L'auteur : poucet
La course : L'Alsacienne - 170 km
Date : 30/6/2024
Lieu : Kruth (Haut-Rhin)
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Distance : 170km
Objectif : Pas d'objectif
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J'avais le souvenir de quelques éditions de l'Alsacienne au départ de Cernay, sous le soleil. Et puis l'envie de me frotter au parcours musclé relancé l'an dernier depuis le lac de Kruth. Après la Traversée de France début Juin, je pensais disposer du fond nécessaire pour relever le challenge.
Le réveil a sonné tôt dimanche matin et pendant le long déplacement pour rejoindre le départ je me demandais pourtant ce qui avait incité les organisateurs a faire monter autant de voitures tout au fond de cette vallée naturellement très encombrée, juste pour faire du vélo … Quoi qu'il en soit il y avait de la place sur les parkings, la météo exécrable ayant découragé bon nombre des 3077 inscrits.
J'ai retrouvé là Dominique Brun, alias Shorty du CCK, engagé sur le parcours de 100km. Nous avons roulé en direction du départ, en arrivant au lac un bénévole nous a dirigé vers la gauche pour rejoindre la ligne au plus court. A ma grande surprise je suis tombé sur Greg Leloup que j'ai plutôt l'habitude de voir au micro sur les trails. Le temps d'un détour pipi j'avais perdu Dom et un autre bénévole m'explique qu'il ne fallait pas arriver de coté et qu'il fallait faire le tour pour que la puce soit prise en compte … Bon, pas de panique, j'étais largement en avance et je repars donc en sens inverse.
Coup de bol, en arrivant sur l'autre rive c'est Sandra que je vois arriver dans son beau kway rouge. Elle est engagée sur le 100 km, mais tous les départs son commun.. Nous pédalons de conserve pour rejoindre la digue, dans le bon sens donc !!! L'imperméable de rigueur ne cache pas le sourire des courageux qui ont rejoins le sas et qui s’apprêtent à relever le défi, sous la pluie. J'avais eu la bonne idée de monter un garde boue. Et heureusement il ne fait pas très froid.
Le départ est donné à 7h30 mais il faut patienter quelques minutes avant de pouvoir donner le premier coup de pédale. On se laisse glisser jusqu'à Kruth ou l'on bifurque sur la droite, et hop c'est parti. Le brouillard nous enveloppe déjà, il est aussi un peu dans ma tête, je me demande si c'est bien raisonnable de partir sur les 170 km et 4200 d+ annoncés. Les premiers cols sont faciles, je grimpe Oderen, le Page et Bussang à mon rythme, je descends prudemment. J'accroche enfin un groupe au début de la vallée et quelques tours de roue plus loin j’aperçois une grande tonnelle CCK sur la droite. Oups, nous sommes à Ranspach km 34, on roule depuis moins de 2h et c'est déjà le premier ravito. Bizarre. Évidemment je n'ai besoin de rien, et comme je ne suis pas complètement serein par rapport aux barrières horaire je zappe les tables bien garnies par mes copains …
Je débâche à St Amarin avant de m'engager vers la première véritable difficulté de la journée. Le pied de Geishouse est redoutable, pour tout le monde c'est tout à gauche. Mon Garmin n'est pas très en forme, voilà qu'il m'affiche des pourcentages négatifs au plus fort de la pente. La petite descente dans de village permet de récupérer un peu avant de prendre la route forestière sur la gauche. Le nouveau revêtement est excellent mais on reste pourtant collé à la route tant la pente est sévère. Mon Garmin doit être asphyxié, voilà maintenant qu'il affiche n'importe quoi. J'essaie de bidouiller le truc au pire de l'effort avec les doigts engourdis. Le chrono n'est pas reparti du premier coup, j'ai renoncé à jouer avec l'affichage et dans l'affaire j'ai perdu quelques kilomètres au compteur.
On n'y voyait rien en arrivant au Haag. Des grappes de cyclos étaient plantés en plein milieu du carrefour, essayant tant bien que mal d'enfiler leurs Kway entre deux bourrasques. Pour rejoindre le Markstein dans le brouillard le plus compliqué était déjà de rester sur la route, pas simple avec les lunettes. Sans affichage de l'heure je ne savais pas trop ou j'en étais par rapport a la première barrière horaire mais j'ai vite été rassuré quand le bénévole de service m'a laissé bifurquer sur la droite pour plonger dans la vallée du Florival. J'ai vraiment commencé à prendre froid au début de cette descente. Plus en aval la route était sèche, une timide éclaircie nous laissait espérer une seconde moitié de parcours plus agréable. Le Bannstein m'a bien réchauffé et j'ai tombé une nouvelle fois la veste en arrivant dans la Vallée Noble. Au passage à Osenbach il me restait pratiquement un bidon complet, suffisant pour aller jusqu'au ravito de Wasserbourg. J'ai donc zappé le point d'eau mais j'ai dû piocher dans la poche pour trouver du solide.
