L'auteur : NRT421
La course : Trail de Montagnole - 24 km
Date : 5/11/2023
Lieu : Montagnole (Savoie)
Affichage : 652 vues
Distance : 24km
Objectif : Balade
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Depuis longtemps je suis avec plaisir les récits de Bouk et consorts. Ils fournissent la section picaresque de la bibliothèque Kikouroù. Ce qu'ils racontent des sorties en Haut Bréda ou des courses "saucisson" m'inspire et il était inévitable qu'un jour ou l'autre j'aille traîner mes guêtres sur leurs montagnes.
Le Trail de Montagnole 2023 tombe sur une date qui joue avec mon agenda, donc ça clique aussitôt publiée sur Kikouroù l'annonce de l'ouverture des inscriptions.
Le jour venu, départ au petit matin de la Yaute pour aller s'encanailler en Basse-Savoie. Dès l'arrivée sur zone, un mythe meurt : Montagnole est peut-être tamponné Trail Sauciflard Inside (c) mais l'orga est au niveau d'EuroDisney. Une centaine de bénévoles orchestre le bazar qu'à côté le Karajan avec sa Philarmonie teutonne aurait fait fanfare de hameau à tuba désacordé après une sévère beuverie. De la gestion du stationnement au stade de foot, à la présence sur le parcours, en passant par la distribution des dossards, tout est organisé, réglé, et accueillant. Et n'oublions pas l'animateur en chef qui chauffe le village qu'en comparaison les animateurs de barnums c'est Michou en string au club de plage de Palavas.
Je suis d'autant plus jovial en ce début de matinée que je suis accompagné de Junior. Bien qu'il soit un peu privé de D+ depuis quelques mois, je sais qu'il va à ma plus grande fierté me poutrer sauvagement.
Dossards récupérés, retour au parking pour finir d'endosser nos habits de lumière et futures éponges à sueur puante (on pratique un joli sport). L'ambiance est tellement decontractée du fruit du chêne que j'arrive en vracouille style ça part dans une heure alors que le compte à rebour du départ est déjà lancé. En fond de peloton je passe la ligne de départ en marchant pour finir d'accrocher le sac et placer les %ùµ£$ de flasques. Junior part comme une flatulence de cassoulet et 20 secondes après sa silhouette n'est plus qu'un souvenir.
C'est une course, alors à trottiner donc. Bon mais c'est quoi ce binz ? Nous voilà à faire des tours et détours dans le village. Serait-ce le Urban Trail de Mapignole ? Le village est chou, c'est pas le sujet, mais va-t-on nous envoyer jouer le dernier pitre debout à coup de tours sur le parking du Spar le plus proche ou bien ? Ouf, vers km2 on enquille enfin une voie qui commence à ressembler à un chemin.
Jusqu'au km6 rien de bien notable. Le peloton est déjà bien étiré donc on court peinard. On nous a annoncé une ambiance humide mais il ne pleut point et il y a bien quelques flacouilles à grenouilles mais juste histoire de marquer qu'on n'est plus en juillet.
Je déroule très paisible car j'ai un objectif MAJEUR à ne pas mettre à l'index (d'accord, je pousse) : pour la 1ère fois depuis ma 2ème course (en 2013, c'était hier), ne pas courir comme un débile. Autrement dit ne pas partir avec le cardio en high score en me disant que sur un malentendu ça peut passer. Les 1ères années ça a pu passer en partie, mais l'âge de l'EPHAD approchant ces dernières années clairement ça joue plus DU TOUT. Donc même si on ne parle que de 24 km / 1.200m D+, c'est à dire une incitation au sprint, je me suis promis de rester coucouche panier.
Dans la montée entre le km6 et le col de Planet, je vais découvrir un des secrets bien cachés du Trail de Montagnole : la course d'attelages. Je vais effectivement y jouer au yoyo avec Bogoss et Mamours. Bogoss, c'est le prototype du trailer facon GQ Magazine : sec comme un saucisson corse, mollet saillant, cheveux courts poivre et sel. Mamour est un grâcieuse gazelle et je ne détaillerai pas plus cause qu'au 21ème siècle c'est un truc à finir au tribunal ; disons juste que le yoyo ne me dérange visuellement pas 😎. Toute la montée Bogoss tracte Mamour en lui demandant tous les 50 mètres : "Ca va Mamour ?". "Oui" répond systématiquement Mamour dans un râle, hors de souffle qu'elle est rendue par la folle cavalcade, ses pieds frôlant à peine le sol tant Bogoss la tire avec énergie (tirer ici au sens entraîner, on se comprend).
La boucle ajoutée au col de Planet est plaisante. Il ne pleut toujours pas et une petite brise rafraîchit agréablement permettant de profiter pleinement de la vue sur une belle falaise à droite. Le premier ravitaillement est simple et de bon goût. Du from'ton aurait néanmoins été salué mais coca chocolat et pâte de fruit font le job dans mon bidon.
Entre ce ravitaillement et le suivant, d'abord un joli brin de descente qui zigue et zague plaisamment. Puis ça monte et ça descend ludiquement. Tout en continuant à me contrôler au cardio, comme d'habitude les phases de descentes me permettent de commencer à grapiller des places. Je veux pas jouer à la plus longue avec miniping et autres bouquetins de la Kikourie mais clairement j'ai plus de chance de scorer au KV du D- qu'à celui du D+.
