L'auteur : centori
La course : Wildstrubel by UTMB - 70 km
Date : 19/9/2025
Lieu : Crans-Montana (Suisse)
Affichage : 304 vues
Distance : 70km
Objectif : Pas d'objectif
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Wildstrubel 70k by UTMB c’est ma troisième course de l’année, après un Ecotrail Paris 80k réussi, et une Montagn’Hard bâclée étant malade la nuit avant le départ (55km quand même avalé).
Alors je n’ai pas envie de me rater. J’ai donc mis le paquet sur l’été pour conserver la forme acquise pour la Montagn’Hard, et même pendant les vacances lors desquelles je n’ai pas relâché les efforts bien au contraire. J’arrive donc au départ avec une très grosse dose d’entrainement, et beaucoup de d+ dans les jambes.
J-6
Oui mais patatras, 6 jours tout pile avant la course je me fais une cheville lors de ma dernière séance de D+. Ce n’est pas idéal dans la perspective d’un ultra en montagne. Alors je vais encore plus réduire le volume, câliner au possible cette cheville, qui jusqu’à la veille de la course était encore douloureuse.
J-1. Arrivée à Kandersteg.
Prise de contact avec la station qui est donc le point de départ de la course. J’ai eu la bonne idée de réserver un hôtel à 400m du départ, il n’y avait pas plus proche. Hôtel, resto, dodo tout est en ordre.
H-2.
Départ à 7h15 annoncé, devoir aller chercher le dossard jusqu’à 6h45 maximum, je me dis qu’il va y avoir la queue donc j’ai prévu le réveil pour 5h00. Mais à 3h30 je suis réveillé, je sommeille encore un peu, et boom levé comme prévu. Je mange le petit dej, 2 bananes, plus du thé, et je vais chercher le dossard. Et là magie de UTMB, organisation au top, pas d’attente du tout. Résultat à 6h15 j’ai récupéré mon dossard et je suis de retour au lit. Le départ sera pour moi finalement à 7h25, donc petite sieste avant le départ.
Comble du bonheur comme si la cheville avait compris que de toute façon, elle devrait se taper 70km, elle ne me gêne plus du tout !
Départ – section 1 – Adelboden. 16km. 1322d+.
Le départ est juste à côté de la patinoire dans un espèce de corridor pas bien large, c’est dommage un départ au centre-ville aurait été plus sympa. 1km en gros sur goudron, puis on bascule sur du chemin à 4x4 et enfin du chemin en terre à double file, et après 3km bouchon ! je vais y perdre environ 5-8 minutes sur 2 bouchons à raison de passages étroits pour éviter que les animaux ne passent.
Une fois cela passé, nous montons dans la montagne. 20 minutes de frontale, le jour se lève sur les sommets et on commence à profiter à fond. Et là pente se raidit d’un coup, je passe dans mon fameux mode sans effort. Je me fais donc doubler de partout. Après 1h environ, il fait déjà chaud, l’air est chaud et non frais comme il devrait à cette altitude alors arrivé au premier point d’eau, je refais le plein.
Il s’agit uniquement d’un robinet signalé par un panneau, il n’y a personne de l’organisation. Je suis très surpris beaucoup de coureurs passent sans refaire le plein.
Montée en lacé dans la montagne vers le col, cela devient minéral, tout ce que j’aime. On est dans la haute montagne, je continue pépère sans me presser. Arrivée au Col la vue est superbe des deux côtés, on voit au loin Adelboden ou nous devons descendre. Je prends le temps de faire une photo et manger avant de descendre.
La descente est bien technique dans la caillasse, un vrai bonheur je m’éclate. Impossible de doubler sur la première partie de la descente donc j’attends.
Pointage au début de la descente : 626eme.
On continue vers Adelboden, progressivement la descente devient plus tranquille, et on peut doubler.
A noter la présente d’une cabane avec un robinet, cela permet de refaire le plein. L’info n’est pas inintéressante. En tout cas, j’ai eu bien soif donc je fais les niveaux. On repart, et go pour cette descente facile.
Arrivée à Adelboden 3h08 et 591eme.
Je retrouve mon père qui me fait l’assistance, je suis très facile, et j’ai l’outrecuidance de lui dire que je sais que je vais finir tellement je suis en forme. A côté, il y a déjà des coureurs déjà bien entamés. De mon coté tout est au vert.
Section 2: Adelboden – Lenk. 18km – 1100d+.
