Récit de la course : PicAriège - 73 km 2022, par LandousInParis

L'auteur : LandousInParis

La course : PicAriège - 73 km

Date : 19/8/2022

Lieu : Auzat (Ariège)

Affichage : 1183 vues

Distance : 70km

Objectif : Terminer

2 commentaires

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La PicAriège, CR de course

Lien de la vidéo: https://www.icloud.com/sharedalbum/#B0pGrq0zwJIqMv8

Cela faisait quelques années que je n’avais pas fait une course de montagne, et étant dans les Landes près des Pyrénées, l’occasion était belle. Finalement vu le planning des vacances, ça sera en Ariège, département qui n’est pas si proche que cela des Landes, mais tant pis! Je connais un peu la région pour avoir été en colo à Auzat il y a assez longtemps (pas loin de 30 ans), et plus récemment pour avoir fait le Montcalm et la pique d’Estats en boucle depuis l’Artigue, et j’en garde un excellent souvenir. Vu les formats de course, il est hors de question de partir sur le 110, qui n’est pas à mon niveau ni à mon envie, et le parcours du 42 km est trop proche de ce que je connais déjà comme itinéraire. Ce sera donc le 70 km, une distance déjà faite en montagne avec la Vuelta al Aneto (60 km), mais un dénivelé jamais vu (7000m de D+!!). D’ailleurs pour l’inscription ce ne sera pas une formalité car il faudra justifier d’une course avec plus de 5000m de D+, ce qui n’est pas mon cas. Ou faire preuve d’une expérience de la haute montagne. La course du Grand Vignemale, faite en 2018, et la Vuelta al Aneto, faite en 2016, m’ont permis de valider ma demande d’inscription auprès de l’orga.

 

Préparation physique:

●      j’ai commencé à bosser le dénivelé à partir de fin juin en allant faire le hamster à la colline d’Elancourt

●      un trail court dans le Pays Basque (Navarrenx, trail des Vautours)

●      un peu de course de nuit avec le raid 28 fin juin dans la vallée de Chevreuse

●      un tour du côté de fontainebleau avec les 25 bosses en format rallongé, et son parcours bien technique

●      des sorties longues dans la forêt de Versailles et du côté des étangs de la Geneste.

 

Sur l’état de forme en général, l'entraînement avec le club de triathlon de Vélizy m’a permis d’avoir une bonne caisse, et la prépa pour le Frenchman L de Carcans qui a eu lieu fin mai n’y est pas étrangère. Je suis donc parti assez confiant sur mon état de forme, et avec moins de stress que pour le Frenchman: pas de chrono objectif, juste prendre le plus son pied, profiter de l’ambiance, des paysages.

 

J-1

La course partant le vendredi matin 7h, je me décide à partir assez tôt le jeudi matin pour avaler les 4 heures de route, et avoir le temps de me reposer sur place. Conducteur blablacar, j’ai pris 3 passagers, dont un jeune de Suresnes en vacances à Pau, et qui fait partie de l’équipe de France d’orientation dans la catégorie des 17 ans. Il participait au KV le jeudi en fin de journée (il a d’ailleurs fait top 10 je crois, et le dimanche il a gagné le Trail des Mineurs (14 km 750m D+). Une bonne compagnie pour discuter sport et CAP sur une bonne partie du trajet! 

Arrivé à Auzat en début d’après-midi, je monte tranquillement la tente au camping la Bexanelle à Vicdessos. Récupération du dossard et briefing de course à 16h30, j’y vais à pied pour me dégourdir les jambes après toute cette route. Le mauvais temps est de la partie ce jeudi, et l’hélicoptère n’a pas pu livrer les refuges et les différents ravitaillements (hormis Soulcem et Artigues accessibles en voiture). La course ne partira pas si les livraisons n’ont pas été faites, et la météo s’améliorant pour le vendredi matin, il est donc probable que le départ des 2 courses (la PicAriège et la PicaPica) soit décalé à 8h. Heureusement, les belles éclaircies de la fin de journée ont permis la livraison du ravitaillement et donc pas de changement de programme. Je dépose aussi mon sac d’allégement (que je retrouverai à la base vie de Soulcem), avec de la nourriture (barre, poudre boisson isotonique).

