Récit de la course : Triathlon Courte Distance d'Embrun 2004, par cigaloun dupuy

L'auteur : cigaloun dupuy

La course : Triathlon Courte Distance d'Embrun

Date : 13/8/2004

Lieu : Embrun (Hautes-Alpes)

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Distance : 41.5km

Objectif : Terminer

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CR CD Embrun 2004

Triathlon courte distance d'Embrun
Vendredi 13 août 2004


Distances :
Natation : 1.5 km
Vélo : 43 km
CAP :10 km

Que du bonheur !!! me voilà ce vendredi 13 août 2004 au départ du triathlon courte distance d'Embrun.
Après un hiver chaotique avec 4 mois d'arrêt total de toutes activités physiques hormis la natation, suite à des tendinites aux deux ischios jambiers, après bien des hésitations et errements du milieu médical, après une chute en VTT le 23 mai occasionnant un très gros hématome au genou droit m'obligeant à interrompre, une nouvelle fois, ma préparation alors que je commençais à bien revenir en forme, me voilà aligné au départ de ma première compétition de l'année et pas la plus facile.
Je suis heureux, j'ai prévu un temps de 3h30 avec 30 minutes pour la natation, 2 heures pour le vélo, car il y a tout de même 1200 mètres de dénivelés, et 1 heures pour la course à pied.
Je suis assez serein.
Nous sommes arrivés la veille au camping, nous nous sommes installés tranquillement avec la petite famille et tout s'est bien passé si ce n'est une petite pluie le soir, qui me fait hésiter sur la température de l'eau du Plan d'eau, car je ne pense pas partir avec la combinaison.
Après une bonne nuit de sommeil, je me lève vers 6h45, le temps de bien déjeuner, j'ai préparé toutes mes affaires la veille donc je n'ai plus qu'à rassembler tout ça et à descendre vers le parc vers 7h45.
Contrôles habituels des arbitres, "marquages" par de charmantes bénévoles :-) bon ça ne commence pas trop mal tout ça.
Je m'installe tranquillement à ma place, positionne tout mon matos, puis je m'en vais voir les amis internautes du forum de discussion Triathlon, Willy Lenoir et Lionel Le Gac à leur place, mais Willy n'est pas arrivé et impossible de me rappeler le numéro de dossard de Lionel que je croyais avoir pourtant mémoriser, bon, ne rigolez pas on vous verra à mon âge….
Je m'en retourne donc, et j'hésite toujours sur le port ou non de la combi, je regarde autour de moi, et je ne vois pas grand monde la porter. Est-ce trop tôt ?
Je continue ma préparation, discute le coup 5 mn avec mon voisin, de droite, celui de gauche a renoncé quand il a su que je venais :-), et là première surprise arrivée de Willy qui se présente car je ne le connaissais pas, on discute quelque peu sur la course, la forme….. Puis nous nous séparons.
Quelques temps après arrivée de Lionel, et je rediscute aussi avec lui, c'est sympa, ça me fait plaisir de mettre un visage sur ces internautes.
Bon ben, c'est pas tout ça, je papote, mais faudrait voir à se décider pour la combi, l'arbitre au briefing annonce que celle-ci est autorisée, j'hésite, je regarde à nouveau autour de moi, là c'est différent, je vois de nombreux coureurs la mettre.
Je me décide aussi, et je la mets, je n'oublie pas, de bien savonner mes beaux mollets :-, car je n'ai pas mis ma combinaison depuis le 15 août 2003, je ne suis donc pas un grand spécialiste de "l'enlèvement", et de bien lubrifier les épaules et le cou pour éviter les irritations dues aux frottements.
Je m'énerve un peu car je n'arrive pas à tirer la fermeture éclair dans le dos, pourtant je suis plus affûté que l'an passé ça devrait bien glisser, mais n'y arrivant pas je demande l'aide d'un autre triathlète qui m'explique que j'ai coincé la fermeture éclair dans mon haut de maillot, rien de bien grave.

