Récit de la course : Rando'trail des Pèlerins 2005, par La Tortue

L'auteur : La Tortue

La course : Rando'trail des Pèlerins

Date : 1/5/2005

Lieu : Puechabon (Hérault)

Affichage : 2116 vues

Distance : 26km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

hello les copains !

Préambule : maintenant que je sais que mes Crs sont lus par une enseignante de la langue de Molière, je vais essayer de ne pas faire trop de fôte de franssais ;-)))


Rappel historique : Raid Normand 2004, le pockemon nous invite à sa première rand’o trail des Pèlerins, mais nous avons déjà des engagements pris pour ce jour là. Mais, c’est promis, nous viendrons en 2005. Comme promis donc, je bloque ce we très longtemps à l’avance ! Direction Montpellier et son arrière pays.

Décollage et arrivée, parfaitement à l’heure, réception instantanée des bagages, je retire toutes les méchancetés que j’ai pu dire sur Air France !

Dans l’aérogare, je vois Fleurd’or qui m’accueille avec son éternel et magnifique sourire ! Il fait beau, mais pas plus chaud qu’à Nantes. Discussion fort intéressante de cytologie entre l’aéroport et Teyran, lieu du Dor home ! Arrivée chez les Dor, le papy et Fruidor rentrent tout juste d’une petite sortie matinale ! On se prépare à l’AAB et le Lapin arrive ! Je découvre l’animal, encore un zanimo de plus à mon palmarès ! Super le lapin, même s’il boit beaucoup trop d’eau à mon goût ;-)))
AAB de 15h à 17h, terminée par une petite sieste réparatrice et il est déjà l’heure de monter sur Aniane pour retrouver le Poc et son équipe pour l’AAB du soir !
Fleurd’or prend la route touristique, que le délicat estomac du Papy ne semble pas apprécier ;-) Nous arrivons au bout d’une petite heure sur le site du départ de la course ! premières images : GEANTISSIME ! pour moi qui ne suis pas revenu dans ces régions méditerranéennes depuis mes plus jeunes années, la vue de ces collines et de cette végétation me rappelle de vieux souvenirs d’enfance et je jubile à l’idée que demain, je vais être « là dedans » !
Le site de la petite église de St Sylvestres-des-brousses a été choisi par le Poc pour accueillir sa course. Cette jolie petite église semble perdue au fin fond de la garigue, mais en fait, elle ne se trouve qu’à quelques km de chez lui ! L’animal connaît donc la région comme sa poche, ce qui fait que chaque balise sera « scientifiquement » placée.
Arrivée sur le site, nous retrouvons avec bonheur pockemonita, le poc et la linotte ! Nous sommes très vite adopté par la fantastique équipe qui épaule le poc, tous membre de son club d’orientation ! je cherche un peroxydé du regard, mais rien à l’horizon ;-))
Des jeunes mariés offrent un apéro géant, qui s’enchaîne sur une saucisse party fort sympathique autour d’un beau feu de camp ! Le papy profite de l’occase pour remettre au poc, devant ses copains, sa coupe et son panard du raid 28 ! sympa !
Une très courte nuit de sommeil chez le Poc et zou, il va falloir y aller ! Et bien oui, parce que les AAB, c’est très bien, on y passe des moments forts agréables, mais va falloir se bouger maintenant ! Pour ceux qui ne le savent pas, je rappelle que mes seules expériences en orientation sont le raid Normand, le raid 28 et le raid IGN, des épreuves certes prestigieuses, mais à chaque fois avec le poc ou l’électron à la carte, et moi n’ayant qu’un rôle d’observateur ! si j’avais décidé de venir aux Pèlerins, c’est parce que je pensais qu’initialement, nous pourrions courir en équipe, mais comme le papy semble avoir des objectifs individuels et que je me retrouve tout seul, il va bien falloir que je m’y colle. Cependant, je ne suis pas trop inquiet car le poc m’a dit que les balises étaient déjà placées sur la carte (en effet, je suis incapable de faire un report au carré ou à l’azimut distance) et qu’il m’a dit aussi que je ne trouverais peut être pas tout mais que le parcours était faisable grâce à des balises plus faciles qui permettaient de progresser. Les copains de la linotte me donne quelques conseils avant le départ sur l’utilisation de la boussole, même si j’ai bien observé le poc et l’électron, je ne suis pas sur de mon coup ! la veille en me couchant, j’ai bien lu les définitions de poste et les consignes de course. J’ai reporté sur la page des définition les barrières horaires car mon seul objectif sera de ramasser le plus de balises possibles sans me faire sortir par une barrière horaire. En effet, je veux faire tout le parcours, en préparation aussi du Mercantour ! Malgré l’inconnu dans laquelle je vais partir, c’est sans stress particulier que je me trouve en première ligne de départ ! En temps que vainqueur du raid 28, le poc nous a réservé des dossard « préférentiel », le 8 pour le papy et le 7 pour moi. Geste que j’apprécie beaucoup, mais dont je ne me sens absolument pas à la hauteur et donc je garderais mon coupe-vent par dessus mon dossard jusqu’à temps d’être bien enfoncé dans la garigue à l’abri des regards ! arf ! Bien, nous sommes maintenant dans les starts ! le poc nous donnent ses derniers conseils et recommandations ! et à 7h30 précises, le départ est donné ! Je suis surpris par le calme qui suit le « top » départ, même les meilleurs prennent quelques instants pour étudier leur carte. Et petit à petit, le peloton s’ébranle tout doucement ! Avant de partir, je vais faire la bise au Poc et une fois la zone de départ évacuée, je me « plonge » dans la carte !