 

Jour J

Vendredi matin: réveil à 5h15, petit déjeuner rapidement avalé, et départ à pied tranquillou pour faire les 1,5 km jusqu’à la plaine des sports d’Auzat. Le sac est lourdement chargé, mais c’est logique vu la liste du matériel obligatoire et recommandé. Je me demande encore comment j’ai réussi à faire rentrer tout cela dans le sac Salomon 12l, mais il peut en prendre finalement ce petit! J’ai emballé consciencieusement ma veste polaire et autres vêtements dans des sacs plastiques type congélation pour ne pas qu’ils se mouillent avec ma transpiration.

 

On retrouve en petit comité au départ, je n’ai pas le nombre exact de participants, mais on doit être moins de 150 je pense. Le nombre des participants ne fait pas la qualité de la course, c’est bien connu! Et pour ma part, j’aime bien cette ambiance : un petit village, des participants tous passionnés par la montagne et une organisation professionnelle.

7h, voilà le départ donné.

 

Section Auzat -> Izourt (14,8 km, 1832m D+, 898m D-)

On s’élance tranquillement sur un petit km de route, avant de prendre un sentier qui nous mène assez rapidement vers des hameaux un peu plus élevés : à Olbier puis à Goulier. Puis c’est le parcours du Kilomètre Vertical que l’on emprunte, avec la montée vers le pic du Sarrasi puis la Pique d'Endron. Le temps est un peu couvert, et dès qu’on sort de la forêt le vent se fait bien sentir: certains mettent leur veste coupe vent. Je m’arrête un peu pour remettre en état la pipette de mon sac qui s’était tordue et m’empêchait d’avoir de l’eau claire (je « roulais » à l’isotonique depuis le début). C’est au pic du Sarrasi que se fait le premier pointage, et j’en profite pour rendre un sincère hommage à tous ces bénévoles qui ont bravé le froid et l’immobilité pendant de longues heures, et sans qui ces courses ne seraient pas possibles! Le passage en crête du pic du Sarrasi à la Pique d'Endron est magnifique (désolé d’avance pour la répétition de ce mot sur ce récit!), la mer de nuage d’un côté, dégagé de l’autre. Même si c’est gris, on commence déjà à en prendre plein les yeux!  On atteint la Pique d'Endron, à 2472 m, après 2h15 de course. Le rythme est bon (750m de D+/ heure), je suis dans un groupe d’une quinzaine de coureurs, et je surveille mon cardio (80% de FCM, un rythme type « endurance active »). Première descente plutôt tranquille vers Izourt, et premier ravitaillement, avec pour commencer un court passage sur une nouvelle crête qui offre à nouveau un très beau panorama. De mon côté, les sensations sont plutôt bonnes sur la descente, même si j’ai de temps à autre une drôle de sensation sur le genou droit…A surveiller. Je descends en trottinant gentiment sur les portions qui me sont abordables (c’est-à-dire sans trop de rochers et sans trop de %). Il me faudra un peu moins d’une heure pour descendre ces quelques 850m de dénivelé. Je me fais déjà doubler dans la descente! Je m’arrête assez peu au ravitaillement, le temps de piocher quelques bouts de fromage, saucisson, banane, chocolat (mélange détonnant mais avec la dépense énergétique ça passe crème). Après coup, je pense avoir été trop rapide sur cette descente que j'aurais peut-être dû aborder de manière plus tranquille pour moins souffrir sur la fin du parcours.

 

Section Izourt -> refuge Fourcat (7km, 873m D+, 117m D-)

et c’est reparti pour la seconde section!

On passe au niveau de l’étang de Fourcat dont le niveau est bien bas (il a bien fallu maintenir un débit minimum pour la Garonne, et les lacs barrage de montagne ont été largement mis à contribution). Ce passage est assez court, avec 870m de D+ et 7 km, que je ferai en 1h50. Au refuge, temps de pause un peu plus long, afin de recharger en eau et prendre plus de solide. On retrouve les coureurs de la PicaPica qui avaient un parcours un peu différent, et avec qui on partagera les « sentiers » jusqu’à la base vie de Soulcem.

