Récit de la course : Raid Normand Hivernal 2005, par electron
L'auteur : electron
La course : Raid Normand Hivernal
Date : 29/1/2005
Lieu : Le Trait (Seine-Maritime)
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Distance : 65km
Objectif : Terminer
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On a franchis le pont de brotonne
LA PREPARATION
A une époque pas si lointaine, nombreuses furent les voix se disant prêtes à braver le raid 125764… Mais peu nombreux furent les élus !!!
En fait l’idée est née à peu près en même temps que la première constitution des équipes pour le raid28 2005. A ce moment là, il était vaguement question d’un challenge des raids hivernaux intégrant l’Extrem’run en décembre, le Raid 28 en Janvier et le Raid Normand Hivernal en février, challenge pour lequel on envisageait de participer aux 3 épreuves !
De raid 28, c’est devenu le raid 104 (28 + 76 les épreuves se déroulant dans le 28 et dans le 76) puis le raid 184 (raid 104 + extrem’run dans le département 80)… Par la suite ce furent les distances des épreuves qui vinrent s’ajouter puis un petit peu n’importe quoi pour arriver finalement au Raid 125764… qui avouons le ne signifiait rien d’autre que l’enchaînement des 3 épreuves pré-citées !
Comme toujours, entre la théorie et la pratique il y a un fossé, et parfois, en faisant un pas en avant, et bien… on tombe dedans.
Bref, l’attention de la ménagerie étant occupée par la mise en place des 3 équipes qui vont participer au Raid 28, seul le Raton-Laveur répondra finalement positivement à ma proposition de constitution d’équipe pour le Raid Normand. Il faut préciser que les deux raids, généralement assez éprouvants physiquement, ne sont séparés que de 2 semaines !
Sans autre réponse du Zoo, je lance quelques appels de-ci de là. C’est de deux côté différents que les réponses vont arriver… Une première réponse vient du forum UFO en la personne d’Olivier … La seconde va arriver de mon club de CO avec le Doc’ qui fût mon capitaine lors de ma participation au Raid Normand mais version multisport sur 2 jours !
Et voilà, l’équipe est bouclée. Le petit " hic " c’est qu’elle ne se connaît pas.
Je suis le seul à connaître le doc’ et le raton-laveur, mais les relations de l’équipe s’arrêtent là !
Une question s’est posée sur la distance a parcourir sur ce raid. Il existe une version 65 et une 45 km.
Sachant qu’on partait pour le 75 km au raid 28, que la récup’ serait courte, que l’expérience de l’an dernier montrait qu’on risquait d’être juste pour le 65 (temps limite 13h30), et que le doc’ souhaitait se limiter au 45, c’est sur cette distance que notre choix va se porter… On verra plus tard que le choix n’était pas le plus mauvais, au contraire !
Petit intermède destiné à participer au Raid 28.
La récup du raid se passe bien pour moi. Plus de 80km et 16h40 de progression, mais aucune blessure, 1 journée de courbatures… bref du jamais vu. Cependant, la fatigue musculaire peut parfois s’avérer assez profonde, même si au bout de quelques jours on ne la sent plus ! Il semble en être de même pour le raton-laveur.
L’AVANT COURSE
Samedi 29 Janvier… Je récupère le Ratounet à la gare d’Electronville, puis on fille sur Franconville récupérer le Doc’.
Ensuite direction Bourg Achard où on a rendez-vous avec Olivier dans une Pizzeria histoire de faire connaissance avant le départ devant un plat de pâtes et une bière !
Le trajet et le repas se passent bien. On échange sur nos expériences, sur la course (le Doc’ en est à sa 4ème participation) puis on file en direction du Trait, lieu de départ et d’arrivée du raid !
On passe sur le pont de Brotonne, en se disant que finalement, il pas loin d’être plat et que si on doit y passer tout à l’heure à pied, ce ne sera pas forcément facile facile ! (l’an dernier on avait zappé les 4 balises situées de l’autre côté du pont )
On arrive au trait un peu moins en retard que l’an dernier (pas trop difficile) et on prend le temps de nous changer et de nous préparer dans le gymnase.
Côté équipement, pas de surprise. Je fais un Raid28bis juste un peu allégé.
Pour la tenue, c’est exactement la même
Pour le ravito, je n’ai pris que la poche à eau avec 2,5l de maxim neutre salé (un peu trop pour ce premier essai ) et seulement 8 gels. Pas de bidon supplémentaire mais à la place, la " gourdasse bleue "
J’ai aussi en plus le matos d’orientation qui est indispensable ici.