Bon alors, comment faire un Cr de CO, ça va être nouveau pour moi comme exercice de style. Je ne ferais pas aussi bien que l’électron, mais je souhaiterais quand même vous faire partager mes sensations de béotiens, afin de montrer que tout le monde peut y arriver. Pour ceux que ça intéresse la carte et mon « tracé » sont là :
http://www.djbabass.com/singapore-0.9.11/admin.php?action=view&gallery=./espace/p%E8lerins%202005&image=carte%20p%E8lerins%202005.jpg


balise 1 : croisement de chemins
pour la première balise, je décide d’assurer histoire de me mettre en confiance et prends l’option longue par le chemin qui semble facile à suivre sur la carte. J’arrive sans problème au sommet du plateau, mais là,problème, il y a beaucoup plus de chemins que sur la carte. Je me recale par rapport à la grosse citerne et trouve assez facilement le bon chemin, je tombe sur la 1, premier bip, 21’, je suis pas mécontent.

Balise 2 : dans la ruine :
Toujours la politique d’assurer, je suis le chemin le plus long, mais le mieux visible. Je trouve la ruine sans aucun problème, bip ! 10’30, génial !

Balise 3 : butte
Je rejoins le muret à l’azimut mais j’ai du mal à me situer sur la carte par rapport au angles du muret, je tâtonne un peu, et je suis un groupe qui remonte vers le sommet. Un peu plus haut, se trouve une magnifique borne d’un mètre de haut, je suis content, malheureusement, c’est pas là, je farfouille un peu et en suivant le muret, je fini par trouver la borne : bon ! premier petit merdouillage : 12’ pour trouver.

Balise 4 : Plouf, dans la marre aux grenouilles.
Le chemin le plus court est l’azimut ! mais refroidi par mon jardinage, je préfère assurer et revenir par le chemin par lequel je suis arrivé et sur lequel je sais que je peux courir et je pense ne pas y perdre trop de temps. Erreur, car, à travers la garigue, j’ai du mal à retrouver le chemin par lequel je suis monté, je farfouille un peu et fini par retrouver le grand chemin qui traverse un joli village en ruine et tombe sur la marre sans problème. Contrairement à ce que l’on pouvait penser, la balise est sur le bord de la marre, et il n’y a pas besoin de se mouiller les pieds pour pointer. 19’, alors que par l’azimut et en se recalant sur le sentier, on pouvait mettre 2 fois moins de temps.

