Récit de la course : Ultra Trail du Mont Blanc 2007, par hautebas

L'auteur : hautebas

La course : Ultra Trail du Mont Blanc

Date : 24/8/2007

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 2404 vues

Distance : 163km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Question de survie...

Mardi 21 Août 2007, 18h30

 

Tout commence par un mail envoyé à quelques collègues, amis et membre de ma famille. Une forme de pression supplémentaire que je m’afflige à seulement 3 jours et qui, je le sais, me donnera le courage et la force d’aller puiser ces forces que nous avons tous en nous et que nous ne soupçonnons pas.

 

A

A l’heure où je rédige ces quelques lignes, le décompte final a commencé… h-72 et quelques minutes avant le départ de cette formidable épopée…

Vendredi 24 en fin d’après midi, à 18h30 sera donné le départ d’une des plus formidable aventure qu’il soit pour un coureur: L’Ultra Trail du Mont-Blanc.

Le parcours : Une boucle autour du Mont-Blanc dans le sens trigonométrique. Départ et arrivée à Chamonix.

Tout dans cette course est fait pour donner le vertige… 163 kilomètres, une seule étape, 8900 m de dénivelé positif (autant de négatif), 7cols à plus de 2000m, 46 heures maxi…

Presque deux jours et deux nuits complètes à batailler avec ses pieds, combattre ses doutes, lutter contre le sommeil, braver le froid et l’altitude, et philosopher sur la raison d’être de l’épreuve qu’on afflige à son corps, le tout dans une météo hostile.

Si aujourd’hui être au départ est pour nous une réalité, ARRIVER reste l’unique objectif qui nous tenaille chaque jour depuis notre inscription, le 8 janvier 2007.

Cette course peut être suivie en direct sur Internet via le site officiel de l’épreuve :
http://www.ultratrailmb.com/accueil.php
http://live.ultratrailmb.com/


La devise de notre épopée : TOUS AU BOUT !

 

 


Chamonix, Chamonix

 

 

18h30, vendredi 24 Aout 2007, au son de l’enivrante musique de Vangelis, 1492, le départ du 5éme UTMB est donné. Cette étape importante marque pour nous le terme d’une longue maturation de presque un an. Un an à ruminer, s’entrainer, se préparer, rassembler le matériel. Toute l’année 2007 est organisée autour de cette épreuve majeure… Le franchissement de la ligne de départ est donc une formidable délivrance… les derniers encouragements sincères et réciproques ont été faits avec Mickael, Jean-Luc, Vincent, Nicolas, Médéric, Arnaud, Fabrice… De compagnons d’entraînement, ils vont devenir des adversaires, puis des compagnons de galères, même si nous ne ferons pas la course ensemble, je prendrai de leurs nouvelles chaque fois que possible grâce à la magie du net… 

 

Dans la cohue du départ, Mickael part en tête… pour ne plus jamais être rejoint par aucun d’entre nous. Jean-Luc et Vincent ont décidé de partir ensemble, moi de les suivre tant que je peux, mais en sachant que ma course sera différente de la leur. Moins bonne « caisse » en montée, je préfère rester derrière, en embuscade, et la jouer au mental…

 

Saint Gervais                                                                                     Km 20, vendredi 21h34, H+3

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Dès le km3, à la faveur des premières bosses, je les vois s’éloigner irrémédiablement pour, enfin, me retrouver seul face à mon destin. Km 8, les Houches marquent le début d’une première ascension, une bosse de 800 m de dénivelé avant de changer de vallon pour redescendre sur Saint Gervais. Cette étape prend l’allure d’une sorte de mise en bouche. Elle marque également le début de la nuit, avec l’allumage de la frontale vers 21h00 avant Saint-Gervais que j’atteindrai après 3 heures d’efforts sans arrêt. 10 bonnes minutes de récompenses sont mises à contribution pour me désaltérer, refaire le plein d’eau, m’alimenter, et changer de vêtements en vue de la nuit à venir que je passerai majoritairement au dessus de 2000 m. La course prend à ce moment toute sa dimension… je réalise que malgré ces 3 heures d’efforts, il reste encore plus de 140 km. Les sensations ne sont pas formidables, et à ce moment je suis très attentif à toutes les douleurs tendineuses et musculaires qui commencent à apparaitre. En particulier une légère sensation musculaire douloureuse derrière la cuisse gauche me rappelle de toujours rester en dedans. La course sera très très longue. 

