Récit de la course : Off - Tour de France - Franchir l'Horizon 2004, par Papy

L'auteur : Papy

La course : Off - Tour de France - Franchir l'Horizon

Date : 3/3/2004

Lieu : Asnières Sur Seine (Hauts-de-Seine)

Affichage : 2948 vues

Distance : 360km

Objectif : Pas d'objectif

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Chronique d'un relais mort-né ressucité

(retrouvez ce CR avec plein de photos sur le site du Papy)

Chronique d'un relais mort-né ressucité.
Enfants du Mékong.
Sens Lille 28/31 Mars 2004, 360kms.

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Prologue
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Je ne sais plus comment cela s'est passé la première fois, mais le Bourrin a du venir avec son "yo" favori,
celui qu'il partage avec le Boeuf quand ils ont quelque chose à nous demander...


En faisant référence aux actions de bénévolat du Toro et à sa dernière idée de courir sponsorisée pour une
association caritative istréenne (si mon neurone se rappelle bien), le Bourrin a réussi, une fois de plus, à
emmener la Biopuce dans une histoire insensée.
Au début, rien de spécial, courir pour une oeuvre humanitaire... A l'arrivée, après avoir trouvé l'association
qui leur convenait, un Tour de France de presque 5000kms...

5000kms ??? A 2 coureurs ???
Le Bourrin a peut être vu trop gros...
Alors même si son "Yo" est charmeur, la ménagerie aura du mal à lui combler ses liaisons non pourvues.

Il s'ensuit quelques semaines de travail, de contact, de coopération avec les UFOs et le Irinautes et,
petit à petit, les relais se comblent.

Pour ma part, le 3 décembre 2003, je prends, la responsabilité de Sens-Nancy, avec l'objectif de faire la
moitié vers Nancy avec des coureurs du Club de Vandoeuvres les Nancy, restant à trouver pour couvrir les
premiers kms. Je ne me fais pas trop de souci, et j'oublie de faire du marketing auprès de mon Club
d'Epernay car le parcours passait trop loin.
Peu de temps avant de prendre contact avec les Nancéiens, catastrophe, changement de programme,
Nancy est out, le relais doit monter à Lille.

Je réfléchis, pense pouvoir contacter mes amis Ardennais et Belge, quitte à rallonger un peu le parcours,
mais peine à remplir le secteur marnais. Pris par le temps, je ne m'en occupe pas vraiment, surtout que je
ne sens pas la mayonnaise prendre autour de moi. Je lance quelques appels par internet mais n'assure
aucun suivi derrière... Je m'isole dans un optimisme béat en pensant que tout s'arrangera tout seul
(cela marche... Parfois... :-) )

Début mars la caravane s'élance d'Asnières... Mais je ne le sens toujours pas... Il me faut les premiers CRs
pour avoir quelques réminiscences de mes expériences de relais et les émotions qui vont avec...

C'est alors que la vérité m'éclate au visage... Je n'ai rien fait pour assurer le relais Sens Lille. De plus je n'ai
aucun contact avec EDM, alors j'imagine que, comme certains relais, Sens Lille va mourir.

Le 12 Mars je contacte le responsable de la soirée Lilloise, en lui expliquant qu'il n'y aura pas grand chose,
voire rien du tout. Il me répond qu'il n'est pas compétent, mais me donne les coordonnées de personnes a
priori au courant... Je tente de les joindre, mais ils ont changé de messagerie... Le temps passe... C'est le
moment de l'arrivée fracassante de la discrète Antilope, qui m'annonce qu'elle a des copines pour faire les
20 premiers kms au départ de Sens, puis le Shadock rapplique...

Je suis à la limite d'être gêné pour eux, car les faire courir sur les 50/100 premiers kms sans aboutissement
visuel de leur effort est relativement frustrant.

J'ai enfin un contact avec Mlle Valdelièvre, une dynamique jeune fille, correspondante d'EDM que je ne peux
plus laissé tomber. Elle a préparé notre logistique d'arrivée, je ne pense plus y déroger. Il reste la couverture
médiatique que je pensais prise en charge par EDM et, malheureusement, totalement ignoré par eux.

