Récit de la course : Trail de Saint-Vit - 22 km 2008, par seapen

L'auteur : seapen

La course : Trail de Saint-Vit - 22 km

Date : 8/6/2008

Lieu : St Vit (Doubs)

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Distance : 22km

Objectif : Pas d'objectif

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trail saint-vitois

Bien remis du trail dans le Jura ; en effet pas de séquelles genre courbatures, à peine le devant des cuisses légèrement dur au toucher seulement et 2 jours après... rien. Etonnant ! non ? Je suis moi-même un peu surpris. Le rideau s'est écarté sur cette perpective de remettre ça une semaine plus tard et le voile qui me cache encore ce prochain trail à Saint Vit dans le doubs à deux dizaines de kms de Besançon commence à s'éclaircir. Je le regarde maintenant plus attentivement. Y participer devient une réalité.

Le troisième jour, je décide une sortie entièrement sur herbe. Je pars doucement et au fil des trois tours j'apprécie de constater que tout va bien. Le rythme est là, je sens du "jus". Une belle nervosité qui dure jusqu'à la fin de la séance.

C'est clair maintenant je sais que je vais "rempilé" avec ces 22 kms sur chemins et sentiers avec des quelles portions bitumées et au dénivellé positif de plus de 450 mètres.

Je décide le vendredi qui précède la course de pratiquer une séance de rameur pendant une heure et vingt minutes durant lesquels j'active sur 3 niveaux de force différents et termine par 4mn 15 et 4mn 30 de "tenu" penché 45° (le haut du corps à partir des cuisses étant dans le vide) en avant sur un appareil de torture. (très bon pour renforcer tout le musculaire autour de la colonne à partir du haut des muscles fessiers. Maintenant je suis prêt bien qu'un petite interrogation subsiste quand même du fait qu'une seule semaine sépare la transju-trail de l'épreuve qui m'attend.

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J'ai participé déjà 2 fois à cette course dont le dénivellé reste assez faible. "Un semi marathon" en sous bois. C'est comme çà que je l'avais abordé jusqu'à présent sans ressentir vraiment le dénivellé et la technicité du parcours comme si j'avais fait l'impasse sur ces deux éléments. Ma bonne forme et ma volonté d'aller au bout sur un tempo de semi m'avait bien réussi. Sauf la fois quand je n'étais pas trop motivé (celà reste exceptionnel) et quand même je m'étais engagé. Une erreur de parcours du groupe auquel j'appartenais et l'emprunt d'une fausse direction renouvellée sur le final m'avait "achevé" et coupé net l'élan qui m'aurait permit de finir. 

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Un changement est intervenu, une difficulté a été ajoutée avec un léger changement de parcours. Un bon 450+, c'est pas rien et ma vision de l'épreuve est maintenant celle d'une course nature assez interressante du fait qu'elle se décale nettement de l'épreuve sur route. L'emprunt de portions en partie bitumées assez conséquentes quand même ne sert qu'à relier les deux parties nature avec leur points culminants et l'arrivée.

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Ces derniers jours ont vu des averses fréquentes et même une pluie continue avec refroidissement. Un vrai changement de saison. Ambiance d' atmosphère automnale quand la page des derniers ensoleillements qui vous aggrippent encore au souvenir de l'été se tourne définitivement. Seulement pour ce dimanche la météo est formelle, il ne pleuvera pas.

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J'aborde donc cette course avec l'esprit "trail" ; de plus le sol détrempé ajoutera sérieusement à l'ambiance. Les renseignements reccueillis lors de mon inscription confirme l'état très "gadoue" de la majorité du parcours en sous-bois. ça va être "tout bon".

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L'avant course reste assez confortable du fait du peu d'éloignement de ma résidence. Je suis presque sur place et celà change radicalement les conditions générales de préparation. Pourtant les préparatifs matériels restent les mêmes. Celà doit jouer au niveau de la concentration si ce n'est au niveau du stress que la course peut faire sentir dans son ensemble. Dans le fond "on aime bien rester chez soi". Mais ces sensations m'effleurent seulement et me permettent d'y réfléchir parce que, en ce qui me concerne, j'ai tendance à me sentir chez moi partout. Pas que je prenne possession des lieux et m'impose mais plutôt m'adapte. Un peu comme les Roms (pas ceux des tropiques)  et là l'image est risquée et scabreuse mais que voulez-vous, j'ai appris à faire du ski de descente tout seul (on ne m'a pas dit de ne pas emprunter la piste noire en débutant). "Quand on est quelque part on est pas ailleurs", c'est une réalité incontournable. On peut penser que cet état d'esprit est une qualité rare et bien pas du tout. Il suffit d'être "dégagé" en permanence de là où vous êtes. Résultat, comme il faut bien être quelque part vous "êtes Là" où vous êtes sauf si vous vous évaporez et là vous êtes partout. C'est pour ça que la tolérance existe pour cet "être Là" sinon vous seriez partout et là ce serait intolérable pour "tout le monde" et surtout pour ceux qui veulent vous voir ailleurs. Ouf ! j'espère que c'est lisible. Ce qu'il a de bien lorsque c'est tortueux c'est qu'on est forcé d'y voir, soit rien, dans ce cas on ferme la page ou, et l'effort fait pour y voir y fait, ce que l'on veut et pour ça il suffit de faire fonctionner son imagination.

