Franchir Paris-Rouen : le départ

Janvier :Franchir se met en place et je donne un coup de main pour prévoir les étapes bourguignonnes.
Bibi a accepté d’être marraine de l’année, et je vais pouvoir profiter de sa notoriété pour proposer des opérations dans mon lycée et attirer les médias, ce qui est le but de l’opération. JSC semble peu connue dans la région et c’est donc là que l’opération prend toute sa dimension : utiliser les médias et le tour de France pour faire connaître Jeunes Solidarité Cancer !
A l’occasion d’une course organisée sur Auxerre, La Shadock’s team va se déplacer dans ma région, et nous allons donc en profiter pour faire un petit AAB. Bon la course est annulée, mais ce n’est pas une raison pour ne pas se rencontrer, n’est ce pas ?
AAB fort sympathique, je rencontre pour la première fois Bibi, qui veut être au départ de Franchir le 10 mars. L’Bourrin propose le suivi voiture et du coup me voilà embarquée à courir aussi. Mais je précise que je ne tiens pas à mourir si jeune alors je demande à Bibi de se caler sur mon rythme ou de faire des relais en décalé !:-))
Là-dessus, sur conseil de mon lycée dans le quel il était déjà venu, nous avons contacté Karim Mosta, qui a d’emblée accepté de se joindre à nous pour le départ, ne pouvant faire plus en raison de son départ pour le Marathon des sables dans la semaine qui suit. Nous savons Qu’Ufoot fera toute la distance entre Paris et Rouen. L’étape se met donc en place. J’obtiens de pouvoir prendre mon jeudi après midi pour pallier les mouvements de grève qui risquent de gêner notre approche Parisienne. Nous savons que le départ est prévu entre 17 et 18h, et nous arrivons au siège de JSC vers 16h. Nous faisons connaissance avec Damien, autre bénévole de l’association, un pot a été préparé, auquel se joindront les personnes travaillant pour la ligue contre le cancer. On patiente en attendant Ufoot et en devisant sur les bienfaits des cacahuètes pour la course à pied. Je suis un peu ( !) stressée, je ne sais pas quel rythme va être pris et je ne suis pas sûre de pouvoir tenir très longtemps, ce qui fait rire Karim. L’bourrin me donne la carte pour la traversée de Paris, ce qui m’assure qu’ils seront obligés de m’attendre !:-) Ufoot arrive, prépare ses affaires et se met en tenue et le départ va enfin pouvoir avoir lieu. Quelques photos, et nous voilà remontant boulevard jusqu’à la rue d’Alésia. Nous sommes de front tous les quatre. Ouf ! ça se passe bien et le rythme me convient !:-) On commence à papoter. En tournant dans la rue d’Alésia, je jette un oiel sur la carte (par ailleurs quasi illisible !) et ne vois pas un obstacle. Chaud la cheville ! Mais non, plus de peur que de mal, elle a tourné mais pas craqué. On continue donc sur la lancée. Les rues s’enfilent toujours sur le même rythme. L’Bourrin nous rattrape avec la voiture, mais il n’est pas toujours facile de nous suivre, surtout parce que nous empruntons parfois en suivant l’itinéraire prévu des sens interdits. Mais il se débrouille quand même. Baisse de temps en temps la vitre pour nous dire ‘allez les franchisseurs !’, ou bien Annick a appelé, ou bien j’ai le shadock en ligne… On jardine quand même franchement. Les noms de rues sont illisibles sur la carte, et le tracé approximatif. On passe un pont sur la seine… moment magique pour lequel nous nous arrêtons : vue sur la seine, en premier plan un bateau éclairé, puis un pont illuminé et au fond la Tour Eiffel qui scintille de mille feux. Nous sommes tous pris par le spectacle… et pas un appareil photo !:-( On repart, arrêt ravitaillement (bon tout n’est peut être pas dans l’ordre… ) un coup à boire, l’Bourrin nous déballe le chocolat lait-amandes caramélisées -et pointe de sel… Curieux ça a du succès ! Et karim a l’air de franchement apprécier ! Bibi nous fait goûter le coca aromatisé vanille.. chacun sa botte ! Tout le monde apprécie l’instant.. puis nouveau départ. Un coup de jardinage (ben oui on a perdu la voiture et je n’ai vu qu’une ligne de chemin de fer… Il y en avait deux mais la première est tellement peu imprimée que je ne l’ai même pas remarquée !) C’est oas grave la bonne humeur est au rendez vous et Karim découvre l’ « esprit zoo », et il a l’air d’apprécier (surtout le chocolat). Nous allons continuer notre périple en papotant tantôt tous de front tantôt par deux, les duos variant suivant l’heure… Ce qui donne l’occasion de papoter avec tout le monde !:-)
Les pauses ravitos sont régulières et sujettes à découvertes, parfois un peu longues aussi (ben oui pour manger le blanc de poulet et les chips il faut prendre quelques minutes quand même !:-)). Karim reconnaît n’avoir jamais mangé autant en courant ! Je crois que c’est le souvenir qui va le marquer le plus !
Passage à Saint Germain en Laye…et son château… Magnifique, tout éclairé !Encore un moment de partage d’émotion..
Quelques heures que je cours avec ce trio et tout va toujours bien. Pas de fatigue, j’ai la pêche. Bibi semble très à l’aise, ce qui ne présage que du bon pour Gravigny. Ufoot et Karim ne peinent pas. Karim me dit que l’Bourrin dans le voiture doit se dire que nous sommes dingues.. Que non ! je lui répond que le connaissant il est en train de baver partout d’envie dans ma voiture ! Et que si son ventre ne tiraillait pas il serait déjà en train de courir !
4h45 que nous sommes partis. Je vois la voiture arrêtée un peu plus loin et l’Bourrin le nez dans le coffre… On arrive à hauteur, Le Bourrin en tenue: « dis l’antilope, je ne tiens plus tu me remplaces au volant ? » Quand je vous disais qu’il bavait partout !;-)
Me voilà au volant à suivre le nouveau quatuor formé. Je surveille le Bourrin quand même. Je sais qu’il a fait un kilomètre avec moi hier mais je sais aussi que la cicatrice tiraille un poil.. un peu inquiète, mais je sais aussi que si ça ne va pas il s’arrêtera. Environ une demi heure plus tard, je tique : je l’ai vu descendre du trottoir avec la main sur la couture… Avant que j’ai le temps de le rappeler à l’ordre, il m’arrête et monte en voiture. Vous voyez, il est raisonnable ! Quelques mètres plus loin, le trio s’est arrêté pour savoir si je reprenais avec eux… euh ben non, je me suis refroidie et si j’ai bien suivi ce qu’à dit Bibi, j’aurais à peine le temps de me réchauffer qu’il faudra que je m’arrête, alors bon continuez… et puis comme ça le Bourrin est moins seul dans la voiture… 
5h56 depuis le départ, le trio s’arrête… Break. Bibi et Karim déclarent l’objectif atteint. On va laisser Ufoot continuer son périple et rentrer sur Paris. Ufoot se prépare…Karim avale un paquet de gâteaux et un paquet de chips !:-) On décide de suivre Ufoot, tous les quatre dans la voiture, mais on fera rapidement demi-tour, sentant bien qu’il est rentré dans son ‘trip’ et qu’on ne lui apportera plus rien.
Retour sur Paris. Ca papote toujours, et on remarque une constante sur ce genre d’aventure : on a encore parlé de cuisine, nourriture, restaurants !:-)

