Récit de la course : Le Tour de la Grande Casse 2008, par bertrand37

L'auteur : bertrand37

La course : Le Tour de la Grande Casse

Date : 24/8/2008

Lieu : Pralognan La Vanoise (Savoie)

Affichage : 2320 vues

Distance : 62km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Le récit

Voulant vérifier mon état de forme à 2 mois du Grand Raid de la Réunion, j'ai trouvé cette course par l'intermédiaire d'internet et du forum Kikourou.

 

62 km et 3900 mètres de dénivelé, c'est quasiment la moitié de ce qui m'attend à La Réunion donc une très bonne répétition et un excellent test pour mon entrainement, mon matériel, mon alimentation.

 

J'avais comme intention de faire une course sage au contraire de mes derniers trails ou j'étais revenu brisé et fourbu ( Via Aurélia 2002, Les Templiers 2004 et 2005, trail de Paris 2008 et trail Sainte-Victoire 2008).

 

Après un voyage de près de 7 heures, j'arrive à Pralognan La Vanoise, prend mon dossard , écoute le briefing, fais la connaissance de quelques kikoureurs avec qui je mangerais une excellente poêlé montagnarde et direction l'hotel pour un petit dodo.

 

Je n'avais rien reservé mais Benoit un kikoureur m'a sympathiquement proposé de partager sa chambre. En discutant, il s'avère aussi qu'il sera également présent à La Réunion pour la Diagonale des Fous.......le monde est petit d'autant plus que sans le savoir encore, nous partagerons ensemble une grande partie de la journée du lendemain.

 

Le jour J : le départ de la course est prévu à 6 heures et nous arrivons sur la place de mairie à 5 h 30. Il ne fait pas chaud (4 degré) mais les GO ont prévus un petit déjeuner pour les traileurs présents.

 

Nous ne sommes que 150 au départ car la course n'est pas encore connue ( c'est une première édition) et nous sommes à une semaine de deux gros évènements : l'UTMB et le l' Ultra Trail des Pyrénées.

 

Il fait donc nuit quand nous partons à l'assaut du massif de la Vanoise et de ses sommets.

 

J'avais prévu un départ prudent pour tenter de bien gérer ma course et parce que le départ de la course semblait très dur.

 

En effet, après 10 minutes ou il était possible de courir ( le temps de sortir de la station), nous prenons la direction du col de Leschaux, c'est à dire que nous allons faire 1100 mètres de D+ à la fraiche.

 

Bien sur, tout le monde marche ( moi le premier) et c'est groupé que nous montons ce premier col. Dès le départ, mes sensations ne sont pas bonnes, je marche moins vite que les autres et je dois m'écarter à de nombreuses reprises pour laisser passer des traileurs dans ce très beau single.

 

J'ai un petit moment de panique car je sais les délais assez sévères et car je ne me vois pas passer une journée de galère dans la montagne.

 

Heureusement, il fait très beau ( pas un nuage dans le ciel lors de toute la journée) et je prend donc mon mal en patience. Après presque 2 heures de grimpette, j'arrive au sommet du col qui est gardé par 2 CRS. Après un bref salut, je m'engage dans la descente direction le refuge du Grand Bec ( altitude 2405 mètres) puis Plan Fournier, lieu du premier ravitaillement.

 

Etant tout sauf un grand descendeur, c'est seul derrière un groupe de 7 que je vais effectuer cette descente peu technique ( ouf...). Au ravito, les GO m'informent de 2 choses : ça vient juste de commencer ( ça, je le savais déja) et je suis juste pour les délais ( ça, c'est pas une bonne nouvelle...)

 

Je repars ensuite vers la Tour du Merle ( altitude 1950) via une côte très dure mais assez courte dans une superbe forêt. Plus personne ne me double mais je ne double encore personne. Après cette petite ascension, direction le Laisonnay d'en Bas et le second ravitaillement.

 

Je commence a me sentir mieux, allonge un peu la foulée dans la descente puis dans le faux plat qui suit. Nous sommes alors le long d'un ruisseau, le paysage est somptieux et miracle, je reprend une dizaine de traileurs qui marchent alors que j'arrive a courir.

 

C'est donc remotivé que j'arrive à Laisonnay, prend quelques photos, me restaure de pain + gruyère, rempli ma poche à eau, retrouve mon pote Benoit qui m'avait honteusement largué dans le col de Leschaux.....et je pars vers un autre gros morçeau : le col du Palet qui culmine à 2650 mètres. Le sentier est superbe, je marche avec Benoit et un autre traileur et profite de l'instant présent. Les écarts entre coureurs sont maintenant gigantesques puisque nous ne verrons personne dans l'ascension...

 

La fin du col est difficile, nous passons devant le refuge de la Glière et son ravitaillement et c'est au sommet que Benoit m'assasine avec un " je crois qu'on est juste pour les délais"...En effet, il fallait être à Tignes-Val-Claret avant 14 heures et il est déja 12 h 45  !!!

 

Bon diou, je n'ai pas traversé la France pour m'arreter à Tignes et je fonce à toute vitesse vers cette station ( tout est relatif...) et son ravitaillement couperet. Preuve de ma vitesse supersonique, j'arrive à doubler 2 gars dans la descente ce qui est pour moi un exploit digne des plus grands.

