Récit de la course : Triathlon Courte Distance de Manosque 2004, par cigaloun dupuy

L'auteur : cigaloun dupuy

La course : Triathlon Courte Distance de Manosque

Date : 29/8/2004

Lieu : Manosque (Alpes-de-Haute-Provence)

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Distance : 41.5km

Objectif : Terminer

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CR CD Manosque 2004

Triathlon courte distance de Manosque
Dimanche 29 août 2004


Distances :
Natation : 1.5 km
Vélo : 43 km
CAP :10 km
Stressé, angoissé, jamais Ô grand jamais je ne me suis présenté au départ d'une course quelle qu'elle soit, autant anxieux.
J'ai été obligé de faire retourner ma combinaison de nage en SAV car les joints d'une des manches se sont légèrement dessoudés, et la météo ayant malheureusement changé, j'ai une peur bleue que la combinaison soit obligatoire et que je ne puisse pas courir.
Je passe la semaine précédent cette épreuve un peu stressé à cause de ça, et en plus ou à cause de ça, je passe la nuit de samedi à dimanche en "cauchemardant" à tout va, exemple entre autre, j'arrive à Manosque et on me dit qu'il y a 6 km à faire en natation et pas 1,5. Bon je ne vous dis pas la nuit.
Après Embrun, j'ai eu les jambes un peu lourdes pendant quelques jours, aussi j'ai récupéré et me suis peu entraîné. En quinze jours, une sortie course à pied, à 12/13 km/h certes, mais une seule, deux sorties vélo, une de 95 km le tour du Luberon et un aller retour maison travail 2 X 40 km.

Pas de natation, car depuis que la piscine de mon village est passée sous la gestion de la communauté des communes du Pays d'Aix en Provence, elle a perdu tout de ce qui faisait son charme, c'est-à-dire sa convivialité, sa simplicité. Maintenant, par exemple je ne peux plus laisser mon vélo dans le hall d'entrée pour travailler mes enchaînements, je dois l'attacher dehors, sans aucun espace ne soit prévu pour. Ajoutez à cela le manque "d'enthousiasme" pour ne pas dire politesse d'une partie du personnel en place à l'accueil et le fait que la gratuité d'accès pour les membres du Club Nautique du village ait également été supprimé après 16h30 comme cela était le cas depuis de nombreuses années, et vous comprendrez pourquoi à l'inverse de l'année passé je n'ai pas "squatté" la piscine.

J'ai aussi pas mal bricolé à la maison, donc j'aborde cette épreuve dans des conditions pas tellement favorables.

Le départ étant donné à 14 h30, nous partons en fin de matinée afin de s'installer tranquillement et de pique niquer sur place autour du lac, dans un cadre assez agréable, si ce n'est le bruit de l'autoroute qui passe à côté.
Sur place première alerte, l'eau est à 22°, je commence à "flipper" la combinaison va être obligatoire, je demande à deux charmantes arbitres, elles ne sont pas au courant et me disent que cette température est prise le matin bonne heure.
Ouf, je respire car le soleil est de sortie, et je me dis que l'eau va se réchauffer.

Après manger, je fais un petit test dans l'eau accompagné d'un de mes garçons, d'une pour tester l'eau, deux pour tester aussi un cuissard que je voudrais mettre en nageant. Les deux essais sont concluants, l'eau n'est pas très chaude mais facilement supportable.
Bon, je me prépare, et me dirige accompagné de mon "staff" à l'aire de départ, et là coup de massue, les organisateurs annoncent une eau à 22,50° combinaison obligatoire, je sens le sol se dérober sous mes pieds, catastrophe.
Ouf, la rectification est annoncée quasiment de suite, combinaison facultative.

Je me sens légèrement mieux :-)

Bon allez c'est parti, mise en place, dans le parc, ZUT, y a pas de chaises, comment je vais faire pour mettre mes chaussettes ? C'est tout bête, mais avec les problèmes que j'ai à mon pied droit, je ne peux pas tenir en équilibre sur celui-ci, et en plus comme mes doigts de pieds ne sont plus commandés, je ne peux pas les soulever pour rentrer le pied dans la chaussure, et si je ne mets pas de chaussettes, ils se tordent. Nouvelle perturbation, je commence à mettre tout en place, j'hésite encore pour les chaussettes, et décide….. de ne rien décider.
Je verrai en sortant de l'eau.