Je dois me secouer... Pfffff... L'Amazone tente de me remotiver et tentera un rapide plan média. L'annonce du
Troll me rejoignant sur 3 des 4 jours, puis le Dindon dégageant une journée avec peut être HeubiOne, m'oblige
à bosser le sujet. Je me tartine le parcours et 4 jours avant le départ je sors un site (mon premier) avec les
cartes et horaires de passage. Le buffle m'annonce sa participation et le Loup, revenu du diable vauvert, accepte
d'y mettre sa griffe. Nous sommes presque complet, il y a juste les premiers secteurs pavés de "Paris Roubaix"
qui risque d'être difficile. On avisera sur place.

Le dernier coup de main viendra de mon entreprise qui m'allouera gracieusement un "Jumper" pour l'occasion
avec une sono adéquate...

Voilà comment, d'une histoire quasi mort-née, est née cette aventure de Sens Lille !!!


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Sens -> Chatillon sur Morin le 28 Mars 2004 avec l'Antilope's Team.
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77kms...

Certains d'entre vous connaissent le Papy en vrai... Arf... Autant la sérénité l'habite sur le net, autant l'énergie
débordante non canalisée qu'il a par moment peut lui causer des pommes de Terre(PDT*) énÔÔÔrme.
En cette fin du mois de Mars2004, il n'y a plus de place pour la patatoïde, et donc c'est dans l'urgence que je
déploie tous mes efforts pour monter ce relais pour Enfants du Mékong.
J'ai préparé le camion dans la nuit, installé les chaises, testé, mais pas monté, la sono, mis les affichettes
créées à la va-vite, gonflé les pneus des VTT, emporté les cartons de palettes, récupéré les courroies de
maintien, etc... Etc...

J'ai eu vent que le relais Dijon Sens ne s'était pas passé dans les meilleures conditions, qu'un homme battu se
serait plaint. Heureusement, pour ce jour, ce sont les amis de la Zanimale incriminée qui seront de la partie cela
devrait se passer plus facilement.

Rappelez vous que l'Antilope m'avait proposé ses copines pour 20 kms... Je leur en "colle" 77, leur promettant
d'en grignoter quelques uns avec elles. Elles ne rechignent pas, trouvent de l'aide masculine et relèvent le défi.

Je suis encore occupé à finir le camion, lorsque j'apprends que dès le flambeau arrivé sur Sens, il est reparti ! Il
est 14 heures passé, il faut que je me dépêche si je veux pouvoir les aider.

Nous filons ventre à terre avec les enfants pour rejoindre les courageuses. Entre temps j'ai, au téléphone par bribes,
le Bourrin puis l'Antilope qui me décrivent la progression. Je comprends rapidement que l'un des 2 a passé une très
mauvaise nuit.

Nous les rejoignons peu après Trancaux, au 33ème km, ou je m'aperçois que l'équipe est tellement motivée qu'ils
courent à 2. Cela fait plus de kms par coureurs, mais tout le monde veut croire en la réussite de leur pari, alors ils
n'ont peur de rien.

Les paysages sont sympas, le parcours peu vallonné et le soleil accompagne la caravane. La journée est très belle,
ce début de relais m'enchante.

Le bourrin monte dans le camion avec moi et s'épanche un peu sur la dure nuit qu'il a vécu. Des yeux d'adolescents
pouvant lire ces lignes, je tairais ses propos. Mais il est vrai que le Bourrin portait les stigmates d'une violence rare,
un peu comme sur la photo d'interlude.

J'ai cru voir quelques soubresauts d'indignations du zanimoss lorsqu'il aperçu l'Antilope courir avec ses copines.
Il failli s'étouffer, mais se rendit rapidement compte de son impossibilité de faire pareil. Il salua l'exploit comme il se doit.

La fatigue commençait à peser sur les jambes de l'équipe, mon tour venait... Je pris le relais vers Pont sur Seine pour
l'amener jusque sur les sommets de Villenauxe, à coté du centre pénitencier. Je suis content mon relais s'est bien passé.
Le "pâtissier de l'équipe" repris le relais, il faisait beau. Après quelques gourmandises, j'ai quitté la joyeuse troupe, certain
qu'elle arriverait à bon port.

