Week-end au Boukistan (Chatvoyarde+Montagnole)

Quoi! vous ne connaissez pas ce pays qui fout la gaule? Il s’agit en fait des terres du Bouk, figure emblématique de Kikourou, qui s’étendent sur un périmètre un peu flou autour de Chambéry et qui regorgent de petits chemins bucoliques où il fait bon aller traîner ses savates notamment lorsque l’automne montre ses belles couleurs.   

J’y passe de temps en temps pour rendre visite à ma belle famille mais je n’ai pas forcément le temps de participer aux courses locales alors pour une fois, c’est décidé, je vais apporter ma contribution au célèbre LCSS (label des courses à saucisson en Savoie) cher au Bouk et à ses acolytes du DTTN. 

Pour ne pas faire les choses à moitié, ce n’est pas à une mais à deux courses à saucisson auxquelles je vais participer en ce week-end d’octobre. Ma préparation se résume à quelques footings et quelques sorties vélo mais zéro sorties trail donc les cuisses risquent de bien ramasser mais on est là pour le saucisson ou plutôt pour le jambon concernant la course du dimanche donc pas grave. 

La première étape de ce week-end gourmand sera la Chatvoyarde nocturne le samedi soir à Saint Jean de Chevelu (du côté obscur de la dent du chat) que je vais faire en duo avec ma chérie. J’ai également réussi à rameuter la cousine de ma chérie et son homme.

 

Tout au long de la route et à notre arrivée sur place, la pluie est bien présente et je me fais gentiment « insulter » pour avoir embrigader tout le monde dans cette galère (ah ces gens qui voit toujours les points négatifs alors que non seulement il ne fait pas froid mais en plus on a un gymnase pour s’abriter et se changer avant le départ). 

On se cale en queue de peloton et le départ est donné à 19h au son de la cloche. Devant, ça part comme des balles mais de notre côté, nous prenons notre petit rythme bien tranquille derrière. Le début de parcours sur le bitume permet d’étirer le peloton avant d’attaquer le premier single qui marque également le début des pieds mouillés avec le passage d’un gros ruisseau. Le parcours est sympa avec ses passages entre les vignes et quelques bons coups de cul et même si le terrain est bien gras, cela ne glisse pas trop. Il y a pas mal de coureurs autour de nous et notamment un autre couple avec qui on se tire un peu la bourre. C’est sympa aussi de voir la guirlande de frontales devant nous qui permettent de prévoir les futures difficultés du parcours. Ma chérie a un peu de mal dans les passages les plus raides mais arrive à bien relancer en haut des bosses. Elle en a même gardé sous le pied pour la dernière descente et le retour à la civilisation et au monde éclairé (par autre chose que des frontales). Le balisage et les bénévoles sont au top tout au long du parcours malgré la pluie incessante . Au final, les 11kms sont passés super vite et notre temps de 1h15 nous permet de rentrer dans le top 100 (on a les objectifs qu’on peut 🤡 ). Le premier aura bouclé l’affaire en 44 minutes à 15 de moyenne (je comprends mieux pourquoi c’est parti vite, il y avait du niveau…) 

A l’arrivée, on se sèche et on se change rapidement avant de profiter de la bière et du buffet offerts. Il y a même du saucisson 😉 et de beaux lots pour récompenser les premiers de chaque catégorie. On ne traine pas trop car on a une soirée lasagnes chez les cousins qui nous attend mais une organisation bien sympathique que je recommande (label CSS approved 😉 ). 

Après une courte nuit pendant laquelle j’ai réussi à faire sécher mes chaussures (ouf), c’est cette fois du côté de Montagnole que je traine ma carcasse. 

J’arrive un peu à l’arrache comme d’habitude et m’aperçois que je ne suis pas sur la liste des inscrits (j’étais pourtant sûr de m’être inscrit mais à mon âge, on ne peut plus être sûr de rien 😊 , quel boulet !!!). Heureusement, il est possible de s’inscrire sur place donc je peux rattraper le coup mais ces péripéties me privent du détour aux toilettes avant le départ 🤥. 

2 minutes après mon inscription, je suis donc sur la ligne de départ. Il ne pleut pas mais le ciel est bien chargé. Néanmoins, j’ai mis tous les atouts de mon côté pour faire venir le soleil avec le short de plage et le bob (les autres concurrents pourront me remercier car on n’a pas reçu une seule goutte sur la tête (sauf les derniers peut-être)).

3, 2, 1 et c’est parti, le départ est en descente et je pars comme un cadet sur une course de début de saison si bien que dès les premières montées j’ai le cardio au taquet, pas bon pour la suite…

J’arrive à trouver un rythme correct et les coups de cul s’enchainent en ce début de course. Je ne me fais pas trop doubler donc c’est plutôt bon signe. 

