Récit de la course : Le Grand Raid de la Réunion : La Diagonale des Fous 2022, par Simon71

L'auteur : Simon71

La course : Le Grand Raid de la Réunion : La Diagonale des Fous

Date : 20/10/2022

Lieu : Saint-Pierre (Réunion)

Affichage : 1422 vues

Distance : 167km

Objectif : Faire un temps

1 commentaire

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Ma 1ère Diag

On avait pour projet de l'année de faire la Diag avec Olivier et Laurent.

La prepa a été bonne, avec plusieurs we chocs chez mes parents dans les cailloux de Belledonne et une grande sortie, l'utb où j'ai bien morflé mais fini.

Seule inconnue pour moi: le climat potentiellement très chaud en journée et maintenir la forme estivale

Arrivée sur place le dimanche matin, pour s'acclimater et comprendre un peu mieux le parcours.

J'ai bouffé des vidéos youtube mais je n'ai pas encore "compris" la géographie de l'île.

Ja retravaillé un roadbook de yves_94 pour un chrono de 46h20.

Je vise entre 44h et 48h (mes 2 chronos EB)

 

Jusqu'au départ, ras tout se déroule de façon assez fluide (y compris les dossards avec "juste" 1h15 d'attente).

Je me rends dans l'aire de départ serein, et ma diag est presque réussie avant même le départ : après le dépôt des sacs de délestage, je vois passer Courtney et hop elle s'arrête pour le selfie.

 

Je finis par m'installer par hasard juste à côté de la table des kikous, les premiers sont déjà partis. Je vois sevenwill et rvialles.

 Je me mets en vague 2 pour être avec les copains (dossard en vague 1)

 

Départ relativement prudent pour profiter de la foule et taper dans les mains, les copains avaient pour consigne de me suivre.

Je croise quelques instants st_ar, seul kikou vu en course.

Le long d'un champ, grosse sono avec Magic  System, la chanson me restera en tête toute la course tel un mantra : magic is in the air, allez allez allez, la France elle va gagner.

1ere nuit tranquille, arrivée à Mare à boue au petit trot et hop il se met à pleuvoir, petite pluie fine et froide. Déception pour l'assistance, c'est pas une course pour eux, entre les transports, l'interdiction d'aller sur le ravito...

Je repars en tenue pluie, y compris le patalon, la fleur au fusil jusqu'à coteau Kerveguen, je prends alors mon seul coup de mou de la course. Une pause de 10 minutes pour profiter de l'éclaircie me remet d'aplomb avant de filer vers Cilaos : la descente passe facile, elle serait presque facile...

 

A Cilaos, nous sommes encore à 3.

Le ravito est organisé sans aucune logique de parcours, j'essaie de speeder les copains, quelques gouttes tombent mais on y restera trop longtemps (près d'une heure).

Ça m'énerve, et donc je repars énervé. Je dépose les copains avant le taibit, que je monte à bon rythme, en tirant un bon petit groupe. Je prends quand même une tisane, histoire de respecter les coutumes locales.

Le genou droit couine un peu.

 

Un bon repas à Marla, je repars sans croiser les copains, on ne se verra plus.

Je monte rapide vers le col des bœufs, on voit rien, brouillard mais ça sent bon, on dirait de la camomille puis eucalyptus.

Je préviens mon assistance que j'ai de l'avance, on doit se retrouver à la plaine des merles, ça va être chaud.

 

La 2ème nuit tombe, le ravito sous le pluie n'est pas top, je passe me faire strapper, je perds pas mal de temps mais cela devrait laisser le temps à mon fils d'arriver. On ne se trouve pas : t'es où ? A l'entrée près des tambours... Y a pas de tambours à mon ravito, demande où tu es !... Sentier scout... Ouf ça va (sauf que cela fait encore pas mal de temps passer au ravito...)

 

Je me change pour la nuit, récupère un peu de bouffe, 2 batteries chargées à bloc pour mettre la stoot au max dans les descente.

Je m'engage en forme dans cette section où j'ai l'impression de voler dans les sentiers humides, c'est joli de nuit. J'imagine de jour aussi.

Je manque de tomber dans un ravin mais j'embrasse un arbre ce qui m'évite la cata.

Redoubler de vigilance, surtout sur les sections les plus faciles.

On commence à voir beaucoup de traileurs faire la sieste sur le bord des chemins. 

L'air est redevenu chaud et sec, je suis trop couvert, j'avais peur du froid... Gros contraste en un rien de temps.

 

Arrêt rapide et pour une fois efficace à Grand Place, avant d'attaquer le gros morceau vers Roche Plate. Ça se passe toujours bien, des bonnes jambes et je gère bien l'alimentation, mais je commence à avoir très mal au genou : le strap initialement posé pour un début de tendinite à la patte d'oie a bougé cela a dû faire forcer et j'ai mal "dans le genou" quand je déplie la jambes.

