Récit de la course : Marathon de Venise 2004, par fondjede

L'auteur : fondjede

La course : Marathon de Venise

Date : 24/10/2004

Lieu : Stra (Italie)

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Distance : 42.195km

Objectif : Terminer

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La douceur italienne


  •  22 et 23 Octobre : 6h30, nous sommes au rendez-vous à Roissy. Rachid, notre accompagnateur Planet-Tours nous attend. Un petit groupe s'affaire autour de lui. Remise des billets d'avions et tenues de course, enregistrement des bagages, embarquement et décollage sans retard : nous voici déjà à l'aéroport Marco Polo de Venise et il n'est que 9h15.
    Un temps couvert nous accueille ainsi qu'un bus qui nous mène à l'hôtel Ramada, 4* en banlieue de Mestre. Cette première journée sera marquée par..une gréve des bus. Rachid, fait le nécessaire et un autre bus nous conduit à nos frais à l'expo marathon où nous retirerons nos dossards. Une première pizza bien méritée et, tant bien que mal, nous arriverons en cours d'après-midi à Venise pour une première visite. Cette rude journée à permis à tous les membres du groupe de faire connaissance et de sympathiser.
    Un dîner pas terrible au restau de l'hôtel et une bonne nuit plus tard, nous voici de nouveau à Venise pour une journée intense de tourisme : j'avais bien prévu un peu de repos en ce samedi après-midi mais impossible de résister à la beauté du site. Bilan : mal aux pattes dés le samedi soir et coucher à ...23h00. Pas trés sérieux... on verra dimanche. Un constat : en cette veille de course, rien à Venise ne laisse à penser que le lendemain aura lieu un marathon : pas de pub, ni la moindre structure temporaire, rien...
  •  24 Octobre :
  • 5h30 : l'hôtel nous à ouvert les portes de son restaurant pour le petit déjeuner. Rachid nous prodigue quelques bons conseils mais, en élèves dissipés, nous ne l'écoutons que d'une oreille distraite. Tout le monde y va de ses conseils et expériences personnelles : un bon moyen de se décontracter et d'oublier un peu l'épreuve qui nous attend.
  • 7h20 : nous montons dans le bus qui nous conduit à Stra. Le temps est brumeux mais trés doux. Un peu trop décontractés : le temps de descendre du bus, de faire une première photo de groupe, de se mettre en tenue et... voilà notre camion vestiaire qui corne et part sans nos effets persos... UN premier sprint pour se mettre en jambe : finalement nos sacs sont ramassés par un inconnu et chargés dans un bus : spécial retardataires ? Pas le temps de se poser la question : on verra à l'arrivée car il est temps de se rendre dans les sas de départ. Me voilà donc prêt à affronter de nouveau ces 42Km de légende.
  • 9h00 : l'ambiance avant le départ est trés calme et détendue. Peu d'étrangers (autres que des italiens !) à mes côtés, pas de sac poubelle sur le dos car la température est déjà trés douce, vraiment pas l'impression d'être au départ d'un marathon.
  • 9h20 : c'est parti. Le départ tant attendu est donné et tout le mode démarre sous les applaudissements des spectateurs qui jalonnent les rues de Stra. Puce à la cheville, je franchi avec émotion la ligne de départ avec en tête le même objectif qu'à New-York : me faire plaisir et en profiter un max. J'ai donc à la ceinture un petit appareil photo jetable qui me permettra de prendre des 'notes' sur le parcours.
  • Le premier semi : mis à part la masse compacte des 5000 participants, je découvre une ambiance jusque là inconnue. Nous longeons un cours d'eau et alternons traversées de villages et tronçons en pleine campagnes. Vraiment belle cette première partie ! Les spectateurs sont massés dans les villages et nous soutiennent avec leur 'Forza', 'Bravi', 'Brava', 'Bravo' et autres superlatifs (dont mon cerveau, modestement irrigué pendant la course, ne saisi pas le sens : mais ce n'est pas à lui que j'en demande le plus !) sans débordement de joie excessif ni exhubérance particulière. Cette attitude contraste avec les différents groupes musicaux qui jalonnent le parcours. Mis à part une fanfare traditionnelle, c'est plutôt rock'n roll !!