Je rencontre avec plaisir Jean Michel le président du club de tri de Pertuis Vaucluse, venu faire le découverte du matin (10ème) et papote un peu avec lui, on est en tout 4 du club, 3 le matin et un l'après midi.

Le parcours natation est un peu spécial, à l'australienne comme ils disent, c'est-à-dire qu'il y a deux boucles à faire avec une sortie de l'eau à la fin de la première, c'est très bien pour les spectateurs, mais moins bien pour moi, courir deux fois pieds nus c'est pas trop ma "tasse de thé".

En plus, je vais tester aussi à cette occasion, les bienfaits des exercices de respiration que j'ai commencé depuis une semaine, après avoir acheter un livre ad hoc. Bon c'est court comme délai, mais ça ne pourra pas être pire qu'avant.
A y é, 14 h 30 les fauves sont lâchés, nous sommes dans les 260 au départ, je sais déjà, d'après ce que j'ai vu dans le parc, qu'il y a "du bon", Cyrill Neveu, Dodet, Audrey Cléau, bref une partie du gratin national et aussi local. Je risque donc d'être rapidement dans les derniers dans l'eau.

Gagné, je ne suis pas dans les derniers, je SUIS dernier, j'ai beau tourné la tête plusieurs fois derrière moi y a plus personne….. Je vois juste les bras d'un ou d'une concurrente devant moi, qui semble avoir des difficultés de navigation tant sa trajectoire semble zigzagante.
Bon je ne m'affole pas, je n'ai pas beaucoup nagé, c'est dernier temps, je n'ai pas la combi, fallait pas que je m'attende à un exploit, je nage à mon rythme pour la première partie, je finis la première boucle avec toujours autant de difficultés à marcher dans et hors de l'eau pieds nus.

Je pars pour la deuxième boucle en commençant à accélérer doucement pour me tester physiquement et aussi pour tester aussi ma respiration. Les deux semblent bon, même si physiquement je sens que je ne peux pas aller plus vite. La respiration semble mieux, mais à voir avec une vitesse plus rapide. Je rattrape le ou la personne qui était devant moi, et en vois une autre très prêt, puis je ne la vois plus. Soit elle a coupé une bouée, soit c'est moi qui en ai fait une en plus, le parcours natation est un peu "tarabiscoté"
Finalement, je sors avant dernier en 40 mn c'est moins bien qu'à Embrun 35 mn, mais je vais gagner du temps à la transition car je n'ai pas la combi à enlever.

Je décide, de partir sans chaussette, et j'ai, comme prévu, beaucoup de mal à tenir en équilibre pour mettre mes chaussures de vélo. Un arbitre nous avait conseillé avant le départ de ne pas partir sans elles, car nous devions traverser une partie caillouteuse. Le pied rentre laborieusement, et je me tords le petit doigt.

La partie vélo est plus pour moi, 6 à 7 km de faux plats montants et descendants avant d'attaquer la première bosse, que je connais car je viens rouler régulièrement dans ce secteur, j'ai donc le temps de me mettre en train, pas comme à Embrun :-)
J'ai un peu de mal à me mettre en route, le premier faux plat montant est hésitant, mais j'ai toujours été très long à me mettre en route, et je tourne bien les jambes.
L'organisation est parfaite et la sécurité bien assurée à tous les carrefours car nous traversons en partie Manosque, les gens sont sympas, ils sont peu nombreux mais m'encouragent.

J'attaque la première bosse de 7 ou 8 km assez confiant, je me sens bien je vais enfin voir si les séances de home trainer que je me suis imposé en plein mois de juillet et début août vont porter leurs fruits. Allez c'est parti, je vois déjà devant moi, un concurrent, ça me stimule, je garde mon rythme, je monte entre 17/19 km/h à une cadence de pédalage de 80/90 tours minutes, ce qui pour moi est énorme, ceci me fait beaucoup de bien moralement, surtout également que je tourne entre 150/160 de pulsations cardiaques, un poil rapide mais sans plus.

