Et bien voilà, il a fallu le temps mais je me disais que mon premier trail (si on peux l'appeler comme ça étant donner le profil et la longueur du parcours..) devait mériter un récit!!

Cela faisait déjà longtemps que j'attendais une première course,  avec les soucis de santé (fracture de la queue de l'astragale en septembre),  les échéances ont été repoussées bien trop longtemps à mon goût.

Ce matin donc je me présente motivé et désireux d'en découdre, mais aussi trés inquiet sur mon état de forme (je sors de 5 semaines d'arrêt complet à cause de kistes tendineux aux tendons d'achille); vais-je réussir à m'en dépatouiller?? D'autant plus que le temps est trés normand, depuis 3 semaines il pleut tous les jours, et ce matin il fait trés gris, le ciel est lourd et la pluie nous menace en riant.....

L'échauffement se passe..... et comme c'est le premier trail je ne sais pas trop quoi faire, alors je trottine un peu histoire de  me dégourdir les jambes et je m'étire sérieusement.

Puis vient le départ, je me présente sur la ligne au dernier moment en me calant vers le fond (même si avec 170 personnes le fond arrive trés vite..), un dernier bisous à ma future épouse et c'est parti!!!!!! Je trouve que le début de course est bien rapide, je sais bien que c'est du plat qui nous attend pendant 3 km mais tout de même, je dois m'employer plus que de raison pour tenir le rythme. Sentant venir un léger essoufflement je regarde mon cardio, et là horreur!!je suis déjà à 180!!!!! et il reste encore 11 km!!!Je vais pas réussir à tenir à ce rythme......., je décide donc de passer un bon petit moment à gérer mon souffle en regardant constamment mon cardio, il faut dire que pour l'instant nous courrons sur une large piste sablonneuse qui ne laisse pas présager de la suite du parcours...                                                                                                                                                                                   Aprés 3 km enfin nous entrons vraiment dans la forêt, là aussi il s'agit de larges chemins plats (les menues difficultés sont pour plus tard), mais ce n'est que succession de flaques, d'ornières j'en passe et des meilleurs. Ce sera notre terrain de jeu: un immense chemin de boue sur 30 cm (le rêve des sangliers) de hauteur et sur lequel les patineurs et les scaphandriers seraient plus à l'aise que les coureurs à n'en pas douter! Sans m'en rendre compte j'ai tenu mon rythme et je suis posté seul entre 2 groupes ce qui a pour avantage de me permettre de choisir la moins mauvaise trajectoire, les flaques les plus petites: que c'est fatiguant, impossible de récupérer sur ces faux-plats, chaque appui est une bataille pour garder son équilibre. Enfin aprés un court passage sur la route la première des 2 difficultés se présente: en temps normal je l'aurais passer en courant mais là, je suis déjà bien marqué et je me mets à marcher rapidement, se faisant un bon groupe me rattrappe de derrière. Le reste du parcours me permet d'apprécier que le trail est (et espérons-le pour longtemps encore) un monde à part où on peut discuter et rire ensemble, se donner des petits conseils, se tenir les branches d'un arbre pour ne pas les prendre dans la figure; tant de petites choses en apparence insignifiantes mais qui montre bien que nous sommes tous là ce dimanche matin pluvieux pour la même raison et que nous partageons les mêmes passions... La suite du parcous est du même lot: succession de flaques plus ou moins immenses, jeu d'équilibristes, et la fatigue qui grandit de plus en plus. Enfin, le ravitaillement au onzième kilomètre et la surprise d'y retrouver un ancien élève. Je discute 30 secondes avec lui en avalant un verre de fanta puis je repars derrière un coureur qui me suit depuis bien 2 km et qui a profité du ravito pour me dépasser. Je le rattrappe facilement (ouah que le fanta est efficace!!), mais le coup de bambou qui suit est terrible et c'est au courage et avec l'aide du traileur que j'avais rattrappé que je rallie l'arrivée.

Enfin, je termine mon premier "trail" en 1h 29, à la 55ème place sur 100; avec les jambes fatiguées mais moins marqué qu'aprés certaines séances d'entraînement.

Le principal enseignement concerne la difficulté à rester sur son propre rythme et ne pas se laisser emporter par les autres coureurs. J'en ai beaucoup souffert en voulant courir au même rythme que tout le monde; car même si je peux rester trés longtemps à trés haute intensité cardiaque, 1h 29 à 185 bpm de moyenne ça laisse des traces, et surtout un départ aussi rapide ne me permet pas de trouver mon propre rythme et de m'exprimer par la suite.

En attendant avec grande impatience la prochaine course sur 25 km cette fois-ci!!!