Avant même le départ, cette course est un succès ! Appâté par la perspective de passer un beau weekend en famille au Futuroscope, je m'inscris au marathon de Poitiers. Mon fils veut faire le semi : complet. Il veut s'inscrire au 10 km : complet aussi ! Nous nous inscrivons au 5 km qui a lieu le samedi. Je cours à fond pour me tester une semaine après le marathon de Vienne, et suis heureux de voir comme j'ai bien récupéré. Je félicite mon fils qui arrive un peu après moi, et retourne sur le parcours pour finir avec mon épouse, qui fêtait son premier dossard. Quand nous arrivons, je vois mon fils, une coupe sous un bras et deux bouteilles de vin dans l'autre : "où tu étais ? On t'a appelé pour le podium : on a gagné la course en duo !" Un succès, je vous dis !

Rendez vous le dimanche matin devant la mairie. La météo est parfaite, il fait bien meilleur dans la Vienne qu'à Vienne, la semaine dernière. Un lapin crétin dirige l'échauffement, ce qui permet de m'échauffer également les zygomatiques, et nous nous lançons dans les rues poitevines.

Je n'ai vraiment pas étudié le parcours, ce marathon n'étant qu'un prétexte à un weekend en famille, et je ne le découvrirai que pendant la course. Globalement, il est constitué d'une boucle d'environ 13km que nous parcourons deux fois, avant de plonger dans la vallée et de remonter vers le Futuroscope.

La première boucle me permet de découvrir de jolies rues du centre ville, avant de revenir dans le parc où nous avions brillé la veille. Puis nous sortons du centre pour un tour dans un quartier résidentiel, avant de revenir vers le centre ville. Une petite côte, et nous voilà dans la chaude ambiance du départ.  C'est reparti pour un tour ! Cette fois, nous croisons le peloton des coureurs visant 4h. L'un d'entre eux traverse la route pour se retrouver de notre côté, coupant 5 bons kilomètres. Comme je suis d'humeur taquine, je lui dis : "c'est pas beau de couper !", ce à quoi il me répond avec une franchise désarmante : "je dois faire caca", ce qui me laisse sans voix. Ah, ces jeunes !

Si je suis d'humeur taquine, c'est que tout va bien. Contrairement à la semaine dernière, je ne colle pas à un meneur d'allure. Je surveille cependant mon temps sur ma montre, mais sans me mettre de pression sur ma vitesse. Le chronomètre, pas le chrono-maitre. Et j'avance bien : semi passé en 1h31 ! Je ne dis pas que je ne fais pas d'effort pour cela, mais je trouve du plaisir dans cet effort. J'ai même assez d'énergie pour remercier les innombrables bénévoles qui assurent notre sécurité à chaque intersection.

Après cette deuxième boucle sur le plateau de Poitiers, nous plongeons vers Le Clain. D'abord un aller retour qui me semble interminable (et oui, fini l'euphorie du début de course), puis nous remontons par Bruxelotte vers le Futuroscope, sur une route qui nous est réservée. A ce niveau du peloton, nous sommes espacés de quelques dizaines de mètres les uns des autres. Il n'y a pas ici un grand nombre de spectateurs, la motivation pourrait être difficile à trouver mais quelques fanfares bienvenues jouent ces airs qui savent nous redonner la pêche (Dans les yeux d'Emilie, La peña Baiona...). Je me projette sur l'arrivée, je peux arriver en moins de 3h10, voire mieux. J'essaie de m'accrocher la foulée des concurrents qui me doublent, et d'encourager ceux que je rattrape.

Le paysage change un peu, c'est une zone plus industrielle, nous nous rapprochons du Futuroscope. Je rattrape les derniers concurrents du semi. A un kilomètre de l'arrivée, un spectateur nous demande sur quelle base nous sommes. Je réponds "3h10", mais le coureur qui est en train de me doubler me corrigé : "3h05 plutôt". Coup de fouet bienvenu. Je me colle à ses baskets et fini en 3h04. Inespéré ! Direction le parc d'attraction, pour de nouvelles sensations fortes. Un succès, je vous dis !