Récit de la course : Raid IGN-Lafuma 2004, par La Tortue
L'auteur : La Tortue
La course : Raid IGN-Lafuma
Date : 30/5/2004
Lieu : Langeac (Haute-Loire)
Affichage : 2905 vues
Distance : 60km
Objectif : Pas d'objectif
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Le récit
yo les bargeots !
j'ai décidé de vous faire un cr d'un genre nouveau. puisque l'électron va, je pense, vous faire, comme à son habitude, un cr super méthodique de la course et de l'attaque des balises; je vais essayer d'apporter une vue différente, plus basée sur une succession chronologique d'anecdotes que sur un descriptif exhaustif.
1/ IGN ? IGN ? késako ?
la linotte depuis quelques mois nous parlait de ce raid a priori génial. le boeuf en rajoutait quelques couches. bon d'accord, on va y aller. mais, avec qui ?
très rapidement, l'électron se propose. bon ! d'accord ! il a les genoux de ma grand-mère ;-)), mais il m'a l'air pas trop mauvais en orientation. et puis, un gars qui a autant de bonne bouteilles dans sa cave et qui a autant de mauvaise fois, je dois pouvoir m'entendre avec lui pendant 3 jours;-))
2/ l'objectif ?
ben, sur le plan sportif, y'en a pas de trop. pour moi, ce sera une découverte. mais au fur et à mesure de l'évolution des discussions sur la ml, je me rends compte que l'objectif principal sera....le bivouac.
une tentative d'organisation se fait : la linotte s'occupe du pastaga, l'électron des cochonailles et du st nectaire (fermier !), le bourrin des cahuètes, je m'occuperais donc du vin. ben voui, d'accord ! mais combien ? j'estime à environ 15, le nombre de personnes susceptibles de s'intéresser à mon jus de raisin. il faut donc 4 litres environ (ça me parait un minimum). tout de suite l'idée du bib me vient : plus léger que les bouteilles et facile d'utilisation. j'achètes 10 l de bordeaux AOC, je vidange quelques litres et j'en garde 4,5 kg environ que j'emballe précieusement dans du papier bulle. ma grande angoisse pendant tout le we sera de percer la poche du bib et de voir mon précieux breuvage se répandre dans la nature ou dans le coffre de l'électron ;-((
3/ AAB, acte 1
vers la fin de l'après-midi du samedi, nous nous retrouvons, après avoir récupéré nos dossards, dans un charmant petit troquet. je découvre des nouveaux : la toutoute, ray, l'antilope, catala et david. je revoie toujours avec le même plaisir les "anciens" toutou et bourrin, égaux à eux-mêmes et je fais un peu plus la connaissance avec Gé que j'avais aperçu dans le sas de départ de la saintélyon mais j'avais alors du mal à le voir car il arrêtait pas de sauter sur place. d'ailleurs, comme nom de zanimal, je lui propose le "marsupilami" parce qu'il fait zboing zboing dès qu'il se rapproche d'une ligne de départ ;-)))
4/ AAB, acte 2
nous sommes obligés d'écourter ce premier AAB car nous sommes attendu dans la belle-famille électronesque où un festin : escargots, grillades, pâtes (ben voui, quand même ! faut un minimum) et surtout Gaillac, rosé et Graves (je crois) nous attendent. comme prévu, le PSG gagne sa coupe de France dans l'indifférence générale des convives et nous allons faire un petit dodo...
5/ ça se présente bien...
départ pour Langeac au petit matin, l'électron toujours au volant et moi co-voituré comme un prince. arrivée sur site, organisation impeccable au parking. et nous rejoignons nos petits camarades au départ.
le poc est là, en plein forme et prêt à en découdre.
gé fait zboing (normal) !
l'antilope ne parle pas beaucoup.
le toutou et le bourrin m'ont l'air sereins, les catala aussi. et nous aussi.
il fait beau, tout se présente bien je vous dis.
je regarde les équipements des copains et je me dis que je fais un peu guignol avec ma casquette à 2 euro, mon collant fin comme du papier à cigarette et mon sac à dos "fin pompidou/début Giscard" avec un tendeur pour éviter que ça ballote trop (d'ailleurs david me chambre un tantinet sur mon sac !). heureusement que je me suis acheté , il y a peu, un joli t-shirt technique pour être un poil dans le ton !
