L'auteur : c2
La course : Marathon de Florence
Date : 24/11/2024
Lieu : Florence (Italie)
Affichage : 147 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Balade
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Marathon de Florence
24 11 2024
Ce marathon commence par souffler le chaud et le froid.
« Dans la chaleur de la nuit » de Norman Jewison ou plutôt « Sueurs froides » d’Alfred Hitchcock ?
Le froid : J-2. Paris est sous une neige précoce d’automne. Surcouche vestimentaire obligatoire. Protocole de décollage modifié. Dégivrage intégral de l’avion et test poussé des réacteurs au sol. Dans l’avion complet, ça vit marathon, à travers les conversations et les tenues explicites. Le pilote nous prévient poliment : « La piste est très courte à Florence. L’atterrissage sera donc précis mais ferme ». Pas mal de mains se posent mécaniquement sur les sièges de devant afin de ne pas s’exploser la tête lors du freinage effectivement énergique. Des applaudissements nerveux fusent une fois au sol.
Étape une franchie.
Le chaud : Une histoire de température à Florence ? Vous n’y êtes pas. On est nettement sous les 10 degrés dehors. Non, une histoire de valises ou plutôt de leur oubli !! Pas une valise, pas deux valises……, non, bien plus. La moitié des bagages en soute des passagers sont restés à Roissy. Incroyable. La pression monte fortement pour certains et certaines. Un marathonien sans chaussures et tenue, ça se rapproche du DNS (do not start). Prudent et par expérience, j’ai mis ce précieux matériel en cabine.
Perso, étape deux validée.
En ville, ça transpire marathon à chaque coin de rue. Les voitures ne sont pas les bienvenues.
Rome est à l’antiquité ce que Florence est à la Renaissance : Des références.
Ici entre églises, palais, jardins, villas, loggias, musées, places, théâtres dans un périmètre ramassé, le choix est immense. Alors allons y franco.
Samedi, veille de marathon. Un bon échauffement au programme. Trois heures à arpenter la « Galerie des Offices », tôt en matinée, en compagnie de Botticelli, du Caravage, du Titien, de Giotto, de Fra Angelico ou encore d’un certain Léonard de Vinci. Il y en a partout. Au sol, aux murs, aux plafonds.
Et l’on poursuit par trois heures dans le palais Pitti, le plus grand ensemble de musées de la ville. Je m’amuse d’une incroyable collection d’autoportraits. Les selfies de l’époque. Petite récup en fin de journée par une déambulation dans les jardins de Boboli et Bardini.
Comme à Athènes l’année dernière, l’épreuve fête en 2024 sa 40ième édition avec un peu moins de 10000 inscrits. Une épreuve, hors gigantisme, aux « dimensions » raisonnables.
Dimanche, 8h. Cœur de ville. Une fusée de 400m de long ordonne les coureurs dans cette rue de Calzaiuoli, droite et large. Les différents étages sont alimentés latéralement coté gauche par des couleurs spécifiques de dossards selon les références chronométriques. Tout est barriéré et contrôlé.
Fuchsia pour les plus lents proches du Palazzo Vecchio (13ieme siècle), l’hôtel de ville sur la Piazza della Signoria, puis vert, gris, bleu, rouge et enfin jaune pour les plus rapides (<2h30).
Poids de l’histoire, l’arche de départ se situe entre le baptistère San Giovanni à gauche et le campanile de Giotto proche de la cathédrale de Santa Maria del Flore à droite.
Cela a une allure folle.
Après un samedi de ciel pur, la grisaille recouvre en ce jour de course la capitale Toscane. Peu de vent et une fraîcheur contenue entre 6 et 10C. De très bonnes conditions de course.
Sans préparation spécifique, je suis là pour le plaisir, en mode « ultra, sortie longue ».
Départ à 8h30, et 8 minutes pour passer l’arche de départ. Raisonnable. Le parcours tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre avec une grande majorité du chemin au nord du fleuve Arno, s’écoulant de l’est à l’ouest en direction de Pise.
