Récit de la course : Marathon de Rome 2002, par Le Hareng Saur
L'auteur : Le Hareng Saur
La course : Marathon de Rome
Date : 24/3/2002
Lieu : Rome (Italie)
Affichage : 2628 vues
Distance : 42km
Objectif : Pas d'objectif
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Le récit
Bonjour tout le monde,
Ce dernier week-end avait donc lieu le marathon de Rome, où nous étions
inscrits, l'aveuglette et moi.
1. L'avant course
Départ vendredi vers 13h de l'aéroport Bruxelles National, où l'aveuglette
s'est ruée sur Georges Grün pour lui extorquer une autographe pour
l'aveuglon. Mais si, vous le connaissez, c'est lui qui a qualifié la
Belgique pour le Mondial en Italie, en marquant un but de la tête contre la
Hollande à 7' de la fin du test-match. Vous ne le connaissez pas?
Décidément, vous êtes... allez, je ne le dirai pas. Na!
Par contre elle a superbement ignoré Peter Van Peteghem et Jo Planckaert qui
s'envolaient pour Milan (-San Remo). Ah, les femmes qui craquent pour le
beau Georges.
Arrivée à Rome vers 15h, transfert vers le Bed & Breakfast que nous avions
réservé et que je peux vous conseiller: près du Colisée et des monuments de
la Rome Antique.
Le vendredi soir, chercher les dossards un peu à l'extérieur de la ville.
Je mets consciencieusement les dossards dans le sac que nous recevons... un
peu plus loin, je demande un renseignement et pour cela, j'ai besoin de
sortir mon enveloppe avec le dossard, la puce... de mon sac. Suivez bien,
ça a son importance!!
Retour à l'appartement, après un bon petit repas.
Je sors tout mon barda de mon sac, l'enveloppe de l'aveuglette, et ... pas
d'enveloppe au nom de l'aveugle.
PDT terrible : où ai-je donc pu perdre ce dossard, avec la puce et tout et
tout? Je refais mentalement tout le chemin que j'ai fait et je me dis qu'il
n'y a que trois endroits où j'aurais pu le laisser.
Après une mauvaise nuit, nous repartons vers le village marathon, et
heureusement, mon enveloppe avait été mise soigneusement de côté: ouf, je
pourrai courir.
Le samedi, visite de la Basilique Saint-Pierre, petit tour vers la place
d'Espagne, la fontaine de Trévi, ...
Rencontres omniprésentes avec la fameuse manifestation qui a rassemblé 2
millions de personnes. Vraiment impressionnant. Il en sortait de partout.
Samedi soir, après avoir beaucoup marché, petit dodo vers 20h.
2. Objectifs
2a. L'aveuglette. 3 entraînements par semaine, 2 fois 20' et une looongue
sortie de 50'.
Une seule fois 1h40' mais beaucoup trop vite.
Nous avions donc convenu que, l'inscription étant payée, qu'elle fasse les
25 ou 30 premiers kms comme une longue sortie, puis qu'elle abandonne. Mais
elle se disait que c'était bête quand même de ne pas terminer...
Je lui dis donc qu'elle fasse selon ses sensations: soit elle court
normalement 30kms, soit elle se freine et part avec les ballons de 4h30 et
elle essaie de terminer, mais sans se faire mal.
Nous verrons ce qu'il adviendra.
2b. L'aveugle saur.
Souvenez-vous, il y a un mois, je me plaignais de ma lenteur: alors que je
m'étais fixé comme objectif 3h50 à l'aise, je me disais que j'allais y
arriver, mais en cravachant. Après un peu de travail de vitesse, je me suis
donc dit que j'allais viser 4h pour ne pas trop souffrir.
3. La course
Départ à 9h30. Un peu avant la course, nous nous sommes séparés,
l'aveuglette et moi, pour euh... bon, ben, pour... (voir mon marathon de
Florence)
Je pensais qu'elle se trouvait donc au départ devant moi: j'ai cherché et ne
l'ai pas trouvée, et je me suis donc dit que j'allais la rattraper après
quelques kms.
Je démarre (je passe la ligne 1'50" après le signal) à l'aise (7'40" au
premier km) sans vouloir commettre l'erreur de me faufiler et de perdre une
énergie inutile comme je l'avais fait à Rotterdam.
Je passe les ballons des 4h00 au troisième km, sans forcer l'allure.
Je passe au dixième km en 56' tout en discutant avec l'un et l'autre. Je ne
vois pas l'aveuglette: je me dis alors qu'elle était derrière moi au départ.
14ème km en 1h18", nous avons le vent fort de face.
Au 18ème km, il y a un aller-retour sur la même route, et qui vois-je?
