Récit de la course : Courmayeur - Champex - Chamonix 2006, par jmv

L'auteur : jmv

La course : Courmayeur - Champex - Chamonix

Date : 25/8/2006

Lieu : Courmayeur (Italie)

Affichage : 2383 vues

Distance : 86km

Objectif : Terminer

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Courmayeur-Champex-Chamonix

C.C.C.

Le C.C.C. est la deuxième partie de l’Ultra Trail du Mont Blanc et c’est la course pour laquelle nous nous préparons depuis un an, ou plus. Toutes les courses, tous les trails, tous les entraînements, tout ça pour ce départ à Courmayeur.

Nous arrivons avec Bob et nos familles au Camping « Les écureuils » aux Bossons le Dimanche 20 août histoire de prendre l’air et surtout nous habituer à l’altitude. Nous faisons de la marche le lundi et le mardi, quelques exercices d’étirements et en regardant autour de nous on se rend compte que pratiquement tout le camping fait de même. Fichtre ! Que des coureurs. Les patrons du camping ont eu la fabuleuse idée de faire une tartiflette pour les coureurs le mercredi soir, ce qui va nous permettre de discuter avec ces inconnus venus des 4 coins de la France pour participer à l’UTMB, très vite on verra que ce sont des habitués et que nous sommes les seuls à ne faire que la moitié du parcours, mais loin de nous mettre à l’écart on fait partie des coureurs et tous nous font part de leurs expérience notamment Eric Bonnote que nous ne connaissions pas mais que nous saluons bien bas aujourd’hui.

Jeudi matin les choses sérieuses commencent : nous allons à Chamonix récupérer notre dossard et faire vérifier notre sac et le nécessaire obligatoire. On récupère également notre tee-shirt CCC 2006, on jette un coup d’oeuil sur les stands des sponsors et on repart vers le camping préparer notre sac comme il se doit pour cette aventure.

Le Vendredi, pas besoin de réveil, je me lève, prépare un thé vert et sort avec mon gâteau énergétique pour le petit déjeuner, Bob est déjà debout, après la douche, on enfile notre cuissard et notre tee-shirt « Ste Victoire 2006 » et, après un petit bisou à nos femmes, nous prenons la route pour Chamonix et prendre la navette qui va nous emmener à Courmayeur.

Il y a beaucoup de monde sur la place, il y a de la musique, nous entrons dans un bar-glacier pour prendre un café et admirer les couleurs des bacs de glaces, que j’aurais bien goûté si j’étais venu en touriste.

12h00 approche et tous les concurrents se placent derrière la ligne, nous partons avec les derniers car nous ne sommes pas là pour gagner, mais pour aller au bout dans les meilleures conditions possibles.

Le départ est donné sur la musique de Vangelis, 1492 Christophe Colomb, nous traversons Courmayeur au son des cloches qu’agitent les habitants, des applaudissements, nous sommes fiers d’être là !

Très vite nous entamons un sentier où on se suit à la queue leu leu, un sentier qui va nous emmener au refuge Bertone, je m’arrête régulièrement prendre des photos, ce qui me fait perdre une dizaine de places à chaque fois, Bob continue et arrive au refuge 5 minutes avant moi et m’attends on prends une photo ensemble et je range l’appareil pour courir un peu plus.

On arrive tranquillement à Arnuva, où on prendra 2 minutes pour discuter car les choses sérieuses commençaient maintenant avec l’ascension au Grand Col Ferret, beaucoup de concurrents souffrent dans cette longue montée, le vent devient frais, et nous mettons notre coupe-vent, nous faisons ensuite des poses tous les 100 mètres à mon altimètre pour prendre 2 barres énergétiques, à 17h00 nous arrivons au Col Ferret, nous nous laissons ensuite emporter par la descente, un arrêt à la Peulaz ou nous mangeons du fromage ce qui nous change du sucré, et on reprend la descente, on passe vite fait la Fouly et à la nuit tombante on arrive dans le village de Praz de Fort, là je me laisse tenter par la soupe chaude et Bob se pose beaucoup de questions, j’essaye de le distraire un peu, lui donne un peu de soupe mais le moral ne revient pas, on met nos lampes sur la tête et on repart dans la nuit pour Champex LA grosse étape que l’on voit de loin mais bien sur on ne prendra pas le chemin le plus court.