J’aperçois un coureur devant avec un maillot rouge et tour de cou rouge sur la tête, je me dis que cela doit être un Kikourou, en plus il a des bâtons donc cela doit être un Kikourou lyonnais donc j’essaie de le rattraper. Je mets quelques centaines de mètres mais je parviens finalement à le rattraper à la faveur d’une descente mais le tour de cou n’est pas estampillé Kikourou mais Mizuno. Tant pis, ça m’a motivé pour le rattraper et c’est toujours une place de gagné même si je risque de payer ces efforts cash en fin de course. On attaque ensuite une longue montée en forêt où je marche dès que la pente se fait trop sévère pour faire redescendre un peu le cardio. C’est là que le cousin de ma copine me dépose, je ne le reverrai pas malgré son coup de moins bien en fin de course. Il a quand même le temps de m’indiquer que la montée est assez longue et que les 400 derniers mètres sont très pentus. Je continue ma progression et attends avec impatience ces 400 derniers mètres d’autant plus que c’est là que le 100ème coureur gagne un jambon ce qui est mon objectif du jour. 

Tout d’un coup je vois apparaître la silhouette du Bouk avec son beau bonnet. Il me salue et je lui demande si je suis bien le 100ème mais raté je suis 44ème…pfff c’est ça de partir comme un cadet, j’aurais dû partir comme le vétéran que je suis 😞. Je suis surpris également de voir une féminine qui abandonne à ce moment-là alors que c’est encore le début de la course et qu’elle devait être 2ème au scratch féminin mais elle a dû être subjuguée par les yeux du Bouk 😊. 

A la déception d’avoir raté le jambon, s’ajoute le fait que je pensais que la montée était finie mais en fait on monte encore après le col 😡. Heureusement, ce n’est pas trop long ni trop pentu. On attaque alors une petite descente qui nous mène jusqu’au premier ravito qui est le bienvenu car j’ai soif depuis le départ. De plus, je me suis trop couvert de sorte que je suis en surchauffe dès que ça monte (et que je suis trop faignant pour m’arrêter et enlever une couche). La bonne surprise du ravito est la présence de nougat (hummm !). Après une petite boucle, on repasse vers le Bouk puis on attaque une bonne descente, je sens que les jambes sont déjà lourdes et je me dis que la fin de course va être très longue. Je me fais doubler de toute part mais il y a aussi d’autres piètres descendeurs qui en chient autant que moi. Il y a plusieurs traversées de ruisseaux de sorte que les pieds sont bien rafraichis à chaque fois. 

#brigadedustyle 😊 (et encore j’avais enlevé le bob pour cause de surchauffe)

A la fin de la descente, on rejoint la boucle du petit parcours mais le chemin s’est plus ou moins transformé en ruisseau avec des flaques géantes où l’eau arrive aux chevilles et que les randonneurs contournent comme ils peuvent en se frayant un chemin à travers les broussailles sur le bord du chemin. Nous, les coureurs, on a les pieds trempés depuis bien longtemps donc on trace tout droit en essayant de trouver de l’adhérence mais il n’est pas très aisé de courir. Après une bonne montée suivie d’une descente rapide arrive le second ravito, j’ai très soif et fait le plein de ma flasque car les crampes ne sont pas loin. J’en profite également pour reprendre un bout de nougat. Je demande également aux bénévoles le kilométrage restant et je suis content de savoir qu’il ne reste que 6 kms. J’entame la dernière montée en marchant dans les passages les plus pentus comme je le fais depuis le début. En arrivant en haut de la dernière bosse, les crampes m’obligent à plusieurs petits arrêts mais j’arrive à les gérer tant bien que mal. La fin du parcours est roulante avec un peu de bitume où de nombreux concurrents me dépassent et notamment une championne du monde en la personne de Caroline Chaverot.

#championne

 J’en termine sous le soleil et les hourras de la foule 😊 après 2h37 d’efforts. La soupe d’arrivée me tend les bras. Quelques minutes plus tard je suis pris de crampes et m’allonge par terre tel un Benman à l’arrivée du trail de l’aqueduc 😉. 

Le cousin habite à 100m du départ de sorte que je peux prendre une douche et croiser le vainqueur du jour qui est un pote du cousin et qui a bouclé l’affaire en moins de 2h (avion de chasse…). 

Je ne peux malheureusement pas rester au repas d’après-course pour cause de repas chez la belle-mère, ce sera pour une prochaine fois.

Au final, une belle course avec un parcours bien velu mais bien sympa. Un balisage impeccable et des bénévoles toujours au top (merci à eux). Encore une belle course à saucisson qui mérite sa renommée.    

Quelques bénévoles dont certains Kikous

Il faudra revenir plus entrainé pour viser mieux…ou encore moins entrainé pour viser le jambon 😉

Bilan: deux courses super sympas qui coutent à peine 1 euro du km même en s’inscrivant sur place et pas besoin de points ou stones ou miles ou je ne sais quoi pour participer, juste sa b… puisqu’un magnifique opinel gravé était offert à l’inscription à Montagnole.

😍

Vive le sauc’, le gras c’est la vie, le nougat aussi…

Arvi les kikous