Je me fais refaire le strap et ça soulage un peu.

Pas de gêne en montée, ni dans les descentes courables, par contre dur dur quand il faut "marcher" et ça arrive quand -même souvent. 

 

Cela dit, je reste sur un bon rythme pour arriver au petit trot à 2 bras : ravito très bien, bel accueil. Tout est carré et expliqué, on pourrait dire militaire ! (C'est en fait organisé par le RPIMA)

Je refais les niveaux, c'était quand même long cette "descente" sans compter la distance annoncée au pointage intermédiaire que l'on qualifiera de folklorique. iI paraît que c'est joli de jour, de nuit, c'est juste interminable.

On dirait  que sans le coin on ne sait pas finir une descente "dré dans le pentu' (cf arrivée à Cilaos, La Possession, à La Redoute) 

 

J'attaque dos d'âne. Je m'attendais à une belle montée sèche, ce ne sera le cas que sur les 300m premiers m de d+, après ça lambine.

Je me fais doubler par le premier du Bourbon à l'attaque du chemin Gatineau, une belle m...et je m'y connais un peu

Avec le soleil qui arrive. Pour le coup j'aurais préféré qu'il continue à se cacher !

Le chemin Kaala, j'avais compris le passage du début... Raide, cassant... mais pas la longue longue suite pour arriver à La Possession. 

 

La Possession, ou comment passer 30 minutes pour ne rien y faire ou presque : 4 allers retour entre le parc,ou était mon assistance et la zone utile (200m à chaque fois).

Ex : en arrivant, je veux aller voir le podo. 

Je me lave les pieds au fond de la cours, on me dit que c'est dehors, je ressors, finalement pas de podo, ni kine pour arranger le strap qui se défait.

En partant,le m'arrête même dans une pharmacie où je perds encore de longues minutes avec une charmante pharmacienne qui n'arrivait pas à  arranger le truc

Ça m'énerve... Je repars énervé 

 

J'attaque donc le chemin des anglais à fond. Je veux faire moins de 44h, mais je dois manquer de lucidité, je me trompe d'une heure dans mes calculs je suis très large en fait.

A part les 2 extrémités, c'est presque roulant et il y a du vent sur la crête, on ne souffre pas trop du chaud. Je double beaucoup, et on voit de plus en plus de spectateurs-accompagnateurs-pacers.

 

Grande Chaloupe, enfin un ravito express, je pars gonflé à bloc avec 2 bouteilles d'eau fraîches pour affronter la chaleur.

 en sortant, je tombe sur Patrick Montel qui m'interviewe, mais cela devait être médiocre j'ai pas vu sur Facebook.

La première côte est bien raide, une suite du chemin des anglais.

Ensuite ça s'adoucit bien. Je relance dès que la pente le permet, c'est à dire assez souvent. Je double pas mal de monde, mais  la majorité des coureurs est accompagnée, ça fait moins de places gagnées...

 

Descente finale, je trotte au début, c'est roulant, et au fur et à mesure la douleur augmente. I reste 300d-, je suis scotché j'avance plus, et je me redoubler.

J'essaie de voir les pastilles des vagues pour "voir" si je vais perdre des places. Totalement futile, d'autant que je n'ai  aucune idée de ma position. J'espère être 'dans le premier quart"

 

Et voilà l'arrivée, je profite des derniers mètres en vérifiant que ma femme et mon fils sont là.

Chrono 42h31, bien mieux que toute espérance je, avouée ou non.

 

Protocole d'arrivée express :  j'ai zappé le repas coureur, juste pris à boire, douche, kine ostéopathe.

J'aurai bien pris une glace mais pas trouvé.

Il y a du bruit et de l'ambiance : j'ai raté à 5 minutes Denis Brogniard qui accueillait un Koh Lanta, mais pas Patrick Montel et Ludovic Collet avec les équipes des geolettes, c'était chaud 

 

On rentre sans attendre les copains qui arriveront 4 heures plus tard.

Je suis épuisé (pas dormi de la course) et c'est dur aussi pour l'assistante.

 

Au final :

Content du volet physique, gestion de course.

Pas content de ma gestion des ravitos. Je veux bien y passer du temps mais à condition que ce soit utile 

Le parcours : bien rugueux, même si on avance plutôt bien,  dans les conditions de cette année, c'était plutôt safe. Ça glissait pas, ici les cailloux ne sont pas branlant et les marches ne sont pas un problème quand on a des grands compas.

Paysage : c'est la déception, avec cette météo j'ai l'impression qu'il me manque qqchose....

1 commentaire

Commentaire de Arclusaz posté le 23-10-2022 à 22:09:23

quelle forme !!!! et oublie tout ce qui ne s'est pas passé comme prévu pour savourer cette formidable réussite. un grand grand bravo

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