L'idée de ce semi en campagne 15 jrs après le trail des forts avorté du fait de ma méforme me réjouit. En effet, j'ai déjà eu l'occasion de me présenter au départ de ce circuit des cinq communes dans les années précédentes. A chaque fois un grand plaisir.

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Pour deux raisons, la course en elle-même, dure, c'est un semi et de plus avec un bon profil qui le distingue nettement du plat, 300+. C'était l'occasion à chaque fois de m'endurcir sur ce genre de course et passer la ligne d'arrivée en bon état était une réussite, la satisfaction d'avoir bien géré. Elle me préparait bien et facilitait les courses futures.

Cette fois, c'est une reprise de la course sur route. celà va me changer des courses nature et mes jambes, des pieds au bassin et même le dessus du corps seront moins sollicités ou tout du moins de façon différente. Ce sera l'occasion de me situer quant à mon niveau de forme et performance mesurable plus justement au chrono.

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L'autre raison est plutôt irrationnelle. Elle repose sur des sensations vaguement nostalgiques liées à un temps, une époque. J'ai le sentiment en pénétrant ces contrées, cet espace dans lequel se situe la course que je suis près de toucher du doigt ce qui pourrait passer pour un paradis perdu si tant est que ce temps ait été un paradis. En tous les cas à cette époque là j'ai dû le cotoyer sans en avoir aucunement conscience et si le paradis de l'enfance existe en ce qui me concerne c'est ici dans ces lieux terriens que je peux l'approcher et le rêver, imaginer en s'y référant des années passées idéales. Il en résulte un doux sentiment de rêverie assez plaisant qui me fait apprécier ces lieux d'un façon inconditionnelle 

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Donc dans la pratique, quoique qu'il puisse arriver au niveau des aléas de la course, je m'accomoderai de ceux-ci puisqu'il n'y a pas du positif et du négatif comme dans le circuit que les coureurs vont emprunter mais bien que du positif et sachant que c'est un circuit, l'arrivée est le départ, comment expliquez du positif et que du positif pour arriver à la position départ au terme de la boucle. Je vous l'avais bien dit c'est course est dotée d'une bonne part d'irrationnel. 

Comme l'escalier de Escher cette course sera toute en montée, j'ai choisi ce sens positif et il le restera quoique qu'il arrive, un arrêt obligé pour quelque cause que ce soit par ex. chaque instant restera un bonheur quand même celui-ci dans un peu de malheur.

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Le départ en voiture pas trop tôt le matin a vu le ciel dégagé mais au fil des kms il s'est obscurcit au point de devenir très sombre. La pluie s'est mise à tomber fortement. J'imaginais déjà une journée maussade à courir sous la flotte. Le souvenir reste lointain d'une course mouillée. puis rapidement le ciel s'est éclairci.

Arrivée sur les lieux qui me sont presque familiers tant mon souvenir reste bien ancré dans la mémoire. Je me soumet aux différents rituels d'avant course pour terminer par l'échauffement. Je teste ma vélocité, zigzague pour forcer mes appuis, et étire les muscles des jambes par quelques mouvements de streching. Serain je suis, sans inquiètude quant à ce que sera la course.

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Sur la ligne de départ, les coureurs sont prêts et attendent le starter qui "pinaille" un peu avec son pistolet. La roulette du révolver s'enraille et c'est le flop à chaque coup de gachette. Ce n'est pas à Nantilly que l'on trouvera les meilleures gachettes de l'ouest mais c'est peut-être ici que l'on assiste aux plus belles danses de country'music de la contrée car déjà les danseurs et danseuses se préparent pour l'après course. Bref enfin le tir va être donné, le bras s'élève, seul le doigt bouge qui amorce son mouvement sur la gachette et ... tic, c'est de nouveau le flop. Rires hilares de beaucoup, après tout ça détend. Mais ce tic a été entendu dans le silence attentif des coureurs et cela a suffit pour faire s'ébranler le peloton.

Ils sont partis et moi aussi. A observer ce qui se passe, c'est un coup à rester planter.

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Je suis bien parti et c'est pour commencer une belle petite montée assez courte où il faut quand même adapter le rythme sous peine de se brûler.

La course s'effectuera dans un rythme soutenu qui se renforcera progressivement. Manifestement 15 jours de récup et d'entraînement ont suffit pour être prêt ce qui montre bien que j'ai bien évité les dégats lors du trail des Forts qui a vu finalement une course malgré tout bien vécue.

La traversée des espaces ouverts sur les champs, de bois en couvert à l'ombre au frais s'effectue uniquement sur petites routes goudronnées. C'est assez agréable. On a vraiment la sensation de la campagne. les villages traversés sont l'occasion pour les spectateurs de nous aplaudir vivement. Les longues lignes droites en montée succèdent aux descentes mais aussi des changement nombreux de direction qui évitent la monotonie.

Le peloton s'est étiré très rapidement vu le nombre de coureurs qui s'est divisé en deux et pour la majorité a bifurqué vers la droite sur les circuit des 11kms.

De ce fait il n'est pas rare d'effectuer la course en solitaire. ce qui oblige à chercher la motivation et les ressources en soi.

Je cours dans d'autres circontances avec en point de mire une dizaine de coureurs sur les centaines de mètres en avant. c'est stimulant et ça aide. On s'accroche dans ses cas là. Assez vite tout le monde a trouvé sa place.

Les kms défilent. Je n'ai pas le souci de pointer quand la pancarte les signale. Je porte plutôt mon attention sur les alentours et savoure ces instants, les lieux que je traverse. Un vrai plaisir. Il fait bon, très légèrement lourd et très peu venteux.

