Récit de la course : Le Tour du Plateau d'Emparis 2001, par Mathias

L'auteur : Mathias

La course : Le Tour du Plateau d'Emparis

Date : 26/8/2001

Lieu : La Grave (Hautes-Alpes)

Affichage : 3712 vues

Distance : 21.1km

Objectif : Se défoncer

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Le récit

Salut le zoo,

et voici donc le gadin prévu par le Papy...

après une super 6000D, 9 jours de rando sur le GR20 (11.000 ou 12.000m de
D+) et 6 jours de "repos", je voyais ce "tour du plateau d'Emparis" comme
une excellente occasion de faire une bonne perf'.

le "repos" ne fut pas vraiment de tt repos, je n'ai pas couru depuis
3 semaines, et des petits pbs de digestion m'on fait passer la course la plus
difficile de ma courte expérience de càp...


1) prépa
========
je rentre de corse samedi, après 1 semaine à dormir 5-6h par nuit.
le voyage est éprouvant, et samedi soir je m'endors comme une masse à 23h
après avoir ingurgité une bonne portion de pâtes.
11h de sommeil plus tard j'émerge.
céréales-lait-café. bcp de café, très fort. erreur?
de Grenoble, il me faut 1h30 de route pour rejoindre le petit village
"Le Chazelet", face à la meije, à 10' de La Grave.
J'y retrouve mes copains sur place. 1 seul fait le 21 (stéphane),
2 autres le 10.

on pique-nique à 14h.
je détaille le menu en raison de mes petits pbs gastriques :
pâtes, macédoine de légumes (oups), feuilleté à jesaispaskoi (re-oups).
il y a 3 ravitos pour environ 2 heures de course. en étant parti sans bidon
l'an passé, j'avais eu de gros pbs de déshydratation.
cette année, je prépare un bidon de vélo que je prévois de garder à la main.
j'y met une dose d'overstim qu'on m'a donné à la marmotte (faut pas gâcher)
sans faire gaffe au dosage (re-re-oups?)
il fait bcp moins chaud que l'an passé. je change d'avis au dernier moment,
je décide de partir sans eau, et je bois une bonne rasade de mon bidon juste
avant le départ. ça balotte dans le ventre...

2h00 pour 16ème sur 88 l'an dernier, en forçant.
je suis qd même plus entrainé cette année, et il fait bcp moins chaud.
moins de 2h est un minimum, mais je suis très motivé, et pourquoi pas
approcher les 1h50 et finir dans les 10 premiers???


2) départ à bloc
================
15h35, altitude 1750m, je pars donc à bloc. 21kms c'est court ;-)

on commence par 300m de bitume, puis 3,5 kms de montée sur un chemin
large et peinard, dos à la meije. et ça commence déjà à foirer.
le cardio monte très vite au dessus de 180, se stabilise vers les 183-185.
c'est bcp trop pour moi. (cf la 6000D à 164 de moy) mais je ne veux pas
lacher de terrain.
stéphane me double au bout d'1 km, je le laisse filer en pensant le
ratrapper qd je serais chaud...

puis 1 petit km de faux plat descendant, 1 petit kms de montée,
en arrondissant on arrive au 5ème km, 1er ravito.
j'ai déjà la gorge bien sèche, je prend sans m'arrêter un verre d'eau.
puis j'essaie d'accrocher la 1ère féminine.
ça va pas du tout. alors que je ne suis jamais arrivé à dépasser 189,
mon cardio atteint 190. alerte!!!


3) on se calme
==============
je sens la cata qui approche. et malgré mon énorme motivation,
peu après le ravito, je laisse filer doucement la 1ère féminine.
stéphane est déjà loin.
le cardio se calme dans les 180.
au 7ème km ("les buffes"), on quitte le chemin pour prendre un petit
sentier qui monte droit dans la pente. un pannonceau annonce 1,4 km
de montée à 16%.
je suis plus à l'aise en montée, je marche vite en m'aidant bcp des
mains, je commence à ratrapper la féminine. j'ai déjà perdu ma
lucidité, ça devient dur...
la féminine se fait pousser par un gars, qui manifestement ne fait
pas la course pour lui, mais pour faire battre le record de l'épreuve!
c'est pas trop sportif... mais la morale est sauve, elle le ratera pour
3 petites secondes.

la montée est très éprouvante, mais au moins ça brasse pas trop, et
je parviens à garder mon estomac...


