Récit de la course : Trail Hivernal du Sancy 2005, par elgregos
L'auteur : elgregos
La course : Trail Hivernal du Sancy
Date : 16/1/2005
Lieu : Le Mont Dore (Puy-de-Dôme)
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Distance : 30km
Objectif : Terminer
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Trail hivernal du Sancy
Dimanche matin, 7h00, l’heure pour moi de partir vers le Mont-Dore, où va se dérouler le Trail Hivernal du Sancy. J’ai un sentiment : à la fois heureux de participer à mon premier trail, mais également un peu tendu. En effet, j’ai tout à apprendre. Ca fait maintenant 2 mois ½ que je me suis mis à la course à pieds. Un plan d’entraînement élaboré à tâtons, un petit bobo musculaire courant décembre, une méconnaissance de mon potentiel sur de telles distances, autant de paramètres qui font que ce trail s’annonce délicat, d’autant plus qu’il est réputé pour être difficile.
Echauffement. Je croise quelques collègues de boulot avec qui on parle d’objectifs. Pour moi c’est clair : finir !!! 20 km avec 800m de D+, c’est pas énorme, mais pour moi qui n’ai aucun vécu, c’est autre chose. Mes différentes sorties d’entraînement me laissent à penser qu’un chrono de 2h10 est envisageable. On verra bien.
9h00, le départ est lancé. Une longue portion de bitumes avant de rejoindre les premiers chemins. Ca part fort. Je ne sais pas trop quel rythme adopté (je ne joue pas la gagne, mais mon esprit de compétition est parfois plus fort que mes jambes…). Deux pelotons se forment rapidement, et je me retrouve entre les deux ! dois-je me laisser rattraper par le second, ou m’accrocher au premier ? J’opte finalement pour cette deuxième hypothèse.
Premiers chemins, premiers lacets vers le col du Guery. Je conserve le rythme établi sur le bitume. Mon inexpérience et mon impatience font que je m’épuise à essayer de doubler certains concurrents dans d’étroits sentiers montants. Résultat : après 15 minutes d’ascension, je me résous à marcher. Bon, je sais que la marche fait partie intégrante du trail, mais pour moi elle représente encore un constat de faiblesse.
Je me rends alors compte que j’ai du tirer un peu trop sur les cuisses au départ, et que mon potentiel est déjà entamé, après 30’ de course ! je profite donc de cette marche forcée pour m’alimenter, en n’oubliant pas de jeter un coup d’œil bien appuyer sur le massif du Sancy. Car une chose est sûre : je suis un veinard. Temps magnifique, température idéale, ce premier trail ne pouvait réunir de meilleures conditions. Seul souci, la neige est assez ancienne et verglacée, transformant de nombreuses parties de sentiers en patinoire. De nombreuses chutes vont alimenter cette course, entraînant une multitude d’abandons.
Fin de la première ascension. Une descente technique s’annonce. J’ai bien récupéré, mais je sais que je manque de technique en descente. Ce fait associé au verglas me font redoubler de prudence. Cette descente se passera finalement sans encombre.
Un paysage magnifique, une course populaire (400 participants), un climat idéal…j’en oublie presque que ça fait une heure que je cours ! Me voilà arrivé au ravitaillement (10km), endroit où se séparent les deux parcours (20 et 30 km). Je prends rapidement un verre de coca, quelques morceaux de bananes et du pain d’épices, et me voilà reparti pour le petit parcours.
Inquiétude : le jalonneur nous demande d’être très vigilants : de nombreuses portions sont verglacées et dangereuses aux abords du lac du Guéry. Effectivement, après avoir entendu quelques chutes sans gravités derrière moi, je sens un souffle revenir fort, Nous sommes alors sur une portion aménagée en bois où je piétine plus que je ne courre. Le souffle est celui d’une concurrente qui semble avoir un rythme plus élevé que le miens. Mais dans un cours virage, je l’entends chuter assez violemment. Je me retourne et la voies, gisant un mètre en contre-bas du sentier. Elle semble plus vexée par la chute que réellement blessée. Je fais ½ tour et l’aide à se relever. Quelques banalités échangées et me voilà reparti, encore plus vigilant qu’auparavant. A priori pas assez puisque quelques instants plus tard je vais moi-même m’étaler de tout mon long sur une grande plaque de verglas. Ma cuisse vient frapper une pierre assez importante, mais sans bobo apparent. Il m’en faut plus pour me décourager !!!
Après un long passage dans des pâturages, nous voilà engagés dans la longue descente vers le Mont-Dore. Ce retour vers la station est synonyme d’arrivée proche. J’ai regardé rapidement le parcours avant le départ, il semble qu’il y ai encore une ascension vers le col du Capucin, soit 3 à 4 kilomètres d’effort jusqu’à l’arrivée. Je me trompe !!! Pourtant, mon chrono à la station (1h50) me fait penser que la fin est proche : je n’ai pas trop faibli par rapport à ma première partie de course, donc mon objectif de 2h10 reste réalisable.
Cette grosse descente, dont la fin est bitumée, va être fatale pour mes cuisses ! Je ne me suis pas beaucoup entraîné en descente, et j’ai peut-être un peu sur-estimer mes réserves physiques. Résultat, j’engage la montée vers le Capucin avec des douleurs aux ischios. LA proximité de l’arrivée m’aide à passer outre et j’arrive à maintenir un rythme correct, qui me permet de doubler des concurrents ça et là.
2h00 de course. Je croise un jalonneur à la fin d’une petite bosse, et lui demande la distance restante jusqu’à l’arrivée : 6 kilomètres !!!!!!!!! Je prends ça pour une blague et m’obstine à penser que la fin est proche. Ca tire de plus en plus dans les jambes, mais je ne relâche pas mes efforts. 2h10, nouveau jalonneur, même question et là, désillusion : il reste 5 kilomètres. Le doute s’installe. D’abord sur mon potentiel physique : des débuts de crampes aux cuisses m’obligent à faiblir l’allure, à tel point que je perdrais un 50aine de place jusqu’à l’arrivée. Mais je commence également à douter de la distance proposée. : 1h00 au 10km, même allure jusqu’à 2 heures de course, le compte devrait y être ! Et pourtant.
La dernière ½ heure de course sera pénible : je n’ai plus les ressources physiques pour entretenir une foulée performante. J’alterne la marche et le piétinement. Même la vue des premières maisons de la station n’arrivera à me faire accélérer vers l’arrivée. Je termine 89ème en 2h46mn ce premier trail au parcours aussi difficile qu mystérieux.
En discutant à table avec d’autres concurrents, certains équipés d’un GPS obtiennent 26 km de parcours !!!! sacrée différence par rapport à la distance annoncée par les organisateurs. Et tous les sentiments se recoupent : le parcours était bien plus long qu’escompté ! Et moi qui été déjà limite prêt pour un 20 bornes…
Ca restera cependant une formidable première expérience, me permettant de réajuster au mieux ma préparation, mon attitude en course… Rendez-vous au Trail de Vulcain le 27 février !
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