Je me sens bien, je double le concurrent du Triathl'aix je lui demande si ça va, il me dit que non, je lui demande s'il a à boire et à manger, il me dit de ne pas m'inquiéter, je continue donc mon train.
Peu de temps après je commence à croiser les premiers véhicules de l'organisation annonçant les premiers, et effectivement, je me vois arriver Cyrill Neveu comme une bombe, normal il descend, lui, j'ai juste le temps de lui crier un petit encouragement. Puis le deuxième, le troisième… je commence à me dire que finalement c'est pas mal de partir dans les derniers, on est finalement plus au courant de la course que les autres :-)
Ah mais non, y a un carrefour, zut ils arrivent par ma droite et moi je file droit, bon tant pis :-)

Je continue sur mon bon rythme, je fais attention à ne pas m'enflammer, je suis hyper content de ma vélocité, certes pas encore "armstrongnienne", mais par rapport à mes habitudes, c'est assez remarquable. Faut être quand même un peu fou pour faire des séances de home traîner en plein mois de juillet en Provence, mais ça paye, mon rythme cardiaque a baissé, 140/150 c'est tout bon….
Je vois encore devant moi un autre concurrent, je reviens sur lui plan-planet, il est d'Istres, il est cramé, là aussi, je discute un peu avec lui, il me rassure sur son état, et me remercie de m'être inquiété pour lui.

Je suis bien et heureux, il y avait longtemps que je n'avais pas mouliné comme ça, bon certes, la grimpée n'est pas celle du Ventoux, loin de là, mais c'est pas mal. Je regrette juste au vue de la chaleur, un petit ravitaillement en eau au sommet car je n'ai pris qu'un bidon de boisson énergétique et je préfère le garder pour la fin du parcours, je mange quand même des pâtes de fruits.
Je vois encore sur la route que certains triathlètes ne sont pas très respectueux de la nature, puisque j'y vois des bidons, et plein d'emballages, vides sûrement, de divers produits énergétiques. Moi je suis un peu bête, j'ai remis les emballages vides de mes pâtes de fruits dans la poche où je les avais pris, qu'est ce que je peux être benêt alors, sans ces milligrammes en trop j'aurais bien du gagner …….. bon, c'est pas drôle, ça m'énerve.

Une belle descente s'en suit, que je prends tranquillement en assurant la route est belle, quelques mauvais virages, rien de bien dangereux. Je suis sur la "plaque", le grand plateau, et j'enroule aussi 100/120 tours minutes, et au loin je vois encore un concurrent, je ne cherche pas à le rattraper, car je connais la route, elle est piégeuse, de petits "murs" se trouvent en plein milieux et bien sur, je m'en prends un en plein poire, car j'en ai sous-estimé sa longueur. Je suis tanqué sur le grand plateau, je finis à l'arraché en espérant ne pas casser ma chaîne, inutile de vous dire que je ne vois plus le concurrent qui était devant moi :-)

J'attaque la deuxième monté, je la connais elle aussi pour en l'avoir faite l'année dernière lors du Brevet Cyclo Montagnard de Manosque, souvenez vous :-) j'avais ramé.
Je commence bien, comme la montée d'avant, je commence à revoir le concurrent avant moi dans les virages, il n'est pas loin, je monte à mon rythme, sans chercher à le rejoindre.

