Récit de la course : Raid Normand Hivernal 2004, par La Tortue
L'auteur : La Tortue
La course : Raid Normand Hivernal
Date : 31/1/2004
Lieu : Le Trait (Seine-Maritime)
Affichage : 3299 vues
Distance : 65km
Matos : sac endurance 10 l (2 poches à eau de 2 l + 1 bidon de 1 l + quelques barres)
carline, polaire, coupe-vent
colant léger
chaussettes étanches (géniales)
chaussure de trail North face
Objectif : Terminer
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Le récit
Hello les zanimos,
Bon ben ça y est, j'ai fait une CO. depuis le temps que j'en entendais parlé... et puis, tant qu'à commencer, autant mettre la barre un peu haute avec une "petite" de 65 bornes de nuit et en plein hivers normand humide tant qu'à faire.
Tout a commencé après la saintélyon, quand malgré une tonne de courbatures, j'ai très vite eu envie de revivre des moments semblables. J'ai donc lancé quelques appels sur la ML et l'électron cherchant un équipier, je me suis proposé pour compléter leur équipe pour le raid normand hivernal. Hélas, et pourtant, je suis rapide sur la ML et je consulte mon courrier 1 à 2 fois par jour, hélas donc, un félon marseillais à pinces (j'ai nommé la langouste) me prit de vitesse dans la réponse. L'équipe 1 était donc complète...damned ! Comme l'appel de l'électron avait remué d'autres zanimos, il a été rapidement possible d'envisager la constitution d'une deuxième équipe. Le mogwaï et le pokémon étaient partants. Restait à trouver un quatrième. Après s'être fait désiré comme une jeune fille, notre bonpapy national donna son accord du bout des lèvres (je devrais plutôt dire du bout des doigts). Et zou, ça y était l'épique 2 était au complet, à quelques heures du dead line pour les inscriptions "moins chères", c'est à dire le 31 décembre à minuit... je me vois encore en train de courir pour poster le chèque avant la fermeture de la poste et me faire ouvrir la porte qui venait juste d'être fermée par une préposée pas aimable car j'allais retarder son réveillon de 30 secondes !!!
De plus, dans cette affaire, je me retrouvais parachuté "pitaine" de l'épiquée ! M'enfin ! C'est que j'ai jamais géré tout à la fois et en même temps un saltimbanque, un belge, un papy mono neuronal et moi-même (et c'est pas le plus facile). Je ne me suis pas longtemps interrogé sur la tactique à suivre : je décidais d'appliquer celle qui m'a plutôt réussi dans mon passé sport-co et que l'on peut résumer par "un pour tous, tous pour un". Je sais, elle est pas de moi, mais croyez moi elle marche pas mal. si vous préférez, en termes plus pédagogiques : "la mise à disposition des individualités au profit de l'intérêt collectif", ça peut paraître bateau comme principe mais en 15 ans de volley et 3 ou 4 ans de rugby, je lui ai rarement trouvé de faille à partir du moment où chacun fait ce qu'il a à faire, ni trop, ni trop peu...par des mail en PV, je proposais à chacun un rôle bien défini dans l'équipe : le poc sera en toute logique l'orienteur, et le seul. Ses décisions ne seront pas contestées, il aura notre confiance en toute circonstance. Je pense que ce principe nous à sauver d'une énorme patatoïde sur la première balise et sur l'approche de la balise 19. Le mogwai, le plus jeune de nous tous et très fringant sera le poinçonneur (mais, y'a pas encore de lilas en cette saison !). Le papy sera notre régulateur de vitesse, d'hydratation et notre serre-file (prêt à ramasser des bout de carapace de tortue qui pourrait tomber en cours de route). Et moi, ben je ne m'étais attribué aucun rôle (pas bête, non... qui a dit que pour bien gérer, il fallait savoir déléguer), mais je me doutais que cela n'allait pas être une partie de plaisir car aux regards des performances de mes co-équipiers, je suis de loin le moins rapide et celui qui possède la plus faible expérience en ultra. Quelques mail entre les différents équipiers ont avalisé mes propositions et les ont fait évoluer. Le papy proposait du reste que le pitaine est voix de décision en cas de litiges entre les différents membres de l'équipe. Le fait d'avoir donné carte blanche à l'orienteur et le fait que cet orienteur se soit révélé bigrement efficace à fait que je n'ai jamais eu besoin de faire valoir de ce droit de décision (et tant mieux, car mon manque d'expérience dans ce type de compétition m'avait un peu fait redouter une telle éventualité). Sous une apparente décontraction, nous nous sommes préparés dans notre coin de façon tout à fait correcte. Et le fait que je sois le seul à connaître tout le monde ne m'inquiétait absolument pas (je crois que le poc ne connaissait pas le papy et le mogwai) et je n'avais qu'entre-apperçu le poc à la saintélyon. Quant au mogwai, je ne l'avais vu qu'au médoc 2002 dans un état..."différent" de celui dans lequel j'allais le trouver en cet hivers normand.