Jusqu'au km14 masques et tuba ont pu demeurer en fond de sac, mais la partie plus aqueuse de cette édition démarre avec un single coincé entre ronces et barbelés. Et bien à faire tiaf-tiaf. Ce passage se poursuit en une montée plus large mais où l'aqueux se poursuit, parfois limite nant en devenir. Le tiaf-tiaf continue donc mais c'est toujours agréable car contrairement à une STL standard, le chemin n'est pas labouré par des milliers de bipèdes. Par conséquent la bouosité reste tout à fait raisonnable.
Et c'est déjà le 2nd ravito. Clone du 1er : simple et de bon goût, servi par un équipe sympathique, efficace et serviable. J'en profite pour m'enquérir de l'éventuelle disponibilité d'un fond de génep', partant du principe qui si on demande pas on risque pas avoir. En bons promoteurs de leur Trail, il m'est annoncé que c'est en projet pour l'année prochaine et que je n'hésite donc pas à me réinscrire. Je ne me vexe pas qu'on me prenne pour un lapin de 6 jours ou un monchu de Versailles tant c'est gentimment dit. Et de toute facon, revenir me paraît déjà être une idée tout à fait valable.
Après un dernier chti coup de rein, c'est la descente vers l'arrivée. Bien que ça redevienne rapidement dur goudron caca, j'ouvre un peu les gaz et remonte un tiers de bourriche de concurents. Parvenu au terrain de foot qui marque la courte finale vers la ligne d'arrivée, je retrouve Junior qui a plié l'affaire presque 30 minutes plus tôt et qui est venu attendre le vieillard. Cool de faire ensemble les 400m derniers mètres pour se raconter nos aventures.
Ligne franchie et roborative soupe d'arrivée engloutie, direction les diots locaux que je confirme goûtus. C'est la foire dans la halle des fêtes. Encore plus quand démarre la remise des prix. Ambiance concert Taylor Swift sous stéroïdes.
Une bien bonne matinée ma foi et je peux confirmer : ce trail de Montagnole vaut le détour pour se faire une plaisante sortie d'automne. Changez rien, ça joue bien comme ça.
Epilogue
Alors que limite awalpé à côté de ma charette je me désinfecte à la lingette Bébé Joufflu, un bourru barbu passe avec sa bicyclette en râlant "un Euro du km et même pas une douche". Comme quoi, label Saucisson ou pas, on est toujours le Barnum de quelqu'un 😁
Arvi
9 commentaires
Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 24-11-2023 à 08:33:36
Vous nous gâtez avec vos récits, des vraies œuvres, à quand le bouquin pour offrir aux sportifs du dimanche au prochain Noël ?!
La fin avec le gazier on touche au génie, parmi les anecdotes on a la coureuse qui demande quand seront édités les nouveaux résultats où l'on aura corrigé les 5 secondes d'écart avec sa montre, ou encore le coureur qui nous écrit car il n'a pas trouvé la moutarde, enfin voilà, on a des vrais soucis à gérer !
Rdv l'année prochaine alors, avec junior sur le podium pour un bisou avec l'ignoble !
Commentaire de NRT421 posté le 24-11-2023 à 09:46:19
Le bouquin : si j'entourloupe la mafia lyonnaise (oui, je pléonasme), peut-être atteindrai-je la gloire en me retrouvant dans le Tome 3 du "Si Kikouroù m'étais conté".
Oui l'année prochaine c'est podium M6 l'objectif, carrément. L-ignoble peut préparer son rouge à lèvres.
Commentaire de bubulle posté le 24-11-2023 à 10:20:00
Tu sais ce qu'ils te disent, les monchus de Versailles ?
(juste histoire de dire que j'ai tout lu)
Quant au guignol râleur final, c'est juste encore un qui n'a jamais mis les pieds dans une orga pour savoir que cette histoire de 1€/km c'est juste total nawak tant les conditions financières d'une orga à l'autre sont variables et jamais comparables. Mais ça, y'a que ceux qui ont fait le travail qui savent. Je pense que ton bourru barbu, il aurait entendu parler du pays (quand bien même cela fût le pays du Roi Soleil).
Commentaire de NRT421 posté le 24-11-2023 à 10:31:33
Bisous aux monchus versaillais :-D
Le plus amusant c'est d'un point de vue apparence le bourru barbu faisait bien rustique, style j'aurais pas été surpris de voir une marmotte pointer sa truffe hors de la barbe fleurie. Sa référence saucisson c'est peut-être 0,5 EUR / km, va savoir.
Commentaire de Benman posté le 24-11-2023 à 22:18:07
KOI? Y'avait pas de douches? Ça devait puer le bouk
Commentaire de NRT421 posté le 26-11-2023 à 23:33:01
Mais point donc, uniquemement la fraise des bois et le diot au marc de raisin. Devriez venir, c'est plutôt chouette comme sauterie.
Commentaire de Benman posté le 27-11-2023 à 11:15:16
je fus venu, la dernière édition avant celle-ci (2019), découvrir les diots du village.
Commentaire de Arclusaz posté le 19-12-2023 à 17:19:35
Ce récit avait bien mal commencé avec une attaque complètement gratuite sur les tubistes dont je me flatte de faire partie. ça c'est heureusement arrangé. Je ne doute pas que cette matinée t'aura définitivement convaincu que tu as choisi la mauvaise Savoie pour tes (presque) vieux jours.
Commentaire de NRT421 posté le 19-12-2023 à 18:13:40
Tes talents sont donc innombrables : comment procéder pour te voir souffler dans un tuba ? Une vidéo en ligne peut-être ? Sur YouTube j'imagine ?
Quant à la Savoie, je propose d'en revenir aux frontières du duché de la mi-XVème, et hop, plus de débat.
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