 

Col du Bonhomme                                                                             Km 42, samedi 2h30, H+8

 

Au départ de Saint-Gervais, la cible à abattre devient : Le col du Bonhomme dont la croix culmine à plus de 2500 m. La récompense de cet effort sera le « gros ravitaillement » des Chapieux, 1000 m plus bas. L’enjeu est de taille et la route pour y arriver est longue. L’entrée dans la nuit est assez progressive, et le froid s’intensifie doucement au rythme de la montée vers les Contamines. Les contamines est précisément le dernier point de ravitaillement « confortable » avant longtemps. L’occasion d’ajuster la tenue vestimentaire qui doit me permettre de ne pas prendre froid. Je mets à portée de main tout ce qui me rendra la nuit plus agréable. La route qui suit est douce, et les quelques 8 kilomètres suivants me permettent d’alterner marche/course au rythme des faux plats, jusqu’à l’arrivée à notre dame de la Gorge, point de départ d’une ascension qui commence à 15% pour se terminer 2 heures plus tard à près de 20% à 2500m d’altitude. Les traits sont tirés, les premières défaillances visibles ont lieu à ce moment là… pourtant, nous n’en sommes pas encore au premier quart. A un rythme d’automate, à la seule lueur d’une petite frontale qui vise les pas du concurrent précédent, le sommet est atteint. Sans s’attarder, au risque de prendre froid, je me lance dans une folle descente dans un mélange de chemins sinueux et de prairie boueuse, le tout de nuit bien entendu. Les Chapieux sont atteints à 3h50 du matin.

 

 

 

 

 

Les Chapieux                                                                         Km 49, samedi 3h50, H+9

 

Les Chapieux, sont dans la poche. La course, pas encore, puisque nous n’en sommes qu’au quart de l’épreuve. Le fait d’y penser nous donne le vertige et les regards qui se croisent sous la tente du ravitaillement en disent long sur les conditions de fraicheur des uns et des autres. A ce stade de la course, tout le monde ou presque a eu droit à sa glissade, et les belles tenues techniques toutes neuves du départ sont maintenant toutes maculées de boue. Les ravitaillements commencent à devenir monotones et indigeste. Il ne s’agit plus de manger ce qu’on aime, mais d’essayer d’ingurgiter de l’énergie en mangeant ce que l’on pense pouvoir encore digérer.

Heureusement, l’installation est précaire et le froid commence à se faire sentir. C’est le signal qui indique qu’il ne faut pas s’attarder.

Le départ des Chapieux se fait sur une route goudronnée sur 4 à 5 kilomètres. A défaut d’être intéressante, cette route est reposante, le ventre plein, l’esprit clair et le pas décidé. La route est tellement belle, que je ferme ma frontale et admire le ciel. Une voute étoilée comme rarement nous avons l’occasion d’en voir au milieu de nos agglomérations éclairées. J’ai même droit, à une étoile filante. Est-ce un signe ? en tout cas, je suis en confiance à ce moment là de la couse.

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Col de la Seigne                                 Km 59, samedi 6h52, H+12

 

Le col de la Seigne marque le passage en Italie... et aussi la fin de la première nuit. Déjà un tour de cadran au chronomètre et la descente est avalée rapidement sur un chemin très roulant. Un nouveau ravitaillement en eau, puis une nouvelle ascension avant d’arriver sur les hauteurs de Courmayeur au petit matin. La forme étant toujours au rendez-vous, et me sentant contraint par la nécessité de récupérer mon sac de vêtements « de jour »,  je zappe volontairement tous les ravitaillements pour atteindre Courmayeur au plus vite. 

 

Cliquer pour fermerCourmayeur    

Km 77, samedi 10h10, H+16

 

Courmayeur est une transition dans cette course. C’est l’occasion de récupérer un des deux sacs laissé à l’organisation…. L’occasion de se changer de la tête aux pieds, et donc de repartir « propre ». Avec des vêtements « neufs », on se sent plus fort et on a l’impression de repartir à zero pour une nouvelle course… C’est aussi l’occasion de se déchausser et de s’examiner les pieds et ainsi de constater les bonnes ou mauvaises surprises. Pour moi, l’impression sera excellente. De très légères ampoules sous la corne des gros orteils… Je les garderai jusqu’à la fin sans aggravation. Il faut aussi se protéger du chaud soleil qui va nous tourner autour. La crème solaire que j’utilise a un indice 50, juste histoire de ne plus avoir à y revenir dans la journée..Après la séance vestimentaire en plein air, un repas complet bien mérité, il est temps de repartir à l’assaut du plus splendide site de cette course, le refuge Bertone qui nécessite un effort d’une heure ½ pour monter les 800 mètres. 