Balise 5 : ruine
Je suis le chemin, je rentre dans le champ, farfouille un peu et trouve la balise en même temps que 3 ou 4 autres concurrents. 7’40

Balise 6 : ruine pas facile
toujours l’option chemin. (la garigue est bien dense). Je ne compte pas les bornes sur le bord du chemin. Je rentre dans le maquis un peu trop top, je jardine et fais le sanglier pour la première féminine et nous trouvons la balise encore à 2 ou 3 concurrents. 10’

Balise 7 : promontoir rocheux
Pfiout ! pas facile celle là, il faut descendre « au pif » en suivant le relief. Sans trop savoir comment, je tombe sur une balise, je m’apprête à biper, je regarde quand même le numéro ! c’est pas le bon ! sacré petit malin ce poc, en fait c’est une balise du circuit B. la bonne balise se trouve 50 m plus loin. Je fini par trouver difficilement. 13’

Balise 8 : sous le pont.
Avec un passage obligatoire, le barrage qui coupe l’hérault. C’est tout shuss dans la pente. Au début, il y a de la rubalise, mais je la perd et me retrouve embarqué dans la pampa, encore à faire le sanglier et toujours galant, ouvrant la voie à la première féminine. Une fois arrivé à la retenue d’eau, il reste un joli saut de 5 m à faire, on cherche un passage et finalement , on tombe sur Francesco qui nous indique une percée.
En traversant le barrage, je croise le poc qui surveille les évènements. Un petit échelle permet de descendre du barrage sur le côté du lit de la rivière . Qu’est-ce que c’est beau ! Stop Photo et je perds la féminine, le temps de papoter avec le poc et de ranger mon appareil.
La balise est pile poile sous le petit affluent qui se jette dans l’hérault : 20’ Je passe la première barrière horaire avec presque 35’ d’avance ! cool !

Balise 9 : Tanière, la grotte du sergent ;
A priori fastoche, il suffit de suivre le lit asséché du ruisseau. Mais le chemin ne semble pas très facile à suivre, je décide donc de remonter dans le lit du ruisseau. Progression lente et difficile avec de gros blocs rocheux à escalader, mais après 20’ de grimpette, je poinçonne la fameuse balise.

Balise 10 : ruisseau
Si jusqu’à maintenant, j’ai perdu un peu de temps, je n’ai jamais vraiment été perdu. Entre la 9 et la 10, je vais vraiment me perdre. La montée se fait tout d’abord par une pente très raide dans laquelle il faut s’aider à l’aide d’une main courante. En haut de la grimpette, on se trouve face à des barres rocheuses infranchissables de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Je tente de passer par la gauche, mais la végétation est très très dense. A ce moment là, je fais une énorme connerie. La balise se trouve au sud-ouest des barres rocheuses, et je décide de les contourner par…le nord-est ! je sais, c’est complètement crétin ! maintenant, avec le recul, je sais pourquoi j’ai fait ce choix idiot. Je me suis laissé influencé par un concurrent qui faisait le parcours en Jean’s et en marchant et qui arrivait aux balises en même temps que moi alors que je courrotait. Je me suis fié à lui en pensant qu’il savait ce qu’il fallait. En fait, je pense qu’il a fait rapidement demi-tour, et enfermé dans ma logique débile, j’ai poursuivi, persuadé que j’allais rapidement contourner la barre rocheuse. En fait, la falaise était très longue et n’en voyant pas la fin mais refusant de refaire le chemin en arrière, je décide d’escalader. A cet endroit, il n’y a plus vraiment d’à-pic et il y a de la végétation pour s’accrocher aux branches. Je grimpe donc, complètement au pif, en me disant qu’une fois au dessus de ces barres rocheuse, j’aurais régler mon problème. Que nenni, je suis enfin en haut, mais je ne sais absolument pas où je suis. Un éclair de lucidité me fait sortir ma boussole, et je décide de progresser grosso modo en direction de la balise, en espérant trouver un chemin ou un élément avec lequel je puisse me recaler. Je trouve un chemin et décide de le suivre. Au bout de longues minutes, je vois au loin dans un pierrier, deux concurrents ! ouf ! je dois être à peu près bien. Cette fois, je vois sur la carte où je suis grâce à une combe que contourne le chemin. Il n’y a plus qu’à courir jusqu’à la balise. Bip ! 37’, au moins 20’ de perdues ! arf ! et surtout quelques frayeurs et beaucoup d’énergie dépensée dans l’escalade !