Premières avenues relativement larges pour ne pas bouchonner s’orientant vers l’ouest en direction du parc de Cascine parcouru dans tous les sens avant de revenir en cœur de ville vers le 15 ième km.
Un premier et bref passage rive sud nous fait longer la façade assez austère du palais Pitti, visité la veille, du nom d’un ambitieux banquier florentin.
J’ai déjà tombé les manchettes. Discute avec deux jeunes français primo-marathoniens. Je leur suggère la prudence en leur rappelant une bonne définition de ce type d’exercice : « 30 km de prologue et 12 km de monologue ».
18km, on traverse le célébrissime Ponte Vecchio aux échoppes typiques pour longer les quais rive nord. Beaucoup de touristes et d’encouragements personnalisés en lisant notre prénom sur le dossard et en visualisant le drapeau de notre nationalité.
Dernière excursion rive sud en longeant la porte San Niccolo des fortifications de la ville pour revenir définitivement au nord de l’Arno par le pont San Niccolo au passage du semi-marathon.
Je suis condamné à au moins 4 poses techniques inhabituelles au cours de ce marathon. Une histoire de grande fraîcheur ?
De nombreux groupes de musiques variées animent notre avancée.
Petit coup de mou entre le 30 et le 35, c’est là que je vais lâcher 3, 4 mn sur ce second semi. On s’éloigne à l’est jusqu’à contourner la piste d’un stade.
Le parcours est globalement plat et roulant, excepté une courte et raide montée au dessus d’un voie de train. Par contre les pavés disjoints de la vieille ville réclament de la vigilance en terme d’appui.
33 km. Un brumisateur ne remporte aucun succès. Ça se comprend.
Les bonnes sensations reviennent ensuite sur ces 7 derniers km pour un final en cœur de ville. La stimulation du public y contribue certainement. Quand on dit que cela se passe aussi dans la tête !
Pour les piétions accompagnateurs ou simples touristes les cheminements sont compliqués car de nombreuses rues sont neutralisées, barriérées des deux cotés et difficiles à traverser. Les trottoirs disponibles sont étroits.
Le dernier kilo nous fait repasser dans la rue Calzaiuoli, celle du tout début de la course. L’arrivée est toute proche du départ. Pratique pour l’intendance.
Une fois la ligne franchie, chacun a droit à une couverture de survie. Longue déambulation dans une zone coureur avant de pouvoir retrouver les accompagnants.
Prêt de 8900 coureurs serons classés, 37 % arriveront après moi.
Dimanche après-midi en récup après une bonne douche. On ne se relâche pas. Visite de la basilique Santa Croce la plus grande église franciscaine du monde fondée il y a plus de 700 ans. Elle est définie comme le Panthéon des gloires italiennes avec de nombreuses sépultures au sol et aux murs comme celles de Dante, Machiavel, Galilée, Michel-Ange,…
Lundi matin, tôt, lendemain de marathon, les jambes répondent bien dans les 463 marches qui nous amènent en haut du Duomo de la cathédrale. Une coupole de taille exceptionnelle de 42 m de diamètre intérieur, œuvre de Filippo Brunelleschi.
Courir en ville dans un environnement aussi riche et dense question, bâtiments, palais, monuments rend l’épreuve encore plus agréable comparée à un marathon « classique » parfois plus orienté vers un chrono.
En plus du tee-shirt il y a évidemment la médaille
Christian
3 commentaires
Commentaire de laulau posté le 06-12-2024 à 21:49:42
Belle visite de Florence ! J'y viendrai un jour mais pas pour y courir le marathon !
Commentaire de Miche posté le 07-12-2024 à 07:04:24
Magnifique cette ville, un vrai musée à ciel ouvert. C'est sûr que pour les chronos, y'a plus plat... J'étais dans un autre avion quand tu es parti de Paris et le notre a été annulé à 23h après 2 heures d'attente à l'intérieur. En tout cas seulement 10000 coureurs, ça me fait olus envie que les 30000 de Toulouse ! Je me le note pour les prochaines années !
Commentaire de Yannael posté le 07-12-2024 à 21:50:20
Un marathon à Florence : de l'art de concilier culture et course-à-pied. Le parcours a l'air superbe.
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