Récit de la course : Le Tour du Parc Régional du Pilat 2005, par Mathias

L'auteur : Mathias

La course : Le Tour du Parc Régional du Pilat

Date : 5/5/2005

Lieu : Pelussin (Loire)

Affichage : 2285 vues

Distance : 50km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

Le 7 mai, j’avais plus ou moins prévu d’aller courir l’Ardéchois, depuis le temps que j’y pense… oui mais…
Ce 4 mai au soir, j’héberge la sauterelle en vue de sa participation au Tour du Pilat le lendemain : 183 kms et 5000m de D+ en 4 étapes lors de ce WE à rallonge du pont de l’Ascension. Malheureusement je ne peux pas y participer : pas facile de libérer 4 jours !
Après avoir accueilli la sauterelle qui a jardiné un peu pour pour arriver jusque chez moi, on va courir 50 minutes très cool sur mon parcours d’entraînement fétiche. Nous comparons nos courbes de FC : c’est rigolo, je monte à 20 BPM de plus que lui dans les montées, et je descends en dessous dans les descentes ! Je suis trop gros pour le D+ ? ;-)
Après cette petite balade, la décision s’impose à moi : comment je pourrais rater cette 1ère étape, qui rallie Pélussin à Burdignes en passant à quelques km de chez moi ?

Et le 5 au matin, réveil à 6h. Un café et un bout de gâteau, et c’est parti pour Pélussin.
On arrive un peu à la bourre, mais de toute manière l’ambiance n’est pas au stress et à la précipitaion ! Tout le monde est cool, la quinzaine de coureurs (dont l’inoxydable l’incroyable Werner Schweiser) se prépare tranquillement.

Mon matos : chaussure de route (c’est roulant), cuissard, tee shirt Kikouroù, coupe-vent, sac 5l, poche à eau, 2 cartes IGN, 8 barres (n’étant pas inscrit, je suis en autonomie totale), lecteur mp3, téléphone.

Après la photo de groupe (sur laquelle je suis invité par l’organisateur Philippe Delachenal malgré ma non-inscription), le départ est donné avec un peu de retard.

Philippe nous accompagne pendant toute la descente vers St Pierre de Bœuf. On reste groupés pour cette entrée en matière : c’est un peu le « bistro des sports »… ça tchatche, ça rigole et ça savoure ce début de « course ». Enfin, « course », pas vraiment. Pas de dossard, pas de classement, pas de compétition, juste du plaisir et la découverte du Pilat ! On suit le balisage du Tour du Parc du Pilat. On passe dans des gorges (de Malleval) magnifiques… et je regrette déjà de ne pas pouvoir participer aux 4 étapes…

Après avoir longé le Rhône que quelques km (altitude : 140 m ! Ca va monter !), Philippe nous laisse partir, chacun adopte son rythme. Ca grimpe sec, ça fait tout drôle ! Je rattrape la sauterelle pour courir un peu avec lui. Après 1h33 de course tranquille, ça fait du bien de retrouver un rythme « normal ». On reste quand même prudents.

Ca monte encore pendant un petit moment, puis on arrive à 700m d’altitude et ça commence à valloner un peu. Je regrette de ne pas avoir pris mon appareil photo pour immortaliser quelques paysages… la vue porte loin par ici, sur la vallée du Rhône, sur le Pilat embrumé… ouille, le temps n’est pas au beau fixe, on a déjà reçu quelques gouttes et ça m’a pas l’air génial par là où on va…

On est sorti de ma carte IGN, et je dois me contenter de suivre les autres, et le balisage du TPP. C’est assez bien balisé, et le topo du TPP fourni par Philippe est bien détaillé. On ne fera pas une seule erreur de la journée.

On arrive à Eteize, à un ou 2 km du lac du Ternay autour duquel j’ai couru un 10 km il y a plusieurs semaines. Au lieu de plonger sur le lac, le TPP nous fait monter sur une colline voisine où une superbe vue nous attend. Qu’est-ce qu’on est bien ! On arrive sur mes terrains d’entrainement… à 6 ou 7 km de chez moi… et c’est là que j’ai prévu d’abandonner la troupe pour regagner mes pénates.
Oui mais voilà, assis dans l’herbe au ravito du lac du Ternay, je jette un œil à la carte, j’ai pas trop envie de m’arrêter là… je décide alors de pousser jusqu’à Burdignes, à une douzaine de km d’ici. Ca me rallonge de 5 ou 6 km, mais ça me permet de faire la grosse montée jusqu’à Burdignes avec la joyeuse troupe.

