L'auteur : boulard raymond
La course : Marathon du Médoc
Date : 8/9/2007
Lieu : Pauillac (Gironde)
Affichage : 1977 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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Samedi 8 septembre 2007
Marathon du médoc, un Cru Exceptionnel
De la guerre à la fête: :
Tous les marathoniens connaissent l’histoire du marathon et du soldat grec Philippidès accomplissant d’une traite les 40 km, distance de la ville de Marathon à Athènes pour annoncer la victoire des Grec sur les Perses.
La légende dit qu’il était si épuisait qu’il en mourut.
De cette histoire est née le marathon, discipline olympique elle a vue grandir des grands champions.
Le marathon du Médoc revêt une dimension toute particulière avec son image carnavalesque , festive et conviviale. il invite des milliers de coureurs sur son tracé majestueux a relevé un défi de 42.195 km dans un esprit de réussite et de fête.
Quand j’étais enfant ma Grand Mère me disait que dans chaque étoile il y a une âme, si celle de Pierre de Courbertin a brillé dans le ciel médocain cette nuit du vendredi 7 septembre 2007, du haut des cieux il devait sourire, rendant hommage aux milliers de bénévoles et aux organisateurs. Sa devise " le principal est de participer "- est depuis 23 ans présent au Médoc.
Composition du Tean Boulard :
Stéphanie : marathonienne, randonneuse
Grégory : : marathonien, cenbornard, traileur, marcheur
Raymond : le coach
Sébastien : : ancien footballeur de bon niveau, mental très fort, concernant la course à pied il a couru la Transbaie 2006, se présente a cette épreuve reine avec seulement 3 heures d’entraînement, le temps limite du médoc est de 6h30, voir plus selon la température extérieur. Il faudra donc le gérer dans le cadre de la rando-course. Affaire à suivre ?
Vendredi 7 septembre, fin de la matinée, Alain le beau frère son épouse Josette, Martine ma femme et votre serviteur rejoignons Bordeaux pour accueillir à 16h18 Sébastien en gare de TGV.
De retour vers Pauillac Greg et Stéph nous confirment par téléphone leur arrivée dans le courant de la nuit.
Il faut maintenant retirer nos dossards. Déjà une foule importante de coureurs, il règne au village du marathon une certaine effervescence. Le retrait du dossards pour un premier marathon est très symbolique, mélange de stress, d’angoisse d "appréhension et de fébrilité.
On rejoint notre terrain de camping à St Laurent du Médoc ou nous avons loué deux mobil-home. Martine nous a préparé pour ce soir la traditionnelle pasta-pary ( pâte à la bolonaise et vin de Bordeaux ).
L’esprit de la pasta-party souvent avant une course de fond est de rassembler dans une ambiance conviviale, sportifs, famille et amis.
Le but est également de faire le plein de sucre lent, de partager une stratégie de course et de mettre au point les différents endroits ou nos supporters nous encouragerons.
Il est deux heures du matin Greg et Séph arrivent, on se lève pour les recevoir et décidons qu’il faut se lever vers 7 h00 pour le petit déjeuner et récupère également leurs dossards.
Samedi 8 septembre 2007, 9h00, nous arrivons, la foule a pris possession des quais, organisateurs, bénévole, police, journalistes sont sur le pieds de guerre, plus de 8000 coureurs croisent, blagues rient, se regardent avec amusement, des déguisement, des maquillages multicolores, d’autres poussent leur chars.
En 1995 avec Martine on a couru le marathon de New-Yort, une des course la plus mythique et prestigieuse au monde. Le Médoc c’est autre chose, plus chaleureux, festif, une autre planète ce sont mes premières impressions
9h20 on rejoint l’air de départ, le chanteur local sur des airs du Dire Stress chauffe la foule, les coureurs chantent, certains dansent le rock, une belle jeune violoniste suspendue effectue un balai aérien circulaire, magnifique, magique.
Je suis un peu déçu j’aurai aimé que mon fils Olivier soit à mes cotés aujourd’hui pour ce marathon atypique mais ce n’est que partie remise.
Le speaker annonce un retard de 10 minute du départ de la course, aucune réaction de mauvaise humeur, personne ne consulte son chrono, on profite, la fête du marathon à déjà commencée
9h40 c’est parti, Greg et Stéph sont devant, ils vont faire leur course, leur Médoc, petit circuit en ville ça bouchonne, une foule importante de spectateurs nous applaudissent, je m "accroche à Seb pour éviter qu’on se perte compte tenu de ma déficience visuelle.