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La digression étant terminée, je reprend sur le sujet bien annoncé par le titre : trail saint-vitois.

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Le lieu d'accueil est vaste et toutes les prestations utiles au confort du coureur s'offrent à lui. Parking, stand d'accueil, stands sponsors et de vente matériels, sanitaires, douches après course, tuyau d'arrosage pour nettoyage chaussures, buvette, restauration, stade d'échauffement, bref, la Totale. De plus l'association étant éprouvée dans l'organisation d'épreuves d'athlétisme a l'air de prendre vraiment du bon temps à se "dépenser" pour nous. "au service de..." c'est vraiment appréciable.

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Comme l'avancée du temps est inexorable voilà venu celui du départ du trail. Un quart d'heure plus tard verra celui du 10kms mesuré officiellement et extrêmement plat suivi par la série de courses jeunes. Le programme est vraiment complet. Un nombre de concurrents moindre sur le trail qui doit encore séduire les timorés qui n'osent pas encore s'aventurer sur ce terrain d'aventure.

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Après que tout le monde se soit échauffé le départ est donné. Le temps est idéal. les premières foulées autour du stade sur sable tassé permettent de se positionner et de trouver son rythme. Tout de suite traversée de la petite route pour s'engager sur un sentier longeant les champs. la piste est marquée,  la pente très légèrement va en augmentant. Tout se fait progressivement sans brusquerie. Ensuite l'on pénètre assez rapidement pour grimper doucement à travers les sous bois.

Nous découvrons le sol très imbibé dans les parties herbeuses, très ruisselant dans les parties mi-caillasses mi-sol dur et très très gouillasse là où il est de terre. L'eau a fait son travail et n'est pas encore évacuée dans le sous sol. Ce ne sera, souvent dans ces parties, que flaques d'eau ou de boue dans lesquelles on n'enfonce pas trop mais suffisamnent pour ne pas trouver d'appuis sûrs. Ainsi la semelle non stable glisse imparablement, dans quel sens ? difficile à anticiper sinon d'être le plus léger possible afin de ne pas trop appuyer sur le pied mais de toute façon l'appui décisif se fait bien à un moment et alors vous avez intérêt à avoir bien calculé votre coup. Hélas tout ça ne reste que théorique. C'est la danse de certains oiseaux lorsqu'ils atterrissent. Leurs ailes ne sont plus utiles au sol et leurs pattes ne peuvent pas encore être actionnées efficacement vu la vitesse encore trop rapide. C'est toujours curieusement fascinant à observer. Tout simplement l'équilibre général entre tous les éléments entrant en compte ne se fait pas. Seuls les coureurs aériens et légers se rapprochent le plus de cet équilibre. Leur niveau de performance se démarque encore un peu plus du commun des coureurs qui doivent utiliser plus d'énergie à rattraper les mouvements désaxés. C'est pour ça que plus on est bon, plus on est meilleur. "C'est t'y pas injuste ça ?".

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Nous sommes plusieurs à rester ensemble. c'est mieux que de faire la course tout seul car garder son rythme et sa vitesse dans ces conditions n'est pas évident. Un lassitude insidieuse s'empare de vous et immanquablement vous fléchissez au détriment de la vitesse et comme nous le savons tous la vitesse c'est la performance.

Ainsi la stimulation est grande entre coureurs. Je sens vraiment des types compétitifs. On se renifle, on se jauge et on forme une équipe. chacun tirera bien son avantage au fil de la course. Mais déjà l'objectif est de ne pas lâcher et si c'est possible de faire le trou.

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Déjà nous avons eu l'occasion, arrivé au sommet du premier point culminant d'apprécier le dénivellé en découvrant la belle vue en contre bas sur la rivière sillonnant entre les champs, l'espace étant dégagé en clairière. Après avoir déboulé dans la partie rapide descendante nous accèdons sur le plat stabilisé, celà permet de se reprendre et récupérer.

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55 mns. Le ravito placé à 9 kms est très utile pour gérer sa course. Arrivé à ce niveau sans s'être grillé après avoir "mangé" un premier bon dénivellé, affronté les difficultés techniques des sentiers, jouer à la savonnette, attaqué des raidillons ; une belle diversité de manière de courir, vous vous permettez de faire la pause et le point sur la situation très sereinement et même d'échanger votre avis avec vos concurrents.

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Et c'est reparti. L'un voit l'autre dégager. Chacun ne s'en laisse pas conter et dégage à son tour. Un premier écrémage a eu lieu. Un groupe de cinq, six s'étale sur quelques dizaines de mètres.

L'intensité rythmique et le tempo ne baisse pas. Je vous l'avais laissé deviner, on est des coriaces mais aussi des Curiaces. Vous verrez... si vous allez jusqu'au bout, que je serai le dernier des Horaces.