Allez, les chaussures sont en place, le casque, la casquette, tout semble prêt, j'avance donc vers le départ, non sans avoir au passage à mon tour aidé quelques concurrents à fermer leurs combinaisons, y en a qui sont vraiment pas doués tttttssssssssssssss……………..

Les féminines partent 5 minutes avant, comme d'habitude, je tape dans mes mains, l'ambiance est très bonne entre coureurs, je plaisante même avec mon voisin en lui disant que c'est super pour maigrir ces combis :-)) car le soleil est sorti et il commence à taper dur.
Allez ça y est c'est parti, fidèle à mon habitude je pars dans les derniers, pas complètement, mais presque.
J'ai une sensation un peu bizarre dès les premières "foulées" je me sens un peu mou, mais sans plus, je commence à accélérer un peu car je vois juste un peu devant moi, un petit peloton, et je me sens prêt mentalement à m'y intégrer, mais eux aussi ont accéléré, et j'ai peur de me cramer dès le début si je les rejoins de suite, je reste donc à distance, non sans rattraper quelques concurrents. Nous sommes une petite poignée à nager de concert, mais je n'arrive pas à rattraper le petit groupe devant moi, tant pis je me sentais pourtant d'attaque pour me "frotter".
Je passe très bien les bouées, bien que j'ai de la buée sur le haut des lunettes, l'année prochaine je les tournerai comme ça la buée sera en bas et ne me gênera pas :-), je rattrape encore quelques concurrents, pourtant je suis loin d'avoir été au maxi, toujours un peu de réticence à me lâcher dans la partie natation, mais je me sens mentalement prêt à le faire, c'est dire que j'ai bien progressé quand même. Non ??
Je fais une sortie d'eau assez laborieuse, j'ai bien battu mes jambes sur la fin, mais je n'arrive pas à retrouver rapidement l'équilibre, je sors donc en marchant doucement, je regarde le cardio 35 minutes, c'est pas mal, mais j'espérais 30.
Avec un départ dans les derniers et une sortie laborieuse, c'est vrai que j'ai bien du perdre 5 minutes en tout, ce n'est pas grave.
Une fois sorti de l'eau, je cours à ma place pour enlever la combi, la jambe droite sors comme rien et cette @#§&µ# de jambe gauche ne veut pas sortir.
Je bataille un long moment pour y arriver finalement laborieusement, je nettoie mes pieds, mets mes chaussettes, je ne peux pas courir sans, puis mets mes chaussures de vélo car j'ai remarqué dans le parc que personne ne les avait mises sur les vélos et puis je suis quasiment au bout du parc j'ai donc peu à courir avec.
Et c'est parti pour la vélo, je démarre mal, je sens que je suis fatigué, je regarde le cardio, au début de la première montée, c'est-à-dire pour les connaisseurs, au premier virage à gauche pour partir sur Réallon Saint Eusèbe…devant toute une série de commerces, je suis déjà à 170 pulsations, c'est trop pour moi.
Je sens comme une gène à mon pied droit, aurais je oublié d'enlever un caillou ?
Je récupère sur le petit faux plat avant le pont, je monte les vitesses, je suis en 39X26, je trouve mon petit rythme et je redescends à 150 c'est bon, je dois gérer maintenant.
L'ambiance est bonne, on rigole bien c'est l'avantage d'être dans les derniers, personne ne se prends la tête.
J'arrive tant bien que mal à monter assez souple bien que n'ayant pas mis l'arme fatale, le 39X29, beaucoup sont sur le triple, c'est assez "raide" et je suis poli :-)
Je double quelques concurrents et concurrentes, ça me remonte un peu le moral, je me fais doubler aussi, c'est pas gentil ça et le respect de l'âge ….bon d'accord, certains sont plus vieux que moi mais bon… quand même.

