Voilà, c'est bien fini...2 semaines après la fin de ma course, je viens de finir de monter ma vidéo et déjà la nostalgie de ma semaine en montagne dans le val d'Aoste est là.

C'est quand même une aventure extraordinaire de passer 1 semaine complète, jours et nuits, à avancer dans la montagne, souvent entre 2500m et plus de 3000m.

Je ne dis pas qu'on ne se demande pas parfois qu'est-ce qu'on fait là mais au final, il y a beaucoup plus de moments de plaisir que de difficultés.

Des rencontres magnifiques, que ce soit avec les coureurs qui ont tous signé pour la même raison, ou les bénévoles qui vous prennent pour des sur-hommes (et femmes).

Mais en fait, rien de surnaturel pour pouvoir terminer cette grande boucle.

Je ne suis ni un très bon coureur, ni un vrai montagnard, ni un sportif émérite. (pour donner des chiffres, j’ai une VMA autour de 15,5…je vous laisse juger)

J'aime juste crapahuter longtemps en montagne, jamais rassasié en haut d'un col si j'en vois un autre à l'horizon.

C'est donc cette envie de profiter au maximum qui m'a permis d'enchaîner les km et les mètres de D+ et de terminer ces 450km et 32000m de D+.

L'envie de voir un lever de soleil en haut d'un col, puis penser au coucher de soleil du soir et ainsi de suite pendant 7 levers de soleil et autant de couchers. 

27 refuges et 3 bases de vie sur le chemin dans lesquels on est accueillis comme des rois...manger une polenta, des lasagnes, des pâtes, une tartiflette...dormir quelques heures et repartir presque reposé pour une nouvelle excellente journée.

J'ai aussi eu de la chance avec la météo avec d'abord 3 jours de soleil magnifique, trop chaud même puis un peu d'orage et de pluie mais rien de trop violent ou remettant en cause la course (juste un tronçon de repli pour éviter le Mont Gelé sous l'orage).

Mais comment j’ai pu en arriver à faire ce truc de malade (fou, débile, au choix….) ??

En fait, j’ai toujours été attiré par les grandes aventures, les expéditions, les explorateurs avant de connaître la course à pied et les ultras.

Puis au tout début de ma “carrière” de coureur à pied, alors que je jouais encore au basket, je me souviens avoir découvert le tour de l’Oisans et des Ecrins non stop en juillet 2011 puis la 2ème édition du Tor des Géants un gros mois plus tard…ça me paraissait insensé comme courses…180, 330 km… Insensé mais génial de me lever tous les matins de la semaine et de voir le suivi des coureurs qui eux ne s’arrêtaient pas.

Et puis bien sûr, j’avais été marqué par les vidéos d’Arnaud Simard, super bien faites pour se rendre compte de ce qu’est un Tor.

Toujours est-il que j’ai été fasciné longtemps sans imaginer le faire un jour. Puis après avoir bouclé 2 ou 3 Ultra Tour du Beaufortain (une 20aine d’heures), j’ai fait l’Echappée Belle en 2017 (une 40aine d’heures) et j’ai commencé à me dire que le Tor des Géants était envisageable…

Comme il fallait passer par un tirage au sort et que certains mettaient 2 ou 3 ans pour être sélectionnés, j’ai anticipé et j’ai participé au tirage dès 2018...j’ai été pris et j’ai réussi à le terminer plutôt pas trop mal !!

Et puis tout s’est enchaîné…une nouvelle Echappée Belle en 2019, la Swisspeaks 360 en 2021, le Duo des Cîmes en 2022.

Pour 2023, j’ai longuement hésité à faire la Pica Pica et une autre course en fin d’été pour me réserver le Tor des Glaciers pour mon passage de 10aine en 2024…Et puis plutôt en forme en début d’année, j’ai fini par cliquer après quelques jours à hésiter à vendre mon rein pour m’inscrire.

Yavaipuka…

Et là, le plus dur commence.

Parce que maintenant j’habite à côté de Rennes et c’est plat. Enfin pas tout à fait : à 10 minutes de voiture, j’ai une côte de 38m de D+ (là vous dites waouh), sauf que j’y suis allé 2 fois au printemps, la flemme de prendre la voiture et surtout impossible de me motiver à faire le hamster.

