Récit de la course : Marathon de Rome 2023, par cabalex

L'auteur : cabalex

La course : Marathon de Rome

Date : 19/3/2023

Lieu : Rome (IT) (Italie)

Affichage : 523 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Objectif majeur

3 commentaires

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MARATHON DE ROME : COURS LA COMME BIKILA !

« Ecco ci siamo », nous y voilà ! A Rome en ce 19 mars, c’est jour de marathon et de mes 48 ans. La veille,  j’ai la chance de me promener en compagnie de mes cousins italiens Cristina et Massimo sur la via Appia Antica. Un lieu saisissant d’Histoire où l’éthiopien Abebe Bikila forgea sa victoire au marathon des Jeux Olympiques de 1960. Un vrai décor de théâtre avec ses « sampietrini », les pavés romains, bordés de pins parasols et de catacombes. Abebe Bikila, premier africain champion olympique, qui signifie « la fleur qui grandit », a suscité en moi la vocation du marathon il y a 20 ans (premier marathon le 30 mars 2003 à Lyon). Je m’étais alors juré de venir une fois à Rome pour courir, là où tout a commencé. 

La Via Appia Antica

Au petit matin de la course, près du Colisée, mes cousins me souhaitent bonne chance, « in bocca al lupo » !  Massimo a déjà couru des semi-marathons mais jamais de marathon. « Quale la differenza ? » me demande- il ? « C’est deux fois la distance, les douleurs en plus », en rigolant ! Je vis un rêve éveillé : un départ au milieu des ruines de la Rome antique, l’hymne italien « Fratelli d’Italia », le passage avant le coup de pistolet de la patrouille aérienne d’Italie au- dessus des 11 000 marathoniens, évoluer au milieu de coureurs internationaux (croisé des athlètes grecs, hongrois, ukrainiens, allemands etc…). L’entame de la course, avenue des Forums Impériaux, est prudente avec les meneurs d’allure des 3h10’ puis au bout de 30 minutes porté par de bonnes sensations, je m’élance devant pour me sentir plus libre, à mon propre rythme et me ravitailler régulièrement sans risquer les bousculades. Je joue crânement ma chance sur les bases de 3h07’-3h08’ avec mes 50 bornes hebdomadaires ces dernières semaines. Le tracé dans la ville Eternelle n’est pas des plus faciles, pas mal de relances en une succession de rues et d’avenues plus ou moins bien asphaltés. Et surtout les fameux « sampietrini » irréguliers (6km au total). Les kilomètres défilent à allure constante avec quelques lieux emblématiques traversés : on longe les thermes de Caracalla et la place St Pierre, emprunte de belles avenues le long du Tibre, passage près du stade Olympique et un final dans le centre historique avec ses célèbres places del Popolo, Spagna et Navona.  

LA FLEUR QUI GRANDIT

Au 30ème kilomètre en 2h13’, le Mur tant redouté, les douleurs musculaires commencent à poindre. J’ai apporté avec moi de France les ondes positives de Laurence et les filles, ainsi que les encouragements des proches, amis et copains de l’ESL. Malgré 14 marathons au compteur, l’expérience ne suffit pas. Les réserves en glycogène s’amenuisent, les ondes de choc successives au sol tendent de plus en plus les bras et épaules, jusqu’aux cervicales. Les cuisses semblent peser trois tonnes. L’esprit ne commande plus le corps et la Roche Tarpéenne n’est pas loin du Capitole. Le masque de la souffrance apparait. Je suis un marathonien ordinaire sur une distance qui ne l’est pas. Mais le marathon se gagne lorsqu’il s’achève. Alors je prends mes jambes à mon cou malgré l’allure ralentie.                                             

Dans les deux derniers kilomètres (km 40 en 3h), le public de plus en plus nombreux, l’ambiance est fantastique. Je profite de l’instant présent. Je reconnais les cris d’encouragements de mes cousins au moment d’entamer le sprint final en faux plat-montant Piazza Venezia, face au Monument Victor Emmanuel II. Quel pied la ligne d’arrivée avec vue sur le Colisée ! 3h11’. Larmes d’émotions. Tous ces entraînements hivernaux, cette somme de petits efforts pour le grand effort le jour J. Et dire que tout avait débuté il y a 63 ans, tout près d’ici, au pied de l’Arc de Constantin, dans une fabuleuse nuit romaine, grâce à l’homme aux pieds nus, « la fleur qui grandit ». 

 

3 commentaires

Commentaire de Arclusaz posté le 27-03-2023 à 22:03:50

Tiens un gars de l'ESL ! bravo, super temps.

Commentaire de Twi posté le 28-03-2023 à 21:29:56

3h11 ... impressionnante, bravissimo (même pas en rêve pour moi)
Ca donne envie de combiner mes expériences de marathonien et de touriste à Rome.

Commentaire de jazz posté le 08-04-2023 à 16:36:55

Bravo et le passage de la patrouille italienne est toujours impressionnant !

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