Balise 11 :fontaine
A l’entrée du village de st guilhem, magnifique. Il suffit de courir en descendant le GR. No problem. Le doigt électronique ne marche pas,je poinçonne la carte. Je m’apprête à faire le plein de mon camel back ! argh ! j’ai presque rien bu ! j’ai pas spécialement eu soif, ni souffert de la chaleur, mais c’est pas bon. Je m’engueule et promet de me forcer à boire plus. Au mercantour, je mettrais ma montre en biper pour penser à boire. Je prends le temps de me ravitailler tranquillement. J’ai presque 1h d’avance sur la barrière horaire.

Balise 12 : à l’ouest de la falaise.
Pour monter, il y a 2 options : le GR ou le tout droit ! ayant été à l’école du Poc, je choisi sans hésiter le tout droit ! après discussion avec le poc, ce n’était pas la bonne solution. Trop fatigante ! bof, à ce moment là, j’étais vraiment très bien et je me disais que ces grimpettes raides dans les pierriers seraient un excellent entrainement pour le Mercantour ! Le problème, quand on coupe les lacets, c’est que l’on ne sait plus trop bien où l’on en est. Pensant être dans la bonne épingle, je cherche la balise. Je vois rien, je décide de monter à l’épingle suivante où une dizaine de concurrents jardinent ! l’un d’eux, un poil histero, dit : « la balise n’aurait pas du être là, mais elle devait quand même y être mais mal placée et ensuite comme on est sur le GR, elle a été piquée et toujours comme on est sur le GR, les organisateurs ont pas osé mettre de confettis ». j’ai rarement entendu autant de conneries d’un seul coup ! le pire c’est que sur tous les concurrents présents, fatigués et peu lucides, tous le suivent en abandonnant la zone sans avoir pointé. Une telle explication ne me convient pas. Je décide de redescendre à l’épingle du dessous pour entreprendre une fouille méthodique du lieu. A peine, j’arrive sur zone, que je croise le papy ?????mais qu’est-ce que tu fous là toi ???? ma surprise est vraiment réelle, je le pensais loin devant en train d’en découdre avec les meilleurs, et en fait j’étais devant lui depuis le début. Il m’apprend que la linotte et ses potes sont aussi loin derrière ! ben mince alors, sans ma connerie aux falaises, je serais vachement bien ! la balise est bien là où elle devait être, le papy m’aide sur les derniers mètres. En fait en montant tout droit par le pierrier, je suis passé à 2 m d’elles, mais le poc ne pensant pas que quelqu’un pouvait arriver par là, avait placé la balise de l’autre côté d’un petit buisson. Je maudis sur le coup le poc, qui n’a pas avantagé le tracé « osé »,mais après discussion avec le dit poc, ce n’était pas un tracé « osé » mais un tracé impensable d’après lui ;-)))

Balise 13 : sommet rocheux
Je laisse le papy qui prend l’option de courir dans la montée sur le GR, pendant que je continue mes tout-droit en coupant les lacets. Tactiques fatigantes mais payantes, car au sommet, je ne suis que 100 m derrière le papy, hélas pour moi, le terrain devient plus plat et sa vitesse de course est bien supérieure à la mienne et je vois s’éloigner la casquette rose fluo ! je ne la reverrais qu’à l’arrivée…arrivée sur la balise par le sentier, no problem. Super vue au sommet, photo

Balise 14 : bien au fond du rentrant.
Il suffit de suivre le GR. Je trottine tranquillement à bon rythme mais sans forcer, quand tout à coup zboing ! c’est la courroie métallique de ma mini-guêtre qui vient de lâcher ! ben mince alors ! elles sont coupantes les pierres par ici. Je ne sais pas, s’il s’agit d’une relation de cause à effet mais quelques secondes après le lâchage de ma guêtre, re-zboing, je sens une violente douleur derrière l’ischio droit. Mon diagnostic est immédiat : déchirure musculaire. Je connais, j’ai déjà donné plusieurs fois au même endroit. Pas bon du tout ! je décide dans un premier temps de continuer doucement, mais la douleur m’oblige à marcher. Arrivée en bas de la descente , j’ai la possibilité de piquer sur la 19 et de relier la 21 où je sais qu’il y a un signaleur. Je suis vraiment dans le doute, est-ce que je continue au risque de mettre le mercantour en péril, mais arrêter maintenant alors que je me sens super bien dans la carte et dans la course me gonfle vraiment ! tout en réfléchissant, je regarde ma carte, ce qui donne l’impression à 2 charmantes randonneuses que je suis perdu. Nous bavardons quelques minutes. Sur ces entre faits arrivent du chemin opposé deux concurrents qui courent comme des malades. L’un d’eux s’arrêtent pensant aussi que je suis perdu ! ben non ! pas du tout. Mais avant de lui expliquer pourquoi j’hésite, il me dit : « pour la 14, c’est facile, tu vas jusqu’à la barrière, il y a une petit sente, et la balise est en bas » et zou, il repart comme une balle. En fait, il s’agit du 4ème et du 5ème qui file vers la 19. Du coup, je me dit : « tu fais la 14 et la 18 qui sont toutes proches et après tu rentres si ça va pas ». en descendant dans le rentrant je me prends ma première crampe, sans l’avoir vu venir. Je saute sur ma quinine et ma sporténine. J’attends quelques minutes, ça passe et je me sens mieux. Du coup je décide de continuer. Pétard, je ne me suis pas fait 800 km d’avion pour abandonner à la 14. tant pis pour le mercantour, on verra bien ! je le regretterais peut être , mais tant pis !

