Récit de la course : Le Clair de Lune 2002, par Mathias
L'auteur : Mathias
La course : Le Clair de Lune
Date : 16/11/2002
Lieu : Romans Sur Isère (Drôme)
Affichage : 2482 vues
Distance : 49.6km
Objectif : Pas d'objectif
Partager :
Le récit
Un ptit CR, boarf un peu long, ça faisait longtemps !!!
Je suis allé courir le "Clair de Lune", ce WE à Romans. Bien que cette balade soit annoncée comme une balade, justement, et non comme une course, je me suis dit que ça me ferait une bonne préparation en prévision de ma probable participation à la Saintélyon.
Apparamment, l'avis de tempête de météofrance sur le drôme (entre autres) n'a pas eu l'air de déranger les organisateurs, qui ont maintenu l'épreuve. En me promenant autour de chez moi je me dit que, quand même, c'est pas gagné. Pas de gros dégâts, mais nombre de champs inondés, de ruisseaux qui débordent, de routes coupées.
Quelques heures avant la course, je tombe dans un traquenard : j'avais prévu une pasta-party avec des copains. Malheureusement, je ne suis accompagné que par un seul d'entre eux, les autres préférant un menu un chouia plus lourd : une raclette. Nous persistons dans notre pasta-party tous les 2, mais au milieu du repas, L'Boeuf par l'odeur alléché, craque et goûte au fruit défendu : raclette, vin blanc, diverses glaces et sorbets...
3h plus tard, espérant avoir digéré, nous nous présentons au départ à la bourre, nous nous préparons en courant, partons en catastrophe en queue de cortège (environ 500 personnes, malgré la météo menaçante !). Au programme : 50kms par routes et chemins avec un peu de dénivelé, 3 ravitos. Avec la météo, j'ai un peu peur que le tracé ait été modifié. En effet !
Mon pote a choisi de faire le parcours en marchant, je me retrouve donc tout seul.
je pars en collant, tee shirt respirant, sac DK 5l avec seulement 1/2l de sirop et 1 balisto, frontale tikka ultra-légère, et un coupe vent en gore-tex dans le sac. Il n'a pas l'air de faire très froid : oubliés, les polaire, gant, bonnet et autres collants de ski de fond.
Tronçon 1 : 16kms annoncés
==========================
Je remonte rapidement le flot des marcheurs, puis des coureurs. Il y a quand même quelques dizaines de personnes qui partent en courant. Pas pour longtemps, peut être. Très rapidement, mes mollets me font mal, malgré les 3 jours de repos que je viens de passer. Gasp. Je me vois pas continuer, et je redoute par dessus tout de compromettre ma participation à la Rhône Orientation du WE prochain. Je suis parti beaucoup trop vite. Je me cale dans un groupe de 4-5 coureurs, et j'essaie de soulager mes mollets.
On ratrappe un gars avec un chien splendide. Quelques kms plus tard, je me retrouve seul avec lui, je vais le suivre jusqu'au bout. On papote un brin. Je lui demande s'il y a beaucoup de coureurs ? Une quinzaine. Et combien devant ? Personne !
Ah ben ça, je savais bien que c'était pas une course à pied, mais de là à me retrouver en tête, ça fait un choc ! ;-)
On maintient un bon rythme sur les 16 premiers kms. Mais le parcours me déçois : que de la route ! Ils ont largement modifié cette portion. C'est pas top, pour mes mollets et autres genoux... La lune joue à cache cache avec les nuages, mais on est déjà contents de ne pas avoir de pluie !
Quand la lune fait coucou, on peut admirer le paysage. Le parcours est bien vallonné, et on est souvent sur des crêtes, on peut ainsi admirer les lumière de la ville d'un côté, les champs embrumés de l'autres... Ambiance particulière, avec le seule bruit de nos pas sur le bitume...et bien sûr du tic-tic-tic rapide des papattes du chien !
16kms de bitume, c'est long. Je suis assez content d'apercevoir les lumières du 1er ravito. Apparamment, ils ne sont pas tout à fait prêts ! Il y a là la majeure partie des bénévoles, je présume qu'ils attendent le passage du gros de la troupe pour rallier les autres ravitos.
C'est une première pour moi d'être accueilli comme un extra-terrestre ("et vous avez tout fait en courant ?") et de me faire applaudir par 50 ou 60 personnes... J'avoue que c'est assez agréable, même si j'ai pas fait grand chose pour mériter ça ;-)
Au passage, on apprend que les 16kms annoncés ont été rallongés en 17kms, pour compenser la diminution du 2ème tronçon.
1h34 de course, et tout va bien. Les mollets sont douloureux, mais c'est stabilisé.
On reste à peine 2', le temps de boire un verre de sirop et c'est reparti. On a intérêt à ne pas trop se refroidir, en tee shirt c'est un peu limite sinon...
Tronçon 2 : 12kms annoncés
==========================
du bitume, du bitume et encore du bitume !
Heureusement, le "paysage" (si on peut appeler ça un paysage, de nuit) est chouette, et je suis content d'être là, à courir tranquille... et même si les mollets vont pas top, le genou droit commence à faire mal (ça faisait longtemps... :-( ), la hanche droite itou... ben je me sens assez bien, dans l'enemble.