Devant nous un long ruban bariolé, cette année le thème le Far-west Seb et moi avons revêtu l’habit baba cool avec chapeau de cow boy , Greg Stéph chapeaux également avec beaucoup de fantaisie dans leur déguisement
Dans ce peloton de carnaval ont trouve de tout, vaches, prêtes, piter pan ; poussins, squelettes, clowns , indiens etc. etc., c’est très et surtout original ?
Sortie de la ville première cote, premier château, première traversée dans les vignes, goudron, allée de graviers, chemin sentier pierreux,, José mon pote de course à pied a couru le Médoc 2006. Le circuit est dur mais UNIQUE
KM 5 ravitaillement on se rafraichit, mangeons une banane et repartons avec petite bouteille d’eau à la main, il fait beau, chaud et quand le soleil va atteindre son zénith, la température va avoisinée les 30 degrés.
Notre allure est bonne petit 10 km/h avec les nombreux bouchons on est obligé de marcher, ce qui nous donne une moyenne de 8 km/h, c’est parfait !
Restait à ce rythme c’est un premier objectif jusqu’au semi-marathon après on avisera
Dégustation de deux grands Crus, Château Léoville-Las-Cases et Château Lagrange, prenons le temps de humer, de goûter, de savourer, instant de privilège dans des lieux exceptionnels
Le char de l’équipe de Dieppe entouré de son troupeau de vaches nous double, on le reverra plus tard.
Sébastien a quelques soucis de frottement avec ses running toutes neuves, un mouchoir en papier en papier réglera ce petit problème.
Aux fil des kilomètres dans les parties campagne les papotages de la cohortes s’étiolent, reviennent dans les villages avec les orchestres et un public toujours aussi nombreux. On se croirait au tour de France me dit Sébastien.
KM 21 mi parcouru en 2h40, impeccable il nous reste un peu plus de trois pour la seconde partie, sauf très grosse défaillance c’est jouable.
Premier signe de fatigues pour Seb, de plus il a la fringale, il se ravitaille copieusement et nous repartons doucement.
On arrive à Le Pouyalet, point de rendez vous avec nos supporters, Martine et Josette nous mitraillent de photos, Alain avec ses deux chiens, quelques paroles de réconfort, indication sur Greg et Stéph ils sont passés il y a 10 minutes environ, un petit ravito et c’est reparti
Coup de téléphone de Olivier pour connaître notre évolution et durant le reste il nous encouragera. Coup de téléphone de Séverine très important elle prend des nouvelles de son chéri, je lui donne des créneaux d’appel cela me paraît indispensable pour le soutien moral de ce futur marathoman
Pour ces 18 km restant il faut procéder différemment, marcher dans les bosses, trottiner sur le plat, se détendre dans les descentes. Continuer à se ravitailler correctement, c’est moi qui dit ça je n’ai plus rien depuis le vingt éme kilomètres
Passage a Marbuzet, la cote est raide, puis dégustation d’un Cru Classé Château Lafitte, passons sous le mur du marathons des châteaux du Médoc et de Graves,
Les belles proprietéesn les somptueuses demeures les vignes, les chemins tout est entretenue d’une façon remarques, le médoc est ultra propre et je pense que cela est culturel à cette joli région.
Le téléphone sonne régulièrement, Severine, Olivier, Pierrot, Martine suivent la course par ce moyen de communication et nous encouragent.
Km 35 il ne reste plus que sept kilomètres, distance du circuit de Seb qu’il a effectué à Fanqueville St Pierre, symbolique des mots, des comparaisons, pour occuper l’esprit et faire tourner les guibolles.
On approchent vers les festivités, entrecôte, huître, jambons, Sébastien me fait que si il arrête trop longtemps il ne pourra repartir, les muscles commencent a se tétaniser, les articulation se bloquent. Aucune importance le but est de lui faire terminer son premier marathon, on reviendra.
I
38 éme kilomètres, on devient introvertis, c’est un moment de plénitude, chacun respecte le silence, les jambes courent toutes seules et notre esprit vagabonde. Je pense à Pierrot, mon lapin, il a suivit ce marathon avec sa mère et nous a encouragé avec beaucoup de gentillesse. A Marie, ma Pitchoune, ma petite fille, ce marathon est le sien, la médaille sera pour elle..
Km 41
Coup de téléphone de Séverine, je lui annonce avec une certaine émotion dans la voix qu’il nous reste 1 km195 et qu’elle rappelle dans 10 minutes on franchira la ligne d’arrivée et délibérément je ne lui passe pas Sébastien
On se faufile entre les accompagnateurs en vélo en plein milieu de la route, plutôt pénible, Seb râle, leur demande de se mettre sur le coté de la chaussée.
