L'auteur : poucet
La course : BRM 300 Kingersheim
Date : 25/5/2024
Lieu : Kingersheim (Haut-Rhin)
Affichage : 335 vues
Distance : 300km
Objectif : Pas d'objectif
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Samedi matin, j’avais mis le réveil à 0h. Le temps de boire un café et de m’équiper, une ½ h plus tard j’étais sur le vélo. Direction Kingersheim pour participer au BRM 300 CCK tracé par Bridou. Le plan était de faire une grosse révision du bonhomme et du matos avant les belles échéances à venir sur In Vino Veritas et le Douze Cents.
Pour le bonhomme je suis rassuré, je ne sens plus l’épaule et j’ai retrouvé une condition acceptable pour partir “tranquille” sur ce genre d’aventure. Pareil pour l’aethos, mon compagnon de route est toujours aussi agréable à rouler. Par contre j’ai eu une grosse galère avec ma lampe Luxos qui dès le début a montré des signes inquiétant, fonctionnant à une puissance réduite et coupant souvent de manière intempestive …
Bref j’étais content d’arriver au club house et de profiter du copieux petit déjeuner offert. Merci les gentils bénévoles tombés du lit.
Après le traditionnel briefing le petit groupe est parti sur le coup de 4h sur un tempo régulé par maestro Pascal Bridou. Parfait pour mettre en route mon vieux diesel. La Luxos a fini de rendre l’âme, heureusement j'ai pu profiter du groupe en attendant impatiemment le lever du jour. J'ai lâché à la sortie de Michelbach pour attaquer les premières bosses moderato et poursuivre au rythme qui me convient, tout en profitant des premières lueurs sur la nature encore un peu étourdie par les averses à répétition des jours précédents.
Le Sundgau est encore endormi, les routes désertes et le profil pépère sont parfaits pour une mise en route progressive. Les choses sérieuses débutent à la sortie de Delle pour grimper sur les plateaux du Haut Doubs. Enivré par la belle descente sur la vallée du Gland (si si .. ) je zappe le panneau Glay. Second contrôle loupé, aucune importance. Pas de PBP cette année, inutile de collectionner les cartons, l’important est bien de participer et de se faire le mollet.
Une cyclote souriante s’enfile un méga sandwich devant la boulangerie à l'entrée de Blâmont. Mine de rien on a déjà fait 100 bornes, ça creuse le vélo … Mais je préfère attendre que le soleil chauffe un peu plus pour faire la pause qui s’impose. Petit jardinage habituel pour trouver l’entrée de la piste cyclable à la sortie de Pont de Roide. On longe le Doubs jusqu'à Bief où débute vraiment le gros du chantier. Un parapet au soleil m’invite à débacher au préalable, j’en profite pour engloutir une moricette fourrée au fromage.
Le pied est sombre et sévère, dur de repartir . Et puis la pente se fait plus douce et s’ouvre sur la vallée, c'est très beau. C'est là que me rejoint la jolie cyclote. Laura est originaire de Barr, entre bas rhinois on est fait pour s’entendre. Nous ferons un bon bout ensemble, tout en papotant. Laura m’explique qu’elle fait son premier 300. J’en suis vraiment surpris parce que pour le coup elle n’a pas choisi le plus simple. Un parcours estampillé Bridou c'est forcément musclé. Très beau aussi, et on se régale sur les petites routes du Haut Doubs profond.
On visite quelques cimetières dans l’espoir de pouvoir y remplir nos bidons, mais on l’a dans l’os. Tant pis on n’est pas encore cramés alors on dégringole sur Gigot, carrefour stratégique des brevets organisés par nos amis allemands de l’ARA Freiburg. C'est aussi le souvenir indélébile d’un Velociao épique et unique roulé il y a quelques années sous des trombes avec maestro Bridou et quelques légendes du CCK.
Bref, on referme la malle à souvenirs et nous voilà engagés dans la vallée du Desoubre. Ça roule tout seul sur ce faux plat descendant quand soudain le Garmin indique de prendre à droite, avant la départementale habituelle qui permet de monter tranquillement sur Maîche. C'est la surprise du chef, de mon point de vue la grimpette la plus difficile de la journée. Le passage à 13% me semble durer une éternité … Comme un salut, le plateau arrive enfin. Encore quelques coups de pédales et nous voilà à Maîche. C'est Laura qui degote le bon plan boulangerie pour refaire les niveaux. On se pose un instant sur un banc au soleil, le temps d’engloutir tout ça.
