Récit de la course : Courir à Vesoul - Trail 2008, par seapen

L'auteur : seapen

La course : Courir à Vesoul - Trail

Date : 12/10/2008

Lieu : Vesoul (Haute-Saône)

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Distance : 20.4km

Objectif : Pas d'objectif

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course nature 20.400kms - 560+

Une belle page s'est tournée et terminée avec la fin de l'été. J'ai bien récupéré du trail franco-suisse 40kms - 2000+. La semaine qui a suivi a été calme pour voir le début de la suivante 2 sorties de 01h10 et 01h30 entièrement sur herbe où la remise en jambe s'est bien effectée avec le retour de bonnes sensations rassurantes quant à mon état de récupération.

Maintenant il reste à bien me reposer.

Ce que je fais les jours suivants avec déjà dans la tête une perspective de course bien ancrée et déjà fichée dans le programmé Possible. Elle passe de fait dans le Certain via un passage ultra court dans le Probable. 

C'est une nouvelle course nature. Elle s'effectue le matin avec un départ à 09h30 sur une distance de 20.400 kms pour un dénivelé de 560+. Départ commun avec la petite course de 10 kms. Nouveautés inscrites au programme en sus de celui de l'après midi qui verra s'élancer les coureurs du semi classique sur route.

Le circuit empruntera les chemins et sentiers le long du lac de Vaivre et Montoille, commune adjacente à celle de Vesoul pour s'élancer en direction des hauteurs à proximité à travers les bois et leurs nombreuses clairières.

Circuit entièrement nature si ce n'est quelques passages dans des zones d'habitations qui n'enlèvent rien au charme global puisque le départ et l'arrivée se font dans un cadre agréable jouxtant le lac.

Donc question environnement c'est le top avec un accueil dans un large espace où rien ne manque au coureur pour des conditions idéales de course.

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Vesoul. T'as voulu voir Vesoul ... Et puis t'as vu Vesoul.

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Celle là je ne voulais pas la rater.

Et de haut.

Des hauteurs, c'est vrai que lorque l'on est en plaine, s'élever légèrement confine à l'élévation maximale. Donc ne jamais s'extasier du sommet d'une petite bosse de plaine, même vallonnée, à comtempler le bas en présence d'un haut savoyard, il vous prendrait pour "un jamais sorti de chez lui".

la ville et son environnement sont magnifiques. Un vrai régal de vue. En face de l'autre côté de centre ville quasiment accolé à celui-ci La Motte surmontée de sa chapelle qui domine la bourgade quand même chef lieu de canton, j'me moque... et capitale du département de la Haute-Saône. Un département à découvrir dans ses profondeurs. Tout le charme s'y trouve. Une nature campagnarde d'antan avec ses multiples petites routes vicinales qui s'y enfoncent et vous fait découvrir ses moindres recoins comme autant de petits paradis qu'on a pas envie de quitter. J'ai rencontré un quidam du cru. Je lisais sur son visage l'ivresse qu'il avait d'y vivre et sa joie était profonde. Il l'a laissait s'échapper juste pour ne pas trop la montrer de peur qu'on la découvre et que l'idée nous vienne de venir le déranger.

Mais cette vue est peut-être bien subjective et me permet seulement de remplir quelques lignes. Mais pas seulement. Elle me donne l'occasion de dire l'idée que je m'en fais et l'enthousiasme qui m'envahit à l'idée d'aller courir dans ces lieux.

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Un début de mois d'octobre pas trop humide où le soleil sera bien présent ce dimanche avec un froid qui annonce l'automnal. Voilà de quoi bien commencer une série de petites courses, pourquoi pas ? et s'apprêter à affronter le climat hivernal des corridas et de l'entraînement foncier du coeur de l'hiver.

Ouf ! je demande déjà à me reposer de tout ça. N'anticipons pas trop. Mais après tout il faut bien commencer à imaginer une toile de fond sur laquelle se contruira l'avenir, première étape nécessaire pour voir celui-ci se dessiner.