 

Section refuge Fourcat -> Soulcem (6,3km, 502m D+, 1352 D-)

Il y a d’abord une montée un peu sauvage au pic de Malcaras avec des vues que la vidéo aura du mal à rendre. La descente vers la base vie de Soulcem sera bien longue, avec 1350m de D- en 6 km. De quoi bien user les cuisseaux. Je mettrai 2h15 et arriverai à 14h30, presque l’heure du déjeuner (l’heure espagnole ou andorrane en fait). La perspective d’arriver à ce ravitaillement est alléchante car il paraît que des hamburgers sont servis aux coureurs. La légende ne mentait pas, et un restaurateur ambulant (hors organisation) propose aux coureurs un hamburger, et les sert en priorité! Royal :-). Le ravito en lui même est très bien fourni en sucré, salé. J’en profite pour récupérer mon sac et recharger ma montre qui était à 55% de charge. Sur les 45’ de pause je la récupérerai à 90% de charge. Pas de changement d’habit ni de chaussures comme j’ai vu certains coureurs le faire. C’est en fait ma première expérience de course en montagne avec cette durée (« ce n’est pas un trail mais un ultra de montagne » comme l’écrit Nahuel), et à part la batterie et des barres, je ne savais pas trop quoi mettre dans ce sac d’allègement (qui porte mal son nom je trouve, car on ne s’allège de rien vu qu’on doit garder le matériel obligatoire!). La crème solaire aurait été une bonne option, mais je n’avais qu’un tube, et j’ai préféré m’en mettre le matin de la course (le dépôt du sac était obligatoire avant 20h la veille, il fallait faire un choix).

 

Section Soulcem -> refuge du Pinet (10,9 km, 1730 D+, 1110 D-)

Une section où ça va commencer à piquer, mais c’est pour continuer à en avoir plein les yeux. Le début se fait bien, il y a même une légère descente au démarrage. Puis on attaque la remontée dans le vallon, direction les trois 3000 : le Montcalm (3077m), la pique d’Estats (3143m), et le Verdaguer (3129m). Plus on avance, plus le sentier se fait plus sauvage et la pente plus ardue, mais sur du bon chemin. Je rattrape du monde, et dépasse 2 ou 3 collègues avec qui on échange quelques mots. Après 600m de D+, je fais une halte pour reposer les jambes, manger un peu, et boire dans le torrent sur les conseils d’un coureur portugais qui avait obtenu ce conseil de membres de l’organisation un peu plus bas. Je fais la rencontre de Vincent avec qui je terminerai la course. On discute un peu, redémarrage de l’ascension ensemble, et au bout de 20’, chacun son rythme, je le laisse un peu derrière moi. On dépasse des névés, ce vallon est bien encaissé et ne voit pas beaucoup le soleil. On pense devoir se farcir la montée en éboulis pour atteindre le col de Riufret, mais la trace nous fait passer sur la droite du vallon pour le contourner. Ce passage est un peu technique, il faut mettre les mains, mais ça reste suffisamment court pour que je n’ai pas à ranger les bâtons dans le sac. Avant le col, je croise 2 personnes de l’orga avec je discute un peu, et je leur réponds que ça passe bien, j’ai suivi le balisage déjà en place (des cercles pleins couleur jaune / vert). Ils m’expliquent alors qu’ils ont tracé un cheminement plus facile qui contourne cette petite barre rocheuse, et ils vont mieux baliser cette portion pour éviter que les autres coureurs ne fassent comme moi. Je mettrai 3h10 pour faire la montée jusqu’au Montcalm. Il est environ 18h30 en arrivant au Montcalm, la lumière commence à se faire rasante, le moment est magique. Le spectacle offert par le lieu est magique, un frisson me parcourt le corps, j’ai presque la larme à l'œil. J’en profite pour sortir ma caméra et prendre quelques séquences. Après le Montcalm, il faut redescendre par le même chemin jusqu’au col du Riufret et grimper à la pique d'Estats. On croise les collègues sur la montée, toujours l’occasion de se dire un bon mot d’encouragement. Le point culminant de la Catalogne est ornée d’une belle croix sur laquelle je fais aussi une petite séquence vidéo. Les bénévoles mettent l’ambiance au sommet, en poussant la chansonnette pour tous les participants qui viennent se faire badger. L’ambiance est très bonne. Le Verdaguer est juste à côté, puis c’est le début de la descente vers le Pinet. Je croise l’installation des bénévoles au niveau du col, c’est assez impressionnant de voir tout ce qu’ils ont emmené pour leur campement. Ils seront assez nombreux pour se relayer toute la nuit aux 3 sommets et assurer le badgeage des coureurs. On ne le dira jamais assez, mais sans ces passionnés, ce genre de course ne pourrait pas avoir lieu!

