Le Petit Ballon toujours au sommet

Petit Ballon, Grand Bonheur, tel était le slogan de la première édition …

Des surprises étaient annoncées pour la vingtième. Mais bon, hormis un coup d'œil vers les prévisions météo assez pessimistes je ne m'étais pas vraiment inquiété des nouveautés du parcours. Les ravitos étant globalement posés aux endroits habituels, je me suis dit que ça devrait ressembler à l'édition précédente. Bien calé sur la banquette arrière derrière Dom Engel et Ann Lyz les amis du Team THK, cette année plus que jamais je pouvais aller à Rouffach les yeux fermés. Le temps de retirer les dossards, d'assurer la vidange et de papoter ici ou là, le sas rassemblant les coureurs du Trail et du Marathon était déjà bien rempli. Dans l'affaire j'ai perdu Dom, mais Annelyse a réussi à me débusquer pour une petite photo d’avant course. Comme le veut la tradition, le Boss Eric Millet à rendu hommage à Lionel Viry et Michel Thevenot, les deux dinosaures ayant terminé toutes les éditions, avant de lâcher la meute.

La chenille s'est allongée au fil des raidillons sur les chemins de vignes qui remontent au cœur de la vallée Noble pour aller bouffer du pavé en dévalant sur Soultzmatt, traverser le village en effervescence, puis remonter vers la Gauchmatt, lieu de mémoire et premier point d'eau après 10 km. Ce début de parcours emprunté depuis quelques années est bien celui que je préfère. On poursuit la balade par la voie classique jusqu'au col du Boelensgrab toujours aussi animé. Là les coureurs du Marathon basculent déjà vers le retour tandis que pour ceux du Trail les affaires sérieuses débutent vraiment. Je saute à nouveau le ravito et m'engage dans la difficile mon-tée vers le sommet. Les sensations ne sont pas géniales, mais bon, faut faire avec ....

On se prend un gros vent pleine poire en sortant de la forêt, mais ce n’est pas le moment de se dégonfler. Ça caille vraiment sur cette chaume exposée, mais c'est pourtant là que s'est placé Nicolas afin de saisir l’effort brutal des furieux en pleine action. Ça vaut bien notre respect, un sourire complice et tous nos remerciements. Malgré ces conditions difficiles les supporters étaient nombreux au pied de la Vierge. Même Laulau Bretzel avait laissé son bulldozer dans la vallée pour venir encourager les copains encore à l'appel tout là-haut. Surprise pour la 20ème, une petite boucle par le refuge du Rothenbrunnen nous donnait l'occasion de faire chauffer les mollets une nouvelle fois pour un second passage au sommet avant de s'engager enfin sur la crête vent dans le dos.

Oublié le temps des retours pleine sauce en mode remontada, j'ai dû cette fois trainer le poids des ans et gérer la seconde mi-temps sur un rythme bien plus moderato. Le terrain était pourtant parfait pour profiter de la belle dégringolade sur le village de Wasserbourg par les ferme-auberges du Strohberg et du Buchwald , avant de découvrir une voie inédite pour rejoindre le ravito installé dans la cour de récréation de l’école. Mais pas le temps de jouer à la marelle, de nouveaux chemins nous sont offerts pour remonter au col du Firtsplan, carrefour stratégique toujours animé. Pour une fois c’est au plus direct qu’on peut dévaler sur la ferme Gollentz, autre lieu incontournable où il faut absolument éviter de rester planter sur la table du ravito.

Nous retrouverons alors le tracé classique de ces dernières années et un dernier point d’eau avant de passer devant Notre Dame de Schauenberg où un panneau indique l’arrivée à 7km. Les crampes ne sont pas loin, mais le petit sentier en balcon joueur qui s’offre maintenant est toujours aussi agréable à courir. Quelques lacets plus bas, l’orée de la forêt s’ouvre sur le col du Neuland. Un coup d’œil au chrono, ma montre indique 49,3 … Voilà que Garmin de prend pour Jupiter. Purée, encore 3 bornes alors qu’avec une seule c’est déjà trop. Inutile de s’apitoyer sur le cœur qui bat la chamade, c’est en force qu’il me faut passer le dernier faux plat avant la descente finale par les chemins de vignes.
Bref, après ces divagations de circonstances j’en termine en 6h23’27’’, 302ème sur 880 classés, et 5ème en M5. On pourrait penser que je n’étais pas loin de la médaille en chocolat dans ma catégorie. Ben non … Pour la 20ème édition, tous les finishers y ont eu droit à cette médaille en chocolat. Pour le coup c’est bien la première fois que je gagne une breloque utile. Alors que toutes celles ramassées au long des années encombres mes fonds de tiroirs, cette petite brunette m’a fait craquer des le premier soir.

Là n’est pas l’essentiel pour moi, mais je voudrais profiter de l’occasion pour souligner que la dotation coureurs sur cette belle épreuve est depuis toujours remarquable. A l’ultra à tout prix (*), les courses de Rouffach ont préféré l’atout prix et des distances accessibles à tous.

Bon voilà, on en restera donc à un score de Petit Ballon 20 – Poucet 18. Pour l’égalisation ça me semble compromis, mais je vais tenter de m’accrocher à ce bonus défensif. J’aimerais bien arrondir à 20 avant de songer à la retraite. Ah oui bien sûr il faut faire deux ans de plus, mais pour le Petit Ballon tout est permis !!!

MERCI à toute l’équipe du CCA Rouffach pour cette 20ème édition parfaitement réussie.
A l’année prochaine !!!

(*) toute ressemblance avec un évènement devant se dérouler prochainement en Alsace ne serait pas complétement fortuit