6/ étape 1
l'électron parlera mieux de la course que moi.
quelques anecdotes :
- on part vraiment du fond du court, l'électron n'ayant rien trouvé de mieux que de papoter avec un organisateur après la ligne de départ ;-))
- et ben ! y'en a du monde, le cul en l'air, accroupi par terre à pointer ses balises dans les rues de Langeac. l'électron et moi trouvons quelques marches pour pointer plus confortablement.
- l'électron mets quelques minutes à estimer "l'échelle" de la carte, mais très vite il se confirme qu'il connaît son affaire.
- les premières balises sont assez espacées les unes des autres, on y croise régulièrement le bourrin et ses acolytes, dans un chassé-croisé régulier
- balise 7 : tournant de la première manche, toutou, Gé et moi pointons la balise en même temps, mais le toutou force le bourrin à prendre une option qui s'évèrera peu judicieuse. nous prenons par le côté gauche de la colline et on ne reverra plus nos valeureux adversaires
- balise 10 : au bord du ruisseau : un vrai paradis, si j'avais eu mes cannes à pêche, j'y serais resté...
- balise 11 à 14 : l'autoroute, tous les circuits sont identiques, on est "englué" dans les randonneurs ;-((
- balise 12/13 : alors que j'étais pas trop mal et que je venais de pointer rageusement la balise de l'église (j'avais une revanche à prendre avec le monde ecclésiastique et une certain abbaye ;-)) ) , je me fais une "spéciale tortue" : la crampe qui tue à 2 km de l'arrivée (adducteur gauche). j'étire, j'étire, ça passe pas. je m'enfile d'un trait les 4 derniers sporténine qui me restent. l'électron me parait soucieux, il a pas tord. je les connais ces saloperies de crampes, elles ne me lachent pas facilement. et effectivement, celle-là passe pas, pire à force d'étirer à gauche, je m'en flanque une autre à droite. bon, il reste 2 bornes à peine, quitte à avoir mal, autant marcher en même temps. je me remets en route péniblement et oh miracle , au bout de quelques centaines de mètres plus rien. youpi, on termine cette première étape dans la joie et l'allégresse, persuadé d'avoir été géniaux (en fait anté anté pénultième en V1) !
7/ THE bivouac, AAB acte 3
rien que pour ça, fallait pas rater ça. je le savais, je le sentais, ce bivouac serait le moment fort du we. même si tout le reste a été génial, ce bivouac restera un des hauts faits que le zoo sait engendrer !!!
ça a démarré doucement, avec l'installation progressivement du campement sous une petite pluie agaçante . mais dès que les dernières gouttes se sont arrêtées, ça a été comme le signal du départ : c'est sorti de partout : le saucisson, les cahuètes, le pastis, le fromage, le rhum à l'apéro. Ray et la toutoute nous ont rejoins pour la fête.
on a bien rigolé en comparant nos divers lyophylisés. les miens étaient vraiment pas bons : bolognaises et riz au curry, de chez Aptonia (DKT).
sous les conseils du bourrin, l'antilope a opté pour un emplatre à la semoule et au minestrone, pas mauvais du reste mais un poil étouffe chrétien.
le boeuf et son pote julien ont du bouffer au moins 10 boites de bolino.
le toutou a sorti ses gourdasses multicolores pleines de breuvages réchauffe-boyaux (Barbara, la co-équipière du poc, étant restée sous le choc de la gourdasse bleue) .
plus on avance dans le repas et plus l'ambiance monte. ça chambre, ça rigole, ça parle de tout sauf de CAP, le club de CO de la linotte nous fait une démo de taï chi chuan hilarante, bref une ambiance de vieux copains heureux d'être ensemble... tout simplement, même si pour certains, ce n'est que leur premier AAB (l'effet zoo a encore frappé !!!).