Bob a du mal à avancer, pas de problème physique mais le mental n’y est plus, je ne ma résigne pas à le laisser seul et l’attends, à l’arrivée sous le chapiteau de Champex Bob se décide à stopper là, je prends une assiette de pâtes et me mets les vêtements longs pour continuer dans la nuit surtout qu’il reste deux cols à 2000 à passer.

Après un quart d’heure passé à Champex je sors seul et Bob va rendre sont dossard à l’organisation, je pars le long du lac de Champex, 2 personnes sortent du restaurant et nous regardent se demandant ce que l’on peu bien faire là avec un sac à dos et une lampe sur la tête.

Je me dirige donc vers la mythique montée vers Bovines, je double un groupe de 4 personnes, et me retrouve dans cette grande et difficile côte qui plus est, est interminable, un autre gars avance à la même allure que moi, et plus on monte plus il râle, finalement après deux heures de montée et deux pauses barres et gels énergétiques me voilà au ravitaillement où c’est décidé je m’arrête. Il fait froid et ne trouve aucune excuses à donner à ma famille si je stoppe là, je ne me pose plus de questions et me mets à trottiner sur le petit sentier histoire de me réchauffer, je rattrape un groupe de 3 jeunes complètement démotivés et frigorifiés, je les motives un peu et tout en parlant pipi-caca  nous entamons la descente vers Trient, on a plus vite fait de descendre que de monter, au ravitaillement je regarde ma petite fiche pour voir ce qu’il me reste à faire, après un peu de chocolat et 2 verres de boisson énergétique je repars et me dirige vers le dernier col de la course. Au milieu d’un groupe qui avance à une bonne vitesse je ne me pose pas de questions et avance en regardant où je mets les pieds, on grimpe régulièrement et j’essaie de ne pas regarder mon altimètre trop souvent et voilà tout d’un coup le ravitaillement. Je ne m’arrête pas et continue la montée jusqu’au col et prends la descente tranquillement car je sens de plus en plus le sommeil prendre le dessus malgré les gels, je fait quelques pauses en restant debout, mais c’est très dur, les compagnons de la montée me rattrapent et me motive pour continuer avec eux dans la descente qui nous emmène vers Vallorcine, et vers 7 heures le jour se lève et là  la fatigue disparaît, un gars me dis que l’on est bientôt au ravitaillement et qu’on est bien pour finir tranquillement en marchant.

Nous arrivons dans la petite salle où je m’assoie pour manger un peu de soupe, et là je sens le sommeil revenir en force, je me lève, prends un bout de fromage et sors pour reprendre le chemin qui me ramène à Chamonix via Argentière. On y est vite à Argentière, là je prends un  café et allume mon portable, j’appelle Bob, j’ai le répondeur, peut-être est-il encore à Champex, je mets le téléphone dans la poche de mon sac et repars dans les rues, plus que 9 Kms et c’est l’arrivée, le portable sonne, c’est Bob il était sous la douche, il est rentré à 1h, il réveille Valérie et les filles et vient m’attendre à l’arrivée, ça met du baume au cœur et m’aide à avancer sur ce chemin qui n’arrête pas de monter et de descendre avec tout ce qu’on veut comme rocher histoire qu’on n’oublie pas que l’on est sur un Trail.

Un gars me dis de toute façon vaut mieux marcher tout le long et ne courir qu’à l’arrivée, et je lui réponds que j’ai bien l’intention de marcher jusqu’à l’arrivée.

Mais quand on rentre dans Chamonix, les gens applaudissent déjà, il était 10h30 environ, et plus on s’approche, au plus y’à de monde et quand on arrive dans les dernières rues on se met à courir, je ne sais pas pourquoi, et à l’arrivée c’est avec les larmes aux yeux car tout le monde est là, Bob et Emilie d’abord ensuite Valérie, ma femme, et Camille ensuite et j’ai couru jusqu’à l’arrivée. J’ai fait le CCC en 22h47mn.

 

1 commentaire

Commentaire de Le Hareng Saur posté le 04-06-2007 à 10:27:00

Bravo pour ta course.
A voir tes temps de passage, nous nous sommes certainement parlés pendant cette CCC.
En effet, nous nous sommes croisés, décroisés, recroisés... et tu termines quelques minutes avant moi.

A bientôt.

Le Hareng Saur

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