Récit de la course : 24 heures de Vallauris-Golfe Juan 2004, par Pil

L'auteur : Pil

La course : 24 heures de Vallauris-Golfe Juan

Date : 4/12/2004

Lieu : Vallauris (Alpes-Maritimes)

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Distance : 138.35km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit


les photos sur http://pilotf.spymac.net/vallauris

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bonjour tout le monde,

alors vu que ça intéresse, on va commencer par parler chiffres : 138,350km. Cependant, ça ne représente rien pour moi ces chiffres, m'enfin passons au CR proprement dit.

Jeudi soir j'avais un repas d'entreprise auquel je ne pouvais échapper. Résultat, gros manque de sommeil. Le vendredi fut une journée particulièrement difficile, mais je me suis couché tôt histoire d'être en forme pour la course.
Le matin de la course, je me réveille, je ne prends pas de p'tit déj, je vérifie mes affaires (dont une tente)... Le temps passe vite, et nous partons, Fabienne et moi, direction le vieux port de Golfe-Juan.

Une fois sur place, j'en croise des UFOs ! De nouvelles têtes et de plus anciennes. Je récupère mon dossard, installe la tente, fais le plein de mes bidons, m'occupe de mes pieds... P'tit coup de fil de Léonard, et nous sommes presque à l'heure du départ. Nous faisons un tour de reconnaissance (enfin quand je dis "nous", j'en connais un qui a coupé dans ce tour, hein Yves ? arf).

La course est lancée, certains courent très vite, même chez les coureurs en individuel. Je me base sur une allure que j'estime lente, je n'ai pas le Forerunner, j'ai décidé de tout faire aux sensations. Question ravitaillements, j'ai décidé de ne rien prendre de solide et de tourner uniquement avec ce que j'ai apporté uniquement.

Les kilomètres passent, je cours tout seul la majorité du temps, histoire de ne pas me laisser aller sur une fausse allure. J'atteinds les 10km en une heure et quelques, ce qui correspond au temps prévu. Fabienne s'occupe de tout question logistique, de ce côté-là tout est parfait. A un moment elle me dit "tu es dans les premiers, continue !". Ca m'inquiète, je ralentis.
Un p'tit coup de moins bien autour du 30ème kilomètre, et dès lors j'ai une douleur au niveau du diaphragme. Elle ne va pas me quitter avant de nombreuses heures. Je dépasse les 42km en assez bonne forme en un peu plus de 5h.
Le premier quart se passe donc plutôt bien.

18h, la nuit est tombée, le deuxième quart commence. Il commence à faire assez frais, mon poids "plus que plume" ne me protège guère du froid, je vais en baver durant la nuit. Quoi qu'il advienne, je continue à courir, avec une alternance de marche autour de la zone de ravitaillement. Fabienne est rentrée, je me retrouve donc seul. Plus le temps passe, plus la piste se vide.
Je reçois quelques coup de fil d'encouragement, des amis viennent me voir.

Minuit, troisième quart. J'ai vraiment froid, j'ai mis mon buff comme cagoule, un bonnet en polaire par dessus, des gants, un tee-shirt carline et une polaire (pas une micro, une vraie qui fait que je parais deux fois plus gros !). Je vous raconte pas l'allure, mais des traitres ont pris des photos (argh). D'autant plus que les couleurs sont assez... euh... variées ? Du jaune, du vert, du noir...

Passage aux 100 bornes en 14h24 (précis hein ?), tout va bien à part des ptits coups de moins bien parfois, durant lesquels je me réfugie sous ma tente durant quelques minutes. J'ai des ampoules qui me font mal : le Canisport n'a pas été efficace cette fois-ci hélas. Les pointeuses m'encouragent par mon prénom. Les tours passent lentement. Mon objectif est d'arriver autour de 140km. A ce moment, je constate que je peux aller au-delà sans soucis. Seulement j'en ai pas très envie. Le manque de motivation aura été une constante auprès des UFOs, à part chez Yves, mais nous y viendrons plus tard dans ce CR.