22H30. Remise des livres de route aux concurrents du 65km (48 équipes). Ils attaquent le traçage et vont partir directement sur leur circuit sans faire comme l’an dernier un petit prologue en ville !
Il faut dire que cette année le nombre de participant a été limité à 100 équipes (au lieu de 150 l’an dernier)…
Dans les faits on sera un peu plus nombreux car il y a 81 équipes sur le 45, et nous devons notre inscription qu’à la pression que le doc’ a mise sur l’organisateur, d’où le nom de notre équipe… Les Retardataires !
Un peu avant 23H00, c’est à notre tour. Pour nous l’organisation du départ est un peu différente.
On nous remet immédiatement le livre de route du prologue, le livre de route de la première section du raid (jusqu’au km 30) et uniquement le carton de pointage du prologue.
En fait on va partir faire un prologue de 4 Balises autour du gymnase, puis au retour, on rendra le premier carton de pointage et on nous donnera le carton de pointage de la première section du raid… Vous avez compris ?
Autre particularité, le prologue devra être couru à 4 ensemble (au lieu de 2 l’an dernier) et au retour du prologue, il ne nous sera pas possible de rentrer dans le gymnase.
Du coup on décide d’une stratégie de traçage…
Remarque technique : Le traçage des balise au Raid Normand est différent de celui du raid28. Ici, les balises sont données en azimut-distance (la balise est à 565m au cap 232), avec un report de balise en balise (on utilise la balise précédente comme repère pour calculer la suivante.) Autant dire que si on se plante sur la position d’une seule balise, toutes les autres deviennent fausses.
De plus, elles ne sont pas toutes complétées par une définition… et évidemment cela se fait sur carte IGN au 1/25000 (sauf une CO qui sera sur carte au 1/10000)
Donc, pour tracer les points on est obligé d’utiliser un rapporteur qui nécessite d’être installé bien à plat, la carte dépliée. Du coup, on va reporter tous les postes du prologue (4) et ceux de la section 1 (10 + 9 de C0) dans le gymnase afin d’être tranquille sur ce tronçon. Le report n’est pas compliqué mais demande beaucoup d’attention et de précision
Comme on a 2 cartes, on décide aussi de les reporter en double. Il faut dire qu’Olivier est aussi à l’aise en orientation que notre Ratounet (c’est peu dire). Donc avec le doc’ on va essayer de co-orienter. En fait on va réellement orienter à 2, recoupant les choix de parcours (ce qui n’empêchera pas une ou deux boulettes de bonne facture !!!)
On place les points sur la carte. Il y a une grande zone vide en pleine forêt entre la balise 7 et la 17 qui correspond probablement à la section de CO. On ne reporte pas les postes de la CO, car ils sont déjà dessinés sur la carte au 1/10000. On fera la jointure entre les deux cartes une fois sur la balise 7 (ce ne sera pas la meilleure décision que nous aurons prise ! hélas !)
Une fois tous les postes tracés, on enfile les sacs, et on se lance dans la nuit noire…
La température est plus douce qu’au raid 28 (probablement autour de 4° vers 23h30), pas de pluie, pas de vent et une lune qui nous éclaire faiblement !!!
Tout va bien, mais deux points me tracassent :
- Le coup de barre… A quel moment va t-il arriver. Je sais qu’on a pas entièrement récupéré du Raid28 La fatigue profonde est toujours là et étant donné qu’habituellement j’ai mon premier coup de barre vers 7-8h de course, j’ai peur qu’aujourd’hui il n’arrive bien plus tôt !
- L’autre point c’est la décontraction. Je suis hyper détendu. Motivé mais détendu, et j’ai finalement un peu peur que la réussite sur le raid 28 me fasse prendre cette course un peu à la légère, comme je l’avais vécu au Raid 28 en 2002 après notre bon résultat de 2001… Trop facile en quelques sortes.
- donc prudence prudence pendant cette sortie !
LE PROLOGUE
On quitte le gymnase assez vite finalement vu le nombre d’équipes encore en train de tracer. On a 4 postes A, B, C et D à pointer (il y a 6 postes sur le carton, mais toutes les équipes n’ont pas les mêmes postes à pointer).
Sur le prologue les 4 postes ont été reportés d’après un même point de repère sur la carte (et pas de poste en poste comme pour le reste du raid..