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La course bien qu'étant à ce niveau de kilométrage "ne me pèse pas plus que ça". J'ai manifestement bien récupéré du trail récédent. Nous ne restons plus que quatre coureurs dont un plus en avant. Entre les trois c'est l'accordéon ou comme diront d'autres le yoyo permanent. Nous nous permettons de faire la causette, c'est dire que je suis presque relax. A un moment après avoir dépassé un monsieur et sa petite fille, spectateurs très supporters, nous passons un concurrent mal en point, arrêté. Mes deux compagnons de route continuent ayant estimé la situation. Mais arrivé à son niveau ; il se plaint et à l'air de souffrir, geint la jambe tendue. il est bien handicapé. Je m'arrête. Entorse ? il ne sait pas. Tant pis pour ma course. je lui demande ce qu'il en est, accepte que j'appelle les secours via l'organisation, je sors mon portable, je le sens un peu gêné de m'avoir arrêté, j' interpelle le spectateur qui réagissant accepte de gérer la situation. Ni une ni deux (ni une, ni deux, quoi ? quelquefois on emploie de ces expressions sans vraiment comprendre les mots qui la composent, mais bref l'important c'est que vous ayez compris) je range "rapidos" mes affaires et repart, curieusement bien "speedé" comme si celà m'avait donné un coup de fouet. Un curiace éliminé, ils en reste deux qui pensent que je suis abattu définitivement.

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Une centaine de mètres d'avance pour l'un, une cinquantaine pour l'autre. Je m'accroche et petit à petit, au fil des kms gagne mère par mètre sur eux. Toujours pas de défaillance. Le terrain est plus praticable dans cette deuxième partie et la montée se présente pour le deuxième point culminant. J'ai rejoins petit à petit mes concurrents qui constatent ma présence (un Horace, deux Curiaces) et c'est de nouveau le yoyo. Dans la clairière tout au-dessus le sol est presque sec et celà accroche bien. Je double nettement dans la fin de montée. Au sommet, je me sens relancer pour amorcer la partie descendante. Une bonne sensation. Et c'est parti pour cette dernière qui vous amène à trois kms de l'arrivée. Près de 2.5 kms de plat sur route goudronnée, chemins stabilisés et sentiers herbeux dans les prés. Il suffit de garder le tempo. Garder son rythme et sa vitesse quelque soit le type de terrain. Ce que je fais. Mes Curiaces "ont lâché le morceau" et finissent "à la traîne" (expression un peu dure pour eux, j'en conviens mais autant enfoncer le clou). Les derniers kms sont longs car le profil de course a changé et la technique de course devient celle pratiquée semi. Mais ma résistance est bonne et je tiens le coup jusqu'à la fin. Ce n'est pas terminé. Une des caractéristiques de cette course est que plus on arrive vers l'arrivée plus celle ci s'éloigne. On peur se faire pièger. L'Espace aux alentours est tellement vaste qu'on appréhende mal la distance (un brusque contraste se fait sentir, sorti des sous-bois) et de plus arrivé, il faut continuer un tour de stade. Mais bien géré ça vaut son pesant de plaisir. Un tour dur mais savoureux qui vous permet de sentir en quelques instants toute la course. Et c'est déjà la ligne d'arrivée franchie. On en redemanderait.

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02h 02 mn 03s. Les treize kms depuis le ravito en 01h 07mn 03s. Ce qui donne : 9.800 km à l'h. sur les 9 premiers kms et 11.630 km à l'h. sur les treizes restants. La deuxième partie est nettement plus roulante d'où l'attention à ne pas partir comme une fusée.

Le beau temps a été de la partie, de plus il s'est amélioré lors de la matinée. Il faisait presque chaud sur la partie finale. Bref une belle compét. que celle de saint vit. J'estime cette course comme la porte ouverte sur l'univers du trail. Elle vous sort doucement des courses sur plat : 10 kms, semi, et vous donne le goût de courir dans la nature. C'est un excellent parcours d'initiation aux divers terrains de la course nature avec ses dénivellés sucessifs très abordables. Allons coureuses et coureurs du dix kms qui "lorgner" un peu sur la piste de trail, il est temps de prendre votre plaisir sur ce genre de parcours. Je ne fais là qu'ajouter au désir de l'organisateur de voir s'étoffer la masse des participants au départ du Trail saint-Vitois 2009.

Merci les bénévoles et organisateurs.

Ah ! j'oubliais. En consultant le classement général j'ai la bonne surprise de constater ma 2ième place dans ma catégorie. Sympa non ! "Je ne suis pas peu fier, je vous le dis !" Une petite coupe que je trouve un peu riquiqui, bon j'en conviens... elle est moyenne. Il faut bien que je trouve un bémol à cette journée. Ce qui me donne, en attendant les podiums, l'occasion d'alimenter une conversation trépidante sur notre vécu de course avec des coureurs passionnés dont l'un V4 a l'énergie d'un gamin de 45 ans. Je le salue. Quelle pêche!

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Et pour la suite, J'envisage... (insatiable ce coureur !...) des petites vacances. Le temps est venu de la vraie récup.

 

 

 

 

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