Et là j'ouvre une parenthèse qui, à mon avis, doit nous faire réfléchir (si si faites un effort) : cette parenthèse vient d'une réflexion du poc qui m'a dit avoir fait des précédentes épreuves avec d'autres zanimos (je ne sais plus lesquels, désolé) et qui m'a dit avoir eu l'impression dans ces moments là d'avoir affaire à des vieux potes de 10 ans. Impression, confirmé par la pokemonita, qui de l'extérieur ressentait cette "communion" qui s'exerçait entre différents zanimos qui ne se connaissent que virtuellement au départ. L'argument a été renforcé par l'électron et le chacal (il me semble) au cours du voyage aller où ces éminents zanimos ne retrouvaient pas la même "ambiance" lorsqu'ils se retrouvaient en présence de membres
d'autres liste ou d'autres forum...alors, koik'elle a cette ML pour que l'on s'y sente si bien ??? Koik'elle a pour que l'on puisse en décrocher de temps en temps et que l'on puisse s'y replonger comme si l'on ne l'avait jamais délaissée ??? Je vais vous donner quelques idées, mais j'aimerais bien que d'autres donnent leur avis...
Tout d'abord et au delà de tout signe extérieur d'appartenance (bérets et T-shirts relèvent AMHA de l'anecdote), cette ML est constitués de passionnés (chacun à sa façon), mais de vrais passionnés en tout cas, chacun avec ses propres motivations.
Ensuite cette ml me semble constituée d'adultes "responsables", heureux de faire partager leurs sentiments et leurs impressions sur telles ou telles courses. Certains co-listiers ne font que des passages éclairs car ils ne ressentent pas AMHA ce besoin de partage.
Enfin, et c'est peut être le plus important, les rencontres qui se font petit à petit renforcent les liens individuels entre certains zanimaux, ce qui par là même ressurgit sur le groupe et renforce les liens de toute la ml.
Voili, ce n'est peut être pas la peine de philosopher plus, mais pensez-y un peu quand même. Fin de la parenthèse.
J'en étais où ? Ah oui, l'épique 2 était constituée et se préparait tranquillement dans son coin. Comme j'ai été un poil long à rédiger ce cr, je ne vais pas vous faire le détail du we, car vous avez déjà eu les points de vue du mogwai, du chacal, de l'électron et du papy. Je reviendrais donc plus sur les sentiments éprouvés en essayant de les replacer dans le contexte.
Le trajet Montparnasse - Electronville :
avec le chacal que je découvre et le poc avec qui j'avais discuté 5' à la saintélyon. Le chacal est tel que je me l'imaginais, serin et confiant dans son potentiel physique, et le poc me confirme le sentiment "d'homme sage" que j'avais eu à la saintélyon et qui a fait que je n'ai pas hésité une seule seconde pour lui confier l'entière responsabilité de l'orientation sur toute l'épreuve.
Puis, le premier grand moment, l'arrivée chez l'Electron...
Comme par hasard, les 2 voitures récupératrices de zanimaux provinciaux et belges arrivent en même temps à Electronhome. On est déjà tous en phase, même sur le retard à l'allumage. Ensuite l'accueil électronesque fut super, visite de la fameuse cave où un véritable plaisir de se rencontrer ou de se revoir est toutafé perceptible, même si la glace n'est pas encore totalement brisée. L'ambiance va en revanche complètement se libérer pendant le repas pantagruélique. Merci encore aux intéressés.
Le trajet Electronville-Le Trait :
Toujours avec le poc et le chacal, mais avec l'électron en plus. Le passage dans les banlieues chics, nous laisse le poc et moi sur le cul devant autant de propriétés foncières... L'électron est très bavard, sa conversation est passionnante, mais j'ai du mal à me concentrer dessus. Est-ce la douce somnolence qui me gagne ? Comme dans le bus à côté du toutou, je ne suis pas du tout stressé. Je baille à m'en décrocher la mâchoire et sans la terrible envie de pisser qui me monte à la gorge, je crois que je me serais complètement endormi. Enfin, un péage, "pipiiiii s'il vous plait " que je réclame comme un petit garçon ! La chacalmobile s'arrête pour laisser soulager nos vessies grabataires ...