Sur la descente, mes jambes et mon genou droit sont clairement à la peine, et j’y vais assez doucement. Il ne m’est de toute façon pas possible de courir sur ce type de terrain. Je m’aide au maximum des bâtons pour alléger le poids de mon corps sur les jambes. Je me ferai rattraper par Vincent et un autre coureur peu avant le refuge du Pinet. On s’encourage mutuellement. Mon objectif était de faire une bonne pause au refuge du Pinet, et de tenter une mini sieste. Arrivé au refuge, nous sommes accueillis par les applaudissements des hôtes du refuge, ça fait chaud au cœur.  Le ravito est à l’intérieur du refuge, privilège pour les participants de la PicAriège. J’apprends qu’il y a aussi un dortoir à Artigues, et un repas chaud servi là-bas. Cela me semble plus judicieux d’aller là-bas pour tenter la sieste. Nous prenons quand même le temps avec Vincent de nous asseoir, recharger en eau, manger une soupe, boire, et on repart.

 

Section refuge du Pinet > L’Artigue (4,8km, 7m D+, 1080m D-)

On bascule dans la nuit, et on profite des derniers rayons de lumière naturelle avant d’allumer nos frontales. Les bouts de fanions de balisage sont réfléchissants, et se voient donc extrêmement bien. Il suffit de lever la tête pour deviner le sentier à suivre avec ces petits carrés réfléchissants. En levant la tête et en regardant en face, on aperçoit d’ailleurs des petites lumières qui montent: ce sont des collègues, bien plus en avance, déjà en train d’attaquer la montée de la Pique Rouge de Bassiès. Elle semble bien abrupte cette montée (on y reviendra…). En attendant, la descente à Artigues semble interminable. Des petits malins se sont crus intelligents en débalisant une bonne partie du dernier km avant Artigues (accès voiture). Les bénévoles que nous avons informés de cela nous ont dit que c’était la seconde fois dans la nuit. Bêtise crasse…L’accueil à Artigues est excellent, les bénévoles sont aux petits soins. Ils proposent même de nous servir quand nous sommes assis (ce que nous refusons poliment avec Vincent). Une bonne soupe avec des pâtes, du salé, du sucré. Nous allumons nos téléphones car ça capte à Artigues! Le téléphone vibre dans tous les sens, messages de la famille, et du groupe des Veltris. Ca fait vraiment chaud au cœur de lire tous ces messages, et la détermination d’aller au bout s’en trouve renforcée. Nous demandons à aller au dortoir. Un grand chapiteau est installé en contrebas du ravito, avec 8 lits, tous vides à cet instant. Je mets ma veste polaire, retire mes chaussures, et m’installe sous une couverture. Je ferme les yeux, mais je n’arrive pas à dormir. La sono donne à fond, mais peu importe. Cela fait du bien de juste pouvoir s’allonger. Vincent ne trouve pas le sommeil non plus, et grelotte de froid car il a laissé sa polaire à Soulcem. Au bout de 15 minutes, la bénévole vient nous chercher comme elle l’avait promis, mais nous étions déjà debout prêts à repartir. Un café et c’est parti! Cela fera une bonne heure de pause au total.

