Récit de la course : Trail de la Colmiane 2008, par fbinice

L'auteur : fbinice

La course : Trail de la Colmiane

Date : 29/6/2008

Lieu : Valdeblore (Alpes-Maritimes)

Affichage : 2303 vues

Distance : 21.3km

Objectif : Terminer

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TRAIL DE LA COLMIANE - 1ERE EDITION

    

Tout juste 3 semaines depuis le trail "arrosé" de la Peira (www.traildelapeira.com) , le beau temps s'est enfin installé sur la Côte d'Azur, et c'est ce samedi 29 juin à 7h que je retrouve Pontage, seul kikoureur également inscrit au Trail de la Colmiane (www.couriralacolmiane.fr).

Il s'agit de la première édition de ce trail qui semble prometteur :

un circuit très alpin partant de la petite station de ski de St Dalmas - La Colmiane (1300m d'altitude) et qui nous propose d'effectuer une boucle de 19,8 km pour près de +1800m et autant en négatif avec un passage au sommet du mont Pepoiri à 2 674m s'il vous plait...

Nous arrivons sur place à un horaire confortable (8h15), le départ étant à 9h30,  et allons tranquillement retirer nos dossards puis siroter un petit perrier menthe en admirant le paysage. Nous retournons nous changer avant 9h et papotons un peu avec des collègues de Pontage....résultat, le temps à filé sans que l'on s'en rende vraiment compte et il est déjà 9h15 passé quand nous commençons notre échauffement....grosse erreur pour moi....

A 9h30 nous sommes sur la ligne et formons un groupe de 132 concurrents pour cette première édition.  Là l'organisateur nous annonce que le parcours ne fait plus 19,8km (ce pour quoi nous avons signé !!) mais 21,3km après vérification....ça compte ! Trop tard pour avoir des regrets....le départ est donné !

C'est la première fois que nous courons ensemble avec Pontage et c'est également pour lui son premier trail. Nous avons décidé autant que possible de faire la course ensemble.

Après 300m de course nous traversons rapidement le tout petit village de St Dalmas et tournons sur la droite pour attaquer une très longue ascension de quelques 10kms.

Très vite nous laissons une ruelle pour nous engager sur un bon sentier dans la forêt. La pente est bien marquée et ne permet pas (pour nous en tout cas) de continuer à courir et commençons donc à marcher. Pontage aidé de ses batons semble avoir des appuis plus marqués que moi et je vois d'entrée qu'il progresse globalement plus vite. Cependant il n'hésite pas à baisser un peu son rythme pour me laisser le rejoindre puis relancer. Pour ma part dès le 2 ou 3ème kilomètre je paye mon manque d'échauffement : je suis déjà dans les 90% de FCmax et les mollets sont douloureux : la crampe n'est pas loin !Volontairement je calme le jeu pour ne pas en arriver là. Je peste un peu en moi-même vu le temps que j'avais pour m'échauffer, trop tard maintenant faudra faire avec.

L'altitude faisant, nous sortons bientôt de la forêt et le paysage s'ouvre alors sur un cirque montagneux superbe. Les crêtes que nous devons rejoindre par la suite nous dominent encore largement et semblent bien lointaines et surtout très hautes.

Premier petit ravito très "light" : eau ; coca ; morceaux de sucres et c'est repartit. Cette fois-ci l'ambiance devient très montagneuse : l'herbe devient rase et les cailloux et rochers sont de plus en plus présents. Un mur se dresse face à nous : l'ensemble des coureurs semble avoir décidé de tirer droit afin de ne pas serpenter sur le sentier et il faut parfois mettre les mains pour continuer à grimper. Au pied de ce mur j'ai un peu redouté la réaction des mollets mais finalement tout va bien...il sont chaud et je monte assez facilement et nous arrivons à relancer dès la crête atteinte.

Les premiers lacs ne sont pas loins et le paysage devient superbe : des sommets apparaissent au loin, de grandes névées sont encore présentes....pas de doute nous sommes maintenant en haute montagne.