L'arrivée au Trait : pas glop, pas glop !
C'est sur on est pas en avance. Je fais rigoler tout le monde avec ma valise à roulette tout terrain (marrez-vous ! j'ai l'habitude ! tout le monde se fout de ma gueule avec cette valise... m'en fout, elle est bien pratique, na !). L'entrée dans le gymnase est limite surréaliste. Comme je crois que la table d'inscription est au fond de la salle, je traîne tout le monde à travers les tas de trailer. Un fois posé, je me rends compte que la table de marque est à l'autre bout de la salle. Pas glop, je vous dis, pour y retourner, va falloir encore enjamber tous ces traileurs déjà harnachés et prêts à en découdre. Quand je rejoins cette foutue table, je me fais dire que les certifs que je m'étais enquiquiné à récupérer et à faire signer par mes co-équipiers, ne sont pas valables. En effet, ce sont des scans et il faut que la signature soit originale. Je suis bon pour un nouvel aller-retour à travers la marée humaine. Ça m'agace un tantinet tout ça. Faut maintenant que je me magne pour me préparer. Malgré tout, je reste assez cool, et je suis prêt juste à temps pour écouter des bouts de briefing peu compréhensibles (ou alors, j'ai pas l'habitude). Mais comme personne ne bronche, je me dis que cela doit être normal. Le départ se fait attendre, tout le monde est dans les starts. En plus, j'ai vraiment le sentiment que le speaker parle pour ne rien dire. Qu'il les distribue ces foutues enveloppes et tout le monde sera content, non ? Enfin, les précieux sésames sont délivrés, je laisse passer le rush (je me suis mis un peu à l'écart avec l'bourrin), j'ai perdu au moins 10 secondes sur ce coup là ;-))), mais j'ai évité le piétinement pas les autres traileurs !
Le début de course :
j'observe le poc relever scrupuleusement les balises. C'est nouveau pour moi ce genre d'exercice de style et je trouve que la localisation sur la carte est assez peu précise. Le poc fait des petits ronds rouges de 2 millimètres de diamètres environ qui vont représenter à mon sens une grande surface de recherche sur le terrain. Mais, là encore, étant novice en la matière, je me contente d'observer et d'apprécier la rigueur pockémonesque.
La première mini-co :
Le poc et le mogwai sont partis seuls. Nous restons dans le gymnase dans lequel l'ambiance est retombée un poile, et nous papottons avec la langouste et le bourrin, eux aussi abandonnés par leur orienteur électronesque et leur poinçonneur chacalien. Le temps de le dire et les deux derniers cités arrivent dans le gymnase. Je le signale au bourrin qui visiblement ne les attendait pas si tôt. L'équipe 1 va pointer ses balises suivantes et rentre véritablement dans la course. Une mini-patatoide s'installe alors car on reste de longues minutes sans nouvelles de nos 2 compères. Je vois mon papy tout palot et pour l'occuper, je lui demande de surveiller une des 2 portes d'entrée (erreur, le voila tout seul, et il me semble encore plus stressé...). Enfin, les voilà, le poc me dit qu'ils ont été obligé de retourner à une balise oubliée, mais vu l'état de transpiration et d'essoufflement du poc, je me dit que le rythme de course a du être soutenu. Et aucun reproche ne perce. Cool, malgré ce retard, tout le monde semble très zen.
Pointages des balises 1 à 15 (environ), 2 méga ultra maxi conneries : la première, on se gourre d'échelle sur la carte de CO, et v'lan on est obligé de tout recommencé, bon pas grave, mais y'a pire, la deuxième : on ne localise pas avec précision la balise 1 sur les 2 cartes. Comme le gymnase dans lequel nous nous trouvons ne se situe pas sur la carte où nous avons pointé la balise, nous partons un peu à l'aveuglette, un suivant les autres équipes. Personnellement, ce n'est qu'avec le recul que j'ai compris notre énorme boulette. Je suis vraiment parti la fleur au fusil, persuadé que l'on allait trouver cette balise 1 très facilement. Que nenni, mon Louis ! Ça y est, cette fois on a pris le handicap maximum, on doit être dernier au moment de la poinçonner. Mais, en croisant une autre équipe qui cherche encore, on essaie de tous se remonter le moral.