CP A : 223° à 675m (heu.. ça fait combien de cm 675m sur une carte au 1/25000 ?)
L’accès au poste A est assez simple. On s’appuie sur des rues dans la zone industrielle, puis on s’engage sur un chemin. Le final nous fait longer un grillage. La balise est au coin. Il y a aussi un contrôleur qui vérifie si toute l’équipe est bien là. C’est un peu le souk (il doit y avoir 5 ou 6 équipes au même moment sur ce poste), mais on arrive quand même à faire valider notre bulletin.
CP B : 1000m à l’ouest
La balise B est placée en bordure d’un étang. Déjà que c’est bien détrempé dans le coin !!! On emprunte une ancienne route de la ZI pour approcher le poste. Arrivé au bout le doc propose de tourner à gauche et moi à droite. En fait on est pas calé sur la même route de la ZI, et au final c’est bibi qui va avoir raison. On était sur " ma " route… " YES ! " ;-)))
CP C : 273° à 1325m
Le déplacement vers le poste C est beaucoup plus amusant… Bien que court (environ 300m) il nous fait traverser un champ, un peu humide au début, puis franchement détrempé ensuite pour finir à inondé… On a pas fait 3 balises qu’on a déjà de l’eau jusqu’aux chevilles ! ! ! Juste ce qui nous a manqué au Raid 28 !
Sur ces terrains instables, je sens que le Ratounet n’est pas super à l’aise… Aussi on reste ensemble, laissant nos équipier prendre un peu d’avance (mais jamais beaucoup ;-) on est pas fous), et aller pointer les postes. Le fait d’avoir deux cartes est aussi d’une aide précieuse !
CP D : 287° à 1300m (voilà, vous êtes à l’aise avec ce genre de définition maintenant !)
La balise D est située pour moi au niveau d’un château d’eau. On trouve facilement le chemin indiqué sur la carte et qui doit nous conduire à la balise
Et de 4. Maintenant retour au gymnase pour changer de passeport et attaquer le gros morceau de la course.
On suit un chemin, puis on décide de rester sur la route histoire de ne pas s’embourber d’avantage. Le retour au gymnase ne nous pose aucun problèmes.
On rend le passeport 0 et on récupère le passeport 1 avec les pointages jusqu’au poste 19
Petite pause technique, et hop, c’est parti…
CP1 : 15° à 1025m
On quitte le gymnase, on traverse la ville par le même chemin que l’an dernier, et on monte sur le GR qui longe la ville du Trait.
En fait, ce tronçon entre le Trait et le Pont de Brotonne, est le même que celui qui était emprunté l’an dernier (pratiquement) mais au retour…
On attaque le GR et arrivé à proximité du poste on décide de laisser Olivier et l’Doc aller pointer. Le poste est à environ 50-100m au dessus du chemin, mais comme ça monte sévère, on décide avec le Ratounet de ménager nos musculatures respectives… Dans la première montée pour accéder au GR, le Raid 28 s’est déjà rappelé à nous !
On voit les coureurs qui redescendent un peu plus loin sur le GR. On s’y rend et on attend nos équipiers. Là une équipe dit qu’il y a un contrôle en haut et qu’ils veulent voir les équipes complètes pour pointer le passeport.
Flûte… Faut qu’on monte ! on attaque la grimpette et arrivé à mi-montée, on croise Olivier qui nous dit :
" - c’est bon on peut y aller, le passeport est pointé.
- Il n’y avait pas un contrôle ?
- Si, mais il nous ont quand même validé le passeport, alors on peut y aller. "
Du coup avec le Ratounet on redescend et on reprend la trace sur le GR… Si seulement on avait su !!!
CP2 : Jonction des parcelles 92-93 et 100
Il y a deux bons gros km entre les postes mais on les assure avec le GR. Pas de soucis d’orientation, par contre le GR est très … glissant… limite embourbé parfois. La progression se veut alors très prudente. C’est d’ailleurs sur cette section que je vais me casser la figure (un peu comme l’an dernier) sauf que là c’est la cheville qui trinque. Sombre craquement suivi d’une violente douleur. Le craquement a été assez fort pour que le ratounet qui me suivait l’entende aussi. Je me pose 30s le temps de laisser passer la douleur, puis je dis au Ratounet qu’il faut qu’on reparte tant que c’est chaud, sinon, ça va coincer… Il me rappelle la même démarche faite par le Troll il y a quelques temps et les soucis qui s’en sont suivis, mais il est pas question de prendre le risque de tout stopper dès la seconde balise quand même. Du coup, on en parle pas à nos équipiers qui avaient pris un peu d’avance et qui n’ont pas vu ce qu’il s’est passé (vi ma tortue, j’ai même pas eu besoin de faire " chuutttt " au Ratounet !)