Ils ont effectivement largement réalisé leur relais dans les temps. Je remercie l'Antilope's pour leur participation, je pense
qu'ils ont du tous passer une excellente journée. Il n'y a plus qu'au prochain relayeur à être de niveau !


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Chatillon sur Morin -> Fère en tardenois le 29 Mars 2004 avec l'Dindon et le Troll.
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La fine équipe qui est présente en ce lundi matin est composée du Dindon, du Shadock, du Troll et du Papy. Le parcours
repart de Chatillon sur Morin proche d'Esternay.
Et c'est le Shadock qui s'y colle d'entrée. En effet, il reprend le boulot aux alentours de la demi journée et veut en faire
un maximum.
Pour ceux qui connaissent le shadock, ils savent qu'un petit relais de 10kms lui donnerait l'impression de ne pas avoir couru.
C'est pourquoi, au début avec le Dindon, puis tout seul, il nous a fait une trentaine de kilomètres.
Sa foulée souple et rasante ne trahissait aucunement le 100kms de STNazaire, mal fini quelques jours avant.

A Corrobert, c'est le Dindon qui a pris la relève. Vous pouvez constater sur cette photo qu'il est d'une humeur morose.
Effectivement, nous ne trahirons pas la tradition qui veut que, comme lors des AAB, ce relais sera d'une morosité Zanimale.

Le temps est magnifique et les kilomètres se déroulent à grande vitesse. Je suis à chaque fois surpris lorsque j'arrète
le camion. Je pense que l'on a largement le temps de "fainéanter" avant de voir arriver le coureur. En fait c'est quasi
instantané, après quelques brefs échanges, nous voyons apparaitre le relayeur.
Surtout lorsque celui ci est enragé !

Nous avançons dans le pays Champenois en passant par les coteaux. Nous approchons de Dormans ou normalement
Bruno Heubi doit contacter le Dindon pour effectuer un relais. "Panique" de ce dernier qui a oublié le portable d'HeubiOne.
Nous tentons désespérement d'obtenir du Chamo le n° du portable désiré, mais ce dernier est sur messagerie.
Finalement, c'est moi qui prendrais le relais à Dormans, en espérant qu'HeubiOne ne nous attende pas quelque part sur
une autre route.

Après une brève pause casse croute à Trélou, nous voilà reparti vers Fère en Tardenois passant sous l'autoroute A4 puis
au travers des travaux de la LGV (Ligne à Grande Vitesse). L'avancée se fait rapide et nous bouclons avec quelques minutes
d'avance l'étape n°2.


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Fere en tardenois -> Beautor le 29 Mars 2004 avec l'Dindon et le Troll.
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Sitôt sortie de Fère, nous arrivons sur le site de son Chateau. Le Troll paraissait parti fort, alors nous le stoppons à 2 pour
admirer ce monument bien spécial. Tourne et vire, la visite nous couta de précieuse minutes et c'est en retard que nous
sommes reparti.

Les relais sont toujours aussi alerte et le paysage sous le soleil, très agréable. Nous commençons à traverser quelques pays
un peu à l'écart des grands axes et c'est enrichissant de rencontrer des personnages dont l'horizon, que nous franchissons,
s'arrète souvent aux portes de leur village. Vailly sur Aisne nous offre son jard sympa et sa bosse qu'avale avec appétit le Troll.
Il est à noté qu'en dehors des bosses marnaises du matin, c'est le Troll qui se "tapera" toutes les bosses de l'Aisne, nous
laissant les plats et les descentes. Le paiera t il ? Arf...