Les routes sont toujours aussi mauvaises, mais à la vitesse ou je monte ça ne me dérange pas, ça m'inquiète plus pour les descentes.
Arrivé au premier ravitaillement, je salue les bénévoles, beaucoup d'enfants, je prends un bidon d'eau, une pâte de fruit et un biscuit énergétique. Je n'ai prévu qu'un bidon de boisson énergétique et un tube de gel coup de fouet, je pensais que ça suffirai mais vu ma fatigue au départ, je préfère anticiper un peu.
J'ai pris mon rythme, la fréquence cardiaque est toujours autour de 140/150 c'est bon, et je mouline pas trop mal, ça va. Beaucoup d'encouragements des spectateurs, des bénévoles, même des arbitres qui sont très souvent eux aussi, triathlètes en activité.
J'aime bien cette ambiance très conviviale.
J'arrive à un carrefour, et j'ai juste le temps de planter un grand coup de frein car le premier, Olivier Marceau, passe et je ne l'ai vu qu'au dernier moment, je m'excuse de suite auprès de la concurrente derrière moi, qui a du freiner aussi, elle me dit qu'il n'y a pas de mal, elle a l'air bien sympa, on roule ensemble depuis un petit moment, un coup elle me double, un coup c'est moi.
Je me fais encore doubler par tous les meilleurs, Carl Blasco, en pleine préparation olympique, Toummy Degham….
Je plaisante avec ma "collègue" en lui disant qu'on leur laisse un peu de champ et qu'on les "alignera" après ça la fait bien rire.
Nous rigolons un peu moins plus loin lorsque nous abordons le "mur", une portion entre 15 et 20 %, mais je le passe pas trop mal avec mon 39X29 avec lequel je joue depuis un petit moment d'ailleurs.
Je sens une douleur qui pointe sur mon pied droit lorsque j'ai abordé cette partie pentue en danseuse.
Plus loin j'essaie, en plaisantant bien sûr, d'amadouer les commissaires pour tourner à droite pour faire directement la fin du parcours, ceux-ci se sont bien pris au jeu et nous avons bien ris une nouvelle fois
Arrivé à un grand rond point, j'aborde la descente sur Savines, et là soudain un grand choc et un grand bruit, je n'ai pas vu un trou dans la chaussée.
Je fais un état des lieux rapide, quelque chose a craqué, je constate que c'est le cintre qui a légèrement pivoté vers le bas, rien ne bouge sur la roue, pas de rayons cassés, ni la fourche, une grande peur c'est tout, même si je ne suis pas habitué à cette position de main basse, tant pis, je ferai avec.
La route sur Savines le Lac n'est finalement pas trop mauvaise, je fais une bonne descente (et pas de sous entendu s'il vous plait), je ne descends pas en dessous du 50 avec une pointe à 65, mais sans mettre le grand plateau, car j'ai peur de me retrouver un mur au milieu.
Ca me permet de bien me ravitailler, et de récupérer avant la dernière montée à partir de la gare de Savines, montée que j'aborde laborieusement, je met du temps à trouver mon rythme.
Par expérience, je me méfie un peu des indications des spectateurs sur la longueur des montées, cela m'a déjà amené de cruelles désillusions, car ils sont nombreux à nous donner des renseignement sur la longueur et la dureté de cette montée croyant nous aider bien sûr.
J'arrive donc à retrouver mon petit rythme en jouant là encore entre les 21/23/26/29 dents de ma roue libre.

Je repasse sur la partie faite en double, et retrouve les photographes de Tintin Photos qui me balancent des "vacheries" pour me faire rire car je commence à être un peu "cramé", et ils y arrivent.
J'ai eu une courte préparation, suite à ma chute en VTT je n'ai recommencé à m'entraîner que fin juin, avec beaucoup de difficulté. Je n'ai fait que quinze jours de préparation vraiment dure, avec accélérations et sprints, tant à natation qu'en vélo et course à pied.
Je commence donc à être un peu court, mais la fin de la dernière montée est proche, j'ai vu depuis longtemps que je serais loin des 2 heures que j'avais prévu, aussi je ne m'affole pas, je rentre tranquillement dans un temps de 2 h 13 avec une descente sur Embrun qui m'a rappelé bien des souvenirs, de bons souvenirs.
Après coup je constaterai qu'il y a 43 km au lieu de 40 annoncés, même si sur un document de l'organisation, 42 sont cités.

