L'auteur : dante71
La course : 23 km du Mont-Blanc
Date : 29/6/2024
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
Affichage : 267 vues
Distance : 23km
Objectif : Objectif majeur
Partager : Tweet
Jusqu'à la course
En juillet 2023 je décide de renouer avec la distance marathon après une première expérience qui s'était difficilement achevée en 2020 à Paris.
Mon objectif en tête à ce moment était le marathon de Lyon avec comme idée de développer mon endurance fondamentale. Ma très belle préparation est récompensée par un très beau (pour moi) 3h42, me faisant gagner presque 50 minutes par rapport à la dernière fois.
Ce marathon d'automne correspond également à l'ouverture des inscriptions pour le tirage au sort des différentes épreuves du marathon du mont blanc. Et parmi elles, le cross du MB m'attire particulièrement par son côté historique et la beauté de son parcours que je ne connaissais jusque là qu'au travers des vidéos que je pouvais trouver sur YT.
Seul problème, mes 3 précédentes tentatives de tirage au sort se sont toutes soldées par un échec.
Pas cette fois et c'est peu de temps avant de confirmer ma bonne préparation sur 42 sur une saintexpress sympathique echaînée dans la foulée que je reçois le mail tant attendu confirmant mon inscription à cette cours qui me faisait tant envie !
L'idée n'étant pas simplement de finir mais de réaliser une course dont je serai fier, toute ma préparation sera axée vers cette course.
A ce moment, la force physique sur le dénivelé n'est pas un problème, l'endurance non plus. Je ne suis toutefois pas un coureur très rapide ni explosif, ce qui semblent être des qualités essentielles pour ce type de formats cours et intenses.
Je réalise donc un entraînement spécifique 10k qui me permet de battre mon record en avril à Annecy. Je pars une semaine en vacances à l'étranger très satisfait de ma performance. Le week suivant mon retour en France, j'enchaine sur une course de préparation : le 25k du moucherotte, dans le Vercors. Je constate mes progrès sur les parties plates et légèrement montantes ainsi que dans les relances, en revanche mon manque de D+ se fait rapidement sentir (outre la fatigue liée au voyage) et je subirai les pires crampes de ma vie dans les derniers mètres de l'ascension finale et surtout dès le début de la descente dans laquelle mon mollet droit se bloquera complètement en extension pendant plusieurs douloureuses minutes.
J'en garderai une petite contracture d'une petite semaine.
La prépa reprendra sans encombre jusqu'à la date de l'objectif, testant avec succès l'utilisation d'électrolytes dans mes sorties pour éviter que ces crampes ne se reproduisent.
Weekend de course
Je n'étais jamais vraiment venu à Chamonix avant ce weekend là et quelle ambiance ! La course ayant lieu le samedi, nous nous baladons dans le village et à l'aiguille du midi le vendredi. J'en profite pour attendre un de mes collègues qui courrait le 90k.
Bref pas la journée de repos idéal de veille de course mais une journée qui fait du bien au moral et à l'esprit !
Pasta Party, nuit un peu agitée liée à l'excitation de la course, petit dej habituel et me voilà dans la raquette de départ que j'ai tant vue en photo.
Sur la base des résultats 2023, l'objectif est double : sub 3h30 et Top 500. Il fait presque un poil chaud en ce samedi matin. La météo s'annonce couverte avec risque de pluie aux environs de la 4e heure de course. Du fait de mon objectif qui avait été annoncé à l'inscription, je pars dans le sas 1. Je ne peux pas m'empêcher de me demander si j'y ai vraiment ma place.
Ludo Collet chauffe les troupes, le décompte est lancé, je suis exactement là où je voulais être à ce moment, la prépa a été chahutée par le boulot mais est restée bonne, j'ai la banane et il ne reste plus qu'à kiffer.
- Du départ jusqu'à Montroc
Départ, quelques centaines de mètres à 4 au kilo pour se positionner et prendre le shot d'adrénaline avant de stabiliser sur un 4'40 plus adaptée à la situation. Il fait lourd dans ce fonds de vallée et le vent de face est assez fort.
On arrive vite dans la forêt, les sensations sont bonnes ça marche peu je double quelques personnes et m'accroche à un groupe qui à un bon rythme.
Ces 10 premiers kilomètres favorisent l'explosivité, ils sont une succession de courtes montées connectées par des single larges et très joueurs. Notamment aux alentours du 7 ou du 8e km où nous avançons sur un single façon piste de skicross en forêt hyper agréable.
-Montroc jusqu'au béchar
j'ai bien bu et bien mangé sur cette première portion, je suis rempli une flasque et ressort très rapidement du ravito. Je sais que la course commence réellement maintenant avec 1000d+ environ sur 12k et la seule grosse descente du parcours.