 

Section L’Artigue -> refuge de Bassiès (13,4 km, 1545m D+, 1085m D-)

Le départ est tranquille, la montée assez douce. On fait même un ou deux km sur du quasi plat. Le moral est au beau fixe, on a bien mangé, et le chemin facile! Puis on commence gentiment à s’élever en lacet. Je donne le rythme à la montée, Vincent suit, on avance bien. A notre tour de voir les petites lucioles en face, qui descendent du refuge du Pinet. Puis le sentier arrête d’être gentil: fini les lacets, il se transforme en quelque chose d’innommable, avec des sections à 40%. Vincent a lâché, mais je sais qu’il me rattrapera en descente où il est bien plus rapide que moi. Je continue donc à mon rythme, et je n’hésite pas à m’arrêter à deux reprises pour m’alimenter en soufflant un peu. Je double 3 personnes, dont 2 coureurs qui se sont arrêtés dans cette montée infernale pour tenter de dormir. Je mettrai 3h10 pour atteindre la pique Rouge de Bassiès. Là-haut les bénévoles m’indiquent qu’un ravitaillement se trouve à 20’. Je me dis que j’attendrai Vincent là-bas. Je commence donc ma descente seul, et ces 20’ me paraissent bien longues…A tel point que je me demande si je n’ai pas loupé ce ravito. Mais je suis ces balises au plus proche, tous les 50 mètres, et j’ai aussi la trace sur ma montre…Donc je me dis qu’ils ont peut-être voulu préserver leur réserve de ravito, et qu’ils dirigent les gens qui le peuvent vers cet autre ravitaillement. Bref, en descendant je fais la connaissance de Nicolas, qui est un finisher de l’année passée, et qui est bien parti pour améliorer son temps cette année. Il est de Toulouse, on discute un peu, cela fait passer le temps agréablement. On arrive enfin au ravito (en eau) des étangs de Bassiès, on recharge, et on repart direction le refuge. Vincent ne m’a pas encore rattrapé, mais il n’est pas loin. La descente là-aussi est interminable, dure pour les jambes. Je ressens à quel point je manque d’entrainement en descente pour moins souffrir. . Les sénces d’entrainement m’ont bien aidé sur les montées. Mais question descente, mes fibres musculaires sont bien trop tendres! J’ai pris très cher. Toujours sur la descente, nous voyons une fusée nous rejoindre Nicolas et moi: c’est Vincent en mode turbo énervé. Il a en plein les pattes aussi, et il lui tarde d’arriver. Je tente de m'accrocher à son rythme en descente, Nicolas nous laisse filer. Nous arrivons enfin au refuge de Bassiès. Une soupe à l’oignon, recharge en eau et ça repart. Pas de seconde tentative de sieste finalement. Le bourdonnement de fatigue qui résonnait dans ma tête se fait plus doux. Le froid peut-être le fait baisser.

 

Section refuge de Bassiès > Auzat (11,2 km, 389m D+, 1236m D-)

Il reste une dernière montée de 300m, jusqu’au port de Bassiès, puis c’est la grande descente. Sur la montée, nous nous faisons doubler par le premier (Jean Blancheteau) de la PicaPica (qui fait 110km et 11000 de D+). Il est avec son lièvre. Rythme impressionnant en montée après tous ces efforts.  La descente après le col reste assez technique, et les jambes souffrent toujours autant. Puis à 6 km de l’arrivée, le sentier s’adoucit de manière assez incroyable, et en temps normal ça serait un plaisir que d’avaler cette pente douce à fond les ballons. Mais là ce n’est plus possible, les jambes sont trop douloureuses. Le jour se lève progressivement, et le lever de soleil en montagne est assez magique. Nous sommes assez seuls dans cette section. Vincent donne le rythme sur la descente. Sans lui, je crois que je me serai arrêté plusieurs fois. Mais il avance, sans pause, et je me laisse “tirer”. Nous entendons déjà le speaker lancer le départ du marathon du Montcalm. Mais l’arrivée est encore loin, il faudra bien une bonne heure pour y arriver. Ce sentier en balcon va très loin, on a envie de plonger vers Auzat, mais le sentier fait durer le plaisir jusqu’au bout. Enfin il se décide à prendre du D-, et nous plongeons sur le petit village. Derniers km difficile pour les jambes. La perspective d’arriver nous donne des ailes, et nous faisons le dernier km en trottinant. Nous sommes arrivés ensemble avec Vincent, assez logiquement après nous être mutuellement aidés sur les montées et les descentes. Nous avons du mal à réaliser que c’est fini une fois franchie la ligne d’arrivée. On papote un peu avec le speaker, et nous sommes rejoints quelques minutes plus tard par Nicolas. Il est 8h du matin. Une bière nous est proposée, on ne la refuse pas et nous trinquons tous les 3 à cette belle et dure course dans la montagne ariégeoise. Place à la récupération maintenant! La journée du samedi sera assez difficile pour marcher normalement!!