Kilomètre 42, il est ou, il est là, devant nous et enfin les 195 derniers mètres, devant nous, à nos pieds le fameux tapis rouge que José m’avait tant parlé, de chaque coté derrière les barrières une foule immense de spectateur nous acclament, nous félicitent, nous applaudissent. A ce moment précis je mesure le chemin parcouru par Sébastien, ce défi relevé avec si peu d’entr’aimant, cela me touche et intérieur je suis très ému.
5h44 temps du chrono sous l’arche de l’arrivée, le portable sonne cela doit être Severine sans y répondre je transmet à Sébastien, c’est leur marathon.
Remise de médaille, d’une bouteille de bon vin du médoc bien entendu. Dans la confusion et l’euphorie on en oublie le ravalement préparé aux coureurs.
J’ai des problème digestif, normal je me suis mal ravitaillé, un peu d’eau et cela passe assez rapidement
On rejoint Martine, Josette et Alain dans la foule des spectateurs, ils félicitent Sebastien héros du jour Martine me précise que Greg et Stéph sont arrivés depuis un quart d’heure, au regard de leur chrono ils ont du profiter pleinement de ce médoc, c’est super.
Nous restons un grand moment a regarder les concurrents arrivés, coureurs déguisés, des chars poussés par femmes et hommes, des groupes au même déguisement qui finissent ensemble, cet environnent produit une véritable liesse populaire. Je découvre la véritable dimension de cette aventure humaine , quelle fête, quelle engouement, C’EST VRAIMENT FANTASTIQUE..
De retour au terrain de camping douche régénérante, petite pause, champagne pour fêter notre nouveau marathonien.
Dans la soirée resto, musique contry et feu d’artifice.
Revenir au marathon cette idée me tente fortement, avec mon fils Olivier et le Tean Boulard en 2008 pourquoi pas, mais un peu d’entraînement s’impose afin de profiter pleinement du parcours et de la fête.
Le marathon du Médoc est une course unique dans le monde par son esprit, festif et carnavalesque, il demande néanmoins effort et volonté, courage et humilité. Le coureur qui vient au médoc pour y faire un temps, gagné une prime se plante complètement.
Message à Sébastien
Beaucoup de coureurs, de sportifs portent en soi ce rêve de participer un jour à un marathon, bien que cette distance mythique soit banalisée par les médias, courir 42,195 km reste néanmoins un défi et une aventure.
Il confronte l’individu à ses limites en même temps qu’il l’invite à la sublimation.
Il le pousse à tirer la quintessence de ses moyens, mais l’amène tout aussitôt aux confins d’une fatigue extrême.
Malgré cette philosophie particulière du goût de l’effort et du dépassement de soi, avec pour tout au plus 30 km d’entraînements, vous avez relevé ce défi, terminer dans les délais imposés par l’organisation marathon du Médoc.
Toute mes félicitations pour ce courage et cette détermination face à la difficultés. Merci pour ce grand passé ensemble.
Temps réalisé par le Team Boulard :
Stéph et Greg en 5 h32 3862/7190
Sébastien, Raymond en 5h44 4434/7190
Mille fois merci :
A ceux qui ont tracé ce parcours unique, aux organisateurs qui ont travaillé sans compter, aux milliers de bénévoles toujours présents et très actifs.
A Electro-Entreprise pour la prise en charge de mon dossard
A ceux qui ont crée le site Kikourou, fabuleux recueil de course à pied par ses conseils, son bulletin d’information, ses récits etc., etc.…
A la lecture de certains témoignages, j’ai retrouvé le plaisir d’écrire, de raconter et de transmettre.
Remerciements particuliers à :
A Martine ma femme pour son soutien dans différents défis.
A Josette, pour son reportage photographique durant la course.
A Alain notre chauffeur et orienteur hors pair
A Stéphanie, Greg et Sébastien pour leur participation avec la Team Boulard.
A Pierrot, Severine et Olivier pour leur soutien téléphonique durant la course..
A Danièle Delafolie, correctrice de mes différents récits.
Raymond Boulard
St Marcel le 22 septembre 2007
1 commentaire
Commentaire de moumie posté le 07-10-2007 à 16:35:00
Salut,
Merci de m'avoir faire revivre le marathon avec ton cr. C'est vrai qu'à partir d'un certain nombre de kms, le silence s'impose et on respecte le mutisme du compagnon :-)
5h44, dis tu étais juste dernière nous (j'ai couru avec Bigout, enfin Bigout m'a plutôt accompagné), on a fini en 5H43mns et 56s :-)
On avait la casquette kikourou, mais c'est vrai que lorsque l'on voit ce tapis rouge, tant rêvé, on ne voit plus rien, sauf ce tapis, ce chrono et notre immense bonheur de finir.
Félicitation à tous pour votre marathon
Moumie
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