 

 


Refuge Bertone                       Km 82, samedi 12h18, H+18

 

Bertone en plein cagnard sera ma croix. Bertone vient à bout de toute ma motivation, de toute mon énergie (enfin celle qui me reste) et finit par m’endormir… J’ai envie de tomber de sommeil, j’ai soif, j’ai Cliquer pour fermerfaim, j’ai envie que tout cela s’arrête… Les SMS reçus à ce moment là me permettront de tenir, même si l’un d’entre eux me rappelle que Bertone, c’est bientôt la moitié…. Une fois atteint, je profite plus du confort relatif des commodités que de la magnifique vue sur Courmayeur et la vallée d’Aoste. Assis sur mon banc à l’ombre, je suis hagard. Même pas la force de retirer mon sac, de remplir mes bidons. Je dois faire peur, je suis sous la surveillance des bénévoles du site de Bertone. Je suis soucieux de l’image que je renvois afin de ne pas me faire « stopper » par l’organisation. Après une courte récupération et toujours tombant de sommeil, je décide de repartir car je sais que le prochain refuge n’est pas difficile à atteindre, mais le chemin nécessite quand même 2 heures de progression ponctuées de relances quand c’est possible. A cet instant, je subis la course plus que ne la maitrise…

 

 

Refuge Bonatti                                                                        Km 90, samedi 14h11, H+20

 

Bonatti est enfin en vue. Une petite bosse pour l’atteindre à 14h11 et…. Je m’effondre par terre terrassé par la fatigue… je consulte ma montre à 14h16 et j’accepte de sombrer dans un profond sommeil. 14h20, je me réveille soulagé de n’avoir dormi que 4 minutes. Est-ce que ce sera suffisant ? En tout cas, cela suffit à me permettre de repartir et d’accepter la prochaine grosse difficulté. A ce stade de la course, en route vers le point bas, je fais un bilan et fais l’inventaire des prochaines difficultés. Globalement, il reste 4 ascensions majeures et 2 grosses parties roulantes de 20 kilomètres chacune (pour se reposer). En arrivant au pied du grand col Ferret, je sais que l’issue de la course va se jouer là, de l’autre coté.

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Grand col Ferret                                 Km 90, samedi 16h50, H+22

 

Cliquer pour fermerAutour de 15h00, en pleine ascension du Grand col Ferret, je décide que la course commencera à Champex... L’obsession qui m’anime, n’est plus d’arriver à Champex, mais d’en repartir. Je me dit que le plus dur sera de quitter ce point de ravitaillement. En attendant, il me reste un boulot à finir, atteindre le sommet tout en cuisant à petit feu sous le chaud soleil Italien de cette fin d’après midi. Le Col est atteint peu avant 17h00.  , s’en suit une longue descente, enfin un long plat avant le premier poste de ravitaillement Suisses. Je ne prends pas le temps de m’attarder et la descente est ponctuée d’une pluie de SMS de mon opérateur Orange qui m’informe que je viens de changer de pays… Le comble sera l’offre pour 10 € à un service de rapatriement… Chiche !

 

La Fouly                                               Km 90, samedi 18h30, H+24  

 

La Fouly, 24 heures de course pile poil ! Le poste de ravitaillement est l’occasion de faire un point précis sur l’état des pieds. En bon état apparent, je les crème abondamment afin de prévenir les ampoules. Cela semble porter ses fruits puisqu’aucune nouvelle n’est apparue. Le repos est de courte durée, j’aimerai vraiment arriver avant la nuit à Champex-Lac… J’ai beau me battre, courir quand c’est possible, au début de la nuit, je réalise que je ne verrai pas Champex de jour. L’ascension se termine donc en pleine nuit à 21h25.     

 

Champex lac                                                                                      Km 122, samedi 21h25, H+27

 

Champex est le dernier gros ravitaillement. C’est aussi celui qu’il va falloir avoir le courage de quitter en pleine nuit, dans le froid. Beaucoup d’abandons se font à cet endroit, mais je n’y pense pas. J'occupe mon esprit à récupérer mon sac de vêtements, à m'alimenter, puis et à me réorganiser pour la seconde et dernière nuit. Après la première nuit, je sais que j'ai prévu plus de vêtements que nécessaire. Le choix se porte donc sur les vêtements les plus techniques, car les plus légers. Comme j'aimerai faire cette dernière étape quasi sans arrêt, je tente un léger repos sans réussir à trouver le sommeil. Pourtant, je sais que j'ai besoin de quelques minutes. C'est donc encore épuisé que je décide de quitter ce douillet point de ravitaillement... à l'assaut du très redouté Bovine.

