L'auteur : c2
La course : Trail de Nantes à Montaigu - 53 km
Date : 23/9/2023
Lieu : Nantes (Loire-Atlantique)
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Distance : 53km
Objectif : Terminer
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Trail de Nantes à Montaigu 2023
- Mais dis-moi, c’est pas un truc que t’avais déjà fait l’année dernière ?
- Ben, oui et non.
- Pas clair ton affaire, vas-y, explique ?
- En fait les villes de départ et d’arrivée, c’est les mêmes, OK, tu suis !!!, tout le reste change pour moi.
- Ah ouais !!!
- Déjà la distance. Je passe de 103 à 53 bornes.
- Quoi !! …. Tu baisses, je rêve….
- Mais non rien à voir avec la distance… question d’envie, de calendrier, de planning perso, version sortie longue, un marathon dans quelques semaines.
-Ah ouais, lequel ?
- Surprise, surprise. j’t’en reparle !!!
Et puis c’est pour voir autre chose, d’autres paysages, tu comprends……. Les 22 premiers kilo sont communs entre le 103 et le 53, mais j’ai rien vu l’année dernière, c’était de nuit, là ça s’ra de jour. Le reste du parcours c’est du tout nouveau pour bibi. Marie pourra de plus m’expliquer la fin. Elle a couru l’année dernière le 22 partant d’Aigrefeuille qui est aussi notre final. Et pour l’horaire de départ pas de soucis de sommeil, c’est à 11h. Juste une histoire d’éventuelle fringale du midi à gérer.
- Cool !!!
- Ça m’permettra de dormir normalement, ça change du départ à 4h du mat.
- C’est clair. Tu m’avais parlé d’un lever perso sur les coups de 2h si je me rappelle bien ?
- Exact, mais tu sais des départs j’en ai fait à toute heure. On s’adapte même si parfois c’est plus compliqué question intendance, transport, sommeil ou faim.
- Je crois avoir encore ton récit de 2022 du 103, avec d’autres d’ailleurs illustrés par pas mal de photos dans mon ordi. Faut que j’regarde!!! Donc tu disais, d’autres nouveautés?
- Le départ du 53 n’est pas au château de Nantes comme l’année dernière.
- Ah bon ?
- Oui, on part cette année des machines de île !!, tu connais ?
- Ah oui !!! Le truc avec les grands automates géants. C’est ça? Y a un éléphant énorme sur lequel on peut monter, je crois ?
- Ouais, et pas que…., faut vraiment qu’tu visites...
- Et vous êtes combien ?
- Ben, on doit être un petit 400.
- Ah, pas mal, histoire de n’pas être seul. Tu m’avais parlé d’une course plus solitaire sur le 103, l’année dernière, non ?
- Bien vu. On était autour de 120-130, si j’me rappelle bien. C’était la première édition. Perso, j’avais adoré. Ce départ en pleine nuit dans la cour intérieure privatisée du château de Nantes avec des flambeaux. Irréel !!! Les passages en solo dans l’obscurité avec la simple lueur de la frontale !!! Introspectif. Génial. Après faut être fort dans sa tête, aimer ça et bien se connaître. Mais ça l’avait fait. Et puis les petites tranches de rencontre et de discut avec les autres coureurs : Riche, très riche. Course différente, intimiste. Là, ça s’ra autre chose !
- Et dis moi, c’est plat, roulant ?
- Oh, encore assez, 630 m D+, ça va. Rien à voir avec la montagne. On longe souvent des rivières. Mais il peut y avoir des pièges. Petites sentes plus ou moins roulantes, des rochers,…. On verra bien.
- Bon, ben, bonne course….. Je te suivrai sur le live. j’t’enverrai des petits messages en bonus. J’espère que la météo sera de la partie !!! Si possible pas de pluie ou pas trop chaud comme début septembre. Plus de 30 en journée, c’était beaucoup !!!
- Tu sais j’ai un souvenir mémorable de la chaleur sur les 240 bornes de l’intégrale de Riquet le long du canal du midi. En journée c’était 35, 36 C cette année là. Bon OK, c’était en juillet mais quand même. J’avais pris cher pour aller au bout, j’étais pas le seul à bien dériver. Là, on s’rapproche de fin septembre, tout de même. Mais depuis quelques temps, faut s’attendre à tout…… Quand à la pluie ça n’pourra jamais être pire que mon top 3 perso, sur une diagonale des fous de la Réunion, sur un 100 km de Millau et un marathon de Vannes. Douche intégrale garantie !!!! J’suis vacciné. Alors, à suivre….. On fera de toute façon avec !!!
J-7 samedi : pluie, dimanche : orages. lundi : averses. mardi : bruinasse. mercredi : vent et giboulées. jeudi : averses. vendredi : giboulées éparses
et samedi jour de course……. BEAU. Ça roule.
Prépa dosée soft, un peu de long, un peu de 30/30 et une première séance de ppg club à plus de 50 personnes, menée par notre bourreau référent nous faisant (re)découvrir douloureusement quelques muscles oubliés. Ça c’est fait.
Nantes est en émoi. Quartiers et routes neutralisés. Retour de Royal de Luxe avec le Bull Machin et El Xolo en chiens géants rois du macadam.
Pour nous du côté des machines de l’île, un autre monstre.
La bête en impose et daigne sortir de son antre en un mouvement lent et harmonieux. Il faut faire place pour un dressage express de l’arche de départ. Un petit 50 tonnes, 12 m de haut, 8 de large et plus de 20 de long. On ne discute pas, on laisse passer cet éléphant chargé de ses apprentis cornacs.