Pas grand-chose à signaler dans le Firstplan, a part un enfumage en règle par une horde de ridicules pétrolettes à 3 roues. Ah si, avec mon maillot CCK je me suis fait repérer et doubler par Simon Mann, le frangin à Manala, visiblement plus en jambes que moi mais quand même pas serein quant à la barrière horaire sur la route des crêtes.
Malgré ce temps pourri il y avait pas mal de bagnoles en direction du Petit Ballon, en route pour les fermes auberges. Et pour nous les cyclos, c’était enfin l’heure du ravito au km 96, au cœur du village de Wasserbourg où les tables étaient correctement garnies en salé et en sucré. En liquide il y avait simplement eau et sirop pour remplir nos bidons. Mais on ne trouvait ni eau gazeuse, ni coca. Et de toute façon pas de gobelets. La suppression des gobelets jetables est aujourd’hui généralisée sur les trails et c’est très bien … mais il est alors demandé aux participants d’en avoir un, réutilisable, sur eux !!!
A peine sorti du ravito nous étions déjà dans les plus forts pourcentages, et la bruine était de retour. Ce versant du Petit ballon est le plus difficile mais aussi, de mon point de vue, visuellement le plus agréable. Les trois derniers kilomètres en plein vent et avec une pluie plus soutenue ont cette fois encore été laborieux, j’ai enfilé une nouvelle fois l’imperméable peu avant de basculer dans la descente toujours aussi pourrie. Contador s'en souvient encore.
L’enchaînement avec le Plazterwasel est brutal. On retrouve un revêtement de bien meilleur qualité mais surtout des pourcentages difficiles sur de longues lignes droites bien monotones. Ce n’est clairement pas mon col préféré. Un nouveau ravito liquide (sans gobelet ...) était proposé à peu près à mi pente, un positionnement de mon point de vue encore assez discutable. Au passage du col le répit est de courte durée puisqu’il faut encore se hisser face au vent jusqu’au Breitfirst. A peine un kilomètre plus loin, dans la brume apparait le croisement avec la route des crêtes … Je m’apprête à bifurquer sur la droite vers la Schlucht mais le signaleur m’indique que c’est fini pour le 170 et qu’il faut prendre à gauche le 147. Je suis aussi surpris que déçu, mais ça fait belle lurette que mon Garmin n’affiche plus l’heure et je n’ai pas vraiment le cœur à discuter. J’aurais préféré terminer par le billard du Bramont plutôt que par l’interminable gratte cul du Markstein … Vérification faite après coup, j’ai été pointé au Markstein à 14h42 alors que la barrière du Breitfirst était à 14h50. J’avais donc probablement 20’ de marge. Peut-être l’horaire a-t-il été avancé, compte tenu du mauvais temps ? En tous cas ça me laisse une impression bizarre, comme un petit goût amer ...
Bref, de retour sur les rives du lac il ne reste plus que quelques kilomètres pour aller traverser la digue et passer sous l'arche avec 147 km dans la musette au lieu des 170 prévus. Strava m'affiche même un peu moins, conséquence du pataques avec mon Garmin dans le Haag. Mais la bonne surprise c'est de trouver du coca et des gobelets sur le ravito d'arrivée. Ceci dit j'étais un peu frigorifié et j'ai vite rejoins la voiture pour enfiler du sec et rentrer au plus vite à la maison.
Ce n'est que bien plus tard que j'ai consulté les classements de la cyclo, sans trouver mon nom sur le parcours de 147 km. C'est que (comme d'habitude) je n'avais pas vraiment lu le règlement lors de mon inscription, il a bien longtemps … En effet le courriel de confirmation mentionnait bien que mon dossier était incomplet, j'avais probablement téléchargé un certificat médical périmé. Cela m'est déjà arrivé quelques fois sur d'autres épreuves et généralement les organisateurs envoi un petit rappel. Mais pas sur l'Alsacienne. Et dans ce cas le règlement est clair : le concurrent est rangé en catégorie Rando sportive, avec un chrono mais sans classement. Je ne perçois pas bien la logique, mais peu importe. La prochaine fois je lirai plus attentivement mes courriels !!!
A défaut de paysages ensoleillés l’organisation a trouvé de jolis sourires pour sortir une très chouette VIDEO OFFICIELLE , avec quelques copains en guest star et le Boss du CCK toujours dans les bons coups quand il faut donner de main. MERCI a tous les bénévoles qui ont assurés dans ces conditions particulièrement difficiles !!!
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