Dans une portion un peu plus raide, je coince, je manque encore un peu d'endurance pour tenir ce rythme longtemps, je ne m'affole pas d'autant plus que je vois poindre un ravitaillement et le sommet à un kilomètre. Je prends une bouteille d'eau que je garde dans mon porte bidon, je la finis dans la descente, et la jette à un carrefour à des signaleurs et ceux-ci la récupère.
Maintenant c'est tout à droite et à fond.
Mon vélo m'inquiète, j'ai la sensation qu'il "flotte" ce n'est pas une crevaison, je roule toujours en plein tube l'increvable, et il fait aussi des bruits bizarre.
Je me demande si le choc pris à Embrun n'a pas fait plus de dégât que prévu dans la direction.
Je continue inquiet, mais vigilant, même si la sécurité est bien assurée, car la circulation est dense dans la ville et surtout les routes sont très mauvaises.
Je regarde mon chrono 1 h 35 minutes SUPER, je suis très content, la transition est de l'ordre de 2 minutes, car il y a pas mal à marcher pour rejoindre le parc à vélo, et en plus je me trompe d'allée.

Je mets, là aussi ma chaussure droite laborieusement, faudra que je pense à prévoir du talc, pour le prochain triathlon et je pars pour mes 10 km.
Le parcours est on ne peux plus compliqué ont prévenu les organisateurs et incompréhensible sur le plan.

Je pars donc dans l'inconnu, et de suite je sens de bonnes jambes, peut être même de trop bonnes jambes, je passe le premier kilomètres en 4'30, c'est trop rapide pour moi. Le parcours est tellement tarabiscoté que l'on se croise, double, plusieurs fois, avec les autres concurrents. Dès le début je rattrape des concurrents, dont certains entrain de finir leur deuxième tour.
Les kilomètres passent, je tourne toujours entre 4'30 et 4'50, c'est trop vite, mais le parcours est plaisant beaucoup de chemins en sous bois, des passages également au bord du lac ou les gens nous encouragent. Je suis un peu grisé, et je sais que je vais le payer car ma préparation n'a pas été "top".
Je passe au 5 km en 23 minutes, c'est énorme pour moi, c'est trop, mais je n'arrive pas à me réguler, je rattrape pleins de concurrents, la quasi-totalité est dans son deuxième tour, (ils portent un bracelet distinctif).
Après un nouveau passage magnifique en sous bois, je constate que j'en suis déjà à 6 ou 7 km le parcours ne fait donc pas deux fois 5 kilomètres, j'arrive au 8ème kilomètre à l'endroit où l'on me donne enfin mon bracelet comme les autres. Je commence à me sentir faiblir, c'est flagrant, pourtant je n'ai pas une sensation de grosse fatigue, je manque encore un peu de préparation.

Mais les jambes sont bonnes malgré tout et je continue comme je peux tout en restant parfaitement lucide et faisant de petits coucous à mes enfants, que je retrouve plusieurs fois sur le circuit.
Les ravitaillements sont nombreux uniquement liquides à priori, mais ça me suffit, je me suis arrêté à chacun pour un verre d'eau et un de coca et pour m'asperger aussi, héééééééé pas avec du coca, non mais !!! :-)

Ce parcours est magnifique, j'ai vraiment pris du plaisir dans cette partie course à pied, bravo à ceux qui ont cogité pour ça, ils ont du avoir mal à la tête.

Voilà je boucle mon deuxième triathlon de l'année, et après les mois de galère passés, je savoure cette arrivée, même si je la trouve un peu triste.

Encore une fois, pas de récompense, ça me surprend et me déçois.
Je suis, à bientôt 48 ans, un peu puéril, je l'accorde sur ce coup là, mais c'est tellement incongru, surréaliste et incroyable pour moi de finir un triathlon que j'ai envie d'en garder le moindre souvenir et comme je me suis juré et promis de ne jamais porter mon tee-shirt finisher d'Embrun, que je conserve comme une relique, pour exemple, je garde quand je peux, les dossards, les bonnets, les plaques de cadre….
Mais bon, peut être que ça me passera l'année prochaine lorsque j'en serai à mon …. triathlon. J'ai en projet, entre autre, de faire celui de Gérardmer fin juin.

Bon, vous attendez tous impatiemment les temps officiels :-))

Total 3 h 11 mn 43 s 188ème sur 195

Natation 40 mn 193/195
T1 2 mn
Vélo 1h33 180/195
T2 2 mn
CAP 53 mn 174/195









Photos : Estelle, Guillaume et Romain Scifo photographes officiels

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