 

En résumé, je suis très content de ma course. Rien que le fait d’avoir pu finir est une énorme satisfaction. Comme toute course longue, l’approche “classique” que j’ai choisie est de se donner des objectifs courts, section par section, plutôt que de se projeter sur la distance / D+ restant jusqu’à l’arrivée.

Il y a eu des moments vraiment magiques: aux sommets des 3000, les panoramas 360° magnifiques, les passages en crête, les lacs bleu émeraude, le coucher et le lever du soleil. Et aussi des moments bien difficiles, surtout en descente (j’avais la fibre trop tendre 😂). Mais pas de chute à déplorer, ni de cheville tordue. Rien que des bobos “normaux” après une telle course. L’organisation est au top, le balisage nickel, les bénévoles sont nombreux et omniprésents aux points clés. Les ravitaillements sont très bien fournis. Les autres coureurs sont dans un état d’esprit positif et d’entraide. C’est très appréciable de pouvoir partager, discuter, s’aider, comme cela a été le cas avec Vincent et Nicolas.

 

Et pour terminer, une pensée admirative sur les 7 ou 8 coureurs qui se sont lancés dans le défi du Montcalm : ils enchainent le KV le jeudi, puis la Picariège le vendredi, suffisamment rapidement pour redémarrer avec le marathon qui part le samedi matin à 7h, et enfin le trail des Novis le dimanche (28 km). Bravo à eux pour cette incroyable endurance, et je suis toujours plus étonné de voir jusqu’à quelles limites d’endurance le corps humain peut aller!

 

P.S. Quelques commentaires  sur l’équipement

 

●      Le contenu du sac: beaucoup trop chargé à mon goût, j’avais pris tout le matériel obligatoire et une bonne partie du recommandé (pas les crampons bien sûr vu la météo de juillet…). Seule a été contrôlée la présence de la veste imperméable et de la polaire. Il faut que je perfectionne la protection des vêtements contre la pluie avec des sacs de congélation à zip, car même des sacs plastiques ne sont pas suffisants. Et trouver un vêtement type polaire /doudoune moins encombrant.

●      Le sac en lui même (Salomon 12l) : très bien, spacieux, pas mal de rangements, il faut du temps pour s’habituer à toutes les possibilités de rangement d’ailleurs.

●      La montre (Suunto 9 Baro): la meilleure précision en comparant le kilométrage et le dénivelé des montres de mes 2 collègues de course! J’ai 69,73 km / 6857m de D+ à la montre pour 68,3 km / 6878m de D+ annoncés sur la feuille de route. La précision finlandaise quoi! J’ai coupé la montre aux ravitos pour éviter de rajouter des km pour rien. La longévité de la batterie: j’ai rechargé à mi-course pendant 45’, et à l’arrivée il me restait 18% de batterie (après 25 heures de course), avec la précision GPS la plus élevée.

●      Chaussures : content de ces salomons Sense Ride, après une dernière expérience un peu malheureuse avec un autre modèle de la marque. Système quicklace bien pratique pour déchausser rapidement et enlever les petits cailloux qui mâchent les pieds à la descente

●      La frontale a bien tenu toute la nuit, je n’ai pas eu besoin de la lampe de rechange, et l’éclairage était top

2 commentaires

Commentaire de philippe.u posté le 25-08-2022 à 17:24:26

Bravo, t'as pas choisi la plus facile pour une de tes premières courses de montagne mais tu as géré comme un vieux, chapeau !

Commentaire de LandousInParis posté le 27-08-2022 à 14:56:13

Merci Philippe! J'ai en effet fait pas mal de pauses (environ 3h au total), ce qui m'a permis de retrouver un peu mes jambes et d'avancer entre les ravitos.
Et bravo pour ta course sur la PicaPica, je viens de lire ton CR.

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