la nuit commence à tomber. alors que les p'tits joueurs vont faire dodo, on part avec le poc à la recherche d'un troquet, histoire d'en vider un dernier. en fin orienteur, le poc nous déniche une merveille de petit bistrot qu'on ne trouve plus que dans ces pays reculés. une liqueur de verveine bien sucrée me permet de faire glisser ces infames lyophylysés. nous dissertons longuement avec nos charmants hôtes et ce n'est que vers minuit que nous rejoignons le bivouac endormi et baignant dans un concert de ronflements isolés.
je me glisse tant bien que mal dans mon duvet et passe ma nuit en compagnie de l'électron, trop fatigué par sa journée pour me faire la moindre avance ;-))
sommeil catastrophique. je compte les heures, puis les 1/2 heures, puis les 1/4 d'heures qui me séparent de 5 h du mat, heure officielle du réveil.
8/ réveil : mini-AAB acte 4
le réveil-matin des organisateurs est original : tout les 30 mètres environ, ils font péter un gros pétard au milieu des tentes suivit d'une sonnerie de corps de chasse. pas très poétique, je vous l'accorde, mais néanmoins efficace. en quelques minutes tout le campement est en ébullition. l'AAB du matin est moins festive que celle de la veille, pour moi ce sera thé et gatosport (la compétition reprend ses droits dans quelques minutes, fini la rigolade !)
ma seule inquiétude du we se situe maintenant : comment vais-je encaisser le redémarrage. je n'ai jamais fais de course sur 2 jours. je fais quelques foulées dans le champs à proximité et je me rends compte à ma grande surprise que les jambes, bien que lourdes semblent tourner correctement. allons-zy : bis répétita...
9/ étape 2 : l'envolée héroïque !
dès le départ, ça bouchonne sec, la route n'est pas large et nous partons une nouvelle fois du fond du cours. comme hier, y'a des culs en l'air tous les 20 cm pour pointer ses balises à 4 pates à même le sol. m'enfin ! sont fous ces raideurs. comme la veille, nous trouvons un coin confortable mais contrairement à la veille, nous ne pointons que quelques balises et nous filons. au passage, j'ai failli oublié de pointé la balise 1...j'ai cru que l'électron allait m'assommer sur ce coup là !
heureusement que je suis venu la veille faire une reco avec le poc dans les parages, sinon, l'électron se loupait d'entrée. le chemin à prendre suit le ruisseau. mais, c'est que je le connais ce chemin là moi, c'est celui qui passe le long du ruisseau sous le pont seuneuceufeu, sous lequel le poc et moi nous nous sommes recueillis au clair de lune en pensant au toutou. "j'ordonne" le repli stratégique et zou, nous voila dans la bonne direction. comme la veille, l'électron a mis 2 minutes pour se chauffer et le voilà en pleine bourre.
comme la veille, nous faisons un chassé-croisé avec la bourinus team jusqu'à mi-parcours environ. je regarde effaré le toutou monter les cotes. comme à la saintélyon, il m'impressionne ! il fait des pas de géant et semble monter sans effort. moi, toujours aussi à l'aise dans les cotes ;-((, je gère mon effort tranquillement. finalement j'aime bien ces ascensions, même si je sens bien que l'on y perd pas mal de temps. en général, on est l'un derrière l'autre avec l'électron, chacun gérant son effort en silence, mais il n'est point besoin de parler à ce moment là. c'est d'ailleurs bien le seul moment où l'électron ne parle pas ;-))).
sur les premières balises, je suis un peu fougueux, je m'emballe un poil dans les descentes et l'électron est obligé de me rappeler à l'ordre sinon, je loupais 1 balise. oups, pardon ! je le referais plus, c promis !
balise 7, "au sommet de la colline". comme la veille, c'est le tournant du match. tout le monde jardine. après avoir escaladé 4 à 4 toutes les collines du coin, j'entends l'électron brailler en contre-bas. je monte quand même au sommet de la colline sur laquelle j'étais car je crois voir le toutou en train de pointer discrètement, puis je redescends. l'électron a pigé sa gourance, il me redirige et je trouve cette foutue balise.
