L'auteur : Zucchini
La course : Intégrale des Causses
Date : 18/10/2024
Lieu : Peyreleau (Aveyron)
Affichage : 319 vues
Distance : 62km
Objectif : Pas d'objectif
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8ème année consécutive aux Templiers et 4ème intégrale des causses, ma course préférée toutes catégories, je suis un habitué des lieux pour ne pas dire un taulier :)
C'est la découverte de cette course en 2016 qui a définitivement assis ma passion pour la course à pied et le trail, et surtout l'attrait pour cette région des causses et de l'Aveyron, où j'habite depuis un peu plus d'un an.
Il se pourrait bien que cela devienne un pélerinage désormais, et même si je maudit les tarifs exponentiels d'année en année, et le barnum qui s'amplifie toujours un peu plus, tant pis, je prends ce qu'il y a prendre, c'est à dire du plaisir.
Et puis devenir blazé avec une course qui (normalement hors épisode cévenol) offre de tels panoramas, ce serait péché :)
Je brave les trombes d'eau le jeudi soir pour aller chercher mon dossard et ma dotation coureur (et celle de Huralp qui avait prévu de venir mais à cause d'une blessure tenace a du renoncer), je papote avec Gilles45 un petit moment, et je regagne gentiment
mon bungalow à une quinzaine de minutes de Millau, bien au calme et au sec, et je me félicite d'avoir pris l'option "Bourgeois solitaire" quand je vois les galères de ceux qui ont voulu un logement près du départ/arrivée avec les campings fermés et les parkings condamnés.
Couché 21 heures, levé 4h, comme d'hab, je ne dors jamais aussi bien que la veille d'une course !
Je connais l'orga de la course par coeur, j'ai donc voulu éviter la navette qui fait partir de Millau à 5h, pour une attente de plus d'une heure avant le départ. Donc je me suis entendu avec un autre coureur, qui vient me chercher devant le camping à 6h et quelques.
Commencer sans dette de sommeil et sans perte d'influx est un atout important !
Je suis dans le 1er SAS, et je rentre dans la file 3 minutes avant le départ à 6h50, c'est ce qui s'appelle un timing optimisé.
Finalement il ne pleut pas, et la douceur est là. Dès le départ je pars en petites manches et je ne mettrai jamais la GoreTex de la journée (vu la météo de la veille ça parait incroyable).
Petite boucle autour de Peyreleau, et au bout de 10 minutes on attaque les sentiers.
La 1ère heure de course, de nuit, passe à une vitesse folle, je me laisse embarqué par le rythme des autres mais qui me va bien. Je fais attention à la respiration, bon indicateur pour savoir si je me met dans le rouge ou si tout est sous contrôle.
Sur cette course de l'intégrale des causses, et jusqu'au 1er ravito de St Andrée de Vézines les 20 premiers kilomètres sont constitués d'une bonne montée (500mD+ en 4km) suivis d'une alternance de petites bosses et de faux plats montants/descendants.
Je gère bien l'affaire, papotant avec qui veux bien, et tout ça passant très vite !
LiveTrail me pronostiquait 2h20 pour ce 1er tronçon, je met 2h11, signe que j'ai les jambes car les prévision automatiques sont souvent très très optimistes !
Ce 1er ravito me donne l'occasion de tester les Naäk, en barre et en gaufrettes, et je valide cette marque, ça tient au corps sans écoeurement et c'est très bon. Je n'aurais pas de coup de mou de toute la journée.
Le deuxième secteur, je pourrais le résumé par une succession de bons coups de culs, de descentes joueuses mais courtes, et de petits chemins en forêt avec pleins de petits changements de direction, ce n'est donc pas très roulant, mais pas très dur non plus.
Il faut le savoir, et donc gérer cette affaire, car on peut vite se lasser ou trouver le temps long.
Perso je discute encore et encore, discutant avec des Belges (le nonante dans la discussion est un indice flagrant), des Bretons (habitués à cette bruine et ce crachin qui nous accompagnera toute la course) et même une Québéquoise.
A noter que j'ai informé pas mal de monde qu'il fallait en garder sous le pied pour les 8 derniers kilomètres, bien plus durs que le reste de la course, beaucoup n'avait pas étudié le parcours.
Bref, ce n'est pas ma portion de la course favorite, mais je le sais donc je pense à autre chose pour ne pas trop cogiter.
La météo humide, le brouillard, ne permet pas de voir grand chose des paysages, dommage car au milieux des causses c'est normalement magnifique. De toute la journée on n'aura pas vu grand chose, dommage!
A noter qu'au 30ème kilo, en regardant après coup sur LiveTrail, les positions n'évoluent plus, je suis 104ème à La roque et je fini 110ème
J'arrive au deuxième ravito de La Salvage en 4h38, 40ème kilo environ et 1600mD+, c'est le ravito le plus stratégique, car en fait c'est le dernier qui est utile. On est au 40ème, il reste le dernier tiers qui est un beau pavé, donc il faut partir avec les batteries pleines, et quoi s'alimenter pour la fin.