Le génie du poc :
Après des débuts difficiles, le poc est maintenant bien chaud, la chasse aux balises est vraiment commencée, ce qui fait que nous croisons l'équipe 1 à la balise 6 et que nous les doublons à la 8 (je crois) et qu'il me semble que nous passons pas loin de la tête du gros du peloton vers la 14 ou la 15. C'est l'euphorie, j'essaie de trottiner en tête du groupe pour ne pas trop retarder, car je sens qu'on va fort à ce moment là...
Le couac !
Cela fait maintenant une dizaines de balises que le poc fait des choix lumineux, coupant à travers la forêt, nous faisant dévaler les pentes et remonter les raidillons (merci encore à mon papy pousseur/tracteur de tortue). On va arriver à l'abbaye, où je pensais que nous ferions une petite pause pour nous sustenter et pour pointer les dernières balises de la première partie de la course. Une option apparemment lumineuse nous fait aborder le village par l'extérieur et non pas par le centre. Option en fait catastrophique, en effet, le poc ayant mal pointé sa balise, nous ne nous sommes pas rendu compte de l'énorme boulette que nous faisions. Si nous avions suivi la route, comme tout le monde, nous serions entré dans le village par l'autre côté et nous aurions alors compris immédiatement notre erreur ! Un automobiliste autochtone judicieusement arrêté par le papy nous remets dans le droit chemin (on était à peu près à 300 m de cette foutue abbaye). En arrivant à l'abbaye, je sens que le moral des troupes en a pris un coup, en plus, on fait une nouvelle connerie, on pointe les dernières balise à la lueur d'un réverbère certes, mais en plein carrefour et surtout en plein vent. Le résultat est garanti : 5' plus tard, je suis gelé et je ressens un gros coup de barre physique (et mental car, vu l'heure qu'il est, je commence à me rendre compte que les délais vont être dur à tenir...). Heureusement la balise suivante (la grotte il me semble) est trouvée très facilement, ainsi que les autres jusqu'au bivouac.
L'intermède : le bivouac.
Puisque c'était le seul point de ravito annoncé par les organisateurs, je m'attendais vraiment à un super truc (j'ai en mémoire, un cr de raid 28 avec un feu de camp dans un tunnel, et une ambiance féerique). Là rien de tout ça... des bénévoles frigorifiés et débordés, des boissons tiedasses, un feu de joie (qui n'avait de joie que le nom) et puis le temps de ramasser un bol de chocolat, j'ai perdu mes équipiers. M'enfin, y sont où ? Ah voilà le poc qui studieusement commence à pointer les balises de la dernière partie. Nouveau pelage de froid à pointer.
nb : est-ce que quelqu'un peut m'expliquer aujourd'hui calmement et à tête reposée, pourquoi on a pointé les balises dans le froid et l'obscurité, alors qu'il y avait un grand feu salvateur à 15 mètres ? À cause du capot de la bagnole qui nous servait de table ? Peut être, mais toujours est-il qu'on a manqué de lucidité sur ce coup là. J'en veux pour preuve les difficultés d'orientation que nous avons eu au redémarrage en passant et repassant devant le bivouac en se demandant quelle direction prendre (on a quand même faillit partir à l'opposé de la bonne direction !!!).
À ce moment là de la course, j'ai un gros coup de moins bien physique, mais un rapide calcul mental me fait espérer que l'on peut encore finir dans les délais, à conditions que je m'arrache et que l'on ait plus de problèmes d'orientation. Alors haut les coeurs et droit dans la pente nous voilà reparti, youkaïdi, kaïda !