l'électron sera impérial toute la journée, ce qui fait que malgré notre relative lenteur à la course, nous sommes souvent en compagnie des jeunes dossards 2000 et plus, ceux qui, comme nous, font le circuit B.
les dernières balises sont, comme la veille, communes à tous les circuits. on se croirait sur le tapis roulant du métro de la gare montparnasse, sauf que là les plus lents ne se mettent pas à droite pour laissé passer les plus rapides.
l'ineptie la plus totale est atteinte à la balise 12 (je crois), située au pied de rochers d'une hauteur d'1 m environ qu'il faut sauter, et que l'on atteint par un sentier escarpé et étroit. entre les enfants et les mamys, je vous dis pas le temps de perdu pour atteindre cette balise. je fulmine en mon fort intérieur, car on a bien tourné jusque là et je sens que l'on est en train de perdre bêtement un temps précieux. les derniers km sont plus dégagés, malheureusement, alors que j'ai envie de "sprinter" vers l'arrivée, y'a l'électron qui fait une drôle de mine, un peu pâlot et la tête penchée sur le côté. j'ai beau essayer de pousser au cul, je sens bien qu'il est à sec. la dernière ligne droite est en vue, mon valeureux orienteur trouve quelques ressources pour finir en courrant, torse bombé, sous les viva de la foule.
10/ AAB acte 5.
voilà c fini ! je termine avec les pattes bien fatiguées mais pas du tout à la ramasse comme après un marathon ou même un trail court. on retrouve la linotte qui a trouvé ça trop fastoche en orientation, puis 10 à 15' plus tard, arrivent les "harlem globe bourrin", tous les 4, la main dans la main : sympa ! grand seigneur, le bourrin accepte immédiatement sa "défaite" et beau joueur nous félicite.
une dernière AAB, toujours aussi sympa, se met en place autour des tentes de la toutoute et de ray, aux petits soins pour le bonheur des coureurs ! merci, à vous mesdames ! je savais bien que vous méritiez quelques fleurs ;-)))
il reste quelques gourdasses à finir, et un p'tit rouge pas mal du tout, qui passe bien avec les saucisses et les lentilles vertes du Puits, slurrrp ! l'électron reçoit des mains du bourrin, son trophée officiel de la plus mauvaise fois (il vous racontera)...
il fait beau, on a fait une zolie ballade, on est entre amis, on est...bien : finalement, le bonheur c pas si compliqué. je n'ai qu'un seul regret, quand je vois le campement de nos hôtes, je me dis que j'aurais pu louer un des chalets qui se trouvent à l'entrée du camping, pour y loger ma petite famille pour le we. à creuser pour les prochaines fois !
retour vers notre base arrière chez le beauf de l'électron. en descendant de ouature, on a tous les deux une démarche à la lucky luke, caractéristiques des grands champions qui sont allés au bout de leur effort ;-)))
allez, c bien fini, maintenant, j'ai un long voyage en train qui m'attends. arrivée à nantes à 1h15 du mat. pas de taxi, je rentre chez moi à pied, avec toujours ce foutu sac à dos qui me pèse bien plus maintenant que l'avant veille alors qu'il était bien plus lourd car plein de vin et de bonne humeur en réserve. la démarche est lente et pesante, il pleut, bof ! le héros fait une entrée bien modeste... ils me restent toutefois quelques choses de bien plus précieux que tous les hourras de la foule ou que tous les articles de journaux : les souvenirs... et en me glissant à tâtons dans mon petit dodo douillet, j'ai plein d'images qui me repassent devant le yeux et malgré la grooosse fatigue, j'ai du mal à trouver le sommeil...
pour conclure, un seul mot, MERCI :
à toutes et à tous pour votre chaleur humaine,
et à l'électron pour avoir su tout gérer (moi y compris...) !
quand est-ce qu'on remet ça ???
--
bien amicalement.
La tortue...
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