Après l'Aisne c'est le canal de l'Aisne à l'Oise que nous traversons. Nous nous rapprochons de la forêt de StGobain. Justement,
ce coin est riche en visite à faire, nous le constatons. C'est pourquoi une halte s'impose dans l'abbaye de prémontré. Nous avons
failli y laisser le Dindon car ce que nous ne savions pas, c'est que cette abbaye fait vivre tout le village de Prémontré. En effet, ce
coquet village travaille pour l'Abbaye qui n'est autre qu'un des plus gros hopitaux psychiatriques avec des cas très dur, un pavillon
d'alcoolique et un de dépression nerveuse. Il nous a fallu aller rechercher notre Dindon perdu derrière dans des toilettes barricadées
qui se fermaient de l'extérieur.
La visite fut succincte, mais les lieux réclament plus de temps. Je le conseille si vous passez dans la région.

Nous sommes reparti dans la bosse de StGobain avec... Le Troll au relais et nous voilà arrivé dans la ville éponyme et berceau
de la multinationale actuelle.

Ces messieurs commence à sentir la fatigue, et comme c'est moi qui ai le moins relayé, je termine relativement vite les 6
derniers kilomètres restant...

Beautor nous accueille avec une heure d'avance, ce qui nous a permis de faire un peu les touristes sur le chemin du retour en
nous arrétant à Laon.



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Beautor -> La Vallée-Mulatre le 30 Mars 2004 avec le Troll.
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Après une pensée pour notre ami l'Toutou Crépy, nous roulons à vive allure vers Beautor. En effet, nous ne sommes que 2 pour ce
relais, et comme l'Troll ne peut conduire le camion, il se pose un pb de logistique.
Il faut donc aller vite pour ne pas être trop en retard et avoir un "matelas" horaire d'avance en cas de "coup dur".

Le temps est magnifique et le Troll s'envole le long des canaux ensoleillés...
Je lui demande de tenter de rester sur la rive droite pour que l'on ne se loupe pas lorsque je reviendrais le chercher en vélo.
30' plus tard, je reçois un coup de téléphone de notre coureur m'expliquant qu'il se battait contre des ronces, alors il prendra
l'autre coté... Arf...

Je file jusqu'à Vadencourt, trouve un coin pour le camion, puis, je file en vélo rejoindre notre Lutin du folklore scandinave (arf...).
Je vous passe sur mes péripéties de réglage de selle et tutti cuanti.
C'est en arrivant sur la grosse cimenterie d'Origny Ste Benoite que j'aperçois le Zanimal sortant des fumée de l'usine avec un
grand sourire. La balade lui a plu, il va pouvoir se reposer...

Se reposer ??? Arf...
Vous avez vu un Troll pédaler ? Non ? Vivement qu'il se mette au raid multisports pour faire rire les copains... ;-))))
Il a du mal à se tenir sur la selle dès que la route n'est plus goudronnée. Il grommelle sans arrêt qu'il y a quelque chose qui ne
va pas, la selle, le pédalier, la chaine... Ses pieds... Enfin, tout y passe. J'ai noté qu'il adoooorait le vélo.
Vous pouvez voir sur les photos que le paysage était très sympa sous le soleil.

Le soleil... Vous avez bien remarquez ce soleil ? J'y reviendrais.

Nous voilà arriver au point de parking du camion, je rentre le vélo, le troll prend sa poche à eau, oublie de faire le plein
et s'en va vers la vallée Mulatre... En fait, nous prenons r/v à Mennevret, après un passage au Petit Verly.
Le Troll a pris un itinéraire avec lui, mais oubliera de le vérifier...

Je monte mettre le Camion au terme de cette étape, la Vallée Mulatre. Je cherche désespérement les ascendants blancs et
noirs de cet endroit. Ne trouvant rien, je sors le vélo, estime la distance et ne m'encombre d'aucun ravitaillement... Arf...

Je pédale gaiement car je désires retrouver le plus vite possible le Troll et lui éviter trop de kms, la seconde étape du jour nous
attendant... Mais plus j'avance, plus je fais comme soeur Anne, je ne vois que l'herbe qui verdoie et le soleil qui poudroie... Qui
poudroie tellement fort, qu'en haut de la bosse du Petit Verly, j'hésite beaucoup à descendre tellement il faisait soif !