Balise 15 : croisement de ruisseau
Ruisseau ! ruisseau ! c’est vite dit. Chez le poc, les ruisseaux, ce sont des ravines dans lesquelles ne doit couler de l’eau qu’en cas de gros orages. A cet instant, je me retrouve avec un autre concurrent qui comme moi trouve le temps bien long dans cette descente difficile où la végétation est dense et le sentier discontinu. 27’ plus tard, on tombe sans problème sur la balise.

Balise 16 : clairière
La balise où je « perds la course ». quand je dis que je perds la course, ce n’est pas par rapport aux meilleurs évidemment mais par rapport à la meilleure place que j’aurais pu faire. En effet, je vais commettre ma deuxième grosse et monumentale erreur. A la remontée de la 15, on peut soit suivre le chemin, soit taper droit dans la pente pour rejoindre une route forestière inloupable. Je choisi l’option directe, mais oblique trop à l’ouest, ce qui fait que je rate l’embranchement du sentier sensé m’amener à la balise. Pas grave, je reviens sur mes pas à la recherche du sentier que je crois trouver, mais hélas ce n’est pas le bon. Je suis trop au nord de l’objectif et pourtant dans la bonne direction, donc je ne me rends pas du tout compte de mon erreur. Au moment, où je pense être sur zone, j’arrive dans…un clairière, je suis super content car je pense m’être bien récupéré. Je commence une fouille méthodique de la clairière, rien ! c’est pas possible, je suis sur d’être au bon endroit et surtout, si je ne suis pas dans cette foutue clairière que l’on voit sur la carte ? alors, où suis-je puisqu’il n’y a pas d’autre clairière dans le coin. Je surplombe l’hérault et le vieux moulin. Je suis parfaitement dans l’azimut ? Mais, il faut bien que je me résigne, ça fait 30’ que je suis sur zone et non seulement j’ai pas trouvé la balise mais en plus je n’ai vu aucun concurrent ! bon , ben mon gars, tu es perdu ! va falloir te recaler. Sur la carte, je ne vois qu’un seul élément fiable : la grotte de Brunan. Je reviens sur mes pas, reconnaît le vallon par lequel je suis passé tout à l’heure, je trouve difficilement le grotte cachée dans les taillis. Une fois la grotte trouvée, ce sera un jeu d’enfant pour les balises 16 puis 17 car je connais la zone comme ma poche à force de l’avoir quadrillée ;-))

Balise 17 : point de vue,
Très fastoche, le sentier botanique est fléché.

Balise 18 : petit sommet rocailleux
Les détours et le temps perdu font que je suis à sec en eau et surtout très en retard et je sens que la dernière barrière horaire va être juste. Il me faut toutefois rester lucide et je trouve l’exercice intéressant malgré tout car au mercantour je risque d’être souvent confronté à ce problème de gestion des barrières horaires, où il faut rester lucide, ne pas stresser et continuer à avancer sans se griller. Je commence la montée en continuant à couper les épingles. Au bout de quelques minutes, j’ai une soif de loup ! mais, au fait, le poc a dit ce matin au brieffing que l’on pouvait faire le plein d’eau à la maison forestière. Qu’est-ce que je fais ? je fais demi-tour ? non, j’ai pas le temps, tant pis. J’arrête des VTTiste qui descendent et leur demande un peu d’eau. Vu ma tête à ce moment là, ils m’en donnent tout de suite !
Aucun problème sur l’attaque de la 18 par le sentier qui est bien visible.