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Mais à présent je file sur Vesoul par la Nationale. et n'ai qu'un souci et une pensée permanente, le radar. Respectez la vitesse indiquée par les panneaux pour ne pas tomber dans le panneau. Des nappes de brouillard s'évaporent à vitesse grand V dans un mouvement élévatoire. Le long de la Nationale et la bousculant sérieusement on traverse les travaux gigantesques de construction de la ligne du futur TGV. impressionnant.

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L'accès après avoir pénétré un peu dans la ville où je cède à la tentation de m'arrêter et boire un café dans une brasserire est facile de circulation et rapidement les lieux de l'épreuve se présentent.

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Je vais chercher mon dossard et suis surpris de ne pas faire partie le la liste des participants du trail. Une recherche rapide de l'organisateur me voit inscrit sur le semi de l'après-midi. La rectification est vite faite. L'organisation est vraiment réactive et le moindre accroc élucidé, sa solution rapidement trouvée. Une organisation efficace, quoi ! et très compréhensive à l'égard de la bévue de Mézigue. Il semble que lors de l'inscrition en ligne et alors que je corrigeais une ligne d'info, je n'ai pas vu la remise à niveau de la ligne du choix de course revenue sur celui automatiquement apparent, le semi.

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Toutes ce anecdotes constituent bel et bien ce qui compose et fait une course car toutes sont liées et prennent leur part d'importance à ce que sera véritablement celle-ci. Et bien sûr la façon de les gérer indique parfaitement l'état mental ou psychologique dans lequel on se trouve.

Et bien je crois que je me présente cool car tout celà m'amuse un peu et je prends tout d'une façon un peu guillerette. Mais je ne suis pas détaché pour autant et met tout mon sérieux dans cette avant-course.

Bon c'est pas le tout, quand est-ce qu'elle commence cette course ? 

Désolé mais je ne suis pas pressé, c'est pour vous faire apprécier au mieux l'état dans lequel je me sens et suis. 

"ça va y aller, moi j'vous le dis". j'ai la "pêche". Je ne le réalise pas trop mais me sens bien en devenir et petit à petit l'oiseau (mézigue) fait son nid. je m'apprête, quoi ! et rassemble sans en avoir l'air tous mes atouts.

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Un long échauffement où je me remue dans tous les sens qui sert à me dérouiller et chauffer l'organisme. Il s'effectue bien habillé dans un premier temps. puis la tenue finale est mise. Je n'ai pas trop fait attention aux choix des couleurs mais le mélange a l'air de tenir la route. je pense que ça ne ne fait pas trop clown. Inutile de me faire remarquer. Quand tout se passe bien et que vous arrivez vainqueur celà ajoute au charme mais lorque vous êtes à la ramasse, on sombre bien vite dans le ridicule. Eh oui, l'image a son importance, même chez les sportifs au plus fort de leurs efforts. A 4 pattes dans les taillis roncés, la face dans une flaque boueuse, maugréant des insanités et pestant de tous feux, et bien même dans cette situation, on préfère être bien habillé. C'est comme ça. Je crois que celà relève du domaine de la dignité. si, si. Ou alors on est tous victime consentante du fashion diktat. C'est peut-être plus celà. Faut voir... comme dirait l'autre.

Me voici donc prêt pour le grand show.

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Enfin ! elle va peut-être commencer cette course.

Tous les coureurs sont contents d'être là. ça se voit sur leurs mines. les discutions vont bon train et ça pliplete et ça pliplete. sauf les isolés comme moi et isolées ; non ! y'en a pas chez les femmes. Tiens c'est bizarre ça. Je range cette remarque dans ma boîte à remarques, ça servira peut-être plus tard.

C'est certainement l'excitation de la nouveauté. Une course nature de la distance d'un semi avec un bon dénivellé, l'idée d'aller carapater à la manière sauvage a de quoi vous émoustiller.

Bonne idée de l'avoir organisée. Elle répond parfaitement à la demande vu les près de 300 participants qui s'alignent au départ. (je me demandais comment j'allais y arriver à ce départ). Et bien voilà. ça y est.

