Récit de la course : Off - Tour de France - Franchir l'Horizon 2004, par Mathias

L'auteur : Mathias

La course : Off - Tour de France - Franchir l'Horizon

Date : 3/3/2004

Lieu : Asnières Sur Seine (Hauts-de-Seine)

Affichage : 3321 vues

Distance : 35km

Objectif : Pas d'objectif

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Franchir le Pilat

C’est seulement 1 an après, en pleine organisation de Franchir 2005, que je me lance dans un tout petit CR de la traversée du Pilat pour Franchir 2004. Je pourrais en écrire des pages et des pages, mais par manque de temps je vais me contenter de décrire un minimum et de mettre quelques photos…

J’ai participé à l’organisation de l’étape Gap-Miribel (en passant par le Pilat et Saint-Etienne, pour le fun !) Plus de 300kms, départ le 24 mars au matin, arrivée le 25 mars au soir !
La recherche de coureurs, l’organisation du timing, des passages de relai, etc., a pris pas mal de temps, à moi et à d’autres, mais quel plaisir de voir tous ces coureurs participer, prendre les choses en main, donner de leur temps, en plein milieu de la semaine !

La journée du 24, je suis sur les forums sportifs, l’avancée des relayeurs, partis de Gap. Grosso-modo, Chemi part de bonne heure de Gap, passe le relai à Jack26 à Luc en Diois, puis Guy à Crest, Laurent vers Soyons, … et bien sûr, à chaque fois, ces coureurs sont accompagnés par d’autres coureurs…

C’est un peu en-dessous de Tournon que je retrouve Laurent (qui prendra goût aux courses par étapes, en remportant le raid Montpellier-Valence et en participant à la TranseGaule !).
Je prends mon 1er relai quelques kms plus tard, en laissant au passage Julien, qui a assuré quelques relais, devant chez lui en pleine montagne ardéchoise.



Il fait nuit depuis un petit moment déjà. On se retrouve tous les 2 avec Laurent, à se relayer par tranches de 10kms environ. Mon fessier est douloureux suite à un trail 3 jours plus tôt, j’avais mal récupéré du 100kms de StNazaire le WE précédent. On y va tranquillou. J’étais loin d’imaginer que cette douleur pourrais me poursuivre un an plus tard !

A l’occasion d’une pause sur le bord de la route, attendant Laurent qui effectue un relai à la sortie d’Annonay, je me lance dans la lecture du livre d’or de Franchir, ce petit carnet dans lequel des dizaines de coureurs ont écrit leur joie de participer à cette opération en faveur des enfant du Mékong, leurs émotions, leurs espoirs… C’est très fort, ce petit carnet, qui matérialise la chaîne humaine qui a conduit ces cinglés de coureurs à travers toute la France, dans un grand élan de solidarité… je les imagine, un peu comme moi ce soir là, dans la nuit, sur le bord de la route, dans une voiture embuée… à essayer de transcrire leurs émotions d’une écriture parfois malhabile car rendue difficile par le froid…

Après plus de 50kms partagés entre Julien, Laurent et moi, nous arrivons vers 1 ou 2h du matin à Bourg Argental, où j’habite. On est déjà naze… une très courte nuit nous attend : il nous faudra partir tôt demain matin, car nous devons passer le relai à Fredou et Millepattes, avec le Pilat à traverser !

Après 3 ou 4h de sommeil, c’est reparti. Je prends le 1er relai, sur des sentiers connus mais bien enneigés en cette période, et j’indique à Laurent un hameau où je dois le retrouver 1h-1h30 plus tard. Après 15 min de course, mon tél sonne (pratique si on ne se retrouve pas pour se passer le relai). J’ai du mal à écouter le message, ça ne passe pas bien. Je comprends « problème, y’a de la neige, la voiture ne peut pas passer, je suis coincé ». Bien entendu, mon téléphone en profite pour tomber en rade de batteries, juste là, maintenant…
Damned ! Pas de bol… en plus, le timing ne laisse pas bcp de marge de manœuvre…
Que faire ? Continuer ? Je risque de ne jamais retrouver Laurent, et de devoir faire ½ tour 1 heure plus tard. Je n’ai pas bien le choix : revenir chez moi, et essayer de le joindre. Hop, ½ tour.
15 minutes plus tard, j’arrive chez moi. Entre temps, j’ai eu le temps de réaliser que mes clés sont dans la voiture de Laurent. Et bien sûr, personne à la maison. C’est balot ;-)
Je fais le tour, essaie de trouver un moyen de pénétrer chez moi sans effraction, mais non, impossible. Damned. En plus de ça, j’ai froid…

Faisons le point : il gèle, y’a de la neige, je suis habillé léger, j’ai un téléphone sans batterie, de toute manière je n’ai pas le numéro de Laurent, ni un centime en poche, et je dois retrouver un gars qui doit à l’heure qu’il est, soit déneiger autour de sa voiture, soit tourner dans le Pilat pour me rechercher…

Je décide d’aller en ville, c’est sans doute ici que j’ai le plus de chance de trouver Laurent. J’attends un petit moment. C’est jour de marché. Les maraichers s’interrogent… qui est cet hurluberlu en collant qui trotinne depuis 1/2h sur la place du village ?

Idée : j’emprunte le téléphone d’une gentille maraîchère, j’y insère ma carte SIM. Je vois bien qu’elle est un peu inquiète en me voyant ouvrir son téléphone, elle n’a pas l’air d’être très familière avec ces choses là. Pas de panique, ça va bien se passer. Je téléphone à mon répondeur, retrouve le numéro de Laurent, l’appelle. Ouf ! On est tous les 2 soulagés ! Il a fini par réussir à arriver au point de RDV, et il ne pouvait pas se douter que j’étais redescendu…
Problème : on va devoir écourter l’étape, on a perdu trop de temps. Pas glop. On est très déçus, mais on n’a pas le choix. Bouges pas j’arrive ! Ok !

Je rend le téléphone à la dame en la remerciant chaleureusement, et j’attends Laurent. Je la vois pianoter fébrilement, ouille. Elle a réussi à bloquer la carte SIM en se trompant dans son code. Elle ne comprend rien à ce qui lui arrive, et son mari croit que je lui ai joué un mauvais tour, il ne comprend rien à mes explications. Il commence franchement à s’énerver, et c’est quasi sous les jets de tomates que je décide d’aller à la rencontre de Laurent, pour ma sécurité ;-)

Laurent arrive, OUF ! On décide de zapper la montée à la Croix de Chaubouret. On avait prévu 2h pour monter jusqu’ici par les sentiers. Finalement, j’aurais fait 15 min aller-retour…
Laurent prend un 1er relai, sur la route enneigée. On redescend au Nord du Pilat, direction la Vala en Gier.





C’est quand même moins sympa de courir sur le bitume que sur les sentiers qui étaient prévus de l’autre côté… mais je suis content d’être là, de participer à cette grande aventure ! On profite de l’ambiance « Sibérie » de ce versant là du massif. Neige, glace, brouillard, froid… c’est charmant ;-)





Vers 9h30, on arrive en bas, vers StChamond. Laurent prend un dernier relai dans la ville.
Au lieu des 36kms prévus ce matin, on a du en faire environ 25. C’est peu, mais ça nous suffit ;-)



On retrouve Fredou, Milepattes et son minibus. Salut les potos, comment va ? On papote un peu, on passe le relai, matérialisé par le livre d’or, et on leur souhaite bonne chance pour la suite.
Ce soir, Franchir sera à l’Est de Lyon. Demain à Chambéry. Après demain… l’aventure continue ! Vivement l’an prochain !

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