Donc la préparation avant l’été, c’est : 

Vélotaf 3 jours par semaine mais ça, c’est plus du transport que du vrai sport car c’est seulement 2 fois 9 km et 50 minutes par jour…mais c’est toujours ça de pris pour avoir le corps toujours actif.
du tapis de course en mode marche 1 fois par semaine jusqu’en mai avec pente maxi à 15% et vitesse entre 5,8 et 6,2 km/h.
des sorties presque quotidiennes (enfin dès que possible) de 40 à 60 minutes sur du plat avec quelques tentatives de fractionné mais peu donc pas réussi à faire un cycle ou quelque chose d’efficace.
quelques sorties longues le we mais pas très souvent finalement. Principalement un parcours quasi plat de 21km plutôt campagnard mais pour une grande partie de route et pistes cyclables, et 2 ou 3 fois une sortie longue vallonnée de 25 à 35km plutôt sympa mais avec une approche en voiture (et souvent la flemme d’y aller).
2 fois au printemps un parcours de 42km sur le chemin des douaniers, sentier du littoral breton (GR34).
Côté courses : Le Bretagne Ultra Trail fin avril (110km et 2500m de D+), le Mayetik Trail (50km et 1000m de D+ début juin) et le Trail de la Vallée du Serein mi-juin (23km et 650m de D+).

Puis à l’approche de l’été, 1er we choc comme on dit, à la montagne (en Maurienne), avec Anthony. 3 jours de crapahutage avec du hors-piste, de la neige, du D+ et beaucoup d’heures.

Finalement, malgré une préparation de plaine, c’est pas si mal et je n’ai pas les cuisses détruites. Par contre, j’ai le genou qui grince à l’endroit touché à la Swisspeaks et ce n'est pas très rassurant d’avoir mal sur des sorties de 40km. Bon la typologie de terrain qui active la douleur est toujours un peu la même : du gros D- sur de la piste 4x4 ou au moins du sentier roulant à courir avec une foulée régulière.

Je  m’interroge quand même sur l’opportunité de planifier une injection d’acide hyaluronique à l’arrache mais bon, en plein été c’est probablement impossible donc j’abandonne rapidement l’idée.

Direction ensuite le Beaufortain mi-juillet pour les vacances. Après beaucoup trop de sorties les jours précédents mais un peu comme d’habitude, je prends le départ de l’Ultra Tour du Beaufortain. 

Mais cette fois, je n’arrive pas à me remettre d’une succession d’hypoglycémies dont la dernière est assez violente et je bâche au 70ème km.

Avec les sorties de la semaine, ça fait l’équivalent de l’UTB mais je voulais justement faire plutôt 150-170km et 10000-12000mD+ dans la semaine.

J’enchaîne ensuite sur une grosse semaine de vacances dans la Drôme au Glandasse et je fais pas mal de D+ et des super sorties (maxi 3h).

En tout, j’aurai fait 15000m de D+ pendant mes vacances. Mieux que rien mais même pas la moitié d’un Tor des Glaciers.

Au retour des vacances, un copain a prévu une rando sur la Côte d’Emeraude entre Cancale et Saint-Malo avec un groupe de potes. 

J’en profite pour tester le sac de course chargé à bloc, ce que je n’avais pas vraiment fait en Maurienne : et c’était une bonne idée car chargé avec tout le matos et l’eau, ça me cisaille un peu les épaules et surtout les clavicules. Donc un peu de couture au retour le soir même pour ajouter un bout de bretelle plus molletonnée… ça sera tip-top au Tor.

Dernier étage de la fusée prépa, j’ai planifié un we choc 15 jours avant le Tor lors de l’Echappée Belle avec bénévole en serre-file sur la skyrace le vendredi (20km et 2000m) puis la course du Parcours des Crêtes le lendemain (65km et 4800m).

Sauf que la météo oblige l’annulation de la course du samedi et que ça se termine avec une petite sortie de 14km et 1000m à la place… vraiment pas verni pour le coup.

Donc voilà, il reste 2 semaines pour se reposer, trottiner pour pas rouiller, préparer les sacs, le roadbook, mettre les parcours dans la montre, dans le téléphone, créer une carto avec OpenTopoMap…Et c’est beaucoup de choses à faire car je n’ai pas beaucoup anticipé comme j’avais pu le faire pour le Tor ou la Swisspeaks où tout était prêt bien avant.

Là, je découvre le parcours quelques jours avant de partir et je ne mémorise pas grand chose. Peut-être le fait de retourner à Courmayeur où il me reste beaucoup de souvenirs et de penser que ça va ressembler à un Tor classique avec quelques extras ?

Bon, j’arrive in extremis à faire un indispensable roadbook qui me semble pas mal.

la suite de l'aventure ici (je galère trop ici pour copier le récit avec les photos) : 

https://objectiftrail.wordpress.com/2024/07/31/tor-des-glaciers-2023-une-aventure-extraordinaire/

la vidéo qui va avec : https://www.kikourou.net/videos/video.php?video=2604