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Le peloton ayant répondu à l'ordre du starter s'élance pas trop vite. les 10kms et 20kms sont mélangés. Rapidement il s'étire le long du chemin du lac. C'est agréable. au bout de quelques centaines de mètres je jauge la quantité devant et derrière. Un petit tiers me précède. Je ne diffère pas les deux courses. De tout façon je mène ma course comme je l'entend et vais relativement doucement. Le groupe avance quand même car l'effet est trompeur. Il emprunte toute la partie plate qui traverse une partie du village sur son extérieur et monte très progressivement. Puis la pente se fait bien sentir et là je comprends qu'une bonne première partie de dénivelé est entamée. Les conditions sont idéales au point que c'est un vrai plaisir. La voie est agréable, légèrement humide, tout du long d'ailleurs mais sans que celà présente véritablement un handicap. Les parties plus descendantes seront à surveiller de près sans doute mais celà fait partie du charme du trail.

Les premiers kms parcourus m'ont fait pleinement rentrer dans la course. J'y suis et bien. Un bon rythme encore timoré qui va imprimer petit à petit sa marque. Je le maîtriserai ainsi jusqu'au bout en crescendo.

Le premier ravito voit la file se diviser en deux, à gauche les 20 kms. ça y est il ne restait plus que ça pour que tous les feux fonctionnent dans un seul but maintenant que le pouls est pris, ne pas lâcher quoi que ce soit. J'ai les fils de la course bien en mains ou plutôt bien en pieds et mon état d'esprit montre une forte détermination à en découdre, seulement avec moi même puisque je n'accroche pas de coureurs avec qui batailler. Ils seront accessoires, pour une fois celà changera. la bataille est celle d'un challenge que je me suis fixé. C'est certainement moi qui l'ai décidé tout seul mais je ne me l'avais pas dit et suis forcé seulement de le constater. Drôle comment se font les choses... Encore une remarque à ranger dans la boîte à remarques, celà pourra serv... d'accord d'accord, on a compris.

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Pour bien suivre les consignes que je me suis fixé concernant l'alimentation et suite aux déboires de ma course précédente, je prend la résolution et suis fermement mes conseils de m'alimenter au minimun. le plein d'énergie a été fait avec trois plats de spaghettis non integrali les jours précédents et j'ai veillé à une bonne hydratation. Pas question de renouveller l'erreur qui m'a été fatale. Je fais comme pendant les entraînements même si l'effort y est moindre que pendant une course compét. Pas de gêne quelconque. Au ravito, je me contente d'un petit verre d'eau avalé et un versé sur la tête pour le rafraîchissement. Et je m'en porte bien d'autant plus qu'il ne fait pas des chaleurs torrides. Toutes les demi-heures - 3/4 d'heures un comprimé de sporténine ou une gorgée de gel pris avec un peu de boisson énergétique contenue dans une topette de 12 cl. Tout ça transportés dans les poches d'une ceinture qui ne se fait pas sentir. Je cours donc parfaitement libre de mes mouvements. Je respecterai à la lettre cette pratique et je ne le regreterai pas.

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Le profil général comporte grosso modo 2 importants dénivellés parsemés ici ou là de cassures ce qui amène à courir des raidillons + ou - courts avec leurs descentes respectives.

les chemins et sentiers sont roulants et offrent des terrains variés ; pistes terreuses en sous bois, chemins caillouteux plus larges, plus ou moins de technicité et traversée de pâturages toujours sur courte distance ce qui donne une belle variété de sols dont les voies changent souvent de direction. A chaque fois, les bénévoles sont là qui nous indiquent la bonne direction et l'excellent balisage fait le reste.

De fait nous accèdons au premier sommet avec une vue élargie en contrebas. Nous apprécions la hauteur de vue. Au deuxième ravito, c'est l'occasion de faire le point. Apparemment nous en serions à la moitié avec la plus grande partie du dénivelé effectué.

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Peu de temps de pause et je repars avec cette idée qu'il me reste seulement 10 kms. A vrai dire je n'ai pas la sensation d'avoir vraiment démarré, c'est dire que je me sens bien. Et 10 kms, qu'est-ce que c'est quand il n'y a que ça.