 

 

Bovine                                                                                               Km 131, dimanche 0h54, H+30

 

Bovine est passé avec un gros contentement personnel. Il n’en reste plus qu’une. Une seule ascension, et c’est dans la poche. J’ai avec moi toute la lucidité qui me permet de penser « stratégie de fin de course ». A Bovine, je ne marque aucun arrêt. Il me reste de l’eau, je n’ai pas faim et seule l’arrivée au plus vite me motive. Je commence à réfléchir à mon heure d’arrivée et à échafauder une stratégie de course. Même tombant de fatigue, je sais que physiquement, je ne suis pas cuit. Les derniers SMS que je reçois dans la nuit me vont droit au cœur :

 

Hanan, 22h45

« Courage Jérôme, t’es en train de faire une course magnifique… »

 

Christian, 0h09

« Allez Jérôme, tu tiens le bon bout... tu améliores ta position à chaque contrôle… »

 

Nadège 0h10

« Courage Jérôme, tu vas y arriver, plus que quelques kilomètres… »

 

Gilles  1h11

« Bravo, félicitations, superbe progression… bientôt la France… »

 

Ce message « bientôt la France » résonne dans ma tête comme si je revenais d’une exploration à l’autre bout du monde…. En fait d’exploration, elle porte sur la résistance de mon corps à la douleur et à l’endurance, doublée d’une introspection.

 

La descente qui s’en suit est faite prudemment, mais avec beaucoup d’assurance. Parmi mes préoccupations, la plus grande est de ne pas me blesser. Au bout de plus de 30 heures, cette course commence à me plaire. J’en profite, je ne suis pas sur d’y revenir avant longtemps !

Bien qu’en bonne forme physique, je suis toujours sous le coup d’une fatigue latente. Je décide donc de renouveler mon sommeil flash de Bonatti. Refusant le confort ouaté de la salle de repos, c’est à moitié allongé sur un banc d’écolier, que je sombre, la tête posée sur la cuisse d’un habitant de Trient qui me promet de ne pas me laisser dormir plus de 5 minutes. Et c’est réglé comme une horloge suisse qu’il me réveille délicatement à 2h25 pour que je puisse repartir à l’assaut de la der des der.

 


Les Tseppes                                                                                       Km 140, dimanche 4h40, H+34

 

La fleur au fusil, le couteau entre les dents, j’attaque cette terrible montée. Afin de rythmer cette ascension, je me force à tenir des tranches de 20 minutes sans arrêt… parfois devant un petit groupe de 4 ou 5, parfois derrière. Parfois je craque et tombe de fatigue. Il faut que je me résigne, mes jambes ne montent plus. Sentant la fin proche, j’ai la rage d’y arriver pour en terminer. Je m’agrippe à un groupe de 7 à 8 coureurs. En dernière position de ce groupe, je monte au rythme dérisoire de 5m à la minute. Complètement cuit, pour me changer les idées, je compte mes pas et décompte les mètres qui me séparent de ce dernier sommet.

Le sommet finit enfin par se profiler. La pente s’adoucit, la respiration ralentit, je récupère, reprends des forces, je me sens bien. Les pieds encore frais, je règle l’éclairage de mes deux frontales au maximum. Je commence cette descente avec beaucoup de lucidité et avec le sourire aux lèvres.

La descente reste une épreuve d’équilibre. Toujours ce soucis de ne pas tomber pour ne pas se blesser. Et puis l’idée que je puisse en avoir fini avec le froid l’altitude et les montées, me donne beaucoup de courage. Je réalise que personne ne me double, mais que je rattrape beaucoup d’éclopés.

Les bruits commencent à se faire entendre en bas, la lueur du jour apparait… et puis enfin…. Vallorcine, le retour à la civilisation…     

 

Vallorcine                                                                                          Km 147, dimanche 5h30, H+35

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Vallorcine est pour moi le dernier point de ravitaillement que je considère d’ici l’arrivée. Je le soigne comme tel, je prends mon temps, glandouille un peu, discute avec les bénévoles, tarde un peu… et allez, il faut en finir, allez chercher mes deux compères… non, ca sera difficile, voire impossible…. A moins que…

A défaut de les rattraper, je décide de me lâcher maintenant et de finir comme s’il s’agissait d’une simple sortie dominicale en foret. Après tout, nous sommes dimanche matin... 

 

Mais pour la petite histoire du finish endiablé, le samedi soir à l'arrivée à Champex-lac (km 122), l'écart me séparant de Jean-Luc et Vincent avoisinait les 2 heures. En sachant que je ne pourrais rien tenter durant la seconde nuit, j'avais pourtant l'intuition d'être en bonne forme et d'être capable de réaliser un "coup tordu" au lever du jour. Au terme d'une nuit entrecoupée d'un sommeil flash de 5 minutes, et d'une dernière descente volontaire mais prudente, à 17 km de l'arrivée, je décidais de lâcher les chevaux au rythme où le jour se levait. JL et Vincent n'avaient plus qu' 1h10 d'avance sur moi à Vallorcine, et sans qu'ils ne le sachent je suis allé les chercher au prix d'un effort qui à lui seul m'a apporté la même satisfaction que d'avoir menée cette épreuve au bout. Au pointage à 10 kilomètres, l'écart constaté par mon "contrôleur aérien" (ma femme en l'occurrence) s'était réduit à 38 minutes. Dans un effort décérébré, j'ai tout mis en œuvre, courant sur le plat, récupérant dans les montées, dévalant à toute berzingue les descentes,  pour enfin les rejoindre à 1 petit kilomètre de l'arrivée. Une fois en ligne de mire, à 10 mètres d’eux, je m'accorde un repos relatif d'une demi minute pour savourer cet instant unique, puis je reprends mon rythme et les dépasse.... comme ils s'accrochent, nous décidons de finir "main dans la main" au sprint après 163 kilomètres, ce fut fantastique...

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Chamonix        Km 163, dimanche 7h59, H+37 ½

 

Il nous faut du temps pour revenir à la réalité… cette ligne d’arrivée marque le terme d’une aventure de presque un an. Un an qu’on y pense, qu’on s’y prépare, que tout est orienté pour que cette course soit une réussite. L’arrivée est donc un moment particulièrement savoureux à la fois de soulagement et de satisfaction. On reste un peu bêtement sur cette ligne qu’on ne veut plus quitter…. Ne sachant plus où aller.


 

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Tableau de passage

 

Tableau des passages

Points

Heure pass.

Temps course

Classement

La Charme

V-20:45

02h11mn57s

1112

Saint-Gervais

V-21:34

03h00mn39s

1056

Les Contamines

V-23:27

04h53mn16s

1182

La Balme

S-01:05

06h31mn31s

1140

Refuge Croix du Bonhomme

 

 

 

Les Chapieux CCAS

S-03:50

09h16mn27s

1064

Col de la Seigne

S-06:52

12h18mn28s

989

Refuge Elisabetta

S-07:09

12h35mn33s

1018

Col Chécrouit - Maison Vieille

S-09:20

14h46mn03s

1017

Courmayeur - Dolonne

S-10:09

15h35mn07s

962

Refuge Bertone

S-12:18

17h44mn28s

886

Refuge Bonatti

S-14:11

19h37mn10s

939

Arnuva

S-15:20

20h46mn19s

920

Grand Col Ferret

S-16:51

22h17mn58s

854

La Fouly

S-18:30

23h56mn53s

809

Champex Lac

S-21:25

26h51mn54s

750

Bovine

D-00:54

30h20mn35s

652

Trient

D-02:17

31h43mn58s

629

Catogne

 

 

 

Vallorcine

D-05:29

34h55mn31s

602

Argentière

D-06:49

36h15mn00s

574

Chamonix - Arrivée

D-07:59

37h25mn12s

516

 

 


 

Inventaire matériel emporté & poids en grammes

Portage

Nature

Matériel

Qte

P total

Sac à dos TMB

Pharma / Sécu

Bandes straps

2

118

Sac à dos TMB

Pharma / Sécu

Spasfonc

1

8

Sac à dos TMB

Pharma / Sécu

Advil

1

7

Sac à dos TMB

Pharma / Sécu

Crème anti frottement

2

100

Sac à dos TMB

Pharma / Sécu

Crème solaire

2

14

Sac à dos TMB

Pharma / Sécu

Sifflet (inclus dans le sac)

0

0

Sac à dos TMB

Pharma / Sécu

Couverture survie

1

55

Sac à dos TMB

Pharma / Sécu

Lampe frontale

1

124

Sac à dos TMB

Pharma / Sécu

Lampe secours

1

64

Sac à dos TMB

Pharma / Sécu

piles de secours aaa

1

35

Sac à dos TMB

Confort

Téléphone

1

94

Sac à dos TMB

Confort

couteau

1

88

Sac à dos TMB

Confort

Ficelle

1

0

Sac à dos TMB

Confort

Pochette Identité, argent, CB

1

30

Sac à dos TMB

Confort

Baladeur

1

93

Sac à dos TMB

Alimentation

Eau

2

1000

Sac à dos TMB

Alimentation

Barre Energétique

9

207

Sac à dos TMB

Sac

Sac à dos

1

674

Sac à dos TMB

Sac

Porte Bidon

2

52

Sac à dos TMB

Bâtons

Bâton

2

408

Total Sac à dos

 

 

 

3171

 

 

 

 

 

Chamonix --> Courmayeur

Chamonix --> Courmayeur

Porté

Chaussures NB 907

 

787

Chamonix --> Courmayeur

Porté

Chaussettes Diosaz 500

 

48

Chamonix --> Courmayeur

Porté

Guêtres

 

78

Chamonix --> Courmayeur

Porté

Colant chaud Mizuno

 

223

Chamonix --> Courmayeur

Porté

Slip

 

55

Chamonix --> Courmayeur

Porté

Haut Lafuma

 

153

Chamonix --> Courmayeur

Porté

Polar Cardio

 

95

Chamonix --> Courmayeur

Porté

Polar Montre

 

60

Chamonix --> Courmayeur

Porté

Casquette

 

56

 

 

 

 

1499

 

 

 

 

 

Chamonix --> Courmayeur

Emporté

Short

 

113

Chamonix --> Courmayeur

Emporté

Haut Kalenji

 

317

Chamonix --> Courmayeur

Emporté

Micro-polaire Go

 

271

Chamonix --> Courmayeur

Emporté

Veste GoreTex

 

451

Chamonix --> Courmayeur

Emporté

gants

 

50

 

 

 

 

1202

 

 

 

 

 

Courmayeur --> Champex

Courmayeur --> Champex

Porté

Chaussures NB 907

 

787

Courmayeur --> Champex

Porté

Chaussettes Kalenji

 

39

Courmayeur --> Champex

Porté

Guêtres

 

78

Courmayeur --> Champex

Porté

Short

 

113

Courmayeur --> Champex

Porté

Tshirt Trailer Raidlight

 

143

Courmayeur --> Champex

Porté

Manchettes

 

40

Courmayeur --> Champex

Porté

Casquette

 

56

 

 

 

 

1256

 

 

 

 

 

Courmayeur --> Champex

Emporté

Collant long Paribas

 

154

Courmayeur --> Champex

Emporté

Slip

 

55

Courmayeur --> Champex

Emporté

Veste GoreTex

 

451

Courmayeur --> Champex

Emporté

Micro-polaire Go

 

271

Courmayeur --> Champex

Emporté

gants

 

50

 

 

 

 

981

 

 

 

 

 

Champex --> Chamonix

Champex --> Chamonix

Porté

Chaussure Trail Lafuma

 

788

Champex --> Chamonix

Porté

Chaussettes Diosaz 500

 

48

Champex --> Chamonix

Porté

Guêtres

 

78

Champex --> Chamonix

Porté

Collant chaud NB

 

245

Champex --> Chamonix

Porté

Slip

 

55

Champex --> Chamonix

Porté

Haut HH warm

 

212

Champex --> Chamonix

Porté

Polar Cardio

 

95

Champex --> Chamonix

Porté

Polar Montre

 

60

Champex --> Chamonix

Porté

Casquette

 

56

 

 

 

 

1637

 

 

 

 

 

Champex --> Chamonix

Emporté

Short

 

113

Champex --> Chamonix

Emporté

Veste GoreTex

 

451

Champex --> Chamonix

Emporté

Micro-polaire Go

 

271

Champex --> Chamonix

Emporté

gants

 

50

 

 

 

 

885

 

 http://ultrapassion.blogspot.com

1 commentaire

Commentaire de millénium posté le 07-04-2008 à 07:57:00

et bien , tu es plus rapide à courir qu'à écrire...Mais par contre , c'est superbe. Belle , très belle course ; beau récit. J'aime beaucoup la phrase résumant le sentiment que j'ai vécu une fois la ligne franchie : "euh , ben je fais quoi maintenant ? On est un peu perdu , on regarde autour de soi , on pleure , on se sens observé...." ; en fait , on voudrait prolonger ce plaisir juste sur la ligne....
Merci

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