J'attends un peu, toujours pas de Troll... Je décide, la mort dans l'ame, de descendre. Je vois un agriculteur, lui demande s'il a
vu un coureur, devant sa réponse négative, je sens mon estomac devenir coléreux. En effet, j'ai faim !!! Je suis en bas de la bosse
ou, sur la route, les noms des coureurs professionnels indiquent la difficulté du passage... Et... Toujours pas de Troll...
Je suis presque arrivé au bord du canal, j'en déduis qu'il est passé ailleurs (Fort l'Papy sur ce coup !)
Alors je remonte... Péniblement... Heureusement que le VTT a 3 plateaux, je n'ai plus rien dans le "calbut" comme disent les
cyclistes... Je zigzague même pour remonter.
Ironie du sort, je ne peux même pas appeler le Troll !!! Son portable est en n°caché, il devait me le donner depuis hier...

A mi-pente je reçois un appel anonyme... Bingo, c'est le Troll qui m'appelle au secours car il est dans le village du r/v et ne
m'aperçois... Devinez ce qu'il lui arrive ????

Vous vous rappelez de ce soleil ? Oui, celui qui poudroie... Il poudroie toujours aussi fort et notre Troll a sa poche à eau vide
depuis un moment. A cet instant de la partie, nous avons un Troll KO qui m'attends dans un village dont je suis séparé par
une bosse et quelques kilomètres... Pour ma part, en hypoglycémie, je zigzague dans la bosse, malgré que j'aie "tout à gauche"
sur mon développement.

Il est beau, à cet instant, le relais Sens Lille d'EDM... Complètement dans les choux.
Comment va t'on faire pour ramener le petit calepin rouge témoin du relais. Cela va s'arréter ici ?
J'en ai ma claque, mais je me dis que d'autres ont plus "dur" que moi, comme le disent les belges, et qu'il ne faudrait pas
que je brise cet élan qui nous permet de mettre une petite pierre à l'édifice d'EDM.

J'arrive en haut de la bosse, puis tente de pédaler plus vite pour retrouver le Troll. La faim me tenaille mais une légère
descente me permet de me relacher, je relance encore quelques mêtres lorsque le Troll me rappelle en m'expliquant
qu'il ne voit aucune église ni point de rencontre remarquable et qu'il est de plus en plus... Mal... ;-)
Je l'aperçois de loin et tente de le rassurer. Je raccroche et le rejoins au carrefour. Il n'est pas très frais, arf...

On se repose un peu, puis je tente de reprendre le relais :-(((
Je n'avançais pas vite en vélo, je vous laisse imaginer en courant.
Voyant que le Troll avait du mal à se ralentir, je lui demande d'aller se restaurer au camion pendant que je tente péniblement
de le rejoindre en courant.

Que ce fut long... Mais alors, que ce fut long... Ces quelques kilomètres fut aussi long qu'un jour sans pain ! Je revois la forêt
d'Andigny que j'avais apprécié en voiture... Elle est devenue affreuse, pas un point d'eau, pas une épicerie (je n'avais pas
d'argent sur moi de toute manière), rien qu'une longue ligne droite... Je traverse la D28 et fini les quelques centaines de mêtre
jusqu'à l'arrivée en marcho-course.

J'arrive proche du camion, et je me restaure auprès du Troll.
On se gare plus bas près de l'église pour faire le ravitaillement en eau. Qu'il fut extra ce croissant chocolat, j'en ai encore les
babines qui se lèchent. Mais il faut nous reposer, notre état n'est pas brillant. Un état des lieux nous inquiète. La vitesse de
10kms/h nous demande un départ à 13h18', or, il est 13h45' et nous avons du mal à envisager de repartir.
Que va t on faire, allons nous stopper cela ? Que vont penser les gens d'EDM ?
Beaucoup de choses ont circulés dans nos têtes durant ces moments difficiles.



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La Vallée-Mulatre -> Gondecourt le 30 Mars 2004 avec le Troll, le Buffle, le Loup.
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On se décide quand même à retenter le coup. On inspecte la carte pour éviter un maximum de se louper et le Troll repart
petit à petit sur la route de Lille.
Je file relativement loin, mais même au volant, je me sens faible. Je vais jusqu'à Reumont, en espérant un petit miracle.