4) c'est tout plat
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peu après le km 8, on arrive sur le verdoyant plateau d'Emparis. 2280m.
un faux-plat descendant nous amène à "rif-tort", à 2140m.
c'est un petit sentier un peu encaissé, c'est très roulant, ça va vite.
je me fait qd même doubler petit à petit. j'essaie de tenir chaque
concurrent, mais je force trop. je suis à 2 doigts de vomir, ça ballotte
terrible dans le ventre. c'est très très désagréable.
j'ai perdu stéphane de vue (bien qu'il y ait plus d'1 km de visibilité),
la féminine est facilement reconnaissable à 300 ou 400m.
le 2ème ravito est environ au 11ème km. je marche 5m pour boire mon
verre d'eau. je relance, je veux absolument finir sous les 2h.
le cardio reste sous les 170.

le paysage est fantastique. des chaînes de montagne, au 1er plan la meije
et le rateau, c'est grandiose. ça motive...


5) dernier col
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vers le 14ème, ça remonte sec sur 1 km, pour les 300 derniers mètres de D+.
ça va un peu mieux, je double qques coureurs.
dans ma petite tête embrumée, je commence à calculer les tps qu'il reste.
un peu plus de 5' au km, c'est jouable.
en arrivant au col souchet, il me reste tout juste 5' au km. dernier ravito,
km 15,1. je prend un gobelet au passage, sans m'arrêter.
je décide d'oublier mes douleurs au ventre, mon genou ne me pose pas de
pb, heureusement car la genouillère ne tiens pas.


6) descente à bloc
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1,5kms de descente sur sentier très roulant, 1,5 kms de faux plat, et la
dernière descente, très dangereuse. un pannonceau indique "descente 20%".
un petit sentier en lacets sur 2-3 kms, je descend à bloc en doublant pas
mal de monde, dont qques coureurs avec des bâtons. tiens?
j'apprendrais plus tard qu'il s'agissait de participants au défi de
l'oisans, dont l'étape du jour était "les 2 alpes -> le Chazelet" !!!
certains se rangent même gentiment sur le côté, le sentier est étroit.
au passage le plus rapide, je descend 460m de D- en 13'

en bas de la descente, on traverse le "petit pont de bois sur la rivière",
et on rejoint ainsi les 300 premiers mètres du parcours.
la fin est très difficile, il reste 50m de D+ sur le bitume.
mes mollets commencent à s'agiter, ils se contractent tout seuls.
je décide de marcher.
je ne regarde même pas ma montre, car, oh surprise, je viens d'apercevoir
la 1ère féminine à 50m. elle marche. ça me motive, je me remets à courir
avec ce qui me reste de mollets...

je termine en courant, en souriant, ce qui n'est pas facile vu la pente ;-)
1h58'45, je suis content d'en terminer, mais je regrette bcp de ne pas
avoir réalisé la perf' tant espérée. stéphane fait 1h56.


7) "récup"
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1 verre d'eau, et l'estomac/les intestins commencent à se rappeller à mon
bon souvenir... il est 17h40, je vais passer les 4 prochaines heures
entre les toilettes et le canapé, grelottant sous une pile de couverture.
vu le volume de ce que je dégueule (hem hem), je n'ai rien du digérer
depuis la veille. à cause du café? de l'overstim trop concentré? de la
macédoine de légumes?
je manque même de m'évanouir sur le trajet toilettes-canapé : il faut dire
qu'il y a bien 4 bons mètres...
il parait que j'ai un teint cadavérique, même mes lèvres sont livides.
à quoi ça sert d'aller bronzer 3 semaines en corse? ;-)
vers 21h je parviens à avaler un peu de tisane et 5 morceaux de sucre.
je reprend des couleurs, mais j'ai tjs très mal au bide dès que je bouge.
j'avais prévu de rentrer en fin d'après midi pour recommencer le boulot
lundi matin, mais c'est mal barré. je ne me sens pas de faire le trajet,
même sans conduire. je passe une bonne nuit de récup'.

lundi matin, tout va bien, j'ai un appétit d'ogre!!!

tout comme la sauterelle, il me reste un peu de tps pour préparer
belledonne 2000 dans 2 semaines. je ne sais pas trop comment m'y prendre.
je prévois une cyclo samedi dans le vercors, mais à part ça?

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