pour se mettre autour du cou et une bouteille de Bergerac rouge), pour boire d'abord froid puis un bol de soupe chaude, et pour me les geler dans ce gymnase non chauffé.

Enfin, Lina arriva et je pus me changer et avoir bien chaud.

Conclusion : pour une reprise, avec des kilos en trop et un manque d'entraînement, sur un type de course ne me convenant pas et dans des conditions pas évidentes de pluie, de froid et de boue, je suis, malgré mon classement, plutôt satisfait.

Stéphane

Petit commentaire sur la dénivelée : si je n'avais pas su qu'il y avait 1367+, je n'aurais pas pu le dire. J'aurais estimé celle-ci à 700+ sans doute. En réalité, vu qu'il n'y a que de petites bosses, avec juste deux ou trois vraies côtes courtes, on ne sent pas autant la dénivelée qu'à la Réunion. Pour comparer, en pleine forme et bien entraîné, je ne pus jamais faire l'ascension du Dimitile (à peu près 1300+) en moins d'1h33, pour une distance de 7,5 km. Au mieux, avec encore 15 km à faire derrière même sur terrain plat, j'aurais fait 22 km en 3 h, ce qui prouve que les sentiers réunionnais sont bien plus cassants, plus physiques que la course que j'ai faite hier en 2 h 26' avec peu d'entraînement.

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