Les 12kms annoncés, après modif du parcours dû au mauvais temps, se réduisent sensiblement. On nous annonce 11kms, mais j'arrive au 2ème ravito après seulement 2h13 de course, soit 37' depuis le dernier ravito ! y'a un petit problème...
A cause d'une voiture d'un bénévole garée devant le balisage ;-) on se perd un peu dans le village, ce qui nous oblige à un petit demi-tour. Pas grave, on n'est pas à 1km près !
Cette fois-ci, je reste bcp plus longtemps, je fais qques étirements, ouille ça craque.
Un petit verre de sirop, une pâte de fruit (j'ai pas faim...dommage pour la soupe, les sandwiches & Co) et zou c'est reparti 8' plus tard.
Tronçon 3 : 11kms
=================
oh la la, encore du bitume. ça commence à me gaver. ah tiens, qques passages sur des chemins. raaaah ça fait du bien, des cailloux qui roulent, de la boue qui fait floc floc, de l'herbe glissante...
Il y a pas mal de brume à certains endroits, ça créé une ambiance assez surréaliste. J'adore ça.
Je suis toujours avec mon copain le chien et son maître, de temps en temps je les devance ou vice versa, mais grosso modo on reste ensemble. C'est plus facile pour se répérer (en tête, il n'y a pas la longue file des frontales pour nous montrer le chemin !), et on se motive mutuellement.
Je commence à trouver le temps long. Il reste environ 20kms, je pense à ce moment là mettre 4h30-5h pour terminer. Mais on n'a pas trop de repères, avec les modifications de parcours, les bénévoles eux mêmes semblent ne pas être très au courant...
C'est assez agréable d'apercevoir, de temps en temps, les lumières de romans au loin : on a l'objectif en visuel !
Ouf, après 3h21 de course, voici le 3è et dernier ravito. Ici, les bénévoles n'ont même pas commencé à sortir la marchandise ;-)
On papote un peu à propos du parcours modifié, on nous apprend que le reste du parcours n'a pas été changé. chic alors ! de la gadoue !
Malgré ma hâte de repartir, la pause dure un peu, et 8 min plus tard on repart dans la froidure de la nuit.
Tronçon 4 : 10,6kms
=================
Effectivement, il reste plus de chemins que de routes. Malgré les dangers de se faire mal, je m'amuse comme un petit fou sur les sentiers à bourrin. Je me dis parfois que la "tikka" est un peu juste pour courir sur des terrains accidentés et mouillés.
Il n'y a pas tant de boue que ça, le terrain est sablonneux. Très agréable à courir, mais par contre il y a bcp de rigoles et de trous creusés par les précipitations récentes. Et de sales racines d'arbres, prêtes à croche-patter...
J'ai envie de terminer, je tiens un bon rythme. Mon compagnon de route lève un peu le pied dans les descente, je le décroche de plus en plus souvent...jusqu'à le perdre complètement de vue.
Arrivée dans les faubourgs de romans... certains habitants ont laissé des lampes allumées, à notre intention je pense. Qu'est-ce que je fous, à 4h du mat', à courir dans la brume, dans ces quartiers résidentiels ??? Quelques oiseaux commencent à piailler, bien avant le lever du jour, mais le reste n'est que silence... dutronc s'impose à moi : il est 5h, romans s'éveille...il est 5h, je n'ai pas sommeil...
Les derniers kms en ville sont longs. J'ai conservé une bonne foulée, mais j'ai hâte d'arriver. J'attend les lumière du gymnase derrière chaque virage. Il me faut être attentif : il n'y a presque plus de marquage. Je manque me tromper à un croisement : un coup de klaxon, tiens des bénévoles, et je me remet dans le droit chemin.
Et à 1km de l'arrivée, surprise, voila des bénévoles avec un sceau de peinture, qui balisent devant moi !!! ;-)
"plus que 500m me dit-on", ouf !
Et j'en termine en 4h40, content ! J'arrive 1er, ça fait toujours plaisir d'être félicité, même si l'esprit est à la balade. Je me suis battu contre le chrono, et même si j'ai décroché mon compagnon de route sur les 5 derniers kms, je n'en avais pas grand chose à faire de terminer devant ou derrière. Cette rando a été mon seul abandon, il y a 4 ou 5 ans, avant que je me mette à la course à pied. L' année d'après, j'avais terminé dans la douleur en 7h. Je tiens ma revanche sur le terrain ;-)
Le ptit dès n'est pas prêt, je suis arrivé trop tôt ! Je vais prendre une douche (oh ouiiiii !) et vais m'allonger sur un tatami pour dormir 3h en attendant mon pote. Quand je me réveille, il pleut. J'admire les gens qui terminent en 8-10h, sous la pluie, quel volonté ! Quelque part, je me dit que ça a été bcp plus facile pour moi...
Je ne saurais jamais si le parcours faisait réellement 49,6kms comme annoncé par l'organisation, mais ça ne m'a vraiment pas empêché de prendre mon pied. J'adore courir la nuit, c'est trop bon. Pas tant que la CO, mébon ;-)
Un petit regret dû au très larges parties de bitume, mais cette impression a été largement effacée par la fin du parcours, beaucoup plus agréable.
Je me sens bien, mes petits pépins étant restés stables. Je termine en bon état, en fait. Mollets douloureux, genou, et douleurs fulgurantes mais brèves à la hanche. 2 jours après, je n'ai aucune courbature, mais les mollets tirent pas mal.
Aucun commentaire
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.