    Côté course, rien à dire, je déroule avec le souci de ne pas trop forcer, les yeux et les oreilles grand ouverts. Je passerai le semi en 1h51' : pas de quoi pavoiser mais plutôt une garantie pour la suite.
    Vers le 7e Km, de rejoins l'autre Jean-Claude du groupe : juste le temps d'une petite photo et d'un échange verbal dont le contenu intellectuel nuirait à la qualité de ce récit. JC, lui qui voulait en mettre plein la vue aux Kenyans : c'est pas son jour mais il le vit bien !
  • Marghera : passage devant l'expo marathon et 25e Km. Je tiens le rythme mais sens bien qu'il faudra ralentir un moment ou un autre en prévision du final qu'on m'a annoncé difficile.
  • Mestre : cette traversée est contrastée. Une premère partie de zone industrielle à oublier, puis une partie en ville où l'on retrouve les spectateurs. Au 28e Km, mon oreille gauche est attirée par des 'Papa' dont la voix m'est familière : mon clan est là ! Le temps d'un bisou à tout le monde et un gros coup de pouce au moral : je reprends sur les chapeaux de roues (ou presque !) et affronte un boulevard assez long où l'on croise ceux qui, de l'autre côté, ont un peu d'avance au chrono. Je n'aime pas trop mais il y a du monde sur le passage pour vous pousser et ça passe finalement bien.
  • Le pont : la sortie de Mestre est marquée par une petite côte derrière laquelle se cache LE pont. Nous en sommes au 33 e Km, les jambes commencent à donner des signes de fatigue. Il semble ne pas avoir de fin ce pont. Au loin, rien ! Venise est perdue dans la brume ! Une portion du pont est réservée aux courreurs, l'autre à la circulation. Je regarde les bus oranges de la CATV passer et me dit que mon clan, en passe de rejoindre l'arrivée, est peut-être dans l'un d'eux. J'y prête attention quelques minutes puis le pont reprend ses droits... purée ! ce qu'il est long ce pont !!! 34, 35, je compte les kilos...
    Sans le savoir, je suis épié ! Quelques photos seront donc prises par mes supporters qui, à bord d'un bus, m'ont repéré au kilomètre 35. Les premières ombres de Venise se détachent alors petit à petit au fil des kilomètres : 36, 37 et pour en finir une jolie montée pour aborder le 38e et fouler le sol vénitien. Je m'arrête quelques instant et prends un cliché du panneau "VENISE" tant attendu. Quelques foulées plus loin, mon regard se pose sur Frédo qui appareil en main, fige sur sa 'pellicule' (numérique) un coureur à la grimace significative. La descente qui suit me fait vraiment du bien : maintenant c'est tout bon !
  • Le final : cap au sud par une zone portuaire, le paysage n'est pas chouette et les spectateurs peu nombreux. Un peu plus loin de retour sur les bords de la lagune, la vue devient superbe. Les 3 derniers kilomètres sont magnifiques mais composés d'une succession incroyable de ponts sur lequels des rampes ont été aménagées. Chaque descente me fait mal aux cuisses. Le campanile de la place Saint-Marc apparaît alors. Une barge placée là - au 40e Km juste aprés l'église du Salut - nous permet de traverser le Grand Canal : une photo s'impose. Hier, nous passions là en vaporetto ! La foule se fait plus dense et chaleureuse sur les 2 derniers kilomètres. Encore quelques ponts puis la place Saint-Marc : je jette un oeil en direction du pont des soupirs alors que je franchis le seul pont sur lequel aucune rampe n'est aménagée. Sans m'en apercevoir, j'ai cessé de compter les kilomètres et oublié ma fatigue.
    Rachid, une casquette orange à la main, m'encourage. Les supporters du groupe sont là eux-aussi en pleine forme : les derniers ponts ne sont plus qu'une formalité. Une dernière photo à l'arrivée, un oeil au chrono tout de même et toujours cette immense satifaction lorsque la médaille de 'finisher' m'est passée autour du cou.
