Passablement émoussé par le dynamisme de Dunkerquois  contribuant à ridiculiser les pauvres footballeurs grenoblois ,c'est au loto du CSBG, dans la salle polyvalente de Villard Bonnot( qui a été refaite pour information),  que je décidais (suite à une semaine particulièrement insipide et creuse), de répondre favorablement à l'invitation du bouk (avec l'accord de gilbert du haut bréda),de venir à la finale des montées du refuge.

Coincé entre Pierrette qui avait amené son sandwich (triangle) dans un petit sac ,(sac special pour pique nique de loto )et en face de Monique qui se plaignait du bruit des gosses, j'attendais avec impatience que le 31 fasse son apparition afin que nous puissions repartir avec une machine à café.

En effet depuis que ma machine Malongo avait rendu l'ame, je me surprenais d'un coup a avoir de la tendresse pour le numéro 31. Non pas que avant ce numéro me debectait, loin de là ,mais il ne m'apparaissait pas aussi important que ce soir là.  Alors que Monique lachait un pathétique "ta gueule" à une enfant de 8 ans, je regardais Pierrette croquait dans son sandwich au pain de mie. C'était un pain aux céréales, elle avait mis du jambon, et pour la dixième fois Jacky sortait le 84,que ni Pierrette,ni Monique ni moi, nous ne possédions.

C'est étrange ce que Pinsot puisse paraitre loin aux gens de la vallée, alors que ce n'est qu'a moins de 10 kilomètres d'Allevard, en allant vers le Pleynet. 

J'avais eu la même impression avec un jour avec Passe partout, que j'avais aperçu au Super U de Langeac, ( il était au niveau de la poissonnerie et moi au début du stand des fruits et légumes) ,et alors que je me rapprochais de lui et que je me trouvais à moins de 2 mètres , je le saluais avec un niveau de décibels élevé, convaincu qu'il se trouvait alors beaucoup plus loin : en fait il était tellement petit, que je pensais qu'il était plus loin, d'ou mon emballement sonore. C'est un jour ,par ailleurs, oû le merlu affichait une belle promo, et je n'ai jamais pu établir non plus de façon certaine, la présence de merlus dans les rivières de Langeac .Il faudrait que je me penche plus sereinement sur le sujet

La montée à la croix du Léat ne présentant pas de galères particulières, et commençant la marche depuis le parking du gleysin avec mon clan familial composé de mon fils et de ma compagne,  nous arrivames sans trop de pression, au chalet du bout.

C'est en pensant à Jean Jacques debout ,que je m'avançais du chalet. Peut être y avait - il un lien entre lui,  le créateur de Jeannot Lapin et Bécassine, et ce chalet du Haut Bréda en Isère? Et si c'était ici que le compositeur de Pandi Panda, le mari de Chantal Goya, avait écrit "savez vous danser grand mère? "

J'émettais alors l'hypothèse qu'il puisse venir ici avec sa grand mère au début des années 60 ,70 maximum, et qu'après un pique nique( auquel peut être Pierrette du loto du CSBG était elle aussi conviée) et que dans un élan de joie et quelques pas de danse, l'idée lui était venu de cette chanson... un randonneur ou un bucheron témoin de  cette scène décidant (après accord du conseil municipal de Pinsot) de donner quelques années plus tard, le nom du refuge le chalet du bout et non pas de debout, de peur que les touristes viennent en masse; ils sont rusés dans le haut bréda! Ou alors ,et cela été ma deuxième hypothèse, la personne chargeait de mettre chalet debout sur le registre, confondant le u et le e, le chalet debout se transformant alors en chalet du bout. J'avais un ami italien dont une erreur d enregistrement d état civil avait fait basculé sa vie, un e s étant transformé en o,et Pinecu devenant Pinocu, Fabio Pinocu.

Une bénévole en train de préparer le ravito pour les coureurs s'avança vers nous et nous salua,, et je ne pus,(pour une raison qui m'échappe encore )de la visualiser, l'imaginer ,seins nus avec une part de gâteau aux yaourts et deux raisins secs collés sur le front, en train de dire aux coureurs que le sommet de la croix de léat était encore à 660 mètres de dénivelé. Cette image disparu de mon esprit aussi vite que son apparition et nous passions devant les sapins Henri 4, aussi intéressé  qu'un anorexique mexicain devant un tube de guacamole.

Le soleil de novembre offrait des couleurs magnifiques et la vue sur le crêt du poulet n'en était que plus réjouissante. En me penchant pour venir soulager une cheville et pour la même occasion remontait ma chaussette(celle de droite), j'aperçus un étrange insecte qui me stoppa net dans mon élan. Il semblait me regarder comme une vache regardant le train passer, les pies et la queue en moins, il va s'en dire!

Quel était ce formidable petit animal qui me fixait avec ces couleurs ocres et ses dôles d'antennes? Cette question me tarauda un moment et je l'observais de plus belle et c'est là que j'aperçu des poils blancs. Hativement j'en conclus que cet insecte avait un certain âge. Peut être l'âge de Pierrette de la salle polyvalente de Villard-Bonnot? Aurait il lui aussi, demander à une jeune coccinelle de 8 ans de se la fermer, parce que la coccinelle tapait du pied sur l'aiguille d'un jeune sapin?, alors que le loto des doryphores battait son plein sur une branche d'épicéa? 

J'étais en face d'un scarabée japonais et la journée s'annonçait sur les meilleurs hospices puisque après une erreur de parcours ,nous contemplions le lac gelé du léat et son refuge. Nous n'étions pas loin de la croix du Léat ou arrivaient les coureurs. La croix du léat me frappa aux yeux, elle était une version plus grande de la croix que portait autour du coup, Jacky lorsqu'il s'evertuait l'autre jour a ne pas sortir le 31 ,afin que je puisse enfin me faire un putain de café avec une vraie machine. Non pas que le nescafé me pose problème,ce n'est pas la question. A moins que ce ne soit la croix de Pierrette, qu'elle portait passablement en croquant dans son triangle. La confusion était totale dans mon esprit et je tapais donc sur google ",croix et Pierrette," de façon précipité et désordonné, afin d'en avoir le coeur net.

 Je tombais sur une photo de Pierrette Le pen en porte jarretelles. Pour résumé donc la situation, j'étais à 1850 mètres d 'altitude, dans un panorama à couper le souffle, à attendre les coureurs, écoutant le père guillet me parlait de jeunesse et de médaille olympique, et mon téléphone me proposait une photo en nuisette de Pierrette Le pen;  je regrettais amèrement ma venue et la pauvreté de l'existence.

Le regard désabusé vers le sentier qui mène au refuge de l'oulle, j'entamais la descente plus serein et contemplatif que 10 minutes avant, rêvant de voir le scarabée japonais et sa petite famille, rêvant de raisins secs collés sur des fronts communs et persuadé plus que jamais que Pierrette aurait du mettre un peu de mayo dans son triangle jambon, et Fabio Pinocu avait du avoir une scolarité assez particulière.............