Deuxième transition pas très brillante non plus, car arrivé à ma chaise au moment de mettre les chaussures de course à pied, la tête commence à me tourner légèrement. Je prends le temps de m'asseoir et de finir mon bidon de boisson énergétique et ça va de suite mieux.
Je pars pour les deux boucles de la course à pied tranquillement, et là aussi j'ai du mal à trouver mon rythme, je ne m'affole pas, j'accélèrerai sur la deuxième boucle.
Mon pied me fait encore plus mal, mais c'est supportable, en le posant par terre, j'ai de suite senti qu'un petit caillou avait du rester dans la chaussette.
Toujours beaucoup d'encouragements de la part des spectateurs et des bénévoles aux ravitaillements, je croise ma femme et un de mes garçons sur la fin de la digue et je lui dis que c'est dur.
Je croise Lionel sur la digue, et me dis qu'avec ce système de deux tours ça va faire de sacrés va-t-y-viens sur cette partie, mais surprise, j'arrive au point où l'an dernier nous tournions pour le longue distance, et je n'y vois personne pour assurer le demi tour, me serais-je trompé ?
Je continue sur cette berge de la Durance et toujours pas de demi tour à faire, on m'aurait menti, car d'après le plan de la course le demi tour se
fait sur la berge, j'en ai conclu que c'était au même
endroit que le LD.
Ben alors où est ce qu'on tourne c'est bien loin ?? Ah ça y est voilà les commissaires, tiens Cyrill l'ex DTN PACA, qui me reconnaît encore comme l'an dernier, décidément je l'ai marqué ce garçon :-))
Je réalise que je me suis peut être trompé sur le parcours, mais je continue malgré tout, en pensant au deuxième tour.
Je re-croise ma femme sur la digue, je lui dis que ça va mieux mais qu'il me reste encore un tour, mais quelque chose au fond de moi, je crois que ça s'appelle un cerveau, me dit que je me suis peut être méchamment gouré sur ce coup là, car je ne vois pas beaucoup de monde sur cette digue si ce n'est les derniers que je croise.

Hé hé même pas dernier :-).

Bon je dois me résoudre à constater que je me suis trompé en beauté, il n'y a qu'un seul tour, je n'ai, du coup, pas accéléré, mais avec le recul, je ne suis pas sûr que j'en aurais été capable.
Je finis à mon train, en 3h51.
Ma fille et mon dernier garçon sont à l'arrivé et me prennent en photo, mon fils cours un moment à côté de moi, c'est sympa.
L'arrivée est un peu tristounette, pas de tee shirt, pas de récompenses, des ravitaillements vides, je suis un peu déçu, j'aurais bien aimé avoir un souvenir de ce que je considère comme mon "premier triathlon".

Mais ce n'est pas grave, je suis surtout très déçu sur le coup, par mon temps, j'avais tablé sur 3h30.

Après analyse et a tête reposée, j'ai bien relativisé tout ça.

En natation, je ne suis pas loin des 30 mn prévues
En vélo j'ai tenu la moyenne prévue, 20 km/h mais avec 3 km de plus
En Cap j'avais prévu 1 heure, j'ai mis 55 mn sans me pousser à bloc.

Avec le recul je suis assez satisfait de mon chrono surtout avec les transitions de "cochon" que j'ai faites et avec une grosse erreur de débutant, c'est normal j'en suis un, sur le parcours course à pied.
D'autant plus, que je me suis aperçu aussi, qu'en ce qui concerne mon pied droit c'était plus grave que ce que j'ai ressenti durant la course, mais plus de 10 années de rugby, ça vous forge un homme ça mon bon Monsieur, et je suis plutôt du genre dur au mal :
Une entaille de 2 cm de long ouverte sur deux à trois millimètres faite par un tout petit caillou glissé subrepticement dans ma chaussette à la première transition.

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