Pontage est toujours à quelques mètres devant moi mais cette distance nous convient et nous avançons à bon rythme plaisantant au passage avec d'autres concurrents. Nous rejoignons maintenant la crête qui doit nous amener au sommet du Pepoiri (2674m) et là j'ai le vrai gros coup de pompe...je n'avance plus. Je sens que j'ai le regard un peu vague, je n'ai pas mal aux jambes mais je me sens vidé : plus d'énergie !!! Pontage me prête ses batons pour m'aider et c'est vrai que ça semble aller mieux pendant 5 minutes mais non ça ne va pas. Pourtant le sommet est tout proche. Ca ne va pas fort : je m'impose de stopper quelques instant pour bien m'hydrater et manger. Pontage m'offre la moitié d'une barre énergétique qui est la bienvenue car mes abricots secs ont beaucoup de mal à passer...Il est plus en forme que moi et il m'a déjà assez attendu, je lui demande de continuer à son rythme ce qu'il fait. Mon arrêt ne va pas durer plus de 5 minutes et bien sûr plusieurs concurrents me dépassent. Mais ce n'est pas grave car à cet instant j'ai vraiment besoin de cette pause. Le rythme cardiaque redescend un peu, ça passe , je repars.

Je suis au sommet moins de 10 minutes après. Je le franchis après 2h15 de course. Stop d'une minute pour admirer le paysage (bah oui quand même) et je m'engage dans la descente qui s'annonce de suite délicate. D'ailleurs après à peine 500m le coureur derrière moi fait une chute assez impressionant mais heureusement sans gravité. Néanmoins, je ne le reverrai plus, ça l'a calmé.

La descente est très difficile : nous courons dans des alpages herbeux et le sol est très irrégulié, la pente est prononcé....je n'arrive pas à me lacher, je suis sur la retenue.

Je comprends vite que la descente va être bien plus dure que prévue. La grande forme n'étant pas au rdv, pas moyen d'accélerer dans cette descente.

Après un second ravito (même menu que le précédent), nous retrouvons une piste très caillouteuse et assez pentue par endroit. Bien que ce soit plus roulant, là encore pas moyen de me lacher, les jambes ont du mal à suivre. Je rejoins 3 coureurs vers le 14ème km....je ne vais plus les lacher. La descente est longue jusqu'au col de la Colmiane. Je ne me fais plus doubler et reste à 3/4 mètres du petit groupe de 3 coureurs. Arrivé au Col de la Colmiane, nouveau ravito , "enfin" un peu plus sérieux (fruits ; gateaux ; boissons etc.) mais il arrive bien tard vu que nous devons être autour du 18 ou 19ème km.

Nous rejoignons un départ de télésiège (qui est en service, je suis tenté d'y monter) que nous longeons pendant 1 km, ça grimpe dur. Une concurrente me rattrape ainsi que les 3 autres coureurs....sur l'instant elle nous enrhume un peu....Nous passons le dernier col et entamons la descente finale sur une piste forestière à nouveau très caillouteuse (ça roule sous les pieds). Je fais très vite un choix différent et prend sur le côté ou l'herbe présente retient mieux la terre et les cailloux. Ce choix est vite payant car je vais ainsi doubler les 3 concurrents qui me précédaient depuis plusieurs kilomètres et même reprendre la concurrente qui m'avait doublé dans la dernière côte ainsi qu'un autre concurrent...je me retrouve alors seul dans la dernière portion de descente (les hauts parleurs de l'arrivée sont bien audibles) avant de sortir de la forêt et d'aborder la plaine finale. Dernière ligne droite, applaudissements du public, speaker....je passe la ligne en 3h48min....Pontage est là qui m'attend, il a terminé il y a près de 15 minutes ! Il a vraiment bien fait de ne pas m'attendre.

Au final Pontage termine 46ème, moi 64ème. Il y aura 98 finishers et 34 abandons.

Très beau trail alpin, très dur tout de même, beaucoup de plaisir d'avoir terminé.

La prochaine fois, il ne faidra vraiment pas rater l'échauffement que je pense avoir payé finalement assez cher :)

 

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