Je n’ai pas un gros souvenir de cette section, avec une énorme impression de facilité. On change complétement de décor. La section 1 était très typée haute montagne, là c’est plus de la montagne à vache, cette montagne très propre, bien rangée typique de la Suisse. On est aussi sur le domaine skiable de Adelboden.
La première partie nous mène en haut d’une télécabine sur le sommet des pistes. La montée a été très agréable, entre prés, forêt, et pistes. Je suis monté au train sans forcer ni me presser. Classement 485eme au sommet du télécabine.
Juste le temps de refaire le plein, et c’est parti pour la descente. Elle sera aisée vers Lenk, vraiment pas technique dans des chemins à GR sans trop de caillou. Curieusement la fin de la descente sera plus difficile avec des passages en forêt bien tourmentés, mais comme je suis très très bien, je double en descente. Et là j’ai vraiment vu que j’ai doublé dans la descente pour moi c’est un signe de grosse forme.
Lenk : 6h10. 437eme.
Je retrouve encore mon super assist. Une nouvelle fois très en forme. Je me gave de bananes, comportes et gaufrettes.
Section 3 : Lenk – Cabane Wildstrubel. 14km 1700d+.
En regardant le parcours de la course je m’étais fait la réflexion que la course démarrait à Lenk avec cette montée colossale de 1700d+ et qu’il fallait donc impérativement arriver frais à Lenk. Et bien c’est le cas.
Curieusement, cette section démarre part une petite descente dans le cœur de Lenk (aucun souvenir du bled), j’ai tellement mangé que j’ai le bide qui ballotte et je rote… Même là je vais doubler.
Ensuite nous montons tranquillement dans la forêt à l’ombre, ce qui est une bonne chose dans la mesure ou il fait bien chaud. J’ai anticipé le coup j’ai désormais 3 bidons ! il y avait pas mal de ruisseau, donc des possibilités de s’arroser.
Passage au ravito Iffigenalp 384eme et là les choses sérieuses commencent 6km 1200d+, et ça va faire très très mal. Il s’agit de monter au sommet d’un téléphérique, on ne voit pas le sommet, mais on devine assez bien ou on doit aller. Je monte au train, mais cette fois en plein soleil, je double, mais je vais prendre un coup de chaud.
Curieusement, j’ai les paupières lourdes, comme si j’avais besoin de dormir. Je me pose sous un des rares arbres pendant 5 minutes. En réalité, j’avais juste besoin de faire baisser la température corporelle et je repars sans problème.
A noter pas d’eau du tout sur cette première partie pour s’humidifier.
Boire encore boire, vider la première gourde, me dire aucun problème j’en ai une 3eme. Sortir la 3eme gourde et constater qu’elle s’est presque totalement vidée dans mon dos et là c’est assez peu pertinent. 300d+ avant la cabane, un lac, s’arroser ça fait du bien.
Pousser dans la montée de la caillasse, c’est dur, la vitesse est ridicule, mais on monte. Et enfin cette cabane, la vue est juste XXL. Le point le plus beau de la course.
Ravito, boire, manger se préparer à partir.
Pointage : 360eme !
Encore beaucoup de places gagnées alors que j’ai eu un coup de moins bien.
Section 4 : Cabene Wildstrubel – Crans Montana. 20km 400d+.
C’est parti pour cette fin de course qui doit nous emmener à Crans Montana avec en gros que de la descente. A ce stade, être finisher est une évidence. Le début de la descente on croise ceux qui montent vers la cabane. On crie pour les encourager.
Je suis hyper facile dans cette descente bien technique et raide. Quel plaisir. Ensuite ça continue de manière moins abrupte et il faut trottiner tout en profitant d’un paysage exceptionnel.
Alors que je n’ai mangé que du sucré depuis le début de la course, je vais avoir l’idée de passer au salé, il fait chaud, c’était logique. Purée Pomme de terre – carotte. Mais mon estomac refuse et je la vomis quasi instantanément. Et là je sens que ça va être galère jusqu’à la fin.
J’ai en effet du mal à m’alimenter en descente et là il faut relancer le ventre. Je le fais par petite touche, tout en profitant d’un paysage superbe et de la vue sur le barrage Tzeuzier qui annonce le dernier ravito. Ça repart, je retrottine, et même je double quelques coureurs.