Ce petit miracle s'appelle le Buffle. Suivant notre expédition depuis le matin, celui ci, sentant notre déroute, a pris sur lui de
finir 2h plus tôt son travail et de nous aider. Alors que je sors de Reumont à vélo, mon portable sonne. J'ai l'immense joie
d'entendre le Buffle m'annoncer qu'il est tout prêt, qu'il lui reste à se changer et à venir courir avec nous. On met au point
une nouvelle logistique vélo et je repart avec lui dans le camion. J'appelle le Troll pour lui demander ou il est ?
Devant mon étonnement, il s'interroge, je lui demande de ne plus bouger et je tente de le localiser.
Il avait loupé l'embranchement dans St Benin et se préparer à faire le tour du pays. Quand on aime, on ne compte pas,
peut être, mais il faudra surveiller les amours du Troll pour ne pas le perdre à nouveau !!!

Le Buffle attaque bille en tête son relais... Un peu trop, AMHA, car il est déjà bien essoufflé au sommet de la première bosse.
On échange, discute, puis il va ralentir, comprenant que l'épuisement n'est pas nécessaire pour mener à bien son objectif.
Peu à peu son rythme se stabilise, il est moins crispé.

Il nous fera le kilométrage suffisant pour nous remettre sur le droit chemin, dans les temps, avec le sourire.
Merci beaucoup à lui, il nous a permis de redresser le torse !
Il le fallait bien car nous rentrions dans le pays des pavés de Paris-Roubaix...

Le Troll est parti, je salue une dernière fois le Buffle reparti en vélo, m'assure, au loin, qu'il roule sans encombre et
prend le chemin derrière le Troll.
Chemin ? Keskecékecela ???

Je suis secoué de partout, le camion hurle sa désapprobation d'avoir choisi ce chemin. Sur la carte il est vrai que le trait
n'est pas épais, mais rebondir autant... C'est alors que j'aperçois sur le bord, des restes de bouteilles vides, packs de bière
ou pique nique. Pas beaucoup, comme si cela avait été nettoyé, il y a longtemps... Toujours secoué, je pense à Paris Roubaix,
puis, mon neurone fripé fait la liaison, sommes nous sur le parcours ? Une recherche internet me le confirma quelques jours plus tard.

Déjà qu'en camion, c'est du délire, alors en vélo, je n'ose imaginé. Il existe la possibilité de passer sur les bords ou
de jongler entre des passage plus "facile". Mais avec le public sur les bords, cela ne doit pas être facile !!!
Les coureurs qui arrivent au bout ont de sacrée caisse pour encaisser cela...

Arrivé au village suivant, nous changeons de stratégie... Mon camarade me suit en vélo et je le lacherais pour revenir au camion.
Le Loup nous appelle de Lille pour nous prévenir que nous ne dormirons pas dehors ce soir, merci, mais aussi pour apporter
son relais à l'histoire.
Spécialiste de l'humanitaire, il travaille dedans depuis pas mal d'année. Je n'ai pas compris tout de suite pourquoi il n'a pas
réagi à mes appels d'organisation. La tête un peu dans le sac a ce moment là, il ne pensait pas pouvoir aider.
Heureusement, dans les dernières semaines, une éclaircie lui a permis de venir participer. Merci à lui...

Nous le retrouverons donc à Bouchaux... Le Troll reprend son relais vers Avesnes le sec puis m'attends avec le Loup sous
le pont de l'autoroute.
Le canidé sauvage nous fera traverser l'Escaut et nous amènera au 2/3 de cette étape.
Le soir, nous sommes reçu comme des papes dans la meute de Loup, Emincé de volailles au Maroilles accompagné
d'un excellent médoc, jeune mais pas trop tannique tout en étant charpenté.