Balise 19 : croisement de chemin
Fastoche, c’est le même GR que tout à l’heure, là où je me suis fait ma déchirure. Je compte les virages et trouve le petit sentier qui me mène droit sur la 19

Balise 20 : plateforme rocheuse.
Pas dur, elle se voit depuis la 19. le poc a installé une balise géante ! rigolo ! mais en fait le terrain accidentée fait qu’on la perd des yeux de temps en temps. Je vois de très loin la linotte et compagnie qui sont sur la balise 20. Je me suis vraiment foutu dedans à la 16. en fait, maintenant, je suis le dernier des concurrents qui iront jusqu’au bout. J’arrive à la 20 serein toutefois, car il me reste 40’ pour atteindre la dernière barrière horaire et c’est tout droit en descente ! cool ! j’écoute les conseil de Patrick pour cette descente qu’il m’annonce très dangereuse et surtout de bien rester sur la crête

Balise 21 : sous le pont, passage obligatoire
Hélas, pressé par le temps et fatigué, je dévie inexorablement dans la descente, et à mi-pente, je suis complètement dans le maquis, dans une végétation très très dense, avec des anciens terrassements de 2 mètres de haut à passer parfois. Dans cette pampa infranchissable, je rattrape les toulousains qui sont encore plus mal à l’aise que moi. C’est plus le sanglier que je fais, mais le motoculteur ! allo le poc : pour l’an prochain, tu peux refaire prendre le même chemin, j’ai ouvert un sentier ;-)) un peu plus bas, j’entends les toulousains crier : « oh la tortue ! t’aurais pas perdu ton doigt ! » arghhhhh ! l’élastique s’était ouvert sans que je m’en rende compte. Quel bol qu’ils soient juste derrière moi à ce moment là ! la descente n’en fini pas, il ne reste plus que 5’ avant la barrière horaire, mais j’entends la route et la rivière, j’y suis presque, je descends comme un malade dans les ronces et les pierres, et j’atterri…sur le toit d’un poulailler gardé par un chien loup qui me conseille vivement de contourner la propriété. Seulement voilà, je me retrouve sur la route ! or le poc a bien dit qu’on avait pas à passer par la route ! je n’ai pas le choix, soit je me fais bouffer par le cleps, soit je prends 50 m la route. Je passe en rasant le mur de la maison et continue à progresser sur le bas-côté qui est protégé par une glissière de sécurité. Je sprinte comme un fou car il me reste que quelques secondes et c’est avec 30’’ d’avance seulement que je pointe la dernière barrière horaire.