6h, dernier quart, je vais toujours à peu près bien. Seulement, il fait toujours aussi nuit. Le manque de sommeil du jeudi se fait sentir ! A ce moment là, je tourne pas beaucoup : je marche un peu, m'arrête souvent. J'ai toujours mal au diaphragme, seul le Coca me soulage durant quelques minutes à chaque ravitaillement. Je suis obligé de me plier pour pouvoir respirer normalement, cependant ça ne me gêne pas plus que cela.
Le petit matin apparaît, c'est agréable de sentir les températures qui remontent.

Yves passe les 100km pour la première fois, gros moment d'émotion, je préfère que ce soit lui qui vous en parle. Je tourne un peu plus, je fais quelques tours avec Cyril, puis avec Yves. Ca commence à sentir l'écurie, je me dis que je peux très bien aller au-dessus des 140, mais vraiment je n'en ai pas envie.

Je suis avec Yves quand un triathlète allemand nous dépasse. "Ca court vite hein ?" " - Oui mais c'est moche à voir, de vraies machines !". Nous parlons VMA, quand j'annonce la mienne. Yves me provoque un peu vis-à-vis de l'Allemand. En gros "chiche que tu peux pas le suivre". C'est idiot mais... ben je l'ai suivi !
Croyez-moi ça fait bizarre de courir à 14-16 km/h au bout de plus de 20h de course ! Vu que les Allemands n'ont pas toujours été très corrects (du genre "Vorsicht !" en criant, puis ils te bousculent si tu ne t'écartes pas de leur trajectoire), pas mal de Français m'encouragent. Je fais donc un tour presque à fond, mais je me sens très bien. Changement d'Allemand, ça fait un peu penser à Asterix et Obelix contre les Romains, je m'accroche à lui pour repartir dans près de deux tours derrière lui. Il court moins vite ce nouveau, mais il est plus joueur, faisant quelques accélérations pour me décrocher. Je cours un peu avec mon Jack Russel, qui rencontre pas mal de succès, cependant il n'aime pas beaucoup ça !
Vu que je n'ai plus du tout envie de courir au rythme 24h, ces moments de course plus rapides sont un vrai régal. Je ne vois pas le temps passer.

Je n'ai pas envie de me faire mal, et le manque de motivation vient certainement de cela aussi. J'ai un boulot qui ne me permet pas de prendre ne serait-ce qu'un jour de repos, alors il faut être raisonnable !
Durant les quelques dernières heures, je n'ai que très très peu couru. J'ai passé mon temps à discuter et à boire. Mon objectif était surtout de voir comment gérer l'alimentation, le matériel et surtout la nuit. De ce côté-là, objectif atteint.

Maintenant j'ai la certitude de pouvoir faire beaucoup plus que ces "presque 140km". J'ai acquis des convictions telles que savoir que j'ai des jambes solides et qui me permettent de courir vite s'il le faut, malgré la fatigue. Je sais que je crains le froid, que je peux très bien me passer de sommeil... J'ai pris confiance en moi et vraiment ce fût la meilleure course que j'ai faite !

Bravo à tous, UFOs ou non ! Aujourd'hui j'ai du mal avec les descentes dans les escaliers mais sinon ça va !
Désolé de ne pas avoir trop raconté les exploits des autres, mais je préfère sincèrement qu'ils le fassent eux-mêmes. J'ai été très impressionné par Muriel je ne sais plus comment, première féminine autour de 135km, qui courait aussi vite que moi durant tout le long de la course, toujours souriante alors que moi... pas très souriant certainement ! (et moins beau à voir). Mille bravos à Yves pour son nouveau record, et n'hésitez pas à lui proposer de nouveaux défis !

Désolé pour ce CR à rallonge !

Amicalement
Fred

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