Je connais par coeur le tracé, je sais qu'entre la salvage et Mas de bru, c'est assez cassant car pas de plat ou de moment de récup. Les descentes sont assez exigeantes, et les montées ne font pas semblant.
Qu'est ce que je fais? Je discuteCa passe le temps. Mais depuis quelques bornes je sens que je suis assez vite pris à la gorge dans les montées, et que je suis lourd sur les appuis en descente.
Je connais le bonhomme, je manque de calorie, et il faut que je corrige le tir pour ne pas que ça s'aggrave. Je ne fais pas l'erreur de manger trop d'un coup, ça se solde souvent un pic glycémique qui ne résout rien.
Je prends les fameuses gaufrettes toutes les 10 minutes, et je me sens mieux.
J'arrive à Mas de Bru, un point d'eau, et là je sais que c'est le secteur où il faut anticiper la difficulté à venir, la montée au Cade.
Donc je m'alimente bien dans la descente après Mas de Bru, et contre toute attente cette portion qui est souvent très humide et glissante, est finalement sans trop de boue et sans piège.
Je comprends pas trop la logique vu ce qu'il est tombé, mais je prends :)
Je passe le fameux pont en Fer de Massebiau, ça fait du bien de voir un peu de public.
C'est un point d'eau, je ne prends rien car j'ai ce qu'il faut dans ma gourde et je n'ai pas envie de perdre du temps.
On y est, la montée au Cade, c'est souvent le juge de paix de la course, et de toutes les courses des Templiers d'ailleurs.
Tu peux vite torpiller tous les efforts précédents si tu gères mal et que tu forces trop, mais tu peux aussi sauver ta course si tu as les cannes.
Moi je suis entre les deux, je gère, avec comme objectif de ne pas m'arrêter et de ne pas être essoufflé.
Ca marche bien, je me fais doubler très peu (2 ou 3 place max), et au final je mets 42 minutes pour la montée.
Je ralis le ravito de la ferme du Cade en 7h20, 56ème kilo et 2500mD+, et je revois les bénévoles que j'avais cottoyé l'an dernier, j'avais passé la journée du samedi à donner un coup de main, pour voir l'envers du décor.
Je papote un peu et puis je reprends le fil de la course, car il faut finir.
Je ne prends rien au ravito, ça ne sert plus à rien, il reste 3 kms de faux plat, et la grosse descente, rien d'énergivore.
Le crachin est désagréable, et vu qu'on est en hauteur (au niveau de la Pouncho D'agast au dessus de Millau) on a un vent gênant, seul moment de la journée où je maudit la météo.
Je papote avec un gars à qui j'avais donné le conseil d'en garder sous le pied pour le finish quelques heures auparavant, et qui me remercie pour ça.
On fait les 3 kms de faux plat entre la Cade et l'antenne de la Pouncho ensemble, avec le brouillard on ne verra même pas l'antenne, on le devinera seulement.
On y passe en 7h46, je sais qu'il reste en gros une demie heure avant l'arrivée, avec dans l'ordre une petite succession de descentes courtes, la grotte du hibou, et la grosse descente finale technique.
Comme d'hab, on y voit comme travers une pelle dans cette grotte, il faut avancer à tâtons.
Mais bon, ça sent l'écurie donc on prends ça à la rigolade.
Reste un dernier point à régler, la grosse descente finale.
Selon les années, ça peut être un vrai problème. Ca glisse, il y a du monde, tout est raviné.
Mais il y a eu des aménagements, avec des rondins qui stabilisent le tout. Ca en devient presque facile, et ce que j'appréhendais un peu est vite passé, sans souci majeur.
Je sors de la forêt et là moment magique, on entend le speaker, la libération approche.
Je peux dérouler les jambes, une légère descente, et la dernière montée au milieu du public pour solder cette 4ème intégrale des causses.
Au final 8h13 et une 110ème place. Bilan très positif.
Je finirai en disant que le problème avec les courses qu'on connait par coeur c'est qu'il n'y a que très peu d'émotions et aucune surprise.
Mais cette année c'était ce qu'il me fallait, sortant d'un DNF au GRP, grosse claque dans la tronche, il fallait que je revienne aux sources.
Je fais 40 minutes de moins que l'an dernier, et je termine 30 places plus loin. Le level moyen augmente.
Je suis content de ma gestion de course, j'ai bien corrigé le tir lors du petit coup de mou, et j'ai couru tout ce qui était courable pour moi.
Il faut quand même que je retrouve un peu de légèreté dans les descentes, et de souffle dans les montées.
Bref, j'ai du taf pour 2025 si je veux pouvoir arriver au bout du GRP 120k l'an prochain, mais la bonne nouvelle c'est que j'ai un peu de temps.
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