    Vient le temps de me changer puis de retrouver Rachid, mes supporters puis les autres marathoniens du groupe : photos, félicitations, tout le monde savoure cet instant. Pour ne pas perdre une minute de ce lieu, je ne repasserai pas par l'hôtel et, aprés un bon déjeuner, nous repartons tous pour une bonne promenade à travers la ville : le ponts se rappellerons encore à moi à chaque marche descendue : aïe ! mes cuisses !!
  •  25 au 27 Octobre : changement d'hôtel le lundi matin pour le Laguna Suite : à nos frais, une matinée de perdue. Cet hôtel haut de gamme nous paraît bien froid par son design qui nous fait penser à Alcatraz ! J'achèterai le journal local Il Gazzettino dans lequel figurent les résutats complets du marathon. Parmi nos objectifs, l'Amerigo Vespucci, bateau école de la marine Italienne, que malheureusement nous ne pourrons pas visiter. Nous continuerons donc nos visites des quartiers de Venise, des iles de Murano et Burano ne manquant pas une occasion de nous déplacer en vaporetto. Le dernier jour, la pluie matinale cèdera sa place à un soleil magnifique. Nous découvrirons alors Venise et sa place Saint-Marc sous les eaux : un joli spectacle que ses monuments inondés et ces files de touristes se déplaçant sur des enfilades de tréteaux dont la présence nous avait tant intriguée depuis le début de notre séjour. Dernier déjeuner, dernières graines aux pigeons, c'est déjà l'heure du dernier vaporetto : direction l'hôtel où un bus nous raccompagnera à l'aéroport.
  •  Bilan :
  • Côté marathon : 3h43'22", un temps comparable aux 3h44' de New-York pour ce marathon réalisé dans le même esprit. J'en garde aujourd'hui le souvenir d'une course bien organisée, aux ambiances contrastées, trés roulante, au final difficile et magnifique. Une course pas comme les autres, c'est bien là l'essentiel.
  • Côté organisation : je garderai Planet-tours dans mon carnet d'adresse, c'est certain. Même si nous avons un peu essuyé les plâtres côté hôtellerie, le voyage était bien organisé et notre accompagnateur, sympatique, trés disponible et réactif face aux différents aléas du séjour (grève des bus, changement d'hôtel). Les autres coureurs m'ont vanté les mérites de cette association et de ses prouesses sur d'autres grands marathons...pensez-y lors de vos prochains voyages et comparez.
  • Côté Venise : c'est beau, trés beau. Il faut y aller pour percevoir l'ambiance locale et la richesse du site. La restauration n'y est pas trop coûteuse. Mestre, ville peu attractive en elle-même, de par sa proximité et sa bonne accéssibilité en bus ou train est un site intéressant côté hébergement. Seuls points assez coûteux, les visites de musées (il existe cependant un pass moins honéreux pour accéder à plusieurs musées) et les transports en vaporetto (5€ le trajet, 10.50€ le forfait 24h ou 22€ le forfait 72h). Un conseil : la validité d'un forfait démarre à sa date d'achat. Il est donc inutile d'en acheter à l'avance ! 6 Jours, ne nous ont pas permis de tout visiter même si nous n'avons pas chômé et bien usé nos semelles sur les pavés vénitiens. Les enfants sont appréciés ce séjour : les ballades en vaporetto, les pigeons peu farouches qu'ils allaient nourrir chaque jour, les pizzas, paninis et autre pâtes ont fait leur bonheur.
    Bref, encore un bonheur en famille : mon idéal de papa marathonien !!
  •  Souvenir : 25 janvier 2005, une enveloppe dans la boîte aux lettres...le diplôme et 4 épreuves de photos...le campanile, la place San Marco et la ligne d'arrivée ont tous un point commun : MOI ! Trop beau ! Je commande...pour 19,50€, raisonnable, non ? Payées avec un chèque postal, elles sont arrivées le 18 mars 2005 : superbes ! (Je les ajoute sans tarder à l'album).
Un album photo complet vous attend sur mon site fondjede.free.fr
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