Récit de la course : La Couver'Trail'Rade - 29 km 2024, par Coureur du 34

L'auteur : Coureur du 34

La course : La Couver'Trail'Rade - 29 km

Date : 9/6/2024

Lieu : La Couvertoirade (Aveyron)

Affichage : 246 vues

Distance : 29km

Objectif : Pas d'objectif

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In Larzac we trust

Alors comme ça, me voilà pour la 1ère fois au départ de ce trail assez confidentiel puisque limité à 70 coureurs uniquement (nous serons une 60aine ce jour-là) mais pourtant très sympa.

Sympa par l'organisation, minimaliste et authentique, un briefing mémorable long comme un apéro sans olives mais précis comme une horloge atomique, par le parti pris du tracé souvent improbable mais densément balisé même si le marquage joue parfois à cache-cache avec les coureurs, par des ravitos sobres à l'image de la végétation du causse, et des bénévoles patients et présents aux points clés.

Sympa par le parcours varié qui fait découvrir l'éventail des curiosités que recèle le Larzac, ses buissières, les sous-bois moussus, son causse aride avec sa végétation basse, ses patûrages, ses paysages minéraux, ses points de vue à l'infini, son patrimoine pastoral fait de lavognes, de fermes isolées et de drailles... et j'en oublie.

Sympa parce que c'est quand même kiffant de s'élancer et conclure un trail dans les murs de La Couvertoirade hantés par les Templiers.

Sympa parce que faire le jeu de mots CouverTrail'Rade, fallait quand même oser. Et ça complète ma collection de noms de trails loufoques après celui de l'UTNB.

La galopade démarre vers 8h32 (la faute au briefing😉 ) dans des conditions idéales, un temps sec et frais.

Après quelques lacets dans les vielles pierres du village, nous entrons directement dans l'ambiance du causse, via le moulin de la Couvertoirade, puis la flore rase et une draille ancestrale qui plonge vers la Virenque, rivière asséchée que nous remontons dans son lit de galets sur plusieurs kms.

Le petit peloton s'est vite étiré (peloton, Virenque... y'en a qui saisissent le parallèle ? 😉) et c'est là que je me joins à un duo mixte à une allure convenable. La féminine mène le désormais trio et je reste sagement calé dans leur sillage.

Galets, sable humide, racines et quelques vasques tout à l'ombre d'hêtres : la remontée du lit asséché est malcommode mais vraiment insolite, loin des décors quasi-désertiques du plateau.

Nous en sortons par un surprenant pont de pierres, le pont de Grailhes, qui lance le retour "à la surface" par une ascension régulière.

Nous revoilà sur le causse, petite descente et passage au ravito frugal de la ferme de Gaillac. La féminine ne le marque pas contrairement à nous deux. Mais nous la rattrapons dans la montée vers l'Everest du Larzac, la Serre de la Lavande à 926 m suivie d'une autre bosse à 921m. Le trio reformé entreprend une longue descente piégeuse vers le hameau de Cazejourdes sur un bon rythme : c'est par là que l'autre homme du groupe qui paraissait pourtant facile décroche et le trio se réduit à un duo.

Je suis plutôt bien. Je profite des décors, c'est vraiment plaisant : "causse" toujours, tu m'intéresses !

Une bonne montée, des passages en devers et une orientation délicate sur le Puech de la Matte puis la Favarède. C'est par là qu'un coureur sorti de nulle part nous dépasse dans une nouvelle bosse et c'est l'étincelle, je m'enflamme et lui emboîte la foulée : bye-bye la féminine et merci pour ces 2/3 de course.

En haut de la bosse, tout va bien et j'en remets même une couche, il reste une 10aine de kms et je me sens bien, tellement bien que le coureur suivi décroche.

Désormais en solo, je gère mon rythme sereinement. Arrive le plus beau passage du trail, le rocher de Roquecourbe en limite de falaise avec un panorama de dingue et sa descente un poil (de brebis) périlleuse. C'est l'haleine du Larzac que l'on respire ici.

Tout en bas, je croise l'organisateur et lui partage mon enthousiasme. Lui semble inquiet des problèmes de balisage mais je le rassure, ce n'est pas toujours évident et il faut bien ouvrir les yeux mais pas de quoi en faire un fromage.. de Roquefort, c'est plutôt bien balisé.

Une nouvelle bosse engloutie, le Puech Ponchut, puis descente et suivi du GR71C très roulant sur quelques kilomètres avant de s'en écarter, traverser un champ, une route et s'attaquer à l'ultime difficulté, le Montaymat. Je récupère un traileur à la peine qui ne peut suivre et je poursuis toujours seul pour basculer sur le GRP, un monotrace qui ramène enfin à la Couvertoirade.

Dernier tour du village par les remparts, passage devant l'église templière sous les yeux des visiteurs et arrivée après le porche.

J'ai aimé cette course qui correspond bien à mes capacités, globalement roulante malgré quelques passages techniques, comme le lit de la Virenque et des crêtes. Un joli petit trail moulé à la louche, 100% fait maison et garanti sans OGM, made in Larzac pour la bonne "causse" !

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