Premier petit raidard puis traversée de la route sur cette passerelle ignoble et on attaque le sentier qui fera balcon sur toute la vallée. Le rythme ralenti mais les jambes sont là. Le sentier n'est pas particulièrement technique mais oblige parfois à poser la main pour passer une pierre un peu haute. On passe un torrent très photogénique qui apparaît dans toute les vidéos de l'évènement et j'arrive vite en haut de cette première difficulté.
-Du béchar jusqu'à Flégère
Cette descente avait attiré mon attention à la lecture du profil mais je n'avais pas réellement trouvé d'information sur la typologie du terrain ou sa technicité.
la première partie est un peu trompeuse et je m'embarque dedans à bon rythme. Problème, un peu comme au Moucherotte, le passage du mode monté longue à descente rapide m'envoie quelques décharges dans les cuisses annonciatrices de crampes.
Pas ça, pas maintenant, j'appréhende énormément la big one, celle qui bloquera toute la jambe et qui m'obligera à bacher. J'ai pourtant beaucoup bu et tout fait pour éviter ça. Je me reprends rapidement, je continue à boire et je décide de ralentir la cadence et d'adopter une course plus souple. c'est moins rapide tant pis mais c'est la seule solution.
et ça tombe bien parce que cette descente est belle mais c'est un véritable chantier de racines et de pierres. j'ai cru comprendre qu'elle était désormais au programme de l'UTMB. Je n'ose imaginer ce que ça doit être après plus de 160 bornes dans les jambes.
J'arrive en bas sans plus d'alerte, je relance en monté, RAS. Ouf les meubles sont sauvés.
On sort du bois pour arrivée dans la montée de la flégère qui est bien plus dure que ce qu'elle pourrait laisser croire en vidéo. Je suis littéralement collé sur le début et me reprend dans les S avant le ravito. Pas de regret sur la météo tant ce doit être un enfer en plein cagnard !
J'ai presque plus rien à boire, je n'ai pas prévu de pastille d'électrolyte à remettre pendant la course au regard du temps un peu long de dilution de celle-ci. Je passe donc sur Eau + SAint-yorre avec du sirop de cola (très léger). Hormis la flasque qui voulait exploser sur les premiers kilomètres c'est une très bonne idée de proposer ça !
- Flégère - arrivée : le clou du spectacle
Toute la beauté de cette course peut être résummée par ces 5 derniers kilomètres en balcon avec une vue imprenable sur le gros blanc. J'ai longtemps rêvé de cette portion qui ont énormément contribué à mon envie de faire cette course.
Quel immense kiff. Elle commence par une petite section joueuse qui fini sur une petite descente hyper sympa dans les buisson et ça se termine par 3kil et 200 d+ avec une petite spécificité l'arrivée est visible très tôt. Elle semble si proche mais pourtant si loin.
Les alertes de crampes reviennent, des pointes apparaissent à certains endroits de la cuisse droite m'obligeant à m'arrêter quelques secondes pour tirer, mais c'est pas grave, malgré la difficulté le plaisir est immense.
J'arrive au pied du dernier gros raidard, le rythme est devenu plus lent, à cause de la fatigue d'une part mais surtout de l'altitude, je n'ai jamais couru si haut de ma vie (la dernière partie de la course se déroule entre 1800 et 2000m). J'ai l'impression d'être complètement collé mais je sais que la fin est proche alors je m'accroche.
S'en suivent 3 passages sur névés, je fais pas le fier, je suis occis complet je n'essaie pas de grapiller du temps ni des places. Je me concentre seulement sur mes appuis.
Et puis c'est la bascule sur planpraz, cette descente face au mont blanc (qu'on ne verra finalement pas). Comme un second souffle j'enquille pleine balle, heureux comme un pape, j'ai un début de crampe à 30m de l'arrivée mais tant pis je me découpe et passe la ligne.
j'arrête la montre. Elle était réglée pendant toute la course sur le seul écran climbpro permettant de voir dans chaque côté, le dénivelé et le profil restant.
Je termine en 3h17, aux alentours de la 170e place. Le shoot d'endorphines durera pratiquement un semaine. j'ai adoré, cette course est magnifique, la trace somptueuse et j'y reviendrai certainement.
La suite ?
Je vais terminer cette année par plusieurs trail de 20 à 30 kil pour profiter de ma prépa et améliorer ma vitesse.
Pour la suite j'aimerais revenir sur format 40-50 avec le MMB en tête.
Il faut simplement que je trouve la cause de ces alertes de crampes.
En toute logique, un 23 ne se courant pas comme un 42, la réduciton de l'allure devrait suffire.
Affaire à suivre !
Aucun commentaire
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.