De gros nuages noirs s’inscrustent dans le ciel, nous incitant à ne pas prendre racine. On traverse rapidement ce nouveau plateau jusqu'à Damprichard, pied du petit col de la Vierge qui permet de basculer sur la superbe corniche de Goumois. Ce n'est plus un brevet, c’est un pèlerinage … Il y a quelques années notre GO Bridou avait mitonné un séjour CCK génial à l’hôtel Taillard, juste un peu plus bas. Quelques gouttes tentent bien de nous gâcher la descente, mais c'est par le mépris qu’on gère l’affaire pour se retrouver sur le petit pont qui enjambe le Doubs, avant de passer en Suisse. Il n'y a pas de contrôle autre que celui du coeur, une petite photo s’impose.
Sans transition l’ascension suivante nous monte vers Les Enfers. Si les modestes cyclos que nous sommes considèrent qu’elle porte bien son nom, les troupeaux de vaches et chevaux qui se pavanent dans les alpages sont au paradis. Laura virevolte , je suis à la peine, les bovins m’observent hahaner avec curiosité …
Nous rentrons dans les Franches Montagnes mais pourtant c'est louche : ici même quand c'est plat ça monte. Un coup d’œil derrière et je m’aperçois que Laura n’est plus là. La miss en a visiblement sous la pédale, à ce moment je me dis qu’on se retrouvera un peu plus tard …
C'est donc en solitaire que je dévale la corniche du Jura en direction de St Ursanne. Je n’aurais pas megoté par un petit détour par ce bourg charmant plutôt que d’aborder sans transition les 10% au pied des Rangiers. C'est le dernier col de la journée et il est coriace, j’ai l’impression d’être collé au bitume. Le pointage au sommet se fait en aller retour, je croise deux collègues qui sont déjà dans la descente.
J’imaginais croiser Laura à mon tour et peut être faire le retour en duo. Il n’en sera rien, au croisement il restait 80 bornes plus le retour à la maison, avec un éclairage défaillant. Et j’ai pris la décision de rentrer plutôt que d’attendre.
Asuel c'est d’habitude un gros coup de transpiration, mais pour une fois c’etait en descente. Ça va beaucoup mieux !!! La vallée de la Lucelle joue à saute frontière avant de rebasculer dans le Sundgau par la montée de Kiffis. Le profil est plutôt descendant mais le bonhomme est globalement entamé et c'est avec soulagement que je vois enfin appaitre le panneau Illfurth. Il reste une vingtaine de bornes, comme convenu j’envoie un SMS à Pascal pour l’informer de mon passage.
En cette fin de journée il y a beaucoup de monde sur la piste du canal, il faut faire preuve de prudence pour slalomer entre les poussettes et les trottinettes. Puis on rentre dans une zone urbaine un peu compliquée. Ça paraît interminable, le réconfort du club house se mérite !!!
Les plus rapides ont déjà regagnés leurs pénates lorsque je pointe sur le coup de 20h. Je suis immédiatement choyé par Fleur De Lune , Estelle et Michel pendant que Pascal se penche sur mon soucis d’éclairage. Exceptionnellement je fais l’impasse sur la bière mais je profite largement du menu du jour. Je ne veux pas m’attarder car il me reste un peu plus de 60 bornes pour rejoindre Kechtaholtz. Et le vent ne semble pas décider à souffler dans le bon sens. Heureusement Pascal a remis en place les connections de la lampe, et je repars donc l’esprit tranquille.
Mais je me suis rapidement rendu compte que le problème était plus grave. Ma vieille Luxos qui a tant bourlingué est tout simplement arrivée au bout de sa vie … J’ai atteint Rouffach avec les dernières lueurs du jour et j’ai profité d’un lampadaire pour déplacer la petite Decathlon clignotante de l’arrière du casque à la sacoche de guidon, et je l'ai basculé en blanc … Hormis les traversées de villages encore éclairés c'est quasi à l’aveugle et au ralenti que j’ai roulé les 40 derniers km. Heureusement que je connais bien les méandres des pistes cyclables dans le vignoble. Mais bon, cette galère m’évitera au moins de partir sur In Vino Veritas avec du matos défaillant …
Je suis arrivé à la maison à minuit et mon Garmin affichait alors 434km et 4747 d+ . Maintenant repos, le prochain challenge consistera à prendre le train Vendredi prochain pour rejoindre Perpignan et tous les participants à la prochaine Traversée de France qui s’annonce somptueuse.
1000 MERCI aux gentils bénévoles et à maestro Pascal pour entretenir la tradition des BRM au CCK
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