Récit de la course : La Champenoise 2003, par Le Hareng Saur

L'auteur : Le Hareng Saur

La course : La Champenoise

Date : 18/5/2003

Lieu : Damery (Marne)

Affichage : 1844 vues

Distance : 21.1km

Objectif : Pas d'objectif

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Le nez de Cléopâtre : la Champenoise

Si le nez de Cléopâtre avait été plus court, la face du monde en aurait été
changée...
César, finalement, il dit ce qu'il veut, c'est pas nous qui pouvons l'en
empêcher!!

Moi, je dirais plutôt (phrase historique): "Si la montre du chauffeur du car
avait été à l'heure, ma journée de samedi aurait été agréablement changée!"

Il faut que je m'explique, je parie!?! Oooooh, ça va: je m'exécute.

Donc, les membres du Réellement Centredumondien Namur (en abrégé RC Namur)
avaient rendez-vous à 9h30 précises sur le parking St-Antoine (euh... ou
kékchose comme ça) pour le départ en car vers Damery, où était organisée une
course (la Champenoise) où j'espérais, au vu de ma forme, réaliser mon
meilleur temps sur semi...

9h30 précises: tout le monde est là, pas d'ennemi en vue. J'interpelle le
président-Empereur-directeur-général pour lui rappeler qu'il est grand temps
de partir, que tout va bien, et que la journée sera belle.
Le chauffeur du car nous affirme alors tout de go qu'il n'est que 9h28 et
qu'il faut encore attendre deux minutes. Mettez-vous à la place de Greg
Lemond en 1989 (mais si, souvenez-vous, hmmmfff) attendant pendant 2'08"
l'arrivée de Laurent Fignon, espérant qu'il n'arriverait pas avant les deux
minutes fatidiques.
Eh bien moi, j'ai vécu ça, mais en encore plus pire.

Et en plus, Lemond, il a attendu, et il avait la victoire au bout. Pour
moi, ce fut l'enfer. Après 1'48" d'attente insoutenable, je vois débouler
dans sa limousine, devinez qui... bien vu: le Mogwai.
Tout à coup, cette journée qui s'annonçait belle s'assombrit de mille nuages
tous plus noirs les uns que les autres. Parce que, vous pensez bien, il ne
s'est pas contenté de m'infliger sa présence, le bougre: comme un château de
cartes, les malheurs se sont abattus sur moi à un rythme effréné.

Je ne vous raconte pas le mec qui se concentre sur sa course en ouvrant un
bouquin (de 300 pages) sur la législation belge où il y a un seul article
écrit en flamand. Et vous savez ce qu'il fait, l'imbu? Il ouvre le bouquin
à la page en flamand, tout ça pour qu'on lui jette des fleurs comme quoi
qu'il cause bien dans l'autre langue nationale, bien sûr!!!
Personnellement, à part Hoegaarden, Duvel, Maes Pils, Westmalle, et tous des
noms de bière comme ça, je ne l'ai jamais entendu dire deux mots qui
voulaient dire quelque chose de sensé. Enfin, il est quand même parvenu à
faire croire à l'assemblée qu'il était parfait bilingue...

Arrivés à Damery, je pensais à un échauffement sérieux organisé en club. Je
ne sais pas, moi, une dizaine de kms de course lente, suivie d'étirements
pendant 1/2 heure, et tout le toutim, quoi!!
Non, au lieu de ça, mon ennemi le Mogwai m'attire dans un guet-apens dont il
a le secret, et me voilà, avant une course test, obligé d'ingurgiter
huîtres, vin blanc, vin rouge, huîtres, vin blouge, vin grand, ...

En fait de course, je crois que j'avais pris un peu trop d'échauffement,
parce que j'ai vu plein de mecs habillés en Tintin, Dalton, pyjama (c'était
nous), espagnols, lapins, ...

C'est alors que nous tombons sur un mariage, avec mariés, maire, curé,
enfant de choeur, invités, ...

Jusqu'au moment où le Mogwai, m'ayant déjà fait passer un début de journée
désolant du seul fait de sa présence, le Mogwai donc, désireux de profiter
lâchement de son avantage, m'appelle pour me présenter un individu dont
l'ignobilité n'a d'égale que la haine que j'entretiens vis-à-vis dudit
Mogwai.
J'ai cité, ta-ta-taaam: le Bourrin.

Imaginez-vous un mec d'1m95, 120 kgs dont chaque pas frappe le sol d'un pied
(mariton) lourd (de conséquences). Vous verriez ça au coin d'un bois, vous
courez encore... Le mec se présente: il voit que je suis un mec pas facile.
"Je suis le bourrin, j'habite à Paris, petite bourgade à 300 kms au sud du
Milieu du monde". Psychologue, le gars. Il sait à qui il a à faire, et il
me prend dans le sens du poil: pas sympa pour un sou, mais il sait y faire,
y a pas à dire!!!

Inlassablement je poursuis mon chemin à la cadence que je m'étais fixée au
départ, le Mogwai interrompt une fois de plus ma course victorieuse pour me
présenter une dame cette fois: une grincheuse, que pour la faire rire il
faut se lever tôt. J'ai nommé la Tarine. Elle non plus, pas sympa pour un
sou: la froideur de son contact m'a glacé le sang

Je passe sur le Papy (toujours aussi taiseux) et l'Instit, que je
connaissais déjà.

Je passe aussi sur les prestations de mes camarades de club (entre autres
l'Empereur, dont le répertoire ne se limite pas au pied mariton...): les
champenois en ont appris de belles, et pas des plus pieuses.

Et moi, impertubablement, je progresse vers l'arrivée que j'atteins dans le
temps remarquable de 3h10, soit du 9'/km. Heureusement, voyant mon désarroi
après qu'on m'ait présenté les sinistres personnages dont j'ai fait état,
j'ai trouvé pour m'aider psychologiquement dans les derniers kms un individu
dont les sentiments vis-à-vis du Mogwai sont au moins "aussi pires" que les
miens: la Clète. Il n'a pas arrêté de me faire remarquer telle beauté
naturelle de la région, m'a fait voir qu'il était un vrai amoureux de la
nature. Ce fut une des seules satisfactions de la journée de tomber sur un
mec aussi intéressant...

Donc, après la course, le Papy nous avait conviés à aller boire chez lui un
petit coup du magnum qu'il avait mis au frais.

Mais d'abord, il a fallu aller chez lui!!! Oufti!!! Grônholm n'a qu'à bien
se tenir. Je vous décris la configuration de course: Papy au pilotage,
l'Empereur comme copilote (mais pourquoi ont-ils choisi le plus mince pour
aller à la bonne place?). A l'arrière, pour être sûr d'embêter deux
personnes au lieu d'une, le Mogwai a tenu à être entre la Clète et moi.
DANS le coffre, l'Aveuglette et le Bourrin.

Je n'ai jamais osé me retourner, mais les cris et hurlements de l'Aveuglette
ne me laissaient rien supposer de bon... Je soupçonne le Bourrin d'avoir
insisté auprès du Papy pour qu'il adopte cette conduite, disons, sportive,
destinée à favoriser dérapages et collisions à l'intérieur dudit coffre.

Chez le Papy, nous avons pu constater que la grinchonnerie de la Tarine
était aussi réelle qu'au premier abord ;)))

L'Aveugle Saur.

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