La balise "déplacée" :
Hélas, mille fois hélas, alors que le poc est à nouveau dans la course et nous mène droit sur la zone de la balise, nous ne trouvons pas cette satanée balise. Et on est pas les seuls, y'a bien 20 équipes comme nous qui tournent en rond, dont l'équipe 1 du zoo. On s'entête à la trouver, persuadé de l'exactitude de notre pointage. Comme j'avais trouvé la 19, un peu au coup de bol en sortant de la zone de recherche générale, je tente le même coup, m'étant un peu éloigné du troupeau, j'en profite pour me soulager un poil la vessie et là , oh surprise, à mon retour sur la crête, je ne retrouve pas mes équipiers, je braille, je tonitrue, je peste et au bout de longues minutes, j'entends enfin le clairon lointain de not'papy (excellente l'idée du clairon, je pense même qu'il en faudrait au moins 2 par équipes pour se repérer la nuit lorsqu'il y a beaucoup de coureurs). Avec l'éloignement et la mini-panique qui me gagne, je commence à partir au sprint mais plus je cours, plus j'entends mal le clairon. Allons bon ! Je suis parti dans le mauvais sens ! Après quelques minutes de stress intense et un nouveau sprint, je rejoins mon bon papy (d'entrée, je l'engueule, le pauvre, alors que sans lui, j'y serais peut être encore. je suis d'une mauvaise foie évidente sur les motifs de mon retard, mais comme il me voit assez colère, il n'insiste pas. merci et pardon encore mon bon papynou !). Faut dire que colère, y'avait quand même un peu de quoi, mes 3 équipiers avaient décidés d'un commun accord d'abandonner la zone de recherche sans pointer la balise. Bon, ok, pourquoi pas, mais je fais comment pour le deviner ça. Jusqu'à maintenant, on a abandonné aucune balise en route, ce n'est pas du tout notre stratégie. Et puis, après tout pourquoi pas, mais dans ce cas faudrait que tout le monde soit d'accord. Tout en bougonnant avec le papy qui m'écoute sagement (il doit quand même se rendre compte que j'ai un peu paniqué sur le coup), je commence une longue descente et je tombe sur le mogwai en train de poinçonner cette foutue balise. Arrivée en bas de la descente, il commence à faire jour et un rapide coup
d'oeil sur ma montre et une estimation du kilométrage qui reste à parcourir me fait pour la première fois envisager de ne pas faire tout le parcours. Bouuuuhhh !
Le poc en pleine forme et la résurrection du mogwai :
Toutes les balises suivantes vont être avalées par le poc à grande vitesse, jusqu'à la deuxième CO, où il est à nouveau magistral de précision. A ce moment là, je n'étais plus du tout dans la carte tellement je sentais sa maîtrise de la course. Il n'avait vraiment pas besoin d'aide. Le mogwai bondissait de balise en balise, le papy était de plus en plus présent à mes côtés. Et je dois bien l'avouer, un faible espoir de faire tout le parcours m'est revenu un moment. Mais un papy à sec et l'heure avancée m'obligeait à me rendre à l'évidence : c'était foutu. Je râlais encore une fois pour le principe après le papy et son parcours du 45 km. Pov papy, comme tu étais celui que je connaissais le mieux, c'est sur toi que je me suis défoulé ! Tu as été héroïque de calme sur ce coup là !
La progression finale :
Après le pont, le coeur n'y étais plus pour moi. J'avais du mal à accepter notre "échec" de ne pas faire tout le parcours. Heureusement, bien sustenté par un croque-monsieur belge et entouré par un parcours sympa avec des petites rivières "à truites" (?) à l'eau très claire, je retrouve le plaisir de courir. Nous sommes à ce moment là loin devant avec le poc et j'aime bien me retrouver à ces côtés, il rassure. Il est toujours à fond dans sa carte. Personnellement, j'en suis un peu sorti et j'ai du mal à me concentrer dessus. Je le suis tout simplement, en toute confiance. On arrive à la balise suivante. Toujours pas de papy et de mogwai, mais qu'est-ce qu'il fabriquent ? On ne va pourtant pas bien vite et je les croyais juste derrière nous au pont. En fait, ils ont été arrêtés par un jet de chacal. Quand ils nous rejoignent enfin, ils nous disent que l'équipe 1 est juste derrière et qu'on pourrait finir ensemble. Honte sur moi, j'ai été le premier à dire "en route", tellement pressé de rentrer au bercail. Il y a eu un silence (réprobateur !) et tout le monde a suivi. Je m'en veux encore, et je m'en voudrais pendant un bon moment de ne pas les avoir attendu. D'autant plus, que vus les cr de l'électron et du chacal, ils étaient pas bien à ce moment là et qu'il sont rentré pas la vallée qui s'est avéré pas géniale. On aurait pu finir ensemble la partie vallonnée dans les bois, qui bien que très vallonnée (aïe mes pov'jambes) était très sympa. Mais, je me console en lisant le cr de l'électron qui dit ne pas avoir trouvé la balise sur le petit pont et que dans ce cas on aurait pu vous attendre un bon moment ! arf !