Arrivés dans le studio du bourrin, petite soupe pour Bibi, tisane pour les autres et dodo réparateur.. On campe, mais Karim est habitué à la dure !:-) Ce qui ne l’empêchera pas de râler à 3h30 du mat’ (juste après que son téléphone ait sonné et réveillé tout le monde) sur le matelas que lui a prêté l’Bourrin… bon d’ak, le Bourrin aurait pu lui en prêter un quine soit pas crevé… 

Retour au bercail le vendredi, j’en reste avec l’image d’un grand moment de bonheur comme pratiquement à chaque fois que je cours… Et le regret de ne pas avoir pu, pour des raisons de boulot, faire plus sur cette étape.

Merci à Bibi pour sa gentillesse ! Bonne chance pour ton 24h, mais je crois que tu le tiens ! :-)
Merci à Karim pour nous avoir accompagnés. Super sympa et plein d’humour ! :-)
Et au courageux Ufoot, bravo pour ton engagement et ta résistance, j’ai beaucoup apprécié les échanges que nous avons eus… bonne chance pour ton projet, peut être en mai, et beaucoup de bonheur avec l’heureux évènement à venir. 
A mon Bourrin, toujours engagé, merci de me permettre de vivre de tels moments, avec toi…
Et pour JSC.. Merci. Nous avons rencontré des personnes engagées et forts sympathiques. Nous savons pour qui sont nos foulées, nous savons pourquoi sont nos foulées. Puissent elles permettre à ceux qui en ont besoin de vous rencontrer, vous êtes l’espoir.
Merci de nous donner l’occasion de vous aider.

Pour reprendre une expression, je n’ai rencontré jeudi que des femmes et des hommes debouts.

L’antilope