Arrivé au pied de la zone où se trouve la balise, on monte tous les 4 car on va couper par le plateau pour la suite.
La balise est juste au sommet !
On rappelle au Doc et à Olivier qu’il serait bon de lever le pied, car à leur allure ils risquent fort de nous ramasser à la petite cuillère bien avant la fin de la course. Ce n’est pas facile pour eux de se freiner alors qu’ils sont frais..
CP3 : 310° à 1950m sur le GR
Bon, on prend un chemin sur le plateau qui nous fait couper à travers la forêt puis on descend dans un val (ce sont de petites " vallées " qui coupent le plateau obligeant a de raides descentes et montées…). De la on prend un autre chemin qui nous fait rejoindre le GR. La balise est plus loin, juste sur le chemin.
CP4 : 300° à 1200m
A la sortie de PC3, on reprend le GR jusqu’au bout. Ensuite on attaque une route qui descend, rattrapant au passage le Doc qui a raté une pancarte " raid normand " et qui a failli nous entraîner sur la grande route (classée en zone interdite).
Une fois en bas je regarde la carte. Je dis à Olivier, :
" - c’est à droite
- Heu mais l’Doc vient de partir à gauche !
- Ben oui mais la balise est à droite…
Le Doc est vieux (et un peu sourd aussi ;-) Du coup il n’entends pas nos appels. Au bout du compte on est obligé de le rejoindre…
" - tu vas où ?
- ben on va passer le pont !
- Attends, et la balise 4 alors ?
- Quelle balise… ah M….. je l’avais pas vu ! "
Ca commence bien. Si le Doc nous fait du zapping de balises on est mal barrés… Bon la balise doit être plus haut, environ 300m. Olivier et le Doc se lancent à la recherche de la balise pendant qu’avec le Ratounet on regarde la suite du parcours. Ca traîne pas mal et il faut un long moment pour les voir revenir. Pendant ce temps on a vu au moins une dizaine d’équipes nous passer devant (grrrrrrrrr)… Quand ils arrivent, olivier nous dit
" - elle est bien au bout, mais de l’autre côté de la rivière. On a été obligé de revenir ici pour traverser et je retourne la chercher ! "
Décidément, difficile début de course !
Olivier revient finalement avec le précieux sésame !
CP5 : 170° à 2825m
Alors là, ça fait un bout pour aller chercher ce poste. Il est à 3km à vol d’oiseau, mais déjà, nous on pratique très mal le vol d’oiseau, et en plus il y a la Seine entre les deux… Ca veut dire, passer le pont.
De ce côté de la rive, le pont est situé assez haut. On commence par une montée dans un semblant de sentier (taillé spécialement pour le raid) plutôt raide et glissante (c’est celle où le chacal avait essayé de jouer les écureuils volants l’an dernier mais en montée cette fois-ci). Après une bonne poussée de sueur, on se trouve sur le début du pont. Là on fait la partie montante en marchant, profitant du point de vue nocturne et en nous disant qu’au retour il fera jour !
Une fois au milieu du pont, on attaque la très longue descente (le pont n’est pas symétrique en raison de la colline sur laquelle il est posé sur la rive droite). Au passage on croise une équipe dont un des équipiers vient de voir sa poche à eau exploser dans son sac (décidément, que de similitudes avec notre édition 2004).
Arrivés au bout du pont, on nous fait prendre un terre plein raide avec un joli fossé plein d’eau en bas. Il faut avoir de grandes jambes pour ne pas se mouiller.
A partir de là, on attaque un tronçon type Raid 28. Longue ligne droite de plus d’1,5 km. Avec le Ratounet on alterne marche et course sur ce tronçon, Olivier et le Doc se calant sur notre petit rythme.
Arrivé sur la zone d’attaque du poste (une patte d’oie), je me pose un moment la question de savoir si on doit monter ou rester sur le chemin du bas ! On décide de prendre le chemin qui monte tout en regardant vers le bas si jamais on voit la balise. Finalement elle est bien en haut, juste à un croisement.
CP6 : 219° à 950m
Pas de grande difficultés sur ce poste là. Un bout de chemin, deux virages dans un groupe de maisons puis un autre chemin qui nous mène droit sur le point de contrôle (traversée de route).