Balise 22 : ruisseau
Ouf ! la dernière barrière horaire est passée, je m’achemine tranquillement vers le ravito entre la 21 et la 22 pour faire enfin le plein en eau. Mais, le bénévole m’accueille avec un air désolé et m’annonce mon élimination ????? je râle car je suis sur d’avoir passé la barrière à temps. Le bénévole me dit d’aller quand même jusqu’à la tyrolienne à tout hasard. Fleurd’or est là pour m’encourager, je lui explique mon malheur ! elle fonce sur la route vers la tyrolienne pour dire que j’arrive, pendant que je progresse du plus vite que je peux dans le lit de la rivière (passage sur la route strictement interdit pour les concurrents). Je vois Frédéric, un sympathique bénévole qui me dit que c’est OK, qu’on va m’attendre à la tyrolienne que je suis toujours dans les temps ! ouf !!!!! j’arrive sur le lieu de la tyrolienne et tout de suite, je suis pas rassuré ! l’endroit est vachement casse-gueule, on me demande d’enfiler un baudrier ! un quoi ? je sais pas ce que c’est, j’ai du en mettre un une fois pour faire le guignol dans les arbres avec les enfants, mais je suis infoutu de mettre ça tout seul, surtout après plus de 8 heures de course. On m’aide très gentiment à me préparer et me voilà suspendu à une poulie, près pour un traversée de la gorge suspendu à un câble. Et ben, je suis pas vraiment rassuré, il n’y a pas de sécurité avec 2 cordes derrières la tyrolienne comme dans les arbres justement. Bon, tant pis, le gars m’a l’air sur de lui, je fais confiance ! zou, c’est parti. Je me tape le cul sur le rocher au départ et j’arrive un poil court de l’autre côté. Et là, je crois que j’ai pas eu l’air bien malin. Je vous décris la scène : imaginez un gugusse d’1,90 m environ suspendu dans le vide, avec toujours dans sa main droite sa carte et dans sa main gauche son doigt électronique puisque pour ceux qui ont suivit, l’élastique a pété dans la descente tout à l’heure (ben oui, faut suivre ;-)) ), et essayant en pédalant dans le vide d’accrocher désespérément un bout de rocher pour prendre appui. Je vois fruidor de l’autre côté de la berge qui essaie de prendre des photos, fleurd’or m’encourage de sa petite voix. Finalement, au bout de quelques secondes, qui m’ont parues bien longue et grâce aux conseils calmes et patients du bénévole chargé de la récupération du paquet de tortue, je finis par prendre pied sur l’à-pic et me décrocher de ce fichu câble ! pfiouttt, je dois bien être à 180 bpm ! j’aurais jamais été aussi haut de toute la journée ! enfin remis de mes émotions, je prends le temps de bien manger et de bien boire. Il me reste 2 bonnes heures pour relier l’arrivée ! Pendant ce temps, les 3 toulousains passent l’héraut. La linotte arrive de traviole mais tous les 3 s’en sortent bien plus honorablement que moi ! Une fois fin prêt, on décide de poursuivre tous les 4. On longe le canal d’irrigation et on tombe sans problème sur Martin et la balise.

Balise 23 : borne qui se mérite !
Ça pour se mériter ! 200 m de D+ sur 500 m environ ! une sacrée grimpette ! mais mis à part quelques crampettes qui viennent de temps en temps m’agacer, je progresse à tous petits pas, mais sans gros effort et je distance très facilement mes 3 camarades. J’arrive sans problème à la balise où je décide de les attendre.

Balise 24 : dans la ruine.
Direction plein sud par le chemin. On ne trouvera jamais le petit sentier qui mène droit sur la balise. Mais en tombant sur le grand chemin, je trouve sans difficulté la balise. J’appelle les joyeux tartarins (c’est comme ça que je les ai surnommés à cause de leur tenue de club, on dirait des carnavaliers de « tintin et les picarros ») Ils sont un peu dans l’espace, surtout le plus grand, alors que la linotte semble physiquement OK et que Richard fait l’orientation pour les 3.

Balise 25 : borne en haut du rentrant
Balise annoncée très technique ! j’ai repéré tout à l’heure, une antenne depuis laquelle il faut partir plein sud. On décide de descendre à 4 de front à 10 m les uns des autres car la végétation est pénétrable mais dense. Au bout de 50 m , on tombe comme prévu sur la première borne et 100 m plus loin sur la balise ! fastoche ! 10’ pour trouver la balise.

Balise 26 :borne
Je suis bien physiquement, j’ai mal aux pâtes mais je peux encore courir, mais pas la linotte’s team qui me dit donc de filer devant.

L’enchaînement 26, 27, 28 se fera comme dans un rêve : 17’ puis 8’ puis 8’ pour trouver, que du bonheur ! en mettant mon doigt dans le boîtier de la 28, je ressens une bouffée de bonheur et de fierté que j’avais rarement connue !

Balise 29 : l’arrivée : l’église de ce matin.
Le clocher se voit à 1 km. Je décide de ne pas prendre le chemin « trop facile », mais d’arriver par les vignes. J’entends le clairon du papy, puis la voix de fleurd’or qui m’encouragent pour les derniers hectomètres. Tous deux ainsi que le poc viennent m’accueillir au bas de la dernière grimpette et c’est avec quelques larmes au coin des yeux (cachées par mes lunettes de soleil rassurez-vous !) et pas mal d’émotion dans la voix que j’annonce au poc que j’ai toutes les balise ! il a l’air tellement content pour moi, que je suis vraiment fier d’avoir fait honneur avec mes modestes moyens à SON raid !
Dernier boitier : ???? ben quoi, ça pas biiiiip ! bon j’insiste : que dalle ! en fait le poc a fait programmer l’arrêt du système pour 17h30 et il est 17h32 ;-( Bon, no stress, le dead line est bien fixé sur le road book à 18h et je serais quand même classé !