On part du ravito, on court encore quelques centaines de mètres sur mon « parcours 1h30 », on plonge sur St Marcel les Annonay et nous voilà au pied de la difficulté du jour : nous allons grimper de l’altitude 430 à 915 pour rejoindre Burdignes où je m’arrêterai, et les autres cont encore poursuivre sur quelques km pour arriver à 1320 m.

Dès le début, je sens qu’il y a un pépin : j’ai mangé un peu moins d’une barre par heure, et j’ai mal au bide. Je soupçonne mon système digestif de ne pas fonctionner correctement… et je me dis que je risque de manquer de carburant. Au bout de 15 minutes de montée je décide contre toute attente d’acccélérer, avec un autre coureur, histoire de recoller le groupe devant. On double la sauterelle au passage, qui continue sur son rythme.

Je ne recollerai pas le groupe : je coule une bielle juste avant. Plus de jus, les jambes en guimauve. Damned. Je ralentis très sensiblement, je marche, tranquillement. La sauterelle me repasse et continue à son rythme. Quelques minutes plus tard, je suis rejoins par un coureur qui ralenti une fois arrivé à ma hauteur, pour rester en ma compagnie. Sympa. On papote un petit moment, observant avec inquiétude les nuages ammoncelés au-dessus de nos têtes. Ca fait un petit bout de temps que j’ai remis mon coupe vent, mais cela ne suffit pas, je ne vais pas assez vite pour me réchauffer. D’autant plus qu’on arrive au sommet : vent, pluie, on n’aura pas le temps d’admirer le paysage. Vite, on bascule de l’autre côté, il faut absolument courir pour se réchauffer. La pluie, très froide, augmente d’intensité. On a peur de se prendre une vraie averse. Ouille, j’ai les mains qui gèlent…

J’ai de plus en plus de mal à garder ce ryhtme. Je me sens faible, la tête qui tourne. Pas bon. On ratrappe la sauterelle qui, sachant que je quitte le pacours dans quelques km, m’a attendu un peu. On reste ensemble jusqu’au ravito de Burdignes. Difficile de courir. Heureusement, ça descend, il suffit de se laisser glisser ;-)

Arrivé au ravito, je m’écroule sur une chaise pour récupérer mes esprits. Je voulais rester autonome à 100%, mais Philippe me propose de profiter du ravito, et je ressens un gros besoin de sucre… Allez hop, coca et pâte de fruit, ça devrait me requinquer.

Je fais mes adieux à la sauterelle, à Philippe et aux autres coureurs qui repartent courageusement vers la fin de l’étape. Tout le monde m’a l’air d’être en bon état. Je ne me fais pas de souçis pour eux…
Je grelotte, je suis assez faible, j’ai pas trop envie de repartir tout de suite. J’invite donc les 2 bénévoles qui se gèlent en plein vent, à venir boire un coup au bistro. Un chocolat chaud (ben oui, la bière chaude c’est bof) et 1/2h plus tard, je trouve les ressources pour repartir et me laisser glisser jusque chez moi, subissant le vent et la pluie dans la descente. Gla gla.

Au bout de 7h10 de course pour environ 50 km et 1700 m de D+, je peux enfin me délasser dans une bonne douche bien chaude. Ahhhh ça fait du bien !

Quand je pense que mes compagnons de balade du jour vont repartir demain matin pour une nouvelle étape… et encore après demain, et le jour d’après… ça me laisse songeur… J’ai du mal à boucler une étape, et eux ils vont en enchaîner 4 ! Et pour la Grande Traversée des Alpes, ce sera 14 étapes !
Bon allez, faut que je recommence à m’entraîner correctement ;-)
Le point positif, c’est que excepté la faiblesse sur la fin d’étape, j’en termine en bon état : pas de souçis de genou ou de mollet, pas d’ampoule, pas d’échauffement, mon fessier m’a laissé tranquille… nickel !

Au dodo, et demain, au boulot : faudra essayer de pas penser aux veinards qui feront Burdignes – Planfoy pour un autre quart de tour du Pilat ! Sinon je vais pas pouvoir m’empêcher de leur courir après ;-)

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