Mais je me sens bien à courir. Mon rythme s'est affermi et la distance entre 2 ou 3 coureurs se maintient, les autres ont soit pris le large ou s'éloignent en arrière. La course devient par le fait une compétiton. J'avale le goudron à grandes lampées et je peux dire que c'est bon. C'est l'idéal, en plus de la balade. Le beurre et l'argent du beurre. Ce sont visiblement des V2, pas ceux de la guerre de quarante, première mouture de ceux qui auraient pu nous être fatals mais des coureurs appartenant à la même catégorie que mézigue.

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Au 8 ième km je constate 36 mns. Au 10ième, 45 mns. Ce chrono me satisfait vu que pas mal de dénivellés ont été effectués. Au 15ième 01h 07.

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Mon attention a dérivé progressivement sur le mordant de la course. 3 coureurs sur 250m de distance. Je suis derrière mais la vitesse est la même.

Et puis un coureur me passe, très très facile. Il se permet de ralentir, de regarder en arrière, d'accélérer pour rejoindre le précédent et encore celui d'avant. D'accord il est hors concours. Je m'apercois vite que le champion coache mes concurrent directs. Il les renseigne sur les positions respectives et aussi sur la mienne. Je crois bien qu'il m'a repéré et les rassure. C'est de bonne guerre et ça ajoute un peu de piment.

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17ième kms, 01h 17 mns. Le rythme reste soutenu et se renforce même.

"Y'à pas à dire", "j'ai la pêche".

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Déjà à deux reprises dont l'une vers le ravitaillement, j'ai eu maille à partir avec ma pochette à eau. La sortie de topette de son étui et la remise a été infernale et j'ai dû ralentir sur une bonne cinquantaine de mètres et comme je suis "tordu" je n'en démordais pas. bien vite je me suis ressaisi et laissé les choses en état pour reprendre ma course mais ai constaté que j'avais pris du retard.

Je reprends les choses en main et revient petit à petit.

Le champion a décidé de s'arrêter. revenu à son niveau, je constate qu'il a un problème technique, une douleur au mollet. C'est fini pour lui, mais je n'y crois pas vraiment. Il doit considérer que son travail de coach est terminé, que ses poulains sont bien partis pour terminer aux bonnes positions.

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Le passer, cependant me stimule et j'en remets une couche. 18 kms, 19 kms.

Le rythme ne baisse pas et s'endurcit. Aucun passage difficile. Tout a été progressif et ça continue. "c'est le pied".

Mais devant c'est la forme aussi et la distance reste stable et le restera jusqu'à la fin.

20ième km.

Le clocher en vue qui se rapproche rapidement ; les premières maisons, les spectateurs et aussi depuis un moment 2 coureurs du 11 kms qui sont venus à notre rencontre et qui m'accompagnent pour un finisch d'enfer.

Je donne tout et accèlère mon rythme. quelques centaines de mètres encore. Les spectateurs sont concentrés au dernier virage et accélération pour finir dans les dernières dizaines de mètres dans un véritable sprint.

Quelle course. Le 3ième, 4ième et cinquièmes V2 se tiennent dans une petite minute.

 

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Le 1er V2 est aussi 1er au scratch. Le souvenir me vient que ce champion reconnu et estimé m'avait offert sa coupe due à son podium lors de la course à Ventron dans les Vosges (voir récit précédent 2007). Je l'avais rangé rapidement dans le coffre de la voiture afin que personne ne s'imagine qu'elle me revenait. De ce fait au nombre de mes trophées une coupe m'appartient sans m'appartenir.

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En 2002, 01h 31mn 57s. En 2003, 01h 33mn 05s. et en 2008, 01h 32mn 34s. temps presque identique pour une distance évaluée à 21km 800 ?  ou 20km 800 ?

Pleinement satisfait. Je n'ai plus qu'à savourer l'après course. Je ne suis pas pressé et je me baigne dans l'ambiance familiale et sympathique. Un repas très bien cuisiné nous est servi. Place au groupe de country. Les danseurs du ARKANSAS 70 RANGERS n 'ont pas de révolvers donc rien à craindre mais un bon pas de danse commandé par une musique tonique. Pendant les résultats les commentaires vont bon train et j'ai l'occasion de parler avec Patcap21 rencontré au trail de Plombières les dijon qui m'a repéré dès le début de la course. Des tirages au sort sont effectués et en m'avouant qu'il n'a jamais de chance quant à ceux-ci il finit par entendre crier son n°. Sacré veinard va !

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Merci au organisateurs et bénévoles habitants des communes de Nantilly, Mantoche (un petit bonjour à M. le Maire), Poyans, Autrey les Gray, Bouhans et Feurg et Fourg pour ces courses organisées parfaitement dont ce semi exigeant qui nous met face à nous-mêmes.

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Et puis Il n'y a pas que Patcap21 qui est veinard recouvert de bibelots en tout genre grace au tirage au sort. Je le suis aussi. Et je le dois à Pierrot34 qui a accepté de transférer son dossard pour la transju trail 33 kms à mon nom pour dimanche en huit. Je le remercie vivement et le salue.  Aussi merci à la Trans'Organisation de la Transju trail à Morez-Jura qui s'est montrée très compréhensive.

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DOMMAGE... La lecture du journal local les jours suivants m'empêche d'apprécier celle-ci comme il se doit du fait d'une faute d'orthographe. Mon nom n'est pas mon nom à la 19 ième place. Un L. à la place d'un U. change tout et vous ne vous reconnaissez plus. Tans pis... Le journaliste n'est pas à incriminer mais plutôt le secrétarait de la course vu que je l'avais constaté lors de l'affichage le jour J.

Tout ça, juste pour trouver un bémol à cette journée qui était parfaite.