CP7 : 232° à 650m
2 itinéraires permettent d’aller sur la balise. Je propose celui de gauche qui me semble un peu moins long et qui offre un bon point d’attaque (propriété clôturée). On rejoint facilement la propriété, mais l’entrée du chemin est ensuite fermée par un portail ( ?) On hésite mais une équipe revient de ce chemin et passe par une trouée un peu plus loin dans le grillage. Comme il faut repasser ici, on laisse le doc et Olivier aller chercher la balise pendant que je prépare la carte de CO.
Je sors la carte et à l’angle supérieur de la carte de CO il y a une propriété clôturée. Je la positionne comme celle qui est à côté de nous puis je repère où passer pour aller chercher la première balise.
Le temps passe et nos équipiers ne reviennent pas. Pourtant on a vu plusieurs équipes entrer dans la forêt et un certain nombre sont déjà ressorties !!!
L’attente se prolonge et avec le Ratounet on commence à franchement avoir froid. J’en profite pour sortir la gore-tex histoire d’être un peu plus protégé.
Le temps (et les équipes) continuant de passer on décide d’appeler Olivier au téléphone. Par chance ça passe. Ils nous disent qu’ils jardinent comme des fous mais qu’ils n’ont rien trouvé.. Ils essayent encore 5mn puis il prennent la route du retour.
Après une bonne demi-heure, ils finissent par nous rejoindre.
" -Alors ?
- introuvable ce poste mais on l’a quand même eu… Au moment de repartir on a regardé entre deux chemins et elle était là… Ouf ! "
Je leur dit que j’ai repéré le chemin pour la CO et que je vais orienter sur ce tronçon.
On repart sur la route et je dis qu’on doit trouver un chemin à gauche dans environ 100-150m
les mètres passent et pas de chemin… Au bout d’un moment on trouve un portail avec une maison .
Ca colle pas là… J’ai pas de maison de ce coté de la route sur ma carte… On s’arrête et on essaye de comprendre… Mais il y a quelque chose qui ne colle pas, d’autant que d’autres équipes continuent de passer sur la route. On se rend compte au out d’un moment que la carte de CO et la zone qu’on a identifié sur la carte IGN ne collent pas du tout ensemble. Je regarde la carte sous tous les axes entre les balises 7 et 17, mais impossible de trouver un quelconque point de concordance !
C’est pas possible. On essaie de récupérer un peu d’infos auprès d’autres équipes, mais l’ambiance ne semble pas être à la convivialité… C’est plutôt du chacun pour moi !
On va encore perdre pas mal de temps avant de se décider à élargir le champ de recherche. Je sors la carte du porte carte où
elle est pliée (la zone de course tenait pile poil dans les dimensions du porte-carte) et c’est le doc qui trouve la réponse. La zone de CO est bien plus loin au sud de là où nous la cherchons ! Damned, mais comment peut-on être aussi … !!!
Là après coup, je me dit qu’on a été pas très bon de chez limite mauvais… (mais c’est toujours plus facile de se dire ça après …). Déjà, il y avait pas 100 ou 200m entre l’endroit où on les a attendu et la balise, mais au moins 5-600m… donc on aurait du y aller tous ensemble… Mais surtout, si on avait repéré la carte de CO avant, on ne serait pas revenu sur nos pas ! C’est pas de l’Auffargisme, mais honnêtement, c’est pas beaucoup mieux
Finalement, une fois re-calés, on reprend la route en direction de la zone de CO. On traverse un village en faisant attention de ne pas rater un croisement, puis un chemin qui nous fait traverser quelques champs. De là, une route nous fait remonter vers la maisons forestière (que j’ai confondu avec la propriété de tout à l’heure) d’où on démarre la CO.
CP8 à CP16 : Les postes sont tracés sur la carte de CO, mais on a pas de définition.
La CP8 se situe derrière une grande zone de dépression. On est en sous bois, on progresse à la boussole, mais on progresse lentement car de nuit il est facile de passer à côté de la balise sans la voir. On la trouve finalement un peu plus à gauche que l’à où je la voyais !
Pour CP9, on rattrape un sentier, puis on décide de couper tout droit dans la pente… On trouve un premier chemin. on hésite entre suivre ce chemin ou continuer a descendre, mais le doc nous fait continuer la descente. Bingo, la balise est au bout de sentier.