Résultat je booste mon rythme et voit ma vitesse s'accentuer. Mes foulées sont plus véloces et suis parti pour ne pas m'arrêter.

Les pentes sont négociées sagement, pas de dépense inutile, je préfère en garder sur le plat ou même pur la descente bien que je fasse très gaffe, ces descentes sont souvent piégeuses pour la dépense d'énergie.

Et ça fonctionne. Personne ne m'a doublé depuis longtemps et à part le début où c'était le yoyo avec certains, la situation s'est bien régulée. Je garde en ligne de mire la silhouette de coureurs et ne les perds pas de vue. c'est le stimulant qui fait que je ne ralentis à aucun moment. Je finis par les remonter un par un et trouve à chaque fois un autre à accrocher et à remonter inexorablement. Mes pas avancent bien dans l'axe et tire constamment en avant. J'optimise au maximun mes foulées et les caillous et racines sont franchies comme s'il n'existaient pas. Je nie franchement les petits obstacles, ai les moyens de les passer sans qu'ils me fassent dériver à droite ou à gauche.

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Les kms passent et j'accède à la deuxième clairière sommitale où siège une petite chapelle. Bon dieu ! quel spectacle et ne peux m'empêcher de proférer un Waouh !!! d'admiration pour cette vue qui est une sacrée belle surprise, sur la ville , le lac et leur environnement et la Motte sur laquelle est juchée une autre petite chapelle.

Je contourne celle qui s'est présentée et par un escalier amorce la descente.

A partir de cette instant, c'est la descente qui domine. Reste quand même 4, 5 kms je pense. 

Mais je suis en pleine forme et je vais de l'avant en renforçant mon effort. Les sensations ne démentent pas cette façon de faire et c'est ainsi que je remonte un à un quelques coureurs qui ne suivent pas mon rythme. Les courses se suivent et ne se ressemblent pas (voit récit 2008 trail des sangliers).

Alors sans tarder sur les pentes de plus en plus douces qui dominent le lieu d'arrivée et le village par lequel il faut repasser l'allure va bon train toujours soutenue par sentiers et de plus en plus par chemins. Nous attaquons rapidement la partie bitumée toujours descendante qui traverse le bourg pour rejoindre le chemin stabilisé qui longe le bord du lac sur près de 2 kms. C'est à ce moment suite à une accélération due à la pente plus accentuée que je prend un rythme plus véloce. Le moteur est enclenché. Il ne s'arrêtera pas. deux coureurs dépassés se sentent vraiment dépassés et malgré leur effort resteront en arrière.

J'ai conscience à ce moment que l'arrivée est encore loin, à ce rythme, ce peut-être une erreur. Mais je n'observe pas de baisse de régime ni de grippage quelconque. les promeneurs ou joggeurs sont nombreux qui encouragent. De plus l'atmosphère à l'approche d'une zone plus fréquentée stimule. Ma course a été belle jusqu'ici et je ne vois pas faiblir.

200 m à parcourir encore. 100m. Je force encore mon rythme. Et la ligne d'arrivée. Top chrono, 01 heure 50 mn 15 s.

J'apprécie l'instant et tous ceux qui suivent. Il fait bon. La journée est splendide. Une douche, une boisson rafraîchissante. Qu'est-ce qu'il faut de plus pour faire un coureur heureux ? Discution avec le coureur 3ième au scrath qui me fait part du plaisir qu'il a eu à courir et de sa course pleine de bout en bout. Mêmes sensations. En voilà deux qui ont bien fait de venir.

Merci à l'aspsav, à ces organisateurs et bénévoles. Une belle course nature qui ne sera sans doute pas la dernière.

Sur le chemin du retour, reconcentration "radar" sur la majeure partie du parcours sauf là où il le fallait. Eh oui ! Il flasche la voie en face par derrière. J'y ai peut-être échappé. Je le saurai bientôt en fouillant ma boîte aux lettres.

Et tout prochainement une petite course sur une distance de 13 kms avec un positif de 550 et un négatif de 150. Si ça vous dit ?  

 

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