L'auteur : J0k3r
La course : SaintéLyon
Date : 30/11/2024
Lieu : St étienne (Loire)
Affichage : 233 vues
Distance : 82km
Objectif : Terminer
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L’inscription
Passé à côté des inscriptions de début d’année (difficile de me projeter sur une course à plus de 6 mois), un mail reçu le 17 octobre m’annonce que j’ai 48h pour m’inscrire.
Tergiversations importantes. Coureur régulier depuis 2016 tournant autour de 25 bornes par semaine et n’ayant jamais poussé au-delà de 40km, la durée de préparation me semble courte. Je gribouille un semblant de plan d’entrainement. Augmentation de la charge trop rapide. Le 19 matin, je clique avec l’assurance report.
La préparation
Je fini la semaine à 40 bornes hebdo. L’idée est de passé à 70-75 bornes en 2 semaines (via notamment le LUT by night) et de les maintenir 3 semaines avant un affutage de 2 semaines. Peu d’intensité (pas le temps), surtout du volume. J’apprivoise surtout une EF très lente par rapport à ce dont j’ai l’habitude et augmente la distance des sorties longues au rythme course jusqu’à 40km lors d’un super sortie dans les Monts du Lyonnais.
En parallèle, je teste la nutrition et anticipe l’équipement même si les conditions de la période sont très favorables.
Tout va bien jusqu’au début de la phase d’affutage où une petite gêne au niveau du genou gauche apparait. Le gros est fait, je m’octroie donc une pause de 4j. Au final, il y aura peu d’évolution. La gêne n’empire pas à la course mais ne disparait pas. Je stoppe la course le mardi avant l'échéance. Qu’adviendra t’il sur 80km ? Pas envi que ça tourne à la blessure qui traine en longueur. Il y’a toujours l’option du report mais la météo s’annonce exceptionnelle (si la 71e se déroule sous des trombes d’eau j’aurais les boules). Je doute. La date limite du report passe. Le vendredi, après la sieste, je vais retirer mon dossard. J’ai peur.
L’attente
Le samedi est une longue attente fébrile, toujours à questionner cette sensation du genou. Je prépare mon sac. J’attends. Je fais une petite sieste. J’attends. Je verbalise mes peurs. J’attends. Je quitte la maison peu avant 16h. Le soleil est en train de se coucher alors que je traverse Lyon pour rejoindre la navette. Où serais-je lorsqu’il réapparaitra ? Dans le parc des expos de Saint-Etienne, j’avale ma purée avant de me glisser dans mon sac de couchage. J’attends. Je dois m’assoupir 15 minutes. J’écoutes de la musique. J’attends. Je regarde les dossards jaunes qui arrivent. Peu avant 10h, j’en ai un peu marre, il faut que l’action commence, que je sois un peu plus fixé sur mon état. Je m’équipe et vais poser mon sac. Encore un peu d’attente dans le 2ème hall et le sas s’ouvre… mais il faut encore attendre cette fois dans le froid. Je partirais dans la vague 3.
La course
0h10. C’est parti. Les premières foulées sont prudentes. Le genou ne semble pas trop récalcitrant. Contrôle du cardio mais le rythme semble avoir bien été intégré à l’entrainement. C’est long ce qu’il y’a devant. Descente sur Sorbier, le genou est un peu flottant mais rien d’alarmant. S’en suit la longue montée vers le Crêt St-Georges, je marche d’un bon pas tout du long. Ça bouchonne un peu en haut de la descente sur Valfleury avant un bon coup de cul pour rejoindre St Christo. J’avale un gel, un verre de St Yorre. Je prends mon ticket pour l’eau. Je change de gants parce que j'avais un peu froid au main et ça repart.
Après cette déjà conséquente mise en bouche, c’est là qu’il s’agit vraiment de traverser la nuit. Je suis mon plan. Je marche dès que ça monte, trottine le reste du temps, avec comme objectif de tenir le cardio. Je bois et avale un truc régulièrement. Le bide est un peu malmené par l’eau froide et je constate à Sainte Catherine que la soupe chaude fait rapidement passer ce désagrément. L'envie de monter dans les bus ne m'effleure même pas. Course ludique avant le Rampeau. La montée est raide mais passe bien. L’aube pointe son nez alors que je passe le Signal.
Après c’est un moment magique avec les Alpes en toile de fond jusqu’au bois de la Dame à peine gâché par la cohue du ravito de Saint Genou (d’ailleurs j’y pense presque plus à mon genou et j’ai des bouffés de joie quand l’idée d’aller au bout me traverse). Petit moment à vide entre le bois de la Dame et Soucieu, certainement lié à la réduction de mon alimentation pour cause d’eau froid afin d'épargner mon ventre.
A Soucieu, les soupes ne suffisant plus pour ménager l'estomac entre 2 ravitos, j’abandonne mon plan d’hydratation en remplaçant la boisson isotonique des flasques par du thé bien chaud : efficace. Il reste un semi à faire sous la brume mais je me sens encore de courir correctement. « La course commence à Soucieu » tu te rappelles ? Je mets la musique et c’est parti. Un petit 6’30’’/km à plat.
Je passe Chaponost. Moralement faut quand même anticiper l’A/R au ravito mais ça sent bon maintenant. Un tendon d’Achille commence à me dire qu’il en a marre… mais on y est ! J’ai encore des jambes pour grimper d’un bon pas la cote de l’aqueduc. Je me permets même de descendre 2 par 2 les escaliers de la Mulatière.
La passerelle Raymond Barre au soleil avec les encouragements est incroyable. Je rentre dans la halle Tony Garnier et ça s’arrête. P%£#n, j’ai kiffé !
Bilan
Un fabuleux voyage dans ces conditions, un départ prudent pour moins de 12h à l’arrivée. Une progression tout du long dans le classement. Certes dans ces chrono, on est loin d'être seul mais ça reste quand même étonnamment fluide sur le parcours et puis mon objectif était de finir satisfait de ma prestation : check.
Deux jours après, il ne me reste presque plus que cette gêne au genou au même stade qu’avant la course. Pas de courbatures excessives, les douleurs articulaires d’hier se sont déjà évaporées et la tête qui a du mal à redescendre de son nuage.
Est ce que je me reffrotterai à cette course avec le risque de conditions plus difficiles ? L'avenir le dira.
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