Pfiout ! quelle journée ! je suis un poil carbonisé ! pendant que je me ravitaille, les toulousains arrivent un petit quart d’heure après moi, eux aussi dans les délais avec toutes les balises ! yes ! le zoo a fait le carton plein, puisque le papy est déjà là depuis plus d’une heure avec aussi toutes les balises !
Bon évidemment, à l’heure où je suis arrivé, j’ai loupé la remise des prix, bof, pas grave, mais en revanche petite déception, j’ai pas vu Barbara de la journée puisqu’elle a fait le circuit B et qu’elle est déjà rentrée depuis longtemps. Le camp de base est presque entièrement démonté, j’ai beaucoup de mal à participé au démontage car je suis vraiment claqué ! le papy et fleurd’or prennent congé. Mais, comme par hasard, quelques forces me reprennent au moment de l’apéro, car les derniers bénévoles présents sur le site depuis 48h ne veulent pas se quitter comme ça. Alors que tout est rangé, ils ressortent les glacières, les canettes et le pastis ! Pastis ! vous avez dit pastis ! bon, je retrouve quelques couleurs et j’en déglingue 2 bien frais qui me ravigotent ! j’ai passé 30’ de rêve, à ce moment là, entouré de tous ces gens qui partagent la même passion de la CO. Et ces instants allaient encore se prolonger encore car 3 ou 4 fidèles parmi les fidèles se sont retrouvés chez le poc pour un dernier AAB. Une bonne douche et me voilà presque à neuf ! on finit les huîtres que j’avais apporté et un p’tit chardonnay de derrière les fagots !
Il ne faudra pas me bercer bien longtemps pour que je sombre dans les bras de Morphée.

Le lundi matin, je me réveille tout griffé et cabossé de partout avec des courbatures et je retrouve le poc et christine au p’tit dej. La poc part débalisé dans SA garigue. J’avoue que j’ai pas le courage de le suivre. Je passe la matinée à traînassé et à papoter avec christine. J’en profite pour visualiser le DVD du raid 28 qui me rappelle quelques bons souvenirs de temps…plus froid ;-) En début d’après-midi, on procède avec le poc aux derniers rangements de la petite église. Je retourne avec plaisir sur les «lieux du crime ». Tout à retrouvé son calme, la garigue est sèche mais belle, seuls quelques cartons vides laissent à penser qu’un événement extra-ordinnaire s’est déroulé la veille au même endroit.

Il est l’heure de l’avion. Le poc me dépose et c’est la tête plein de souvenirs que je m’envole vers mon pays du muguet !

48 h après, il me reste plein d’images dans la tête. Avec la carte sous les yeux, je suis capable de refaire parfaitement mon parcours. En regardant la carte encore aujourd’hui, je vois des détails auxquels je n’avais pas fait attention le jour de la course et qui m’auraient pourtant bien aidés !

Je conclurais (enfin !) en remerciant mes hôtes du week-end, de Teyran et d’Aniane. Je félicite toute l’organisation qui aura été irréprochable. Et surtout, le poc pour son tracé FABULEUX, une précision rigoureuse dans le positionnement des balises, une recherche du meilleur emplacement, soit pour faciliter la progression, soit au contraire pour permettre aux fins orienteurs de s’exprimer, mais aussi pour nous faire admirer des points de vues superbes. On sent que le poc a réalisé ce tracé après l’avoir pensé, réfléchi, re-travaillé, modifié au fil des sorties pour arriver au tracé final !

Sans blagues, si vous avez une course à mettre sur vos tablettes pour 2006, c’est bien les Pèlerins !

Et comme dit l’autre : la CO, c’est trop bon !

Mais je rajouterais : c’est bon, mais…c’est dur !!! et comme toute chose l’apprentissage est difficile, mais le plaisir de réussir n’en est que plus grand !

Allez kenavo !


pour les photos, c’est là :
http://www.djbabass.com/singapore-0.9.11/admin.php?action=view&gallery=./espace


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