Quasi arrivé au barrage alors qu’un caméraman UTMB arrive vers moi, je vidange l’estomac ! Je demande au caméraman qui se marre de ne pas diffuser ça, il me dit au contraire ça fait partie de l’effort…
Bref je me traine jusqu’au barrage. Position 337. J’ai gagné 23 places malgré ces mésaventures, je pense que c’est surtout au début de la descente ou j’y suis allé assez fort. J’aurai mis quand même 1h45 à faire ces 11km alors qu’il n’y avait quasi que de la descente c’est un peu vexant. J’estime avoir perdu 10 minutes.
Ravito, je refais le plein je mange bien, je suis motivé. Je sais que maintenant ce n’est quasiment que de la descente donc tout doit bien se passer. Je mets un t-shirt thermique parce après la chaleur, la fraicheur va arriver.
Je sors du ravito, et là je vidange direct tout ce que je viens d’avaler ! situation vraiment agaçante, les jambes vont très bien, je ne suis pas fatigué, je pourrai donc envoyer mais je suis limité par ce bide récalcitrant.
Autant dire qu’après cette vidange, je repars tranquillou même si je repars immédiatement. Certaines personnes au ravito me regardent avec un regard étrange qui veut dire toi mon gars tu ne vas pas aller loin et/ou tu vas en chier grave ! ben ni l’un ni l’autre les gars ! le finish je vais y aller !
Traversée du barrage, photo, les paysages sont extraordinaires surtout avec ce soleil qui commence à bien baisser. Et finalement ça monte, pas longtemps, mais ça monte, donc j’y vais comme d’habitude, ça descend dans des prairies donc sans technicité particulière. Ça va remonter un peu pour faire les 300d+ annoncés.
La nuit arrive, je mets la frontale, je commence à me faire doubler dans les descentes, je sens le ventre être très fragile, je commence à boire et manger un peu. Mais alors que je suis en marche nordique ça vidange encore une fois. Je sais donc que pour finir ce sera sans rien boire et manger ou presque donc en mode cool Raoul.
Le finish est donc assez pénible, une sorte de chemin bien plat ou j’aurai aimé courir pour bien avancer. Au lieu de cela je me traine. Je me fixe comme objectif de courir à partir du km68 pour faire 4km en courant sur la fin. Et je m’y tiens, finalement j’arrive dans Crans Montana, on passe autour du lac, même de nuit c’est superbe, je reprends 3 coureurs qui avaient eu l’idée saugrenue de me doubler quelques temps avant.
Et le finish, avec un speaker (ludo collet ? ah non il n’était plus là) qui annonce les arrivées, il y a même encore du monde. 13h41 et 370eme. J’estime avoir encore perdu 15 minutes sur cette section.
Dommage, la forme du jour aurait mérité d’aller taquiner les 13h mais c’est comme ça.
Bilan.
Très content de cette course. Des paysages vraiment superbes. Le parcours est très varié entre haute montagne et montagne à vache. 3 grosses sections vraiment différentes et toujours agréables à parcourir.
L’organisation c’est juste le cran très en dessus de tout ce que j’ai pu déjà voir. Même l’organisation 90k MMB à Chamonix c’est en dessous. Le prix du dossard est un peu plus elévé, mais le label by UTMB on voit de suite que c’est la qualité d’organisation au dessus du lot.
Le bonhomme est content. La forme était très bonne. Comme une envie de recommencer sans tarder.
Cette course entre dans mon top 5 des plus belles courses que j’ai eu le plaisir de courir.
Classement
1 : Grand Trail de Courmayeur. 106km 8000d+.
2 : High Trail Vanoise. 74km 5000d+.
3: Wildstrubel 72km 4400d+.
4: 90km Mont Blanc 90km 6000d+.
5 : Trail du Sancy 64km 3500d+.
Matos pour la course :
Chaussures : Salomon S/Lab Ultra 3
Battons : Raidlight
Sac : Salomon
Frontale : Stoots.
3 commentaires
Commentaire de Scoubidou posté le 30-10-2025 à 18:14:00
Bravo pour ta course et merci pour ton récit.
Par curiosité, une fois à l'arrivée, comment as tu rejoins ton hôtel à Kandersteg? Par les transports en commun ?
Commentaire de centori posté le 30-10-2025 à 18:39:59
j'ai pris un hôtel à Crans Montana. hôtel à 200m de l'arrivée.
et mon ravitailleur de paternel a fait la liaison en voiture. je l'ai retrouvé à Adelboden, Lenk et au barrage.
Commentaire de Scoubidou posté le 30-10-2025 à 18:43:33
OK Merci pour ta réponse, c'est parfois un peu compliqué d'organiser la logistique sur ce type de parcours en ligne.
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