 

Finalement j'arrive au Val-Claret bien avant l'heure éliminatoire ( 45' minutes d'avançe mais cela ne sera pas le cas de 15 traileurs qui seront éliminés, Benoit, lui, passera et finira également l'épreuve). Nouveau remplissage de la poche à eau, nouveau mélange pain-gruyère et c'est reparti vers le col de la Leisse et ses 2740 mètres. Ayant quelque peu forçé dans la descente, je ne suis pas au mieux dans ce col....je me fais doubler par quelques traileurs, toujours un mot gentil, l'esprit trail fonctionne à fond sur cette course.

 

Comme je ne suis pas au top, je prend quelques photos, regarde le paysage car je sais que j'ai passé les barrières horaires et que, sauf accident, j'irai au bout de mon aventure...

 

Il ne fait pas bien chaud au sommet, il subsiste ça et la quelques névés, et c'est seul que j'entame la descente. Je commet alors une petite erreur d'alimentation car j'oublie de prendre mes gels et la sanction tombe rapidement : panne sèche alors que je suis au bord d'un superbe lac d'altitude...

 

Heureusement, 2  Coca plus du chocolat au refuge de la Leisse, théatre du quatrième ravitaillement, m'empecheront de basculer vers l'hypoglycémie....au contraire même, j'ai une courte période d'euphorie alors que je descend en courant vers le "pont de Croe vie" superbe pont romain qui marque le début de la derrière ascension : le col de la Vanoise et ses 2517 mètres.

 

Le début du col est un calvaire : ça monte très sec, ( 350 mètres de D+), je suis seul...et en plus je trouve le moyen de me tromper : je vais à gauche après le coup de cul alors qu'il fallait aller à droite.....heureusement je m'aperçois vite de mon erreur et fais demi tour....le moral est quand même touché d'autant plus que je pensais que nous étions au sommet du col et que je m'engage sur un interminable faux plat montant....un traileur me double encore, puis un autre, je me retourne....plus personne.........je marche alors que le secteur est facile et qu'il est possible de courir.....mais que voulez vous, ce sont mes jambes qui ne veulent plus et le moral qui est touché !!!!

 

J'arrive quand même au refuge et au col de la Vanoise bien content d'en avoir fini avec les ascensions....un dernier Coca au ravitaillement et c'est parti pour la descente via Pralognan....je trotinne, traverse le superbe lac des vaches, me fais doubler par un dernier traileur, en double un ( en marche arrière car il n'avait plus de jambes), je vois les remontées mécaniques de la station, cela sent bon l'écurie, traverse le haut de la station sous les encouragements de vacanciers et randonneurs ( merci à eux) et je franchis la ligne d'arrivée en 12 heures et 46 minutes.

 

 

OUF, c'est fait, je suis finisher du premier tour de la grande casse  !!!

 

Après quelques minutes de repos, direction le repas pour déguster des crozets ( spécialité locale à base de pates) et long passage entre les mains des osthéos pour récupérer plus rapidement....

 

 

 

LE BILAN :

 

 

Les + de cette course :

 

- C'est une très bonne organisation : l'office de tourisme organise également le Tour des Glaciers de la Vanoise et connait très bien son sujet ( ravitaillement copieux, repas d'après course, osthéos à l'arrivée, petit déjeuner au départ)

 

- C'est superbe : les paysages sont merveilleux, la nature bien présente ( entre la vue sur la grande casse, les glaciers, les marmottes, les bouquetins, les ruisseaux....je ne savais plus ou regarder)

 

- C'est dur sans l'être trop : pour une fois, j'arrive a marcher après 48 heures....ou alors peut etre que, contrairement à d'habitude, j'ai bien géré mon affaire.

 

- Ce n'est pas trop technique : les descentes ne demandent pas une grosse technique au contraire du trail Saint-Victoire : c'est donc une course a conseiller aux novices.

 

 

Les - de cette course :

 

- Après 3 ou 4 heures de course, je me suis trouvé rapidement seul....cette course mérite davantage que 150 coureurs au départ ( et 114 à l'arrivée). Pensez donc a vous inscrire en 2009, vous ne le regretterez pas.....

 

Les photos : http://picasaweb.google.fr/bertrandhaudegond/TourDeLaGrandeCasse

 

Les résultats : http://www.pralo.info/tgv/Files/tgc_2008___resultat_final.pdf

 

Une vidéo sympa d'un traileur : http://www.dailymotion.com/video/x6jxle_tour-de-la-grande-casse-2008-vanois_sport

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 









2 commentaires

Commentaire de brague spirit posté le 28-08-2008 à 11:57:00

Bravo à toi pour ce CR qui donne envie de venir grossir le peloton,lors d'une prochaine édition.Bonne récupération,puis fin de préparation pour le GRR.

Commentaire de unbretonagrenoble posté le 29-08-2008 à 22:41:00

Bravo à toi pour ta course et le moral!

Je viens de faire le tour des Glaciers (en randonnée) et c'est vrai la montée du Col de la Leisse est très sèche
Le parcours est vraiment magnifique tu as raison!

A bientôt sur des trails

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