Bref briefing. La rubalise sera exclusivement verte. C’est noté. Ola du fond vers l’avant et c’est parti version quais du fleuve. Bras de la Madeleine plein est, virage au parc de Beaulieu, bras de Pirnil plein ouest et sortie de ville plein sud en enjambant le pont éponyme.
5 km, passage en mode campagne. Enfin. Le long de la Sèvre-Nantaise.
Chemin tranquille, assez large, souvent boisé, reposant, passerelle en bois, soleil gentillet, passage du périf sud, fin de l’urbanité, la civilisation s’éloigne. Des pêcheurs, des promeneurs, des vélos. Les km passent vite. Réguliers.
Discut depuis quelques temps avec une féminine vendéenne.
11km. Arrivée sur Vertou. Elle connaît bien le coin et me vend ce quartier qui respire l’harmonie : « La Chaussée des Moines ». Digue, écluse, nénuphars, jeux d’enfants et petits bateaux. Il y a pire comme coin.
Dur de passer au pied de ces tables extérieures de restaurants à un horaire déjeuner. Je ne sens pas trop les effluves des mets. Ouf. Torture minimale. Je passe vite sans trop regarder les plats. On oublie au plus vite tout en prenant un gel.
Hippodrome de Vertou sur la droite et méli-mélo, chemin-route-pont-chemin pour quitter la Sèvre-Nantaise et poursuivre par la Maine. J’avais bien mémorisé le truc l’année dernière, malgré la nuit, sans bien tout comprendre. Là, de jour c’est plus sympa pour le visuel.
Entrée d’un champ de pommiers.
Je prends une photo à gauche et zappe évidemment la balise fixée à droite sur une pile de palettes. Un grand classique. Mais que faisaient les 4 yeux qui à cet instant m’accompagnaient ? Et 5 mn de jardinage. Autant pour moi car le balisage est nickel. Ça énerve toujours. Mais bon, ça fait partie du jeu.
21 km. Saint Fiacre, ravito. Bénévoles sympas. On échange. Assez roulant jusque là. La miss se pose un peu trop à mon goût. Je la quitte à regret.
Le relief plus marqué arrive avec des tronçons plus techniques. Quelques watts en plus à la demande. Très courtes sections de routes archi-secondaires bien sécurisées. Traversées de propriétés privées, à l’ouverture exceptionnelle, mentionnées par de petits écriteaux.
Passage rive gauche et grimpette sur Chateau-Thébaud pour mieux replonger proche de la rive. Et hop retour rive droite. Passages plus cassants. Je fais mes petits calculs pour la barrière d’Aigrefeuille indiquée au 32,5km dans le règlement. Je n’aime pas partir vite. Je suis dans les temps. Mais le village se fait attendre.
Je sens que l’affaire va être limite. SOS GPS ; 32,5 km, jardinage déduit, rien en vue. J’en remets une louche. Passe 3, 4 coureurs. 33 km rien ; 33,5km, rien. Traversée de rivière et remontée sèche. 34 km pour atteindre ce cut-point.
3mn trop tard. Tentative de négo argumentée en autre sur l’écart de distance. Perdu. Infructueux. Rayé des cadres.
Franchement deg sur l’instant. Une première pour moi. No problem man. Je continue en off sans classement.
Pas la peine de se dépouiller par fierté pour la barrière suivante. Ça ne sert plus à rien. J’enclenche le mode touriste reporter. Et là, la course porte bien son nom car des digues on en passe. Certaines à sec, d’autres bien humides.
Les pluies de la semaine précédente ont fait remonter les niveaux. Passage souterrain, sécurisé par une corde et un bénévole. L’eau fraîche au-delà du genou tout de même. Pas désagréable.
On quitte la Maine pour mieux la retrouver après la traversée de Remouillé.
Des tunnels originaux. De la fraîcheur. Je reprend des coureurs « officiels » en solo ou en groupe.
Traversée du pont de Sénard qui mène au moulin. Charmant restaurant attenant. Je commence à oublier le nombre de traversées de la Maine.
45 km. Troisième et dernier ravito. Seconde barrière, étonnamment tardive si proche de l’arrivée. Mais on s’en fout. Plus de sens.
Et oui, il faut traverser.
Moulin de l’Ecornerie. Havre de paix. Pause visuelle appuyée. Il ne manque plus qu’un siège, un bon livre et l’automne de Vivaldi. OK, une autre fois, on bouge, j’ai un truc à finir.
Je sens qu’ça s’rapproche, max 5 bornes. Final dans un fauteuil !!!
2 VTT et un coureur sans dossard me passent. Intrigué, je les interroge.
- Ben, on débalise.
- Quoi déjà ???
Et ils poursuivent pleine balle. Pas de cadeau. Je n’ai pas chargé la trace GPX. Analyse éclair. J’en ai encore sous le capot alors j’incrémente franchement le curseur pour les maintenir à vue. Bien m’en prend. J’aurais flotté sur des choix pas évidents. Je les rattrape. Le coureur est surpris que je sois là.
- Tu n’es pas à ta place. Tu devrais être devant.
Je n’en rajoute pas.
Bord de Maine une dernière fois. Passages techniques proches du bord. Puis le strict minimum de bitume en ville.
Dernier kilo commun sur le parcours du 103. Petite discut avec un finisher de cette épreuve. Les 45 marches du rempart piquent un peu. Contournement total de la mairie pour le final.
Christian
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