Un dernier merdouillage :
Les montées descentes dans les bois au dessus du Trait commencent à peser sur mes vieilles jambes, il faut que je sorte la gnac pour tenir le rythme et ne pas trop retarder le groupe. Dans les côtes, le papy me tire par la main, et je baisse les yeux pour ne pas croiser les regards jaloux et réprobateurs des traileurs des autres équipes éreintées. Ça y est, on y est presque, sur la dernière balise, le poc ayant pitié de moi envoie le papy et le mogwai avec la carte en éclaireur la chercher pendant que nous allons les attendre. Très rapidement, le poc se rend compte de son erreur de positionnement, on se met à courir derrières nos 2 comparses. Mais ces que les 2 gaillards sont des rapides. Ça fait maintenant plus de 2 heures qu'ils se traînent à une allure de tortue et je pense qu'en leur lâchant la bride, ils ont du s'envoler. Le poc hurle des "papy" "mogwé" dans la colline, moi, j'ai tout juste la force de siffler, rien pas de réponse. Après quelques minutes de recherche, nous retrouvons nos 2 compères en pleine forme et avec la dernière balise en poche.
Tout shuss :
Maintenant, c'est tout droit jusqu'à l'arrivée. On est en surplomb du village, et on voit le gymnase, allez zou, droit devant, on sefait une arrivée "au sprint" (tout est relatif) mains dans la mains ! Yes, je suis heureux d'en finir !
La fin en queue de poisson :
Tout a été dit sur l'arrivée, n'en rajoutons pas. ce qui me fâche le plus, c'est que l'on a vraiment eu l'impression d'arriver hors délais, remise des prix effectuées, et dans l'indifférence générale, alors que toute notre stratégie de course a été basée sur la gestion de ce fameux délais (midi). Si j'avais su, on aurait fait les 4 balises de l'autre côté du pont, là au moins on aurait été vraiment hors délais ;-))))
Le retour :
Comme toujours trop précipité. On aimerait pouvoir partager ces moments de retrouvailles zanimalesques plus logntemps. Déjà à la saintélyon, j'avais quitté le gymnase avec tristesse en laissant tous ces zanimos derrière moi. Et encore, je suis parti plus de 2 heures avant mon train pour pouvoir partir avec l'toutou et le lapouneur pour ne pas retrouver tout seul tout de suite. Là, c'est dans la chacalmobile que je me retrouve toujours avec le poc et le mogwai cette fois, car nos horaires correspondaient. J'ai pas trop vu le voyage du retour ;-)), Morphée m'ayant gentiment pris par la main pour faire le voyage jusqu'à la porte de st cloud. Nous quittons nostalgique le chacal et le poc porte d'Orléans et nous montons dans un métro avec le mogwai, lui direction gare du Nord et moi Montparnasse. Je le laisse s'éloigner dans son
métro et me voilà seul. Le retour dans le train a été semi comateux, mais en fait, j'étais surtout en manque de sommeil. À l'arrivée, j'ai eu beaucoup moins mal aux pâtes que pour la saintélyon. les courbatures avaient disparues au bout de 24 h. fastoche en fait ;-))
Pour conclure :
Un grand merci à mes 3 z@mis, j'ai sûrement pas été le plus facile à gérer sur la durée de la course, tant physiquement que "caractèrement". Bon d'accord, vous avez essayé de me larguer le temps que j'aille faire un petit pipi, mais je ne vous en veux pas ;-))). Et comme déjà dit en PV, c'est quand vous voulez qu'on remet le couvert...
Je ressors de cette aventure avec le sentiment d'avoir vécu quelque chose de magique et de relativement irréel (je vous rappelle, qu'il y a mois de 2 ans, terminer mon premier marathon était mon graal suprême !). Mais, d'un autre côté, je reste sur un goût d'inachevé en raison des 9 Km shuntés ! Je me suis déjà exprimé là-dessus, y'a pas de quoi en faire tout un fromage, mais, si je reviens au Trait, ce sera pour faire les balises "de l'autre côté du pont", quitte à faire le parcours à l'envers pour être sur d'avoir le temps de les faire ;-))))
Merci aussi, à nos compères de l'équipe 1, tout particulièrement à l'électron et à mme pour l'AAB et le chacal pour le transbordement.
Bon, je vais peut être m'arrêter là, c'est que si je suis si bavard, c'est que j'ai plein de choses à dire et j'ai peur d'en oublier.!!! Merci enfin à ceux qui ne sont pas encore couchés !
Ah au fait : à quand et où la prochaine ????
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bien amicalement....
La Tortue.
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