Le Ton-Yéé nous rejoint pour cette dernière journée du coté de Lille. Tout de suite, il prend les choses en main.
Devant notre fatigue, il met l'ambiance comme il sait faire et nous voilà parti "chantonnant" sur les routes.
Tellement que, prenant mon tour pour un dernier relais, je me propose un (R) de qualité en accélérant au fur et à mesure...
J'avais calculé 4kms rapide jusqu'à Thumeries, mais c'était sans compter sur l'orientation de mes acolytes.
Ne voyant plus le bout de cette accélération, qui devenait plutôt une décélération, j'ai demandé à avoir la carte, arf...
Nous tournions autour de Thumeries ! :-(((

Un arrêt restauration fut décidé et nous avons passé un extraordinaire moment à manger un saucisse-frite-bière au
soleil du nord. Encore un grand moment de régal ou l'on voit passer les minutes en se disant "Profites mon gars,
oublie tout l'espace d'un instant, déguste, c'est du bonheur..."
Vraiment, ces enfants du Mékong nous auront réellement permis de passer de sacrés moments.
Après quelques errements nous arrivons au terme de cette étape sur Gondecourt... Largement dans les temps prévus.

Nous avons contact avec Stéphanie Valdelièvre qui nous dirige vers un point de r/v dans Lille avec d'autres coureurs.
Nous faisons nos 15kms et je commence à mettre la Sono. Cela étonne les gens de voir des coureurs suivi d'un gros
camion avec la sono à fond... Même si mes affiches se voyent, nous ne sommes pas assez explicites dans notre action.
Dans le futur, si le Bourrin nous entraine dans des situations similaires, je saurais mieux communiquer.
Dans Lille, nous mettons un peu le souk. A l'arrivée, au porte de la ville, puis en "jardinant" pour trouver
les coureurs qui doivent nous orienter.

Ce n'est pas fini, car, musique à fond, nous faisons plusieurs tours et détours dans Lille car nos poissons pilotes se
trompèrent une ou deux fois. J'ai trouvé pertinent que passe la chanson "Je mets un pied devant l'autre" de Jean Pierre Mader
puis, au final, pour notre entrée dans la cour de l'école nous accueillant, "The Power of Love" de Jennifer Rush.

Voilà, le périple touchait à sa fin, nous sommes accueillis à l'école Sainte Marie, le contact avec les permanents d'EDM
est pris, le témoin de ce tour de France pour les Enfants du Mékong pourra être transmis à l'heure et dans les temps.

On remerciera chaleureusement Stéphanie Valdelièvre pour nous avoir organisé l'accueil dans son école, car nous avions
besoin de nous "rafraichir". Le Loup nous rejoint pour une dernière accolade et...

J'apprends que je serais tout seul pour représenter le relais lors de sa présentation à la soirée de projection du film
d'Enfants du Mékong. Le Ton-Yéé doit reprendre un relais demain matin, le Loup a une représentation théatrale
avec sa fille et le Troll retourne profite de notre avance pour retrouver en TGV sa petite famille.
C'est avec un peu d'appréhension que je me présente à la soirée. L'accueil est chaleureux et les "coureurs" d'EDM
m'exposent les états d'âmes qui furent les leurs lorsqu'ils ont effectués leur étape. Plutôt novice dans la spécialité,
ils ont souffert comme tout un chacun, mais ils eurent à faire leur apprentissage. Et ils ont connus les joies d'un
objectif réalisé, de plus, pour leur organisation humanitaire.

La soirée débute et nous présentons le relais. J'éviterais de "trop faire le pitre", le sujet étant quand même sérieux.
Je remets à Véronique Hochet le témoin de notre relais, ainsi que le road book du dit relais.
Vient ensuite la projection du film...

Et pour en parler... Je manque de mot...
http://www.enfantsdumekong.com/ vous permettra de voir, un peu, ce que réalise cet organisme humanitaire.
Le film est poignant, agréable à regarder et ne verse pas dans le misérabilisme. Je ne sais pas si notre relais
à vraiment apporter quelque chose, mais nous l'avons espéré de tout coeur.

Il est temps de conclure cette aventure qui nous toucha beaucoup. Est ce que nous remettrons le couvert ?
Pourquoi pas... Si le Bourrin ou un autre ont encore ce genre de folie à nous faire partager, il m'étonnerait que
les zanimoss ne regardent cela que derrière leur écran...

L'Papy_kiha_eu_beaucoup_d'émotions_sportives_ce_printemps

Arf...

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