Récit de la course : 24 heures de Vallauris-Golfe Juan 2003, par Léonard
Le récit
Retrouvez ce CR en image sur mon site Web :
http://coureurs.ultrafondus.com/coureurs/leonard/
Quand on peut joindre l’utile à l’agréable il ne faut pas se gêner. L’an dernier j’avais déjà envisagé de courir pendant 24h à l’occasion du téléthon et puis je m’étais dit que l’hiver n’était peut-être pas la saison idéale pour mes débuts sur le double tour de pendule. Les nuits sont trop fraîches et surtout elles sont longues. Depuis il y en a eu deux 24h, mais je ne voulais pas finir l’année 2003 sur l’impression de St Laurent où j’étais sans jambes. Et puis j’avais bon espoir d’améliorer mon kilométrage.
Après quelques péripéties, détours et embouteillages suite aux inondations d’Arles, j’arrive à Vallauris la veille de la course et je dîne avec les organisateurs et un autre coureur, Gérard VALIN. J’aime ces ambiances et ces contacts avec les organisateurs et autres coureurs. Quand l’hébergement est prévu, ce qui est le cas généralement sur 24h et centbornes, je m’arrange toujours pour arriver la veille, pour moi cette rencontre entre coureurs fait partie intégrante de la course.
REVUE DES EFFECTIFS
Maurice BORGNE l’organisateur, m’annonce qu’il y aura quelques « pointures » de plus chez les individuels pour sa 2ème édition, dont Christian EFFLAM, léonard lui aussi, l’un des meilleurs coureurs d’ultras bretons, licencié à l’ECUM de Cléder. Christian a couru et gagné son premier 24h au Mans cette année avec 187 km mais il a les moyens de dépasser les 200km. Gérard VALIN veille a réalisé 186 km l’an dernier, il envisage aussi les 200 et vaut un peu plus de 8h sur 100 km et 2h 46 sur marathon, de gros moyens également. Les trois premiers du classement de l’an passé sont également présents. Je rencontre Daniel BAUER, 31ème de l’UTMB après 6h d’arrêt pour hypoglycémie. Il est l’organisateur du nouveau trail « la course aux étoiles en pays vigannais » qui aura lieu le 6 mars dans les Cévennes.
LA COURSE
Voici le menu : une boucle d’un km sur le vieux port et le quai de Golfe Juan, servie à volonté pendant 24h. On se croise au moins à deux endroits sur chaque boucle, ce qui permet de s’encourager, c’est bon pour l’ambiance et le moral. Quelques trailers appréhendent le bitume, étant « bitumeux » cela ne me gêne pas du tout. Il faut voir le côté positif, il n’y aura pas de gravillons dans les chaussures.
Fidèle à mon habitude, je me place à l’arrière, ce qui me permet de m’échauffer tranquillement. Un petit « groupetto » s’est quand même formé derrière moi, j’entends la voix de Rémi BAINVEL (le TORO) qui fait l’animation dans ce groupe. J’aurais souhaité partir à 9.5 km/h mais très vite je suis à 10, ramené à 9.8 après ravitaillement. Je laisse faire, je suis bien, je sens de suite que je suis dans un jour béni. Juste revanche après St Laurent! Je continue comme ça pendant quelques heures, ma course est fluide, tantôt avec un coureur, tantôt avec un autre.
Au bout de quelques heures de courses Daniel BAUER m’annonce qu’il est 7ème. Je sais qu’on est dans le même tour mais je ne souhaite pas connaître ma place. C’est encore trop tôt, je veux continuer à remonter, je sais que beaucoup de coureurs font un arrêt plus marqué après le 100ème ou après la mi-course et j’ai l’intention de profiter de cet instant pour creuser le trou. J’ai décidé de ne pas m’arrêter du tout pendant ces 24h. Je ne mange pas en course, je ne fais jamais masser ni soigner, les conditions climatiques vont me permettre de rester en « carline » et collants pour la nuit, je ne ressens aucune fatigue, il est donc inutile de faire des arrêts.
Voilà, 13ème heure, premier coup d’œil au classement, je suis 3ème. Devant, comme prévu Christian EFFLAM mène le bal suivi de près par Gérard VALIN à une dizaine de tours devant moi. Derrière, le second de la précédente édition est à un tour. Je profite d’un de ses arrêts pour lui prendre trois tours. Il s’agit avant tout de franchir la barre des 180, mais faire un podium n’est pas dans mes habitudes et faire troisième derrière Christian et Gérard me motive énormément. Le vainqueur de la dernière édition, J.P. RIGOLAT a préféré arrêter, il n’était pas au mieux.
J’ai tendance une fois de plus à vouloir jouer la place, on n’est pas sur un cross mais pourtant je calque ma course sur celle de mon poursuivant. Je devrais quand même passer les 180 et c’est là l’essentiel, les 190 feront l’objet d’un prochain challenge. Pourtant, à la 20ème heure je redémarre. Les pointeurs m’annoncent que je devrais passer les 190. Mais je m’arrête au niveau du quatrième pour discuter, il me dit qu’il va finir tranquillement, je décide d’en faire autant maintenant que la troisième place est assurée. Un coup d’accélérateur dans la dernière demi-heure, je finis à 188.350 km …avec quelques regrets quand-même, ils n’étaient pas si loin les 190 !
Détail par tranche de 6h : 55 km ; 49 km ; 42 km ; 42.350 km.
DES GENS FABULEUX
J’ai rencontré des gens fabuleux à Vallauris parmi les organisateurs, bénévoles et coureurs.
Les UFOS m’ont émerveillé par leur volonté d’aller le plus loin possible malgré parfois un manque d’entraînement adapté ou suffisant. Ils ont tout donné !
Les organisateurs et bénévoles de Vallauris sont des gens accueillants, souriants, ils nous ont encouragés à chaque tour. Merci à Maurice BORGNE, profondément spiridon dans l’âme, 71 ans et24h derrière les fourneaux à préparer les pâtes. Merci aussi à son épouse et toute son équipe pour leur engagement dans l’action qu’ils soutiennent et pour le plaisir qu’ils nous procurent.
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