Récit de la course : Trail du Pont du Gard 2005, par pierrot34
L'auteur : pierrot34
La course : Trail du Pont du Gard
Date : 5/5/2005
Lieu : Ledenon (Gard)
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Distance : 35km
Objectif : Pas d'objectif
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J'ai fait le Pont!
Après la Montée du Roc Blanc, c'est le jeudi de l’Ascension. Et il y en a eu, des ascensions, ce jour-là, où j’ai fait le pont….le pont du Gard. En trail, S.V.P. ! 260 au départ groupé des 15km et des 35, les randonneurs, nombreux eux aussi, étant partis un quart d’heure plus tôt. Grand beau soleil, mais un fond d’air un peu frais quand même.
Pas facile de se garer dans le village de Lédenon (dans le Gard) aux rues étroites, au pied de l'imposant château. Claude Razon, au micro, parle d’un certain « Sherpa » au départ, tout auréolé de titres. Nous en reparlerons. Yvan, l’organisateur, essaie de nous présenter le parcours au micro, mais non, seul Razon peut se faire entendre. Alors, il répète ce que dit Yvan . 9 h, c’est parti !
Nous nous retrouvons assez vite dans la garrigue, les sous-bois, les chemins et sentiers herbeux, sableux, caillouteux. Ombragés aussi et couverts. Et que ça monte, que ça descend, que ça tourne, dans une tourmente de pierraille , de bosses, de virages, d’épines qui nous égratignent au passage….Un par un. Pas facile de doubler mais pas facile d’être doublé, non plus. J’entends : « Même les chèvres ne passent pas par là ! ». C’est sûrement vrai. Mais j’apprendrai après l’arrivée, qu’il y a encore pire parfois, en matière de trail avec de vrais murs à escalader, des passages avec des cordes auxquelles se raccrocher et l’interdiction des bâtons (de ski), rétractables, que certains emportent pour s’aider, en montée, comme en descente !
Une fois ou deux, j’ai senti que ça « pressait » derrière, alors, j’ai serré à droite et on m’a passé….
Tiens , soudain une sorte d’esplanade. Une rive plus large. Retour à la lumière : je lève la tête : le Pont de Gard, dans toute sa splendeur, éclairé par le soleil du sud ! Je ne l’avais jamais vu autrement qu’en photo. Le « vrai » est là ! Une récompense pour l’effort… Un peu d’eau dans le Gardon. Puis Philippe, le copain de « Photo34.com », couché sur le dos, qui flashe tous les coureurs. Je le reconnais, il me reconnaît. Pas le temps de discuter. Une montée, encore. Des marches, vers le fameux Pont. Mais en haut, pas question de passer dessus. C’est fermé. Nous redescendons , par des marches aussi. Puis ça remonte, dans la garrigue. Ca sent le thym. Les fleurs sont superbes. Un grand jardin d’Eden. Du plat et soudain, enfin, le ravito. Eau et sucre.
Combien de km ? 11,5 ! Chouette. Plus que quatre et demi ! Descente, puis remontée. On voit Ledenon en contrebas sur la gauche et on entend les voitures ronfler sur le fameux circuit de course, mais on part sur la droite. Sentier de garrigue, accidenté, parfumé, interminable, qui plonge sur une route, enfin, qui arrive à Ledenon. L’arrivée est proche, dans le parc. Ouf, ça y est ! Mes deux copains de club sont sur le 35. Quel mérite ! Le premier finira en 3h50 et l’autre en un peu plus de 4h.
Comme nous restions au repas, cette fois, j’ai le temps de « m’orienter », de regarder, et d’écouter. Ayant fait mon insuline à midi, je ne pouvais pas trop attendre pour manger. Charcuterie, taboulé, chips, camembert, tarte. Pas la grande gastronomie. Certains disent qu’un repas chaud n’aurait pas été de trop mais bon…Sous les arbres, l’ambiance est bonne. Et arrive alors la remise des prix sur le coup de 14h. Et c’est là qu’une grande vedette se révèle en la personne de ce « Dawa Sherpa », d’origine népalaise, habitant la Suisse, qui a fait la queue, comme tout le monde a dit Razon, pour prendre son dossard et…le payer ! Ce que n’aurait pas fait un "champion de coursette "du fin fond de l’Hérault. Et puis, de la gentillesse, de la simplicité. De la sportivité aussi : il a attendu Laurent Colombero, pour finir avec lui . Le temps de Sherpa, qui collectionne tous les titres les plus hauts (c’est le cas de le dire) des plus grandes course de montagne du monde (dont l’Himmalaya, bien sûr) : 2h32. « C’était un entraînement », dit-il au micro, simplement, pour d’autres objectifs…Il s’avère qu’il était aussi présent en compagnie de Vincent Vittoz et de sa femme, récent champion du monde de ski de fond. Pas le genre grosse tête, non plus. Du beau linge, du beau monde comme on aime à en rencontrer, une fois n’est pas coutume, dans ce microcosme « d’initiés », qui ailleurs, ne se parlent qu’entre eux, en faisant des mines de « champions concentrés », avant de faire leur 32mn au 10km, devant des amateurs de 5ème zone comme moi….
Quand je vois Sherpa, je me souviens aussi des plus grands comédiens que j’ai côtoyés dans mes activités de journaliste, des artistes mille fois plus sympathiques que le gugusse de service dans une compagnie locale « qui ne veut pas être pris en photo » ! On le comprend. Il ne le mérite pas ! Sherpa, hier, signait des T-shirts, à qui le lui demandait. Sans problème…
Vraiment, le trail, ça m’intéresse et si je n’avais pas parfois une petite peur de me « péter » quelque chose sur des pierres, en chemin, j’en ferais plus souvent. Le 10km route, c’est le confort. Mais que c’est ennuyeux, finalement !
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