L'aveuglette, qui est partie sur des bases de 3h50, tout en pensant qu'elle
allait vers 5h15.
Que je vous raconte: elle passe au 14ème km vers 10h45. Rapide calcul :
10h45 - 9h = 1h45. Le tout fois 3 égale 5h15. Ce n'est qu'après qu'elle
s'est rendu compte qu'on était partis à 9h30 ;))
Semi-marathon en 1h58, soit 3h56 si je maintiens le rythme. L'aveuglette
passe en 1h59, mais avant moi, vu qu'elle a passé la ligne de départ après
12 secondes.
Au moment où je dépasse l'aveuglette vers le km 22, je lui conseille de ne
pas trop forcer, et de s'arrêter au km 26 ou 31, quand on repasse près du
départ.
Au km 26, donc, on rentre dans Rome après une boucle extérieure le long du
Tibre. Piazza Navone, Piazza del Popolo, Piazza di spagna, fontaine de
Trevi, Panthéon et retour vers la fameuse machine à écrire. 5 kms de
petites places, petites rues où il faut relancer souvent, mais superbes.
Je passe au km 28 en 2h35, soit 1h17' pour le deuxième tiers.
L'aveuglette, elle, arrivée à la machine à écrire, au km 31, s'arrête sur
les marches du bâtiment, fait une petite bronzette, s'étire, remet ses
semelles orthopédiques qu'elle avait enlevées au km 5, fait le point, et se
dit qu'après tout, il ne reste que 11 kms et que ce serait bête de ne pas
terminer. Donc, elle repart.
Alors que les 25 premiers kms n'avaient de difficultés que le vent, que les
6 kms suivants nécessitaient des relances, les 11 derniers sont caractérisés
par 3 côtes, dont la dernière dans le dernier km, près du Colisée.
Personnellement, j'avais commencé à accélérer au km 28 et j'ai remonté plein
de monde sur ces 14 derniers kms. Dans l'aller-retour final, je rencontre,
surpris, l'aveuglette qui arrive au 35ème km, alors que je quitte le km 37.
Elle a l'air à l'aise.
J'ai eu un moment l'espoir de revenir sur les ballons des 3h45, mais
finalement je fais 3h48'51".
Dernier tiers en 1h14, deuxième semi en 1h51. Negative split parfait.
Je vais chercher ma médaille (superbe, d'ailleurs), rendre mon chip, puis je
reviens vers l'arrivée où j'attends l'aveuglette vers les 4h10' au plus tôt:
vu son peu d'entraînement, elle a dû craquer.
V'la t'y pas qu'après 4h08'14", elle se pointe, fraîche comme une rose,
souriante et tout? Record battu. Deuxième semi en 2h09.
J'ai encore attendu un peu pour voir le chat, qui vous racontera ses
déboires par ailleurs. Je ne l'avais pas vu dans le train des 4h30, pas
plus qu'à l'arrivée.
4. L'après course
Petite glace al tartuffo place Navone, après la douche et un retour vers
l'arrivée pour voir les derniers en 6h38'. Dodo à 20h, après un bon restau.
Lundi, visite des musées du Vatican le matin, puis visite du Colisée, du
Palatin, du forum romain, et d'une exposition sur Cézanne l'après-midi. Le
marathon ne nous avait laissé, à aucun des deux, des traces trop marquées.
Mardi matin, lever à 6h30, petit jogging d'1/2 heure dans le quartier
(machine à écrire, cirque Maxime, Colisée)
Retour vers Bruxelles à 11h30, arrivée sans encombres à Namur, centre du
monde, vers 16h
5. Conclusions
Je ne voulais pas terminer ce marathon sur les rotules, j'avais envie de
visiter le lendemain, et puis, j'ai encore Gérardmer dans deux mois. J'ai
donc couru comme je le voulais, finalement 12' seulement au-dessus de mon
meilleur temps (officiel).
J'ai su m'empêcher de brûler mes cartouches au début et j'ai l'impression
d'avoir gagné en endurance.
Encore quelques marathons sans volonté chronométriques, pour travailler mon
fond. Dans un an ou deux, je pense que j'arriverai, en travaillant ainsi, à
passer enfin sous les 3h30.
L'aveuglette voulait ne pas avoir une récupération difficile comme pour les
deux autres marathons. Elle est déjà en pleine forme. Avec son
entraînement canon, elle va finir par donner raison à Papy (voir ses
conseils au Mogwai : 3 fois 20' par semaine suffisent, qu'y dit)
Marathon très bien organisé. A faire, malgré sa difficulté (pavés, côtes à
la fin, bourrasques de vent). Très beau, qui passe par des endroits pleins
de charmes et chargés d'histoire.
L'aveugle saur
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