La CP10 est plus loin sur ce même sentier. A la fin, on se sert d’un décrochement du chemin pour prendre un azimut sur le poste.
CP11. On quitte CP10 par un chemin puis on récupère une large piste roulante. Arrivé à la route, on emprunte un sentier pas très clair (zone de débardage avec des traces de camions un peu partout). On repère un mouvement de terrain qui positionne à peu près la balise et on trouve enfin le poste.
CP12 : Là pas de mystère… Azimut + balise obligatoire. Droit devant nous… On trouve la balise normalement.
CP13 : Encore de l’azimut pure et dur avec une traversée de zone pas forcément facile à pénétrer d’après la carte. Mais sur le terrain, en fait ça passe ! On trouve une large piste puis on la remonte jusqu’à la balise
CP14 : On décide de ne pas couper dans les bois mais de rester sur le chemin. C’est marrant mais depuis un petit moment on a quelques flocons de neige qui virevoltent… Rien de sérieux, mais il ne faudrait pas que ça vire au froid ou à la pluie quand même. Premier virage à droite puis changement de chemin sur la gauche. Là on a un bon 500m avant d’arriver sur le poste, mais peu de points de repères. Heureusement le poste doit être à 10m du chemin normalement. On le trouve sans trop de soucis.
CP15 et CP16 : Encore de l’azimut. On décide de prendre un cap avec une légère erreur à gauche pour retrouver le sentier qui mène à la balise. Mais on ne trouve pas le sentier et on va trop loin. On jardine un peu avant qu’Olivier ne trouve une balise. Mais c’est la 16 ! On la pointe, puis de la 16 on prend un azimut droit sur la 15. Bingo… On a toutes les balises de la CO. Bon allez, direction la 17…
CP17 : Le report se fait depuis le CP7 – 230° à 1850m
On quitte la zone de CO par un chemin qui nous mène sur un croisement. Cela permet de nous recaler correctement sur la carte IGN. Ensuite on prend une ancienne route forestière puis une seconde jusqu’à la balise. Le poste a poste est un peu long mais assez facile.
CP18 : 2° à 1775m
Là c’est presque du tout droit. un premier sentier, un décrochement puis une longue ligne droite jusqu’au bout d’un autre chemin. On rentre dans la zone de la balise. Nos reports étant moins précis sur la fin, on se sépare en 2 groupes pour chercher la balise qu’on trouve plus à l’est que prévu.
CP19 : 8° à 250m Suivre la rubalise
De là il doit y avoir un chemin jaloné pour aller au bivouac, mais on ne le trouve pas et c’est après quelques passages épiques que nous arrivons finalement au centre équestre qui sert de zone relais. C’est ici que se sépare les tracés du 65 et du 45 km. En fait le 65 a une boucle supplémentaire à faire alors que nous on attaque le chemin de retour.
On change de carton de pointage, on récupère le second road book et on s’installe pour reporter les nouveaux postes. On en profite pour faire un petit ravito, l’organisation fournissant même de l’eau chaude (mais il fallait penser à emporter son thé )
J’en profite pour sortir la désormais célèbre " gourdasse bleue ". Je la donne au doc qui pensant qu’il s’agit d’une boisson énergétique en prend une grande goulée… ;-)))))) C’est marrant la tête qu’il a fait quand il a senti la chaleur pénétrer son œsophage hi ! hi ! hi ! C’est vrai que même avec le sucre de canne et la macération canelle-mandarine, c’est quand même un p’tit rhum agricole à 70° qui est derrière tout ça… Mais bon… tout le monde en prend un petit coup histoire de remonter le moral des troupes
J’essaie aussi d’en faire goûter à une équipe de petits jeunes qui tracent à côté de nous, mais après avoir humé le flacon, ils décident de rester au lait concentré… Triste jeunesse !
A partir de là on va attaquer les postes 35 à 43, les postes 20 à 34 étant ceux du circuit 65km
CP35 : 20° à 1950m - cote 5
Il s’agit d’un tronçon de liaison uniquement par la route. Je n’aime pas trop ça et je me méfie des crampes. Du coup, et comme le Ratounet a un peu de mal a relancer la machine, je met en œuvre la technique des repères courte distance. D’abord on cours sur la distance entre 2 poteaux électriques, puis on marche sur la même distance… Ensuite on arrive progressivement à allonger les sections de course sans trop souffrir. Une fois c’est un réverbère, une autre fois un arbre, mais on a toujours des objectifs courts de progression… et ça fonctionne (ça a fonctionné dans la Beauce, alors pourquoi pas ici) La balise est trouvée sans soucis.
CP36 : 44° à 1550m – C’est l’équipier le plus " étanche " qui devra pointer la balise
Voilà une définition comme on les aime ! surtout Olivier notre pointeur ;-)
Sur ce coup là il nous faut retraverser le pont…On attaque la première partie du pont par un long escalier, puis on traverse et on fait le même chemin qu’un peu plus tôt dans la nuit… Contrairement à ce qu’on pensait, il ne fait pas jour, et on ne verra pas le paysage cette fois-ci non plus.
On monte le pont en marchant puis on descend de l’autre côté en trotinnant. Là on retrouve la descente " spécial chacal " (celle qu’on a monté tout à l’heure) mais qui s’avère presque plus facile à descendre qu’à monter.
On arrive à l’endroit où doit se trouver la balise. Plusieurs équipes y sont déjà et en fait la balise est sous un pont … dans l’eau… Allez Olivier courage ;-)
A partir de là on se méfie… Il a été annoncé que cette année, il faudrait garder " des jambes " pour la fin ! ! !
CP37 : = CP3
Pas de soucis. Le CP3 était celui sur le GR. On refait le chemin inverse de l’aller, on remonte sur le GR et on arrive sans soucis à PC3.
CP38 : 89° à 850m sur le GR
On longe le GR sur 500m puis on enfile un chemin sur la gauche. Petite descente puis remontée dans un chemin. Le doc veut nous faire prendre un chemin sur la droite. Je ne suis pas certain que ce soit le bon. on est pas assez loin de la route, alors on continue . Arrivé en haut on tourne à droite et on arrive sur la balise. Finalement le raccourci du Doc était le bon !
CP39 : 126° à 1050m
On remonte le GR jusqu’à une route (c’est le chemin inverse du début de parcours de l’an dernier) puis on suit la route pour trouver un chemin en bordure de bois. Ensuite il faut trouver le chemin qui traverse droit dans la forêt. pas de soucis pour nous !
Chose importante. C’est à ce poste qu’on va définitivement éteindre les frontales le jour venant enfin de se lever ! Il est environ 8h30.
CP40 : A la jonction des parcelles 93, 94 et 88
Celle là est complètement au fond d’un Val ! ! ! ça veut dire grosse descente et grosse remontée derrière.
On continue le chemin où on a trouve CP39, on prend la route forestière, qui est plus roulante que le chemin (notre Ratounet s’embourbe de plus en plus). Là on tombe sur une équipe qui a du faire un sacré détours car elle cherche le poste 39. Hors ça fait un moment qu’on l’a laissé derrière nous celui là ! On attaque un chemin qui doit nous descendre droit sur la balise. La descente est raide mais on trouve le poste sans soucis.
CP41 : 101° à 650m
La sortie de CP40 est dure pour moi… D’abord un chemin, puis une montée directe dans la côte.. J’arrive difficilement en haut, Olivier me trouvant tout blanc ;-) Heureusement ça passe vite !
On est arrivé sur le chemin où je me suis pris un gadin l’an dernier (mes équipiers s’en souviendront ;-)… De là, on trouve facilement le chemin qui nous mène à la balise. A titre honorifique, c’est le Ratounet qui va la poinçonner celle là ;-)
Je crois que c’est là qu’on rencontre une équipe qui nous demande si on a trouvé la balise ? La 41 ? non, non, la 40 !
Heu oui on l’a trouvé mais elle est loin derrière… Tout au fond du val (et on leur indique sur la carte) Vu le relief et la distance, ils décideront de ne pas aller la récupérer !
CP42 : 155° à 1725m
Pour celle là, avec le doc on décide de faire un détours. Le Ratounet n’est pas au mieux, et on veut lui éviter de traverser de nouveau un Val. Du coup on fait à peine plus long mais beaucoup plus plat. On progresse correctement. On passe une maison forestière avec quelques animaux, puis on s’attaque à une ligne droite qui va pile sur la balise ! " Allez mon Ratounet tu y es presque "… Je ne sais plus combien de fois je lui ai dit, mais en tous cas ça a fonctionné. On pointe la 42 !
CP43 : Arrivée : Lieu du départ
Là c’est facile. Ca ne fait que descendre désormais. On descend par un chemin, on traverse la ville du Trait et au lieu de contourner comme à l’aller, on trouve un sentier qui nous ramène droit sur le gymnase… trop cool…
Finalement on entre dans le gymnase après 10h28 d’effort tous les 4 ensemble !
C’est fait, les contrats sont remplis… celui de l’équipe de finir classé dans les temps, et celui du Ratounet et de moi-même d’enchaîner les deux raids.
L’arrivée est a peu près aussi triste que celle de l’an dernier. Pas d’animation pour les coureurs qui entrent dans le gymnase, pas de speaker (merci quand même à la personne qui agitait la cloche à chaque fois qu’une équipe arrivait), bref un peu tristounet ! Mais cette année on le savait alors ça choque un peu moins !
On fait une petite photo dehors, on récupère les sacs, on se change, certains essayent de prendre une douche (seul le ratounet y est arrivé je crois) et on profite du ravitaillement d’arrivée. Par chance cette année, on a le droit au petit déj complet… (l’an dernier on avait eu les restes alors qu’on était dans les délais :-((
Quand on est arrivé dans le gymnase on nous a dit que la moitié des équipes environ étaient arrivées. Le doc nous classait dans les 50èmes un peu l’arrivée et moi je disais dans les 30-35.
Si seule la moitié des équipes sont arrivées, c’est plutôt bon signe. Comme on a toutes les balises, les équipes arrivant après nous seront forcément classées derrières. Quand à celles qui sont devant nous, reste à savoir si elles ont tous les postes. 1 balise non pointée fait 1h de pénalité !
Après coup on reçoit le classement : 52ème ! Mais avec deux heures de pénalité sur le prologue !
Sans ces deux heures, on est 30ème (sur 81) pas mal.
J’envoie un mail à l’organisateur pour savoir d’où viennent ces pénalités, et il répond qu’on a été vu incomplets sur un des postes. Je lui explique l’histoire du CPA où 6 équipes (24 personnes) sont arrivées en même temps mais où nous étions ensemble.
Il réponds de nouveau en disant qu’il s’est trompé et que c’est pas sur le prologue mais au CP1 qu’on était incomplet… (souvenez vous au début du CR)
En fait, ce qu’il s’est passé, c’est que le poinçonneur n’aurait pas du pointer le carton d’Olivier, mais comme il l’a pointé on a pensé que c’était bon (on était à 50m du poste environ). Il est clair que sinon, on aurait fait les 50m…
De toutes façon c’est pas grave… On est " moralement " 30ème pour nous et c’est le plus important. D’autant qu’on perd près d’une heure sur nous âneries en course (CP4, 7 et position de la carte de CO)
Après notre 10ème place au Raid28, cette 30ème place est quand même une sacré confirmation que sur ce type d’épreuve, même en marchant beaucoup (ce qui fut le cas sur les 2 épreuves) si on oriente bien, on peut tout à fait finir bien classé. Pourtant sur le 45 du Raid Normand, j’avais peur que la courte distance attire beaucoup d’équipes véloces, mais finalement notre endurance à quand même payé.
Je vais juste terminer en remerciant mes équipiers.
Je suis content d'avoir fait la connaissance d'Olivier. Il a démontré que même sans se connaître avant on peut constituer une équipe soudée à condition d'être à l'écoute des autres !
J'ai enfin pu refaire équipe avec le Doc… le fait d'avoir 2 orienteurs dans l'équipe est indiscutablement un point fort. On se retrouvera de toutes façon encore en Septembre pour notre Raid Multisports
Merci à vous deux d'avoir accepter de jouer le jeu et de nous attendre
Quand au Ratounet, on a partagé notre "enchaînement" Raid28-Raid Normand avec bonheur. J'ai senti assez vite que l'état du terrain beaucoup moins roulant qu'au Raid28 ne le mettait pas trop à l'aise… La fin de parcours sera contrariée par des soucis gastriques… Mais il a tenu bon jusqu'au bout, et c'est tout ce qui comptait pour nous 4 !
Voilà. Maintenant je vais entrer dans une petite phase de récupération, je vais laisser ma cheville se remettre en place, puis ce sera la préparation pour les 24h de St Fons en Avril prochain… A la différence de l’an dernier, je ne ferai pas d’autre ultra entre les deux. J’ai testé et je l’ai payé, alors cette année je vais essayer d’être un peu plus raisonnable et de me limiter d’ici juin à mes objectifs prioritaires !
Merci d’avoir tenu